A nightingale's serenade ⊰ PV Cirilla

A nightingale's serenade

An 1000, Lune 5, Jour 12

Les tracas n'avaient pas de repos. Malheureusement, l'esprit était ainsi fait. Peu importe l'état de fatigue, peu importe les maux, le cerveau continuait de rappeler les douleurs, les souvenirs, les souffrances. L'impuissance.
Le plus grand fardeau d'Aymeric resterait sans doute à jamais son incapacité à ramener son frère à la réalité. Maintenant plus ou moins exilée des murs blancs du château d'Hébra, il préférait ne plus s'aventurer à le confronter. Ne l'avait-il pas renié en tant que frère la dernière fois ? Même s'il n'en démordait pas, Aymeric estimait qu'à présent, il devrait trouver une autre manière de l'atteindre.

Loin de lui l'envie de s'embêter avec ces soucis aujourd'hui néanmoins. Non pas que la journée soit particulière ; l'humeur ne s'y prêtait simplement pas. Il désirait être en paix, en paix avec son entourage, lui-même, son esprit. Et il n'y avait qu'une seule manière pour y parvenir ; la musique.

Obstiné qu'il était, Aymeric n'avait pas posé son luth même le lendemain de cet affreux cauchemar où il avait combattu des lézalfos dans son sommeil. Son poignet avait mis le double de temps à guérir à cause de ses imprudences. Mais jouer de la musique, c'était bien là l'unique façon qu'il avait de passer le temps sans s'inquiéter pour ce qu'il ne pouvait réparer. S'inquiéter... c'était souffrir deux fois, voilà ce que maman disait. On ne pouvait pas se laisser ronger par ce qu'on ne pouvait pas changer.

Plus facile à dire qu'à faire.

Le piaf pénétra dans le magnifique Amphithéâtre de Valoo, endroit où il venait souvent. L'écho ici rendait sa musique divine, à croire que Valoo lui-même l'appréciait. Personne ne lui avait jamais dit quoi que ce soit, aussi supposait-il que ses notes étaient les bienvenues ? Il s'offrait l'autorisation, du moins jusqu'à ce qu'on lui déclare le contraire.

Un sourire aux lèvres, apaisé par l'endroit et l'ambiance, il s'installa sur les marches des lieux sacrés. Maintenant que son poignet était complètement guérit, il pouvait jouer à ses aises et ne s'empêcha guère de le faire ! Après avoir prit le temps d'observer les environs pour un brin d'inspiration, le rossignol laissa ses doigts caresser les cordes de son instrument de musique, appréciant, comme toujours, le son qui s'en échappait. Cela concordait fort bien avec l'environnement, la température, la météo... Tout semblait s'y prêter.

Quel bonheur de venir ici... et de simplement profiter du calme et de la solitude.
Un petit oiseau au plumage marron sembla décidé à le contredire. Il vint se poser sur son épaule juste alors qu'il terminait une chanson et se préparait à en jouer une autre. Amusé, Aymeric tourna le regard vers lui. Le volatile le dévisagea avec curiosité.
« Content que ma musique te plaise. » L'oiseau fit entendre sa petite voix fluette, avant de prendre son envol. Ses ailes battaient vite et bientôt, il disparu à l'horizon. Aymeric garda le regard tourné dans cette direction, plongé dans ses pensées. Pensées plutôt envahissantes qu'il n'autorisa pas à s'infiltrer de trop ! Non, il détourna le regard et commença à jouer quelques notes, afin de s'échapper, de ne pas penser, d'oublier...

Juste un instant.

(c) DΛNDELION

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Cirilla & Aymeric

An 1000, Lune 5, Jour 12 ー La Saison des Fleurs offre toujours autant cette douceur dans les températures que Cirilla apprécie particulièrement. Bien qu'à l'aise dans la froideur de la Saison des Neiges, les beaux jours et le retour de la douceur apportent un peu de réconfort pour son cœur encore endeuillé. Voilà trois lunes que son père - certes adoptif, mais aimé - l'a quittée. Rhadgon était ainsi reparti auprès des cieux protégés par le dragon divin. Que Valoo le garde et apaise ses craintes, Rhadgon était quelqu'un de bien, répète souvent Cirilla. Malgré les larmes et les soirées mélancoliques qui surviennent un peu aléatoirement depuis, la Piaf affronte son deuil avec courage. Elle doit avancer, se tourner vers le futur en ne montrant jamais sa peine et son chagrin à qui que ce soit. Aujourd'hui, Cirilla a de nouvelles responsabilités, celles dont elle a toujours rêvé et pour lesquelles elle a consacré une bonne partie de sa vie pour s'en montrer assez digne : celles d'une Grand Sage d'un Esprit Gardien.

Comme le faisait Rhadgon avant elle, tous les matins, Cirilla se lève au plus tôt pour se rendre à l'Amphithéâtre - et ce, au quotidien. Les autres Sages présents à Célestia l'attendent certainement, y compris les futurs disciples qui n'attendent plus que de rencontrer la Grande Sage afin qu'elle leur confie ce même voyage initiatique qu'elle a effectué pendant plusieurs années. Les motivations des uns et des autres sont toutes différentes bien que certaines soient parfois similaires : échapper à une réalité, trouver un sens à sa vie... Confier sa loyauté entière à Valoo est une véritable décision qui mérite réflexion. Décision que Cirilla elle-même a fait en prêtant serment et en devenant la nouvelle Grande Sage.

Selon les jours, l'Amphithéâtre est calme, ou au contraire parfois très vivant. Mais l'on retrouve toujours cette même ambiance, chaleureuse, douce et apaisante. Valoo est lié aux combats, à la forge mais il reste une divinité aimante envers ceux qui l'honore. Du moins, c'est ce que Cirilla répète et assure aux personnes venant apaiser leurs peines ici. Sous la « régence » de Rhadgon, l'Amphithéâtre était entretenu au quotidien. Une habitude que la nouvelle Grade Sage a conservé et une bonne majorité des Sages semblent partager la même vision des choses. Ici, les oiseaux, les fleurs et les arbres ont toute leur place. Le marbre blanc qui compose l'Amphithéâtre offre un paysage très clair et une vue magnifique sur les longues et infinies étendues des plaines d'Hébra.

Après avoir eu quelques brefs entretiens avec d'autres Sages, Cirilla s'éclipse pour marcher en solitaire et en silence dans l'Amphithéâtre. Aujourd'hui, il y a peu de monde, peu de visites et les lieux sont très calmes. Elle ne manque pas d'observer la grande tour qu'elle apprécie gravir pour méditer loin de tout, en hauteur en écoutant simplement le vent.
Toutefois, l'attention de Cirilla est attirée par une petite mélodie qui semble se jouer non loin. Elle suit alors les sons de l'instrument à cordes qui lui parviennent à l'oreille. Puis, elle aperçoit sur les marches sacrées de l'Amphithéâtre la charmante silhouette d'un joueur de luth. Souriante, Cirilla se tient droite, croisant ses mains dans son dos alors qu'elle marche d'un pas lent dans la direction du musicien. Ne souhaitant guère le déranger en plein milieu de son morceau, la Piaf attend simplement la note finale pour se montrer face à l'artiste.

« Voilà une douce et belle mélodie. »

Complimente-t-elle, l'air sincère. La Piaf se tient toujours droite, sa longue cape émeraude camouflant un peu son épée rangée dans son fourreau attaché à sa ceinture. En général, cela ne surprend personne de la voir armée de sa lame, elle espère seulement que ça ne troublera pas le musicien. Après tout, n'est-elle pas celle qui s'est illustrée en combat durant les tournois amicaux organisés ici même ?
Soudain, une jeune hirondelle vient se poser non loin d'eux, penchant sa tête, un peu curieuse.

« Ma petite Auriel semble s'intéresser tout autant que moi à votre musique, monseigneur. »

L'hirondelle n'hésite jamais à suivre Cirilla, sa petite affiliée est certes discrète mais il y a des jours où elle la suit partout où elle va.
S'inclinant avec tout le respect qu'elle doit à un membre de la famille royale des Cantell, Cirilla attend de longues secondes avant de se redresser pour souhaiter la bienvenue à ce dernier. Présente depuis son enfance à Hébra, la Piaf sait reconnaître de visage un Cantell.

« Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue à l'Amphithéâtre sacré de Valoo. »

Prononce-t-elle peut-être un peu trop solennellement avant de lui adresser un chaleureux sourire.

(Tenue)

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A nightingale's serenade

An 1000, Lune 5, Jour 12

Les notes apaisaient ses pensées, ses réflexions envahissantes. Parfois, fermant les yeux, il se laissait porter par ce qu'il jouait, chaque note improvisée apportant avec elle un semblant de détente. L'Amphithéâtre était parfait, l'écho était juste à souhait, comme il l'aimait. Le calme ici était si enivrant... Rien à voir avec l'ambiance anxiogène du palais d'Hébra. Bien que cela faisait quelques semaines maintenant qu'il n'y avait pas remis les pieds, il ne parvenait pas à effacer l'agonie qui hantait son esprit sitôt qu'il posait les yeux sur son frère, là, sur son trône, le toisant avec un mélange de méfiance et de mépris.

Ses dernières notes mourraient à peine qu'une jolie voix s'élevait à son tour, non pas pour chanter à ses côtés, mais pour s'adresser à lui. Surpris – lorsqu'il jouait ainsi avec concentration, Aymeric avait tendance à fermer les yeux, plongé dans sa musique – le piaf papillonna des paupières en cherchant qui venait de lui parler.
Devant lui se tenait une ravissante jeune femme. Cheveux d'un blond rappelant le blé, le regard sage, vêtue de terre et de vert, elle était reconnaissable, ici. Oui, il savait qui elle était, mais ils n'avaient jamais pu échanger jusqu'à présent. Peut-être par simple politesse, peut-être parce que le destin s'y entravait toujours.

Il étira un sourire flatté bien malgré lui.
« Merci. Elle sied fort bien aux alentours. » Doux, calme. Voilà de bons termes pour décrire l'Amphithéâtre de Valoo. S'il y avait bien un endroit que Aymeric chérissait en Hébra, c'était bien celui-ci. Le berceau de ses pensées, réfugiées, en sécurité. Il n'y avait véritablement qu'ici qu'il se sentait en paix avec lui-même.

Près d'eux se pose une hirondelle, que la Grande Sage de Valoo appelle Auriel. Aymeric se leva doucement, posant son luth sur le sol pour observer le volatile qui, selon les dires de la dame, était tout aussi charmé par sa musique. S'il admire l'oiseau, il est surpris de voir la blonde s'incliner longuement avant de se redresser. Son visage trahit pareille surprise alors qu'elle lui souhaite la bienvenue.
« Il est inutile de vous encombrer de pareilles formalités chère Dame. Il n'y a qu'un roi et il s'agit de mon frère. » Sourit-il avec confiance. Ce n'était pas qu'il trouvait ce genre d'attitude repoussante ou quoi – en réalité, une partie de lui était sans doute flattée – mais il ne voulait pas que d'autres s'abaissent de la sorte juste en raison de son nom de famille. Il était un Cantell, oui.

Mais il était aussi et avant tout ; « Aymeric. » Dit-il avec un charmant sourire amical. « Un humble musicien et précepteur, à votre service. » Il s'inclina joliment, ses ailes s'étendant légèrement derrière lui dans la manœuvre. On y devinait une teinte noisette où dansaient des reflets albâtres, visible au soleil.

« Je viens souvent ici et j'admets avoir eu la chance de vous observer de loin à de nombreuses reprises, sans jamais oser perturber votre routine. » Ses yeux embrassèrent le décor, avant de revenir sur le joli minois de la demoiselle. « Est-ce le moment où vous m'annoncez que Valoo se lasse de mes sérénades ? » Plaisanta-t-il, l'humour vient visible sur son regard pétillant et son sourire qui s'élargissait rien qu'à prononcer ces mots.

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Cirilla & Aymeric

An 1000, Lune 5, Jour 12 ー L'ambiance reste posée, calme et douce. Un peu d'accalmie n'est jamais de refus surtout lorsqu'on réside dans une capitale telle qu'Hébra. C'est toujours un plaisir pour la Grade Sage de Valoo d'accueillir de nouveaux visages mais aussi de prendre le temps, même juste un instant, de converser calmement avec des habitués des lieux. Qu'ils soient Sages, citoyens, nobles, roturiers, tous sont ici les bienvenus. Selon la vision des choses de Cirilla, tout mortel peut venir à l'Amphithéâtre sacré pour y confier ses peines, ses prières et peut-être même poser des questions ? La seule règle fondamentale restant le respect en ces lieux sacrés. Cirilla tient tout particulièrement à garder et conserver la beauté ainsi que la quiétude qu'inspire l'Amphithéâtre, à la manière d'un temple.

Par respect, Cirilla s'était donc inclinée respectueusement face au membre de la famille Cantell venu à l'Amphithéâtre. Ne le connaissant pas personnellement et par simple respect qu'elle se doit de garder vis-à-vis de la famille royale d'Hébra, la Grande Sage s'était longuement inclinée. Cependant, elle est elle-même surprise par la réponse donnée par le Piaf face à elle, la laissant étonnée. Pourtant, le sourire du musicien Cantell semble indiquer qu'il est réellement sincère dans ses paroles, mais Cirilla doit avouer avoir été prise par surprise. Hochant alors la tête, la Grande Sage reprend une posture plus droite et légèrement plus détendue.

« Toutes mes excuses si mon attitude vous a embarrassé, monseigneur. »

Tient-elle a lui dire tout de suite.
Aymeric. Voilà un prénom qui inspire la Piaf lorsqu'elle le prononce machinalement dans son esprit. Ce dernier se décrit par la suite comme étant un humble musicien et précepteur. Cirilla a comme le profond sentiment de découvrir un homme Cantell bien différent de son frère, Kevan. Et quelque part, elle se sent rassurée - la simple évocation du Roi d'Hébra fait frissonner la blonde. Et ce n'est pas un frisson très agréable, bien au contraire. Hochant ainsi à nouveau la tête, Cirilla admire pendant un court instant les grandes ailes d'Aymeric qui s'étendent légèrement lorsqu'il s'incline devant elle. Puis, elle se reprend.

« Tout le plaisir est pour moi. Permettez-moi de me présenter à mon tour : Cirilla Lasilriel, Grande Sage de Valoo et par conséquent, gardienne de ses lieux sacrés. »

Lasilriel étant également le nom de famille du précédent Grand Sage, Rhadgon avait toujours eu une bonne réputation, une bonne image. C'était un homme bon et le cœur sur la main.
Cirilla ne peut s'empêcher de sourire sincèrement quand Aymeric confie l'avoir observée à plusieurs reprises sans jamais oser l'aborder. S'en suit ensuite d'une touche d'humeur quant à l'appréciation de sa musique par Valoo. La Grande Sage hausse les épaules, toujours aussi chaleureuse, alors qu'une légère brise de vent vient doucement faire bouger quelques tresses dans ses cheveux.

« Si je suis aussi ici au quotidien, c'est bien pour me rendre disponible en cas de besoin. Surtout, n'hésitez plus à venir m'aborder si vous en ressentez l'envie. »

Une façon indirecte de lui proposer une promesse. Puis, derrière Cirilla, un Sage passe discrètement alors qu'un autre s'en va arroser les carrés fleuris ici et là. La Piaf se redresse et observe son hirondelle s'envoler un peu plus loin pour atterrir sur une petite fontaine à eau. Le regard clair de Cirilla se repose finalement sur Aymeric, souriante comme à son habitude.

« Bien sûr que non. Je vous invite même à continuer de faire entendre vos mélodies. Je ne ressens aucun trouble et je suis convaincue que Valoo se réjouit de vous écouter, à en juger par cette douce brise de vent. » Pour illustrer ses paroles, Cirilla place ses deux mains avec les paumes dirigées vers les cieux pour affiner le ressenti de la brise fine qui vient l'effleurer. « Est-ce que vous la sentez, vous aussi ? Elle est légère mais brève, telle la caresse délicate d'une plume. » Elle observe ensuite les alentours en remettant le long de son corps.

