Never really know who you can trust! feat. Angelo

Never really know who you can trust!

Jour 16 lune 7 An 1000 - @Angelo Arlaeron

Keep your friends close as your enemiеs closer Never rеally know who you can trust Cause the end always justify the means Friends turn into foes in rivalries So keep your friends close and your enemies closer Never really know who you can trust

La nouvelle avait fait beaucoup de bruit… Il faut dire que l’arrivée d’une inconnue au milieu du camp Yiga prétendant être la fille de votre défunte Main du Roi, ce n’était pas anodin. Toi qui n’appréciais pas particulièrement les inconnus et encore moins les menteurs, tu avais accueillis cette nouvelle avec une certaine perplexité. Sans doute parce que tu n’avais jamais été dans les petits papiers de Kaarbjorn et que tu ne connaissais pas personnellement cet homme et encore moins sa descendance. Cela ne t’a néanmoins pas empêché de lui vouer un immense respect, à lui, à son fils adoptif et peut-être maintenant à sa fille ? Qui sait. Il fallait également dire que sa capture avait fait jaser. Une jeune femme, capable de mettre à terre trois Yigas alors qu’ils étaient une dizaine à avoir voulu la capturer. Si ce récit était vrai, c’était assez impressionnant !

Angelo semblait, lui, persuadé qu’il ne s’agissait pas d’un imposteur. Il était même allé voir cette prisonnière lui-même. Rares étaient ceux qui avaient la chance de voir le Seigneur Main en personne, encore moins lorsqu’ils séjournaient dans les geôles de la Fosse. Ce fut néanmoins le cas de cette demoiselle et voilà que dès le lendemain, Angelo te demandait dans ses appartements. C’était le petit matin lorsqu’un des gardes entra dans ta maison, car après avoir frappé mainte et maintes fois sur la porte, il n’entendit pour réponse qu’un de tes ronflements pas très élégant. En effet, complètement affalé sur des coussins, tu dormais à poings fermés. Les cadavres de bouteilles un peu partout autour de toi laissait prétendre à une soirée très très alcoolisée. Soirée, dont tu n’auras sans doute que très peu de souvenirs, mais qui te laisserais une véritable bar au crâne.

Sachant ce qu’il risquait en te réveillant et ta bonne humeur légendaire au petit matin, le soldat vint tout de même te remuer l’épaule, espérant que cela suffise à te faire ouvrir les yeux. Dans un grondement sourd et tout en te retournant pour t’affaler encore plus, tu grognas sans même ouvrir un oeil. « J’espère que t’as une bonne raison de venir me réveiller… » Oui parce que sinon, tu n’aurais aucun mal à faire payer l’impertinence de cet homme en lui cramant quelques doigts, bien que l’odeur du cochon grillé de bon matin soit quelque peut incommodante. « Soldat - Le Seigneur Main souhaite vous voir. Tout de suite. » L’autorité dans la voix du Yiga n’était pas la sienne, sinon tu l’aurais déjà envoyé paître, mais bel et bien celle d’Angelo. Soupirant en ouvrant finalement tes deux grandes billes noires, tu lui répondis la voix éraillée : « Très bien, j’arrive… »

Bon sang, combien de temps a tu mis avant de réussir à te lever ? De longues minutes tellement des tambours tabassaient chaque paroi de ton crâne. Ne pouvant clairement pas te présenter devant Angelo dans cet état, malgré le fait qu’il t’apprécie, tu t’exclipsas quelques minutes dans la salle d’eau pour te faire une petite toilette et te changer. Quand enfin, tu ressortis de chez toi, et croisas le garde qui t’attendait devant la porte, tes cheveux étaient peignés, légèrement tirés en arrière et tu portais une tunique beige relativement simple et des bottes hautes. Absolument, rien ne pouvait trahir ta gueule de bois, mise à part peut-être tes deux énormes poches sous les yeux. Le garde ne fit néanmoins aucun commentaire et t’accompagna jusqu'à la demeure du Arlaeron. Cela devait être véritablement important pour qu’il te demande si tôt et qu’il te fasse même escorté de la sorte. Tu n’étais pas habitué à ce genre de traitement de faveur et plus d’une fois, tu eus très envie de dire au Yoga que tu n’avais pas besoin d’un toutou… Quoi qu’il en soit, tu préférais économiser ton énergie, ta voix et ne pas faire trop mauvaise impression devant Angelo. Enfin arrivé devant sa demeure, tu entres, juste après avoir frappé à la porte un beau sourire aux lèvres. « Bonjour Angelo. Tu voulais me voir ? » Est-ce que faire preuve de tant de politesse allait cacher l’état assez pitoyable dans lequel tu étais quelques minutes plus tôt ? Tu n’en savais rien. Quoi qu’il en soit, tu étais plutôt impatiente de savoir pourquoi il souhaitait te voir.

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An 1000, Lune 7, Jour 16

Il était tôt. Lorsque Angelo ouvrit les yeux, l’aube pointait à peine le bout de son nez sur le vaste désert. Ce n’était pas une bonne journée ; lorsqu’il se leva, il grimaça en sentant un craquement sinistre dans son corps tout entier. Ce n’était pas ses os ni ses articulations mais bien sa peau. Cela faisait plusieurs jours qu’il ne s’était pas entièrement plongé dans l’eau pour s’hydrater. Tsk. Fichue nature de zora… Pourquoi avait-il fallu qu’il soit né ainsi ? Par l’Avatar, quelle malchance.

Il avait des plans pour cette matinée, mais ceux-ci allaient devoir attendre : il se défit de ses vêtements et se fit lui-même couler un bain. Lorsqu’il s’agissait de son hydratation obligatoire, il ne demandait jamais aux esclaves de lui préparer sa bassine d’eau. Personne, sauf ses trois hyènes et ses deux amies d’enfance, n’était au courant de cette particularité. Et personne ne devait l’être.
Il passa quelques heures plongé dans l’eau, avant de finalement en sortir, l’esprit un peu plus apaisé. C’est rapidement qu’il se rhabilla, enfilant son yukata bleu et rose habituel. Il n’avait pas l’intention de sortir pour le moment et la personne qu’il souhaitait voir avait toutes les autorisations de venir dans ses quartiers de toute manière.

Après avoir demandé un plateau de fruits en guise de petit déjeuner, accompagné de viandes légères, il exigea qu’on aille chercher Sorcha. Naturellement, il était tôt, et Angelo s’imaginait déjà les grognements dont elle ferait preuve devant le soldat qui oserait la réveiller. Mais cela ne lui importait que trop peu ; il avait une affaire urgence à lui confier.

Lorsque son acolyte arriva dans la pièce, il était assis à une petite table ronde où se trouvaient ses fruits. Un verre d’eau à la main, il dévisagea une Sorcha prête au rendez-vous mais semblant plutôt fatiguée.
« Ton sommeil n’est pas réparateur Sorcha. Comment veux-tu être efficace en ces conditions ? » Il lui suffisait de voir les cernes qu’elle avait sous les yeux pour deviner qu’elle ne dormait pas suffisamment – ou pas correctement. Il ne saurait dire si c’était l’alcool ou simplement le manque de sommeil… C’était son choix, cela dit, bien qu’il serait peiné de la voir bêtement mourir parce qu’elle manquerait de concentration sur le champ de bataille.

« Assieds-toi, et mange. » Du bout de son index, il poussa un agrume qui tomba dans un petit ramequin justement disposé de l’autre côté de sa table. Un peu de vitamines ne lui ferait pas de mal. « J’ai une mission importante à te confier. » Commença-t-il en déposant un verre d’eau fraîche de son côté. Si cette fatigue était due à l’alcool, alors autant qu’elle s’hydrate… Elle aurait un meilleur teint.

