Sticks and stones ⊰ PV Zarina

sticks and stones

An 1000, Lune 6, Jour 17

Secouée, c’était bien le mot. Tout en elle était secouée. Son corps, son esprit, son cœur abritaient un véritable tremblement de terre. Pourtant, droite et fière, impassible, Saoirse, sur sa monture, encapuchonnée, approchait des limites de la Cité d’Ordinn, confiante d’y trouver un semblant de réconfort. Rien ni personne ne pourrait deviner ce qu’elle venait de vivre. Personne n’avait le droit de le deviner, de le lui demander. C’était son histoire, c’était une étape rien que pour elle…
Positive ou négative, elle devait encore le digérer. Elle devait encore accepter.

Afin de l’aider à traverser cette épreuve, Saoirse avait prit la décision de profiter d’être dans la région d’Ordinn pour retourner dans sa ville natale. Depuis qu’elle avait croisé Koda et Naldim au mariage de la reine, la conseillère avait un sentiment de mal du pays. Une partie d’elle voulait retourner à ses racines pour, peut-être, plus aisément assimiler ce qu’elle venait de vivre. Ou simplement parce que ses terres lui manquaient… Parfois, il ne fallait pas chercher plus loin.

Son entrée fut remarquée ; il fallait dire que dans le décor d’Ordinn, Saoirse se démarquait particulièrement. Son étalon était d’un gris scintillant, sa tenue d’une pâleur qui faisait criarde dans le panorama volcanique, sans parler de son apparence générale, si blanche et pure que l’on ne pourrