Cheffe Ari Otonari du Conseil Sheikah,

Par cette lettre, je souhaite vous adresser mes remerciements les plus sincères pour avoir été présente aux obsèques de feu notre roi Rhoam Nohansen d'Hyrule, mon bien-aimé père. Mais également vous transmettre mes amitiés pour avoir assisté à la cérémonie de mon récent couronnement en tant que nouvelle reine. Votre présence fut appréciée et ce fut un plaisir d'avoir pu converser avec vous plus directement que par le biais de la plume et des lettres. J'espère que votre séjour au sein du château et de la Citadelle vous a été agréable malgré les circonstances dramatiques et délicates de celui-ci.

Sachez, Cheffe Ari Otonari, que vous serez toujours la bienvenue au sein de la Citadelle et mes courriers vous sont ouverts. Je souhaite faire régner une relation de confiance ainsi que d'amitié entre nous et c'est également pour cette raison, que je prends la plume pour vous écrire ces mots. Certes, suis-je montée sur le trône d'Hyrule récemment à la fin de notre période de deuil, j'ai cependant le cœur rempli de bonnes intentions et dévoué à mon royaume et son peuple.

Aussi, je souhaite vous le demander : votre voyage du retour s'est-il bien passé ? Il m'est à cœur de m'assurer que votre trajet vers votre village se soit déroulé sans encombre. J'imagine également sans mal que tout le Village Cocorico tout entier s'est réjouit de vous revoir après ces jours passés loin de chez vous. Nous nous trouvons en plein cœur de la Saison des Neiges et les paysages enneigés doivent être magnifiques à contempler depuis votre village. Les dernières chutes de neige ont d'ailleurs certainement dû légèrement ralentir votre voyage du retour ? La fonte des neiges est encore bien loin, tout comme les floraisons de la Saison des Fleurs.

Dans l'attente de votre réponse, j'adresserai une prière pour vous, Cheffe Ari Otonari, ainsi que pour votre village. Prenez soin de vous, n'oubliez pas que vous pouvez vous adresser à moi dès que vous en ressentez le besoin. Je serai à votre écoute.

Votre Majesté,

J’espère que vous vous sentez mieux malgré les récents évènements qui ont bouleversé votre quotidien. Perdre un être cher est une blessure qui demandera du temps pour se refermer, surtout aussi brutalement. Il existe dans la tradition Sheikah une cérémonie de remerciement envers le défunt vis-à-vis de sa descendance pour le savoir et la sagesse transmise. Où que vous soyez, où que vous marchiez, il sera présent, auprès de vous, au fond de vous, pour vous voir grandir, devenir ce à quoi vous aspirez. Tant qu’il restera ancré dans votre cœur, il sera toujours avec vous et vos souvenirs seront un trésor inestimable. Si le cœur vous en dit, je peux organiser cette cérémonie lors d’une de vos éventuelles visites au sein de notre modeste village.

Je vous mentirais si je vous disais que votre missive ne m’a pas surprise. Sachez que ce fut un plaisir de converser avec vous, même si j’aurais préféré que cela se fasse dans d’autres circonstances. Je dois malheureusement reconnaître que, si la lumière de la Citadelle est infiniment douce à l’image de votre défunte mère, la vie sur place fut assez inhabituelle pour moi. Cependant, ce serait dénigré votre belle Cité si je disais qu’elle n’a pas attiré ma curiosité. Ne m’en veuillez pas pour cette drôle de confidence.  

Mon voyage s’est très bien passé et ne fut nullement ralenti, même par de la neige parfois capricieuse. Pour tout vous dire, j’ai même croisé la route d’un vieil ami qui a depuis longtemps quitté le clan, mais qui reste un membre quoi qu’on puisse en penser. Concernant les paysages enneigés, je ne peux que vous inviter à venir les voir par vous-même lorsque vous en sentirez le besoin. Il n’existe ,malheureusement, aucun mot pour décrire la vue de la plaine. Je dois vous avouer que je n’y prête plus vraiment attention depuis toutes ses années. Peut-être, est-ce parce que je vis à Cocorico depuis toujours… À l’image de feu votre père, vous êtes d’autant plus la bienvenue que ce dernier.

Que votre prière soit entendue et exaucée, votre Altesse. Le Conseil Sheikah et moi-même tenons à vous remercier chaleureusement de votre bienveillance à l’égard de notre modeste village. Qu’il est agréable de se sentir écouter parfois. Dans les pires comme dans les meilleurs moments. Et puisque vous consentez à m’écouter ou à me lire alors il en va de même de vous apporter cette même oreille attentive. Veillez sur vous et vos proches, Ma Dame, et puissent les trois déesses d’or protéger votre cœur et votre esprit de toute corruption. Ne laissez pas le poids de vos responsabilités obstruer votre jugement. Je ne peux que vous souhaiter bon courage pour les tâches nombreuses qui vous attendent.