« Tu as conscience de la présence d’une étrangère dans nos geôles, j’imagine. » Il cueillit un raisin qu’il mangea de suite. Le goût sucré-acide lui piqua la gorge. « Elle prétend être la fille de mon feu père, Kaarbjorn. » Ce n’était pas un secret. Elle l’avait clamé haut et fort pour être certaine de ne pas se faire égorger sur place. Une initiative qui lui avait sauvé la vie. « Je suis allé à sa rencontre hier. Je reste dubitatif quant à son identité. Aussi, j’aimerais que tu la surveilles. » Il reprit un raisin en attendant sa réponse. Il approfondirait ses demandes par la suite…

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Plantée là, devant Angelo, avec ton sourire qui sonnait faux, tu te sentais un peu mal à l’aise et anxieuse. L’idée de t’entretenir avec la Main du Roi dans un état de sobriété altéré te faisait te sentir un peu coupable… Toi qui avais toujours pris ton rôle très au sérieux, qui avait toujours été investie pour la cause de l’Avatar du Néant, tu avais toujours donné le meilleur de toi-même pour répondre à toutes les attentes de ton supérieur.
Mais à cause de l’alcool qui avait un peu trop coulé à flots la veille, tu savais que tu risquais de décevoir le Zora. Et rien qu’à cette idée, tu avais de nouveau l’impression d’avoir la nausée. Il ne fallait d’ailleurs que très peu de temps à Angelo pour remarquer que tu n’avais pas qu’une petite et simple gueule de bois, chose qu’il te fit rapidement remarqué. Tu répondis ensuite à sa pique avec une certaine ironie : « Il aurait été plus réparateur si j’avais pu dormir plus longtemps. » Il n’y avait absolument aucun affront dans ta voix, aucune menace, et encore moins un reproche envers le blond, tu n’aurais jamais osé. C’était simplement la vérité, elle te fit d’ailleurs esquisser un petit sourire.

Sans même qu’Angelo te le demande, tu t’étais avancé vers lui et t’installa à sa table qu’après son invitation. Le premier verre d’eau que tu avalas fut une véritable bénédiction pour ton corps, de toute évidence en manque d’hydratation, et bien que ce dernier quémandait également quelques fruits bien frais, toute ton attention se reposa sur le Zora alors qu’il expliquait avoir une mission importante à te confier. Cette nouvelle te ravit ! Toi qui étais sur la touche depuis bien trop longtemps à ton goût… Tout ça à cause d’une vilaine blessure à la main, t’empêchant de porter correctement une épée.

Tes grands yeux bruns braqués sur Angelo, tu l’écoutas très attentivement alors que ce dernier te parlait de la jeune fille qui était arrivée au camp hier… Une effrontée qui avait eu le culot de prétendre être la fille de Kaarbjorn. Pensive, mais sans vouloir couper la Main, tu acquiesces doucement « J’ai entendu parler d’elle oui… » Tu allais d’ailleurs enfin mettre un morceau d’orange dans ta bouche quand le Zora ajouta qu’il souhaitait que tu t’occupes d’elle. À cette demande, tu te figeas un instant. Toi ? Faire du baby-sitting ? C'était loin de la mission épique à laquelle tu t’attendais…

Angelo dut deviner assez aisément que cette demande te surpris, puisque tu n’avais jamais été très douée pour cacher tes émotions. Tu étais même un véritable livre ouvert, surtout en présence des personnes en qui tu avais confiance. Alors après quelques instants de silence, le temps que ton étonnement se dissipe, tu mangeas enfin ce fameux quartier d’orange et répondis à l’homme assis en face de toi. « Que je la surveille ? C’est-à-dire ? » Si Angelo te demandait de veiller sur elle, alors qu’elle se trouvait dans les geôles, cette mission serait très loin de te plaire. Mais tu n’aurais peut-être pas pass été capable de le dire à la Main du roi de suite. Alors, tu cherches plutôt à en savoir plus… « J’ai entendu dire qu’elle avait réussi à abattre trois Yigas dans le désert. Plutôt impressionnant ! » Tout en disant cela, tu attrapes une cruche pour rapidement te resservir un verre d’eau. Finalement, te lever si tôt, manger et boire correctement faisait déjà du bien et ton corps te remerciait déjà pour ça. Tu n’avais presque plus mal à la tête !