(Tenue)

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An 1000, Lune 5, Jour 12

Cirilla Lasilriel. Une identité qui sonnait chantante. Comme une mélodie, une petite sérénade. Il sourit doucement alors qu'elle expliquait être la Grande Sage de Valoo ainsi que la gardienne de ces somptueux lieux où il se plaisait si souvent, pourtant, à venir laisser ses cordes faire leurs échos.
Et toutes ces fois où il était venu ici, il aurait put l'aborder, lui poser des questions s'il le souhaitait. Après tout, elle était là pour cela. Il ne devait pas hésiter. Aymeric sourit aimablement en hochant de la tête, comprenant son erreur. En réalité, son exquise beauté l'aurait empêché de s'approcher d'elle comme s'il venait à s'adresser à n'importe qui. C'était une magnifique dame, elle avait une stature et un rôle important qui intimaient une forme de respect et de distance, bien malgré elle sans aucun doute. Il n'était pas impressionné ou même effrayé, ça non, mais simplement respectueux.

« Je n'hésiterai pas à l'avenir. » Assura-t-il juste alors que le vent se levait doucement. Il s'autorisa une plaisanterie, à laquelle Cirilla répondit par la négative. Elle était même convaincue que Valoo appréciait le son de son luth et qu'il l'encouragerait à poursuivre. Le piaf l'observa lever doucement les mains alors que la brise venait lui cajoler le bout des doigts. Elle demanda s'il pouvait la sentir.

Il leva le menton, le regard vers le ciel. Il était clair, frais. La brise aussi. Doucereuse, juste comme il faut.
« Je la sens, oui. » Ses yeux scrutèrent les alentours, le ciel, comme s'il devinait à l’œil nu le chemin qu'empruntait ce vent qu'il ne voyait pourtant pas. Il se l'imaginait, sans plus. « Peut-être est-ce une manière pour Valoo de m'accorder son accord. » En réponse à la plaisanterie précédemment dite. Il haussa les épaules, une moue simple et innocente décorant son visage toujours aussi souriant. Il ne démordait pas de sa bonne humeur ; il le fallait bien en ces temps sombres.

Ce vent qui venait de si tendrement les caresser, était-il le même lorsqu'il passait les fenêtres ouvertes de la blanche bâtisse où son frère se tapissait, planifiant ses sombres méfaits ? Si Aymeric aurait adoré ne pas y penser en entretenant cette conversation avec la ravissante Sage, il ne put s'y soustraire davantage. Son regard se perdit à l'horizon, où il devinait de grands arbres décorés de neige. Le vent les balayait, eux aussi. Ils étaient forts, ils tenaient malgré les tempêtes. Comme lui, comme eux tous dans cette histoire.

Une grande inspiration, et il ramena son attention vers Cirilla, s'estimant impoli de la délaisser ainsi pour se noyer dans ses réflexions. Il craignait presque de la voir s'esquiver pour d'autres tâches, aussi se hâta-t-il de trouver de quoi l'accrocher à ce lieu précis, ici et maintenant, avec lui.
« Permettez ? » Il tendit élégamment la main pour qu'elle s'approche. Qu'elle la prenne ou non, il indiqua clairement qu'il souhaitait qu'elle vienne plus près. Le précepteur s'installa à nouveau sur les marches en attrapant le luth temporairement abandonné et de se positionna pour en cajoler les cordes à nouveau. « J'ai commencé à apprendre à mes seize ans. Je n'oserais me prétendre troubadour mais je connais quelques airs. » Il s'estimait musicien, mais pas de profession— seulement par passion, par amour pour la musique.

Avec Cirilla comme spectatrice cette fois, il entonna une douce mélodie qui semblait ravir le vent lui-même. Il soufflait doucement, juste assez pour transporter avec lui le parfum hivernal qui flottait naturellement dans les hauteurs d'Hébra. Il ne se sentait en aucun cas nerveux lorsqu'il avait des oreilles attentives qui l'écoutaient, mais cette fois-ci, les beaux yeux de la Grande Sage de Valoo avaient un effet étrange sur lui. Aussi, il ne la regardait pas et jouait simplement, se laissant transporter par les alentours, l'air, le vent, le ciel.

La dernière corde caressée laissa l'écho de sa mélodie se perdre quelques minutes après.
« Je viens souvent ici pour me vider l'esprit. » Confia-t-il après un bref instant de silence. « Il faut croire que Valoo m'autorise un moment de paix lorsque je viens en ces lieux. Ce pour quoi je lui suis fort gré, ma Dame. » Il lui adressa un sourire reconnaissant. Elle était la Grande Sage après tout ; sans doute l'être le plus près de Valoo lui-même.

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Cirilla & Aymeric

An 1000, Lune 5, Jour 12 ー Rassurée quant au fait qu'il n'hésiterait plus à l'arborer, Cirilla lui adresse un sourire confiant. Après tout, elle est aussi ici pour écouter, se montrer disponible pour quiconque souhaiterait se rapprocher de Valoo ou pour simplement dialoguer avec elle. Cirilla prend très à cœur son rôle de Grande Sage, se considérant comme une bonne intermédiaire entre les mortels et le dragon divin qu'ils honorent. Ne pas pouvoir rendre service aux fidèles qui le désirent, serait presque un échec pour elle.

Puis, satisfaite, c'est à nouveau un sourire qui se dessine sur le visage de Cirilla lorsqu'elle voit Aymeric prêter attention à la douce brise de vent qui les caresse délicatement. Si Valoo ne souhaitait pas en entendre davantage, il le ferait savoir. La Piaf en est persuadée et elle se souvient avoir déjà ressenti le désaccord du dragon divin. Oh que oui. Ainsi, Aymeric peut librement laisser entendre le son de son luth au sein de l'Amphithéâtre. La musique n'est pas la spécialité de Valoo mais d'après Cirilla, il sait l'apprécier à sa juste valeur. Hochant la tête, la Piaf confirme les dires du Lord Cantell silencieusement.

Un moment de flottement se passe alors. Laissant un bref silence s'installer entre les deux Piafs. Il est normal de se laisser aller dans ses pensées, Cirilla ne fait pas exception : ce genre de chose lui arrive. Et bien plus souvent qu'on ne le pense. Son aura qui inspire si souvent le respect et la grandeur de Valoo, dissimule dans le fond une femme avec ses sensibilités. Ces lieux possèdent une ambiance, une chaleur, que la Piaf n'a jamais retrouvée ailleurs. C'est un lieu où l'on se met à nu, déposant ses plus profondes pensées en les confiant au Grand Valoo.
Toutefois, le regard de Cirilla est attiré par la main tendue par Aymeric vers elle. Un geste auquel la dame ne s'attendait pas. Un peu surprise, la Piaf ne sait où se placer et effleure d'abord les doigts du brun avant de déposer sa main dans la sienne, s'approchant de ce dernier. Il s'installe ensuite sur les marches et se saisit de son luth, délaissé depuis. Curieuse et admirative, Cirilla s'installe à ses côtés en s'asseyant à son tour sur les marches blanchâtres qui illuminent l'Amphithéâtre.

« Vous savez, nous ne naissons pas en sachant tout faire. Il faut bien commencer quelque part pour se perfectionner ensuite. »

Le luth recommence à nouveau à égayer les lieux sacrés, sa mélodie, agréable aux oreilles, laisse en suspend une chaleureuse aura. Le regard de Cirilla ne se détourne pas d'Aymeric, l'observant silencieusement jouer de son instrument à cordes. Elle se surprend même à fredonner très doucement quelques sons et bougeant délicatement sa tête en rythme. Durant ces quelques minutes, la Grande Sage en oublie presque le monde autour d'eux, transportée par la mélodie jouée.

Puis enfin, le son s'évanouit peu à peu pour laisser place au silence naturel de l'Amphithéâtre. Restant assise là, Cirilla applaudit la performance du Piaf musicien quand ce dernier se confie à nouveau à elle. La Grande Sage ne peut s'empêcher de penser qu'Aymeric possède bien des pensées à offrir tout comme ses épaules qui semblent supporter un poids lourd.