Semblant alors soudainement bien plus sérieuse, surtout parce que tu savais que ce sujet touchait particulièrement le grand blond, tu demandas : « Tu penses vraiment que quelqu’un aurait l’audace de venir ici, de prétendre être l’enfant de Kaarbjorn rien que pour nous duper ? »

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An 1000, Lune 7, Jour 16

Angelo ne tiqua même pas lorsque Sorcha rétorqua. Bien sûr que si elle avait pu dormir plus longtemps, elle aurait meilleure mine, mais la gueule de bois ne trompait personne. Il avait l’habitude de son comportement. Il ne cherchait plus à se vexer de ses insolences. En vérité, cela faisait quelque peu son charme, tant que cela ne dépassait par les bornes non plus.

Ainsi, elle était là, devant lui, dans l’optique de parler du cas d’Aurore. Cette précieuse créature trop fragile était arrivée dans le désert en défonçant certains de leurs gardes, ce qui lui donnait un aspect bien moins fragile, en dépit de sa peau pâle et de ses grands yeux brillants. Même Sorcha semblait étonnée de cet exploit et Angelo ne pouvait que soutenir ses propos : Aurore semblait décidément pleine de surprise.
« C’est-à-dire la surveiller. Dans le plus simple sens du terme, chère Sorcha. » Répondit-il sobrement en reprenant une gorgée d’eau. Il supposait que son alliée n’aimait pas tant l’idée d’être attitrée à cette mission, mais elle était la seule à qui il estimait pouvoir confier une telle tâche et elle comprendrait bientôt pourquoi.

Toutefois, avant, elle l’interrogea.
« Je l’ignore ; beaucoup seraient prêts à de vastes folies pour ne pas finir sans tête sur leurs épaules. » Il était réputé que les Yigas ne faisaient pas de cadeaux pour les étrangers sur leurs terres et Aurore devait en être consciente. « Toutefois, je l’admets, Aurore est bel et bien telle que Kaarbjorn me l’a décrite à de nombreuses reprises. Aussi est-ce pourquoi j’ai de nombreux doutes. »
Il n’y avait pas beaucoup de monde qui voyait ce côté de lui ; seules ses trois hyènes en vérité, et parfois Eluna, avaient ce privilège ; mais le voir admettre une incertitude était rare. Il regarda devant lui un point imaginaire, une main devant ses lèvres, plongé en pleine réflexion.

« J’entends bien que cela ne te réjouit guère, Sorcha, mais comprends que tu es la seule à pouvoir mener cette mission. Dagon manque de tact et de jugement, et Einar perdrait trop rapidement de l’intérêt. » Sa main libre alla chercher un raisin blanc, qu’il glissa entre ses lèvres avant de poursuivre. « Je souhaite que tu l’accompagnes ; que tu lui montres nos coutumes et nos façons de faire ; et que tu la gardes à l’œil. Au moindre faux pas, j’exige que tu m’en fasses part. Compris ? » Il posa sur elle un regard entendu ; il avait confiance en son jugement et sa loyauté, aussi ne doutait-il pas de sa rigidité lors de cette affaire, même si cela ne lui plaisait pas.

« S’il s’agit vraiment de la fille de mon père, je ne peux m’autoriser de la laisser en cage comme un vulgaire esclave. » Ajouta-t-il plus sombrement, comme s’il admettait une certaine faiblesse contre laquelle il ne pouvait lutter. L’incertitude ; l’interrogation. « Ce serait tromper la mémoire de Kaarbjorn. » Et c’était tout bonnement hors de question.

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Au départ, Angelo reste assez évasif concernant la mission qu’il te confie. Surveiller Aurore. Tu n’es pas une grande espionne, ni même très douée pour l’infiltration, et ceux, malgré tes talents de chasseuses. Disons que c’est la traque que tu maîtrises le mieux, alors tu ne comprends pas trop pourquoi c’est à toi qu’il confie cette quête. C’est pour cela que tu cherches à en savoir plus et petit à petit, les réponses que t’apportes la Main du Roi te rassures.

Il ne fait pas encore complètement confiance à celle qui dit être sa sœur, et déjà, cela te rassure. Au-delà de la surveillance, tu devras faire preuve d’une certaine clairvoyance. Angelo te demande d’être ses yeux et ses oreilles, expliquant qu’il ne sait pas à quoi d’autre confier cette mission. Tout en avalant un autre quartier d’orange, tu souris alors qu’il te complimente, à sa façon. Il estime que tu es la seule capable de mener à bien cette demande et une petite lueur de fierté s’anime au fond de ton regard sombre tandis que tu relèves les yeux vers le Zora. Tu ne l’avais pas vu comme cela jusque-là, mais en te confiant la fille de Kaarbjorn, le blond place une énorme confiance en toi et ce simple constat te gonfle soudainement de bonne intention. Ce n’est pas du baby-sitting qu’on te demande, c’est bien plus important que cela. Tu acquiesces donc doucement lorsqu’il te demande si tu as bien compris. « Compris oui! » Tu poses alors sur Angelo le même regard entendu et ajoutes : « Je peux lui faire visiter la cité, sans trop lui en dévoiler évidemment. J’essaierais d’en apprendre plus sur elle, et tu auras mon rapport tous les soirs, sans faute. » Un engagement que tu n’aurais aucun mal à tenir puisqu’il était hors de question pour toi de décevoir le Zora.

Angelo semblait plutôt d’accord avec ce que tu venais de dire, puisqu’il admit à son tour ne pas vouloir salir la mémoire de Kaarbjorn en laissant sa fille croupir dans les geôles. Devinant l’incertitude sur le visage de celui que tu considères comme ton ami, tu t’adoucis un peu en répondant plus doucement, mais toujours avec cette même détermination. « Nous saurons rapidement si elle a menti ou pas. »

Comprenant alors qu’évoquer son père, et surtout sa mémoire peut être difficile pour le blond, tu te redresses un peu et t’avances même légèrement vers lui. Tu vas peut-être dépasser les bornes avec ce que tu t’apprêtes à dire, mais tu partages sa peine, tu sais à quel point le souvenir d’un défunt parent peut briser le coeur alors tu lui dis ce que tu rêverais d’entendre toi aussi, dans une situation pareille. « Je suis certaine qu’il est fier de toi, tu sais… » Relevant doucement les yeux vers le regard sombre du Zora, tu lui aurais peut-être même pris la main s’il n’avait pas été de l’autre côté de la table. « Avec tout ce que tu fais pour notre cause et maintenant pour sa fille, tu honores son héritage à chacun de tes pas. Il serait si fier de voir le leader que tu es devenu. » Et tu pensais chacun de tes mots très sincèrement.

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An 1000, Lune 7, Jour 16

Angelo savait qu’il pouvait faire confiance à Sorcha. Elle était la plus à même de s’occuper d’Aurore et il allait de soit qu’en dépit de la confiance qu’il accordait également à Einar et Dagon, il n’aurait pas pu leur confier sa jeune sœur – si tant était que c’était bel et bien la fille de Kaarbjorn. Ils étaient indélicats, trop directs. Ou, pire, ils se seraient ennuyés avec une tâche pareille. Ils n’étaient simplement pas les meilleurs candidats pour cela.