« Si par malheur Valoo ne souhaite plus de votre mélodie en ces lieux, croyez-moi, Aymeric... Vous le saurez bien vite. Notre Dieu sait se faire comprendre, en écoutant le vent, vous vous en rendrez compte. La caresse habituellement agréable vous semblera ce jour-là désagréable, au point d'être peu supportable. » La Piaf place ensuite ses coudes sur ses cuisses, croisant ses doigts devant elle. « Mais pour l'heure, il semble apprécier, tout comme moi, votre musique. Vous n'avez pas à craindre sa colère. »

Cirilla est toutefois rongée par cette envie bienveillante d'en savoir plus sur Aymeric. Après lui avoir sourit une nouvelle fois - elle n'a nulle raison d'être boudeuse en sa présence -, elle devient un peu plus sérieuse. Soutenant le regard d'Aymeric, la Grande Sage penche doucement son visage sur le côté.

« Je ne peux vous juger, ce n'est pas mon rôle et je ne me le permettrais pas. Mais vous semblez porter un lourd poids sur vos épaules. Vos pensées semblent nombreuses aussi... Est-ce que je me trompe ? »

(Tenue)

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An 1000, Lune 5, Jour 12

Les dernières notes raisonnaient encore dans l'Amphithéâtre lorsque Cirilla affirma que si Valoo ne souhaitait pas entendre ses mélodies, il le saurait bien assez tôt. Le vent ne serait certainement pas aussi doux et clément sur leurs épidermes et ne transporteraient pas aussi gaiement le son de sa musique. Elle confia indirectement apprécier aussi ses chansons, ce qui lui arracha un sourire reconnaissant. Si la Dame des lieux se plaisait au son de son luth, alors il n'hésiterait pas à réitérer l'expérience, à n'en pas douter. Le premier de ses tracas avait toujours été de perturber les bonnes gens qui venaient ici... ainsi devinait-il qu'au contraire, ses mélodies étaient appréciées.

Pourtant, clairvoyante, la blonde semblait voir au-delà des sourires et musiques de ce troubadour improvisé. Intriguée, peut-être inquiète, elle affirma ne pas vouloir le juger mais ne put s'empêcher de constater qu'il semblait porter de lourds poids sur ses épaules.
Loin d'être embarrassé d'être ainsi lu comme un livre ouvert, Aymeric expira un triste rire en baissant la tête, son regard tourné vers ses bottes. Il ne souhaitait pas non plus alourdir l'air de ses propos, mais il trouvait impoli de tout simplement lui mentir. Relevant la tête, il la hocha légèrement, acquiesçant à ses dires.

« Est-ce donc si évident ? » Demanda-t-il d'un ton léger, se voulant d'abord avenant. Il n'aimait pas donner l'impression de déprimer. Il était positif, toujours optimiste, en dépit de tout. Ce n'était pas facile tous les jours, mais c'était bien ce qui lui permettait d'avancer. « En effet, ma Dame. Aussi invisibles soient-elles, les pensées peuvent parfois être un si lourd fardeau. » Il leva le regard vers le ciel. Un oiseau de proie passait, ses plumes chatoyants sous le soleil hivernal. Il reconnaissait bien là Cyran, son faucon. Cela le laissa doucement sourire.

« Avez-vous déjà été face à un mur, Dame Lasilriel, qui insuffle en vous un sentiment inexorable d'impuissance ? » Son regard se tourna vers son luth, qu'il effleura du bout des doigts, sans pour autant jouer quoi que ce soit. « Depuis de nombreuses années, je suis paralysé devant un tel obstacle. J'ai beau tenté de l'escalade, le frapper, lui parler, hurler. Il semble... incassable, imperturbable même. » Ses yeux se positionnèrent vers l'horizon. Cette fois-ci, il semblait plus grave, déçu, un éclat de tristesse dans le regard. « Je ne souhaite pas le briser. J'aimerais qu'une porte s'ouvre. Malheureusement, au fil des années, je commence à croire qu'aucune porte n'existe, ma Dame. »
Il tourna vers elle un regard et un sourire où il ne cachait aucunement une forme de chagrin. On devinait, toutefois, qu'il acceptait ce triste sort. Il n'était pas abattu, il ne lâchait pas. C'était simplement une lutte difficile.

Aymeric ne souhaitait pas particulièrement donner de nom. Un esprit aiguisé devinerait peut-être qu'il était question de son frère, ses intentions, certes camouflées, n'étant pas acceptées de tous et chacun. Mais par respect pour l'homme que Kevan aurait put, ou pourrait, peut-être être, il préférait taire son identité.

Il retrouva un sourire un peu plus lumineux.
« Venir ici me permet de tourner le dos à ce mur, au moins un instant. De jouer et d'oublier. Ce n'est que temporairement, mais c'est un répit fort bienvenue. » Un peu plus loin, juste assez pour qu'on l'observe, son faucon se posa sur une branche, guettant la scène avec intérêt. Aymeric lui adressa un regard avant de diriger son attention vers Cirilla. « Et si, comme vous le dites, ma présence et mes mélopées ne perturbent personne, je me ferai un plaisir de revenir en ce havre de paix aussi souvent que le cœur m'en dira. »

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Cirilla & Aymeric

An 1000, Lune 5, Jour 12 ー Avant d'être une Grande Sage, un titre honorable dans le cercle de la foi des Esprits Gardiens, Cirilla est aussi une humaine qui ressent des émotions. Depuis toute petite quand elle venait aider son père, l'assister dans ses tâches, elle a vu défiler un bon nombre de personnes venues ici même décharger leurs sombres et tristes pensées à la recherche d'un nouvel espoir accordé par Valoo. Même après sa nomination en tant que nouvelle Grande Sage des lieux, Cirilla a déjà eu l'occasion à plusieurs reprises de s'entretenir avec des fidèles au cœur tourmenté ou meurtri par la vie, ainsi. Ainsi, derrière les prunelles claires d'Aymeric... elle semble y voir un fardeau, de nombreuses pensées, un lourd poids sur les épaules. Tout être mortel un jour le ressent, cette pression, ces tourments... d'autres sont plus aisés à supporter que d'autres. Mais c'est aussi dans ces moments-là que Valoo ainsi que sa servante - elle se décrit ainsi parfois - peuvent peut-être apporter une lumière dans les ténèbres. Peut-être. Peut-être pas.

La réaction d'Aymeric attriste la Grande Sage qui reste silencieuse pour le moment. Cirilla est une dame possédant un fort caractère, une grande détermination ainsi que ses propres convictions mais elle reste une dame sensible pouvant être de bons conseils, attentive et aimable avec les gens. Alors elle écoute Aymeric se confier à elle, se contenant de hocher la tête quand il la regarde, lui adresser un sourire amical et qui se veut bienveillant quand il l'observe.

Ah... Être face au mur, n'est-ce pas ? Le sentiment d'impuissance. Oh, que cela lui rappelle des souvenirs qu'elle aurait préféré avoir oublié depuis longtemps. Les mots employés par Aymeric sont forts mais utilisés ainsi imagent une situation bien réelle qu'il ne semble pas vouloir détailler. Aucun nom n'en sort mais la Piaf semble être bien plus préoccupée par ce que ressent Aymeric que part l'envie d'essayer de deviner l'identité de la personne dont il est question derrière ce mur. Un choix qui d'ailleurs, n'offense nullement Cirilla qui prête toujours une oreille attentive au beau brun dont le rire attristé avait, sans qu'elle ne s'en aperçoive réellement, touchée la Piaf. Et d'une façon bien plus profonde qu'elle pourrait le croire.

Pendant que les yeux d'Aymeric se perdent dans l'horizon au fil de ses confidences, Cirilla fait de même en regardant dans la même direction que le beau Piaf. L'inexistence d'une porte... ce sentiment qu'est de vouloir toujours garder espoir, ce même espoir qui semble s'éloigner au fil des ans. Ainsi, leurs regards se croisent, derrière ses yeux couleurs azur, le chagrin s'y trouve. La Piaf inspire longuement, tentant de lui adresser un sourire réconfortant. Ainsi, ici, Aymeric trouve un instant de répit dans tous ces tourments qui l'assaillent. Puis, hochant la tête pour confirmer les dernières paroles du Piaf, Cirilla se redresse en cherchant les mots justes. Elle n'a jamais eu la vocation d'être une parfaite conseillère mais sa sagesse acquise lui permet d'essayer d'apaiser les cœurs.

« Se heurter à un mur... voilà quelque chose qui me parle » commence-t-elle par dire, faisant référence à sa mère d'adoption qui n'a toujours été qu'une cruelle femme. « De mon histoire personnelle, si vous me permettez, j'en ai tiré la triste conclusion que parfois certains murs n'ouvriront jamais de portes... » Sa voix reste douce et sage malgré la dureté des mots qu'elle emploie. Elle hausse les épaules, penchant légèrement sa tête sur le côté. « Mais si ces murs ne veulent pas nous laisser entrer, nous savons qu'au fond de nous, d'autres refuges existent. Des portes ouvertes en voisines bienveillantes. »

Le regard de Cirilla remarque un oiseau au beau plumage posé non loin de là. Un nouveau venu ? Ses yeux l'observent jusqu'à ce qu'elle repose son attention sur Aymeric toujours assit près d'elle.

« Vous faites déjà un pas en venant ici confier vos pensées à notre attentionné et aimé Valoo. Il vous accordera un jour le soulagement que vous méritez, il n'est pas idiot, il patiente pour attendre le bon moment. Ce jour viendra, quand ? Nul ne le sait, seul Valoo en détient la vérité. Mais je peux vous assurer que vous saurez, le moment venu, que vous allez pouvoir vous sentir libéré de toutes ses pensées. »

Ses yeux se perdent un instant vers les marches blanches qui les entourent, observant avec attention ces dernières. Le silence ne reste pas bien longtemps, Cirilla reprend la parole en se tournant un peu plus vers Aymeric pour lui faire face.

« Je vous souhaite de pouvoir trouver une porte d'entrée à ce mur auquel vous vous heurtez. » Dit-elle avec assurance et honnêteté. « Un jour, vous serez libéré de vos fardeaux, sans les oublier bien sûr, mais vous vous en serez séparé. Sous quelle forme vous apparaîtra cette libération et comment Valoo s'y prendra ? Un secret que seul lui détient. Cela peut prendre tant de formes différentes... et parfois, c'est une forme à laquelle on s'attend le moins. »

Chaque libération, chaque rêve exaucé, se font naturellement et différemment d'une personne à l'autre. Chacun possédant sa propre histoire et ses détails, les formes que peuvent prendre les actes de Valoo peuvent être diverses et variées. Parfois, des surprises attendent ceux qui confient leurs rêves et pensées à l'esprit des cieux. Car, face au mur auquel s'est heurtée toute son enfance Cirilla, elle, qui croyait qu'Hestia connaîtrait l'exil loin d'eux, s'est retrouvée bien surprise quand Valoo lui a accordé le privilège et le divin honneur de devenir sa prêtresse, sa servante. C'est ainsi qu'elle a interprété la réponse de l'esprit des cieux.

« Puisque vous me paraissez désireux de revenir plus souvent ici, peut-être pourrai-je vous proposer une visite des lieux plus en détail ? Si ces derniers vous inspirent, accepteriez-vous peut-être de composer quelques mélodies en l'honneur de notre puissant et attentionné Valoo ? » demande-t-elle finalement, espérant que cela puisse apaiser pour l'heure le cœur d'Aymeric. « L'art du combat étant ce qui représente le mieux le Dragon du Ciel, cet art peut être accompagné d'une mélodie qui embellira cette flamme qui nous anime. »

(Tenue)

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A nightingale's serenade

An 1000, Lune 5, Jour 12

Tout le monde avait dû faire face à un mur un jour ou l'autre. Lorsque Cirilla admit connaître ce triste sentiment, il baissa la tête, malgré lui chagriné de se dire qu'une si sage et belle femme puisse avoir souffert de ces inévitables murs qui se dressaient devant les gens parfois. Des murs impénétrables, trop souvent, comme elle l'indiqua. Si certaines portes restaient fermées néanmoins, d'autres pouvaient être ouvertes. Plus bienveillantes. Comme ici, comme cet amphithéâtre où il venait perdre ses pensées.

Cirilla déclarait que Valoo lui apporterait le soulagement en temps et en heure, mais quand ? Personne ne savait. Aymeric se permit de détourner le regard en songeant que même si cela était à venir, cela n'empêcherait en aucun cas les catastrophes qui se profilaient à l'horizon.
Malheureusement, il ne pouvait se résoudre à en parler.

Il avait envie de croire en ce que la prêtresse de Valoo lui disait, mais même s'il y mettait tout son cœur et toute sa bonne volonté, Aymeric ne pouvait s'empêcher d'avoir cette sombre certitude que rien n'empêcherait Kevan de mener ses desseins à terme. Et lorsque ce sera fait, de nombreux innocents perdraient la vie, leurs foyers, leur dignité. S'il attaquait si gratuitement cette île, les enfants seraient marqués, les adultes, tués... Il connaissait Kevan, ou du moins ce qu'il était devenu, et il n'était pas sans savoir qu'il ne reculerait devant rien pour obtenir ce qu'il désirait.

A croire que la seule façon de l'arrêter... serait de le tuer.

Aymeric chassa promptement cette pensée de son esprit. Il papillonna des paupières rapidement, comme pour se réveiller, dégager une poussière, une pensée envahissante... Le rossignol tourna ensuite son attention vers Cirilla, qui faisait tant d'efforts pour le réconforter. Il ne pouvait la laisser dans le silence. Il força un sourire reconnaissant.
« Je prie alors pour que Valoo réponde à mes prières rapidement. » Valoo pouvait-il vraiment les aider ? Il croyait en lui, mais il n'était pas dupe. La vie n'était pas rose. Il n'y avait aucune question de noir et de blanc. Il n'y avait qu'un maelstrom de gris imprécis et de couleurs indécises. Le bien, le mal... Ces idées étaient trop vagues pour qu'on se fasse une véritable idée du concept. Aymeric faisait-il le mal en n'intervenant pas auprès de Kevan ? Ou faisait-il le bien en espérant un jour que son frère ouvrirait les yeux ?

Il s'autorisa un soupir profond toutefois discret lorsque Cirilla détourna les yeux, l'ombre d'un instant, avant de lui proposer de visiter l'amphithéâtre. Après tout, s'il devait venir ici plus souvent, autant connaître les environs n'est-ce pas ?
« Il est vrai que je ne me suis autorisé jusqu'ici qu'un siège sur vos marches blanches. » Dit-il en riant doucement, confus. Il ne s'était jamais tellement permis d'entrer. Il eut un éclat dans le regard, toutefois, lorsqu'il se leva, et qu'elle proposa de composer quelques mélodies pour leur vénérable Valoo.
Il haussa les sourcils et ne put s'empêcher d'incliner légèrement le haut du corps. « C'est un honneur que vous m'accordez, Dame Lasilriel. » Aymeric regarda son luth, qu'il avait toujours en main. « Si mes cordes peuvent ravir Valoo, je composerai de quoi nourrir ces flammes jusqu'à en faire un brasier tel que personne n'en aura jamais vu ! » L'enthousiasme transparaissait un peu trop dans son ton de voix. Le piaf était toujours on ne peut plus ravi de rendre service, de plaire grâce à ses chansons, mais de là à lui faire un tel honneur ? Il ne manquerait pas d'y mettre milles et un efforts. Plus encore pour les beaux yeux de cette ravissante blonde.

Mais juste alors qu'ils allaient s'infiltrer dans le bâtiment, le cri de son oiseau de proie se fit entendre. Aymeric tourna la tête et remarqua que Cyran poursuivait à tire d'ailes une hirondelle. Le Cantell se rappela avoir vu l'oiseau près de Cirilla récemment... Inquiet, il siffla un coup, stoppant net Cyran dans sa course. Il bifurqua dans son envol et descendit se poser assez brusquement sur le bras que Aymeric lui tendit.
« Cyran, allons ! Ne sois pas si impoli. » Le faucon poussa un cri qui fit écho dans l'amphithéâtre. Aymeric grimaça. « Tête de mule, va. » En guise de réponse, Cyran le dévisagea. Le piaf soupira. « Toutes mes excuses. Voici Cyran, mon faucon. J'espère qu'il n'a pas blessé ce brave oiseau... » Dit-il en cherchant, justement, l'hirondelle des yeux, mais il ne la voyait pas pour le moment.

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Cirilla & Aymeric

An 1000, Lune 5, Jour 12 ー Parfois les mots ne peuvent suffire à apaiser un cœur tourmenté et attristé. Cirilla en a conscience. Mais malgré tout, elle préfère espérer que ses paroles qui se voulaient aussi réconfortantes que possible puissent apporter un peu d'apaisement pour le moment dans le cœur d'Aymeric. Bien que la Piaf devine aux réactions de ce dernier qu'il ne sera jamais pleinement réconforté - pas tant que ce fameux mur ne s'ouvre pas à lui, peut-être ? Un sourire navré se lit sur les lèvres de la Grande Sage. Désarmée alors qu'elle admire les prunelles azurées d'Aymeric, elle hoche doucement la tête. Que Valoo réponde aux prières du Cantell le plus tôt, c'est ce qu'elle désire profondément. Car sans même s'en rendre compte, l'histoire, les anecdotes ainsi que les mots d'Aymeric ont touché Cirilla. Ils résonnent en elle et la Piaf est à l'écoute de ces derniers.

« Je vous le souhaite, de tout cœur. » Peut-elle réellement décrire le sentiment profond qu'elle ressent en cet instant ? Là, maintenant, Cirilla est prête à s'isoler dans l'un des nombreux recoins de l'Amphithéâtre et s'harmoniser avec le Dragon des Cieux afin que lui envoyer une nouvelle prière.

Mais pour ne pas délaisser trop vite Aymeric et ses tourments bien trop lourds à porter sur ses épaules, la Grande Sage propose une visite des lieux. L'Amphithéâtre est certes connu pour ses magnifiques marches blanches semblant à du marbre mais il reste bien des recoins qui méritent tout autant d'attention. Si les lieux sont le plus souvent fréquentés par les Sages qui s'emploient ici à entretenir l'Amphithéâtre, il y a des pièces qui se trouvent non loin autorisées également à la visite du public. Notamment l'autel dédié à Valoo. Un sourire bienveillant s'affiche alors sur le visage de Cirilla quand le Piaf reprend la parole. Voilà ! Elle préfère bien mieux entendre l'enthousiasme débordant d'Aymeric en cet instant. La Grande Sage de Valoo se redresse fièrement, accordant un regard plein de bienveillance et de complicité à l'égard du Cantell.

« Me voilà ravie de l'apprendre, Aymeric. » Ses yeux se perdent un instant sur le luth puis sur son propriétaire. « Je n'ai aucun doute sur vos capacités à composer une telle mélodie. »

Voilà pourquoi elle lui fait ainsi confiance. Mais pour pouvoir réaliser une musique comme celle-ci, Cirilla ne croit pas se tromper en pensant qu'il faut peut-être se plonger pleinement dans l'ambiance et s'imprégner des énergies ainsi que des vibrations des lieux pour y parvenir. L'Amphithéâtre est selon elle l'endroit tout indiqué pour ça. Ici, l'on peut ressentir toute l'aura chaleureuse de Valoo qui entoure les lieux. Ainsi, la Grande Sage guide Aymeric vers le grand bâtiment sur leur droite pour y entrer. « Oh ? » prononce-t-elle un peu surprise en se retournant vers l'extérieur. Ses yeux scrutent le ciel alors qu'un grand oiseau vole à vive allure... poursuivant Auriel. La prêtresse fronce les yeux et siffle à son tour alors que le faucon vient se poser sur le bras d'Aymeric au même moment. Ce dernier présente son oiseau nommé Cyran, s'excusant puis cherchant du regard l'hirondelle que son compagnon ailé pourchassait dans les airs juste avant. Cirilla se met de profil un instant avant de se remettre face à Aymeric.

« Ce brave oiseau ? Vous parlez de cette hirondelle ? Elle se porte un charme comme vous pouvez le voir » dit-elle avec un sourire amusé sur les lèvres quand elle présente le petit oiseau agrippé à son index qu'elle lève à la hauteur d'Aymeric. « Voici Auriel, ma petite hirondelle. Elle est comme mon ombre et peut-être un peu trop espiègle pour son bien... » dit-elle en caressant doucement du doigt le haut de la tête de l'oiseau. « Il s'agit de la même hirondelle qui vous observait un peu plus tôt lorsque vous étiez en train de jouer de la musique. »

Penchant doucement sa tête sur le côté, Cirilla dépose un baiser sur Auriel qui ne semble pas vouloir décoller de l'index de la Grande Sage. « Les oiseaux sont toujours les bienvenus ici. Ils sont même appréciés, parfois vénérés. Pour moi, ils sont sacrés. Je suis à chaque fois honorée de voir un nouveau oiseau venir se poser sur une des branches des arbres ou bien sur les structures de l'Amphithéâtre. » Abaissant légèrement ses épaules, la Piaf lève à nouveau ses yeux vers Aymeric, approchant son autre main libre vers Cyran pour essayer de le caresser. « Enchanté, Cyran » dit-elle à l'attention du faucon, se présentant à lui en douceur.

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A nightingale's serenade

An 1000, Lune 5, Jour 12

A peine commençait-il à s'imaginer rédiger une splendide musique pour faire honneur à ce grand et valeureux Valoo que Cyran venait perturber les festivités mentales qu'il se permettait d'avoir. Aymeric avait beau avoir beaucoup d'affection pour ce rapace, il avait un sacré comportement et il le prouvait encore à présent en s'en prenant à une malheureuse hirondelle qui n'avait rien demandé. Le piaf n'était pas sans savoir que ce n'était que du sport pour l'oiseau de proie qui ne mangerait sûrement pas un petit oiseau, préférant certainement les rongeurs et les petites bêtes à ses congénères à plumes, mais il n'était pas sans savoir que ses épaisses serres pourraient blesser le malheureux.

Le poids du volatile sur le bras, Aymeric se renseigna rapidement auprès de Cirilla pour s'assurer de la santé de cette brave hirondelle qui, mine de rien, avait sut tenir tête à la vitesse de vol d'un faucon.
A priori, outre un épuisement certain, elle se portait très bien. Posée sur le doigt de la Grande Sage, elle fut présentée comme étant Auriel, l'hirondelle domestiquée de la jeune femme. Parce qu'en plus, il s'agissait de son animal de compagnie ? Voilà qui laissa Aymeric déglutir discrètement. Il s'en serait vraiment voulu si la pauvre avait été blessée dans cette histoire... Fort heureusement, il n'en fut rien.

« Auriel mérite des éloges. » Dit-il sur le ton de la plaisanterie, bienheureux que cette discussion tourne dans la bonne humeur plutôt que dans le scandale. « Cyran est buté lorsqu'il décide d'enquiquiner plus petit que lui. Elle a sut échapper à ses serres— à mon grand soulagement. » Le piaf tourna un regard accusateur vers le faucon qui se contenta de pousser un cri strident désapprobateur. On ne l'accusait pas gratuitement ainsi !

Ses yeux se concentrèrent sur la belle blonde avec qui il discutait. Son sourire grandit inconsciemment lorsqu'elle embrassa doucement le petit oiseau bleu avant de déclarer que ses semblables étaient les bienvenus à l'Amphithéâtre. Certains les vénéraient et Cirilla les jugeait même sacrés. Respectueuse à souhait, elle s'adressa au faucon qui détourna la tête, arrachant un soupir à Aymeric.
« Sacrés, comme vous dites. Une sacrée tête de mule oui ! » Il leva sa main libre pour tapoter le bec de l'oiseau de proie qui chercha directement à le mordre. Habitué, Aymeric eut le réflexe de retirer son doigt, seulement pour le voir ensuite dévisager Cirilla... avant d'incliner lentement la tête, laissant Aymeric pantois. Avant que son maître ne réagisse, le faucon ouvrit grand les ailes – frappant presque Aymeric au visage – et s'envola, laissant une marque de griffure sur la manche du barde.

« J'ai beau être son maître, je crois qu'il vous respecte déjà plus que moi. » Le piaf rit un peu de cette constatation. En réalité, il n'en était guère vexé. Peut-être que la prestance de Cirilla, le calme qu'elle intimait, tout ceci suscitait en Cyran une forme de respect, ou de calme qui l'apaisait ?
Tant qu'il ne revenait pas embêter son hirondelle...

Il regarda son compagnon s'éloigner et ramena ensuite la Grande Sage qui, du coup, avait été perturbée dans son élan par la cohue provoquée par son oiseau. Elle souhaitait lui faire visiter et voilà qu'avec tout ceci... Fiou.

« Bien. Où en étions-nous ? » Demanda-t-il en souriant, prêt à la suivre, clairement motivé. Il fallait dire que secrètement, Aymeric n'était pas sans se dire que plus de temps il passait en sa compagnie, plus ce serait plaisant.

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Cirilla & Aymeric

An 1000, Lune 5, Jour 12 ー La petite hirondelle ferme ses petits yeux quand elle peut sentir les douces caresses de Cirilla sur le haut de sa tête. Auriel adore ça et la Piaf le sait très bien. Ce petit geste d'affection suffit à apaiser le petit oiseau épuisé de la folle course qu'il vient de faire, ce qui rassure Cirilla. Oh non, elle n'en tient pas rigueur à Cyran ni à son ami-maître pour ça, évidemment. Le ton employé par la Grande Sage est au contraire, tout à fait naturel et amical. Auriel n'est ni blessée ni quoi que ce soit d'autre de malheureux - simplement fatiguée par son vol. Alors pourquoi en vouloir à qui que ce soit ?

Souriante et admirative, Cirilla observe Aymeric et Cyran démontrer leur complicité tout à fait remarquable. La Piaf reste muette, laissant à l'oiseau ainsi qu'à son ami-maître l'espace pour s'exprimer, mais ses yeux azurés, eux, les admire. Son regard en dit long, des mots inaudibles mais compréhensifs quand on plonge ses yeux dans ceux de la Grande Sage. Cirilla ne peut retenir un léger rire amusé quand elle est spectatrice du claquement de bec fait par Cyran alors qu'Aymeric le lui tapote. La scène a de quoi être comique et cet instant de légèreté fascine la Piaf qui laisse le moment se dérouler.

« Et ce sont de sacrés fidèles amis ! Bien qu'ils possèdent leurs propres caractères... qui ne sont pas toujours évidents à cerner ou à comprendre. » Commente-t-elle avec le sourire. A cet instant, l'oiseau de proie ouvre grand ses puissantes et magnifiques ailes avant de reprendre son envol. « Vous savez, Aymeric, il y a mille façons de montrer notre affection à un être que l'on apprécie. Cyran vous exprime la sienne à sa manière bien que je vous l'accorde : ils ne choisissent pas la façon la plus simple a comprendre. »

Cyran envolé, Cirilla finit par croiser à nouveau le regard azuré d'Aymeric. Un léger frisson lui parcourt l'arrière de sa tête, comme une caresse douce et étrange à la fois. Elle ne peut pas nier la beauté des prunelles du Piaf à ses côtés... et ce très court instant dans ses songes prend fin quand elle se reprend finalement.
Cirilla se redresse, étirant légèrement ses ailes à son tour et réajustant un pan de sa longue cape émeraude d'une main. Brièvement, la Piaf baisse son regard vers sa petite hirondelle toujours posée sur ses doigts de son autre main. Comprenant qu'Auriel est vraiment fatiguée par sa course, Cirilla lève son bras pour inciter le petit oiseau à s'installer sur son épaule droite pour se reposer. Ni une ni deux, Auriel sautille un petit peu et se pose délicatement sur l'épaule de la prêtresse.

« Reprenons notre petite visite, » commence-t-elle par dire, invitant Aymeric à la suivre alors qu'elle lui tourne finalement le dos pour ouvrir la marche. « Venez. »

Sur leur route, les deux Piafs croisent quelques Sages qui saluent avec respect Cirilla avant d'accorder un regard bienveillant pour Aymeric. Bien qu'au sein de l'Amphithéâtre se trouve de nombreux Sages venant au quotidien aider à l'entretien des lieux et à l'organisation des cérémonies liées à la foi de Valoo, on peut croiser ici et là quelques civils fidèles qui viennent prier à l'intérieur. À partir de cet instant, la voix de Cirilla baisse son intensité, devenant presque comme un murmure afin de ne pas troubler la sérénité des lieux.

« Nous voici à l'intérieur du magnifique temple consacré à Valoo. Cet édifice fait partie intégralement de l'Amphithéâtre, vous avez bien évidemment le droit de venir ici librement. »

Le temple n'est peut-être pas aussi immense qu'un palais ou qu'un château mais la beauté des lieux est unique. On y retrouve énormément de décorations rouges, orangées et dorées pour faire écho aux couleurs des flammes de Valoo. Les fleurs, soigneusement sélectionnées et arrosées, se mélangent entre des teintes bleutées, pâles avec des couleurs chaudes. Au fil des pas des deux Piafs se dessine un long couloir avec de nombreux vitraux contant l'histoire de Valoo et de ses prouesses. Après un petit instant pour laisser à Aymeric le temps d'observer les lieux, elle ralentit la marche. « Par ici, » dit-elle, désignant d'un geste de la main une salle se trouvant sur la gauche.

La Grande Sage se tient droite, arrivant à l'entrée de cette salle très calme, très silencieuse où l'on entend seulement que les murmures et les pas des personnes présentes. S'avançant avec respect, Cirilla garde sa tête haute tout en marchant vers le fond de la salle jusqu'à arriver devant l'autel consacré à Valoo. Devant la grande statue sculptée dans la pierre représentant un dragon ailé dans une posture de protection, prêt à cracher ses flammes, Cirilla observe un court instant de salutation. S'inclinant avec respect devant l'autel, elle exécute une brève gestuelle de la main avant de se redresser et de se tourner vers Aymeric. « Qu'en dites-vous, Aymeric ? Est-ce que cela vous évoque, vous inspire pour vos prochaines mélodies ? » Les prunelles claires de Cirilla se posent alors sur la représentation de Valoo qui se tient devant eux. « Vous pouvez venir ici vous recueillir également. » Autour d'eux, quelques fidèles présents confient leurs pensées à la divinité. Certains ont les yeux fermés, les mains sur le cœur, d'autres peignent, d'autres se laissent simplement bercer par la quiétude des lieux.

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An 1000, Lune 5, Jour 12

Cyran démontrait-il son affection en essayant de lui claquer les doigts de son petit bec pointu ? Allez savoir. Aymeric n'oserait pas le prétendre. En dépit des paroles rassurantes et pleines de bonnes volontés de cette chère Cirilla, il connaissait son oiseau et pensait deviner qu'il aimait juste l'enquiquiner. Qui aime bien châtie bien parait-il ? Ce n'était pas un dicton qui plaisait beaucoup au piaf, jugeant que cela justifiait un peu trop de certaines maltraitances trop gratuites.
Mais soit, peut-être pouvait-il envisager que Cyran puisse l'apprécier... à son étrange manière.

Il suivit le mouvement de l'hirondelle qui alla se poser sur l'épaule de sa maîtresse avant d'être invité à poursuivre la visite. Naturellement guidé, le troubadour s'empressa de suivre la ravissante piaf, abandonnant Cyran à ses hautes branches où il était, de toute façon, si bien perché.

L'intérieur de l'Amphithéâtre était extraordinaire. Il n'osa prononcer mot tandis que Cirilla prenait la peine de lui explique chaque détail, soulignant tel ou tel aspect des lieux et ce qu'ils représentaient. Le rouge, l'orange et l'or se mariaient aussi bien avec les lieux qu'avec la beauté de cette femme qui prenait du temps de sa journée pour lui montrer cet endroit qui, sans aucun doute, lui était si cher. Elle n'était pas la Grande Sage pour rien après tout.

Mais le plus incroyable fut la dernière salle où Cirilla l'emmena. Il s'agissait d'un endroit qui intimait le respect. La statue de Valoo était présente, furieuse et imposante. Le regard d'Aymeric scintilla tandis que, silencieux, il entendait Cirilla lui demander si cela lui inspirait quoi que ce soit.
« C'est fabuleux. » Commenta-t-il sans quitter la statue de Valoo des yeux. Elle était décidément grandiose. « Je ne doute pas une seconde de trouver de l'inspiration ici... J'ai déjà quelques notes qui raisonnent dans mon esprit. » On notait dans son sourire et l'éclat de son visage qu'il était aussi bien impressionné que charmé par tout ce qui l'entourait à présent. Bien sûr, il parlait tout doucement, question de ne pas perturber les environs.