Sorcha avait l’intention de la surveiller étroitement et d’en apprendre plus sur elle… Ils sauraient rapidement si elle avait menti. Angelo hocha de la tête, sans plus. Cette femme suscitait vraiment des émotions étranges chez lui. Si c’était vraiment Aurore, voilà qu’il aurait enfin trouvé la personne que son père de cœur avait tant souhaité retrouver. Pour autant, si elle avait menti et qu’elle n’était qu’une imposteuse, il ignorait comment il vivrait cette vérité.
Une chose était sûre ; sa tête quitterait rapidement ses épaules.

Le Seigneur-Main estimait que la conversation était plus ou moins terminée, mais Sorcha avait autre chose à lui dire. Elle s’approcha légèrement, laissant Angelo lever son regard vers elle. Ni prudent ni intrigué, juste… Il la regardait, attendant de voir ce qu’elle voulait. Elle était bien l’une des rares personne qu’il laissait s’approcher sans clairement faire comprendre qu’ils feraient mieux de faire un pas en arrière sous risque d’y perdre un membre.

Elle parla de Kaarbjorn avec une voix plus douce. Elle disait qu’il serait fier.
« Je serais mort pendant la Croisade Sanglante sans lui. » Littéralement. Il se rappelait encore, même s’il n’était alors qu’un enfant. Sans l’intervention de Kaarbjorn, un autre Yiga l’aurait tué. « Et je ne serais certainement pas ici sans son éducation non plus. » Il parlait avec bien moins de chaleur que Sorcha. Angelo n’aimait pas jouer les émotifs. Elle avait de la chance cependant ; il était d’humeur plutôt positive en ce jour et ne jugeait pas qu’elle dépassait les bornes… pour l’instant.
« Il a toujours souhaité retrouver la trace de sa fille. Il m’en a parlé à plusieurs reprises. » Se permit-il d’ajouter en fixant un point imaginaire juste derrière Sorcha. « Aurore est un élément essentiel pour notre clan. Elle doit nous être ramenée. » Il porta sa main à ses lèvres, contemplant cette possibilité qui semblait si proche, et pourtant si loin en même temps. Son regard retourna vers Sorcha, se plantant dans le sien.

« C’est pourquoi j’ai besoin de m’assurer de la véracité des paroles de cette femme. » Il voulait que ce soit Aurore. C’était important pour lui ; Kaarbjorn avait tant cherché sa fille. L’idée qu’une étrangère se fasse passer pour elle… impunément… Autant dire que les conséquences seraient dévastatrices pour elle. « C’est sans aucun doute la mission la plus importante que je ne t’ai jamais confié. Me suis-je bien fait comprendre, Sorcha ? » Il leva le menton sans la quitter du regard, connaissant déjà sa loyauté envers lui.

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Jour 16 lune 7 An 1000 - @Angelo Arlaeron

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Assise en face d'Angelo, dont l'expression demeure imperturbable, tu le fixes droit dans les yeux, affichant ton assurance habituelle. Comme à son accoutumée, le regard de la Main du roi est pénétrant, et il dégage une présence imposante qui intimide la plupart des gens.
Pourtant, tu ne montres absolument aucune crainte de sa réaction alors que tu dévies la conversation de la mission cruciale qu'il souhaitait te confier. Non, on te connaît pour ta tendance à laisser parler ton impulsivité, alors tu abordes le sujet de Kaarbjorn avec une voix plus douce. Tu admirais l'homme qu'il était, tout comme tu admirais Angelo, qui reste silencieux, écoutant attentivement chacun de tes mots à propos de son défunt père.