« Je me sens privilégier. » Partagea-t-il après quelques secondes de silence, baissant enfin les yeux pour tourner son regard vers Cirilla, tout près de lui. « Je me doute que c'est un lieu public, mais avoir été guidé ici par la Grande Sage elle-même... Comment me sentir autrement ? » Il lui adressa un sourire reconnaissant. « Je vous remercie pour ce singulier plaisir. »
Il fit une courbette élégante en portant une main sur sa poitrine, avant de se redresser.

« Je travaillerai sur cette mélodie sitôt rentré chez moi. » Sa motivation était visible dans son regard. « Lorsque j'aurai terminé, me donnerez-vous la permission de venir personnellement vous voir afin de vous la faire entendre ? » Il ne camouflait en aucun cas une envie évidente de la revoir. Il y avait décidément quelque chose chez elle qui l'intriguait, qui l'inspirait. Il l'avait longtemps admiré de loin et à présent qu'il avait eut l'opportunité de lui parler, il ne voulait pas manquer de l'avoir à nouveau...

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Cirilla & Aymeric

An 1000, Lune 5, Jour 12 ー La passion et la dévotion de Cirilla auprès de la divinité qu'elle vénère depuis toute petite n'est plus à prouver. Il n'y a qu'à voir l'éclat et l'admiration que l'on peut observer dans son regard pour savoir qu'elle est réellement investie dans son rôle. Cirilla en est particulièrement fière et chaque jour, elle ne cesse de remercier Valoo de lui avoir accordé une telle faveur - ce qu'elle croit fermement du moins. Dans un sens, la Piaf transmet sa dévotion à travers son regard ou bien ses mots. Et puis, que dire devant cette statue magnifique qui impose le respect ne serait-ce que par sa beauté ? Le dragon représenté dans la pierre est très finement sculpté, donnant une allure aussi majestueuse qu'imposante à la représentation de la divinité des cieux.

Naturellement, Cirilla sourit lorsqu'elle peut voir une forme d'admiration dans les yeux d'Aymeric quand ce dernier prend la parole. La Grande Sage se sent bienheureuse de pouvoir constater un tel enthousiasme chez le Cantell, sentant bien qu'elle avait vu juste en le guidant jusqu'ici. Il est vrai qu'en-dehors de la symbolique, les lieux évoquent une certaine sérénité apaisante, réconfortante même parfois.

Lorsque le regard azuré d'Aymeric se pose sur elle, Cirilla lui adresse un nouveau sourire. Ne le quittant pas des yeux lorsqu'il exécute une petite courbette respectueuse après l'avoir remerciée de l'avoir guidé, la Grande Sage hoche doucement la tête. « Il est tout naturel pour moi de guider toutes les personnes qui désirent se sentir plus proches des lieux. » De plus, il s'agit là d'une part de son rôle en tant que prêtresse, de guider, d'être un repère, une inspiration, le tout dans le respect de Valoo. « Ce fut un plaisir pour moi de vous guider en ces lieux. » Un véritable plaisir... oui.

Très enthousiaste à l'idée de voir autant d'inspiration et de motivation dans le regard azur d'Aymeric, la prêtresse hoche à nouveau la tête. Elle en est certaine, les prochaines mélodies seront de toute beauté et Valoo en sera ravi. Alimenter les flammes dans les cœurs par la musique, en voilà une très belle idée. Quoi de mieux qu'une ambiance musicale pour accompagner une prestation scénique et armée en l'honneur du Dragon des Cieux ? « Il me tarde d'entendre vos créations, Aymeric. » Dit-elle d'une voix calme mais enthousiaste.

Loin d'être déplaisante, l'idée qu'ils se revoient ravit le cœur de la belle Piaf qui hoche doucement la tête en signe affirmatif. Les mains entremêlées devant elle, Cirilla se tient droite, un éclat radieux illumine les traits de son visage. « Bien évidemment, je vous invite même à ne pas hésiter à revenir me voir que ce soit pour me faire entendre vos mélodies ou bien dès que vous en sentirez le besoin. » ...Une occasion pour la Lasilriel de revoir ce Piaf au regard azuré dans lequel elle se perd si aisément. Cette étincelle dans les yeux, Aymeric Cantell déstabilise sur bien des niveaux Cirilla, mais elle n'en a peut-être pas encore conscience.

Dans le dos de la Piaf se fait entendre les pas d'une jeune Sage un peu timide venue s'entretenir avec la Grande Sage des lieux. Se retournant vers la jeune fille, Cirilla la rassure, précisant qu'elle souhaite d'abord terminer son instant avec Aymeric. Quelque part, elle aurait aimé que ce moment dure un peu plus longtemps, mais les responsabilités n'attendent pas, hélas ! Se tournant à nouveau vers Aymeric, la Piaf s'incline et fait une légère révérence avant de s'excuser de prendre congé si vite. « Veuillez m'excusez, il semblerait que je sois attendue. » Elle marque une pause, l'envie ne lui manque pas de vouloir porter une main amicale - presque tendre - sur l'épaule du Piaf mais elle s'impose une distance. « Ce fut un plaisir de faire votre connaissance, Aymeric. Je vous souhaite de passer une belle journée, nous nous reverrons bientôt. »

À ces mots, Cirilla s'éloigne de quelques pas, inclinant à nouveau la tête avec respect envers le musicien au regard azuré. Elle remercie par une pensée intérieure et silencieuse Valoo de lui avoir permis de partager un tel moment, elle ne manquera pas de garder en mémoire cette rencontre qu'elle chérit dors et déjà dans son cœur sans même le savoir.

Puis, la Grande Sage s'éclipse de la grande salle pour poursuivre sa journée, rythmée par son devoir de prêtresse.

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Unbroken, promises we made so long ago. You're still here. Unspoken requiem for the river of tears.
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A nightingale's serenade ⊰ PV Cirilla

Deeds will not be less valiant because they are unpraised. Moonlight drowns out all but the brightest stars.

Unbroken, promises we made so long ago. You're still here. Unspoken requiem for the river of tears.Every word on our hearts engraved

Deeds will not be less valiant because they are unpraised. Moonlight drowns out all but the brightest stars.

Unbroken, promises we made so long ago. You're still here. Unspoken requiem for the river of tears.Every word on our hearts engraved

Deeds will not be less valiant because they are unpraised. Moonlight drowns out all but the brightest stars.

Unbroken, promises we made so long ago. You're still here. Unspoken requiem for the river of tears.Every word on our hearts engraved

Deeds will not be less valiant because they are unpraised. Moonlight drowns out all but the brightest stars.

Unbroken, promises we made so long ago. You're still here. Unspoken requiem for the river of tears.Every word on our hearts engraved

Deeds will not be less valiant because they are unpraised. Moonlight drowns out all but the brightest stars.

Unbroken, promises we made so long ago. You're still here. Unspoken requiem for the river of tears.Every word on our hearts engraved

Deeds will not be less valiant because they are unpraised. Moonlight drowns out all but the brightest stars.

Unbroken, promises we made so long ago. You're still here. Unspoken requiem for the river of tears.Every word on our hearts engraved

Deeds will not be less valiant because they are unpraised. Moonlight drowns out all but the brightest stars.

Unbroken, promises we made so long ago. You're still here. Unspoken requiem for the river of tears.Every word on our hearts engraved

Unbroken, promises we made so long ago. You're still here. Unspoken requiem for the river of tears.
Every word on our hearts engraved

Unbroken, promises we made so long ago. You're still here. Unspoken requiem for the river of tears.
Every word on our hearts engraved

Unbroken, promises we made so long ago. You're still here. Unspoken requiem for the river of tears.
Every word on our hearts engraved

Unbroken, promises we made so long ago. You're still here. Unspoken requiem for the river of tears.
Every word on our hearts engraved

Unbroken, promises we made so long ago. You're still here. Unspoken requiem for the river of tears.
Every word on our hearts engraved

Unbroken, promises we made so long ago. You're still here. Unspoken requiem for the river of tears.
Every word on our hearts engraved

Unbroken, promises we made so long ago. You're still here. Unspoken requiem for the river of tears.
Every word on our hearts engraved