Tu te surprends même à esquisser un léger sourire en repensant à l'ancienne Main du Roi et à tout ce que l'homme blond en face de toi a accompli pour le rendre fier. Ce sourire illumine brièvement ton visage généralement austère. Angelo, quant à lui, ne laisse filtrer aucune émotion. Fidèle à lui-même, il reste plutôt rigide et distant. Néanmoins, tu ressens dans sa voix un profond sentiment de respect tandis qu'il se confie. Tu savais déjà que Kaarbjorn lui avait sauvé la vie, mais l'entendre de la bouche du Zora te donne des frissons. Au-delà des souvenirs, c'est le sentiment d'affection et de confiance inébranlable qui émane de cette conversation qui réchauffe ton cœur.

Le silence retombe, et Angelo revient à la mission qui t'attend. Bien que tu n'en dises pas un mot, tu sens que cette brève parenthèse dans votre discussion renforce les liens entre vous. Après ce petit moment d'intimité, tu reprends toi aussi ta concentration, te recentres sur la mission qui t'est confiée. Le Zora en face de toi, toujours sérieux et résolu, insiste une fois de plus sur l'importance cruciale de cette tâche. Tu hoches donc la tête en signe d'approbation, montrant que tu comprends pleinement les enjeux, même si au début l'idée de simplement surveiller une jeune fille ne t'enchantait pas. Ton visage reprend son expression habituelle, sérieuse et déterminée, prête à affronter le défi à venir. Tu es consciente de la confiance qu'Angelo place en toi, et tu sais que tu ne peux pas le décevoir. Tu le fixes et déclares d'un ton résolu : "Je comprends, Angelo. Je ne te décevrai pas." Tes paroles sont prononcées avec une conviction inébranlable, soulignant ton engagement envers la mission et ta loyauté envers la Main.

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An 1000, Lune 7, Jour 16

Angelo connaissait les capacités de Sorcha. Il savait qu’elle serait tout à fait apte à accomplir cette mission. Si cette ‘Aurore’ avait le malheur de faire quoi que ce soit de travers, pour sûr que la Main du Roi en serait prévenue par sa fidèle hyène. Il n’en doutait pas une seule seconde.

Au vu de ce qui lui pesait sur les épaules, Sorcha n’eut pas même une hésitation, ni un fébrile doute à propos de cette histoire. C’était pourtant extrêmement important ; une seule faute de sa part promettait de lourdes conséquences ; mais cela ne l’intimidait aucunement.
Reprenant un air on ne peut plus sérieux, la jeune femme en face de lui déclara qu’elle comprenait les enjeux en place et qu’elle ne le décevrait pas. Angelo porta sa main à ses lèvres, scrutant le visage de son alliée de toujours. Il n’y décelait absolument aucun mensonge. Il savait pouvoir compter sur elle. Mais quelque chose lui disait que cette ‘Aurore’ avait plus d’un tour dans son sac.
Si c’était la fille de Kaarbjorn, ce ne serait pas surprenant.

Il se leva de sa chaise, signalant la fin de cet entretien. Ainsi, Sorcha était dorénavant libre de partir, soigner sa gueule de bois comme elle l’entendait, et se lancer dans cette mission de haut degré. Avant qu’elle ne parte cependant, Angelo glissa quelques mots, les yeux tournés vers un point imaginaire, de profil à Sorcha.
« Ramène-moi ma sœur, Sorcha. » Il ramena son regard vipérin vers elle, une lueur sombre y luisant. « Ou tue-la dès que tu en as l’opportunité. » En d’autres mots ; si elle trahissait son identité avec quoi que ce soit, absolument n’importe quoi, alors sa hyène aurait tout le loisir de la tuer sur-le-champ. Angelo ne jouerait sûrement dans la dentelle et ne laisserait pas une seconde chance.

L’on ne plaisantait pas lorsqu’il s’agissait de Kaarbjorn. Jamais.

« Tu peux disposer. » Dit-il en se détournant d’elle pour attraper une pomme verte sur la table, dans laquelle il mordit de suite. Sans le dire, il camouflait une grande anticipation à l’idée que cette femme soit vraiment Aurore. Enfin, oui, enfin il pourrait accomplir la volonté de Kaarbjorn…
Si c’était vraiment elle.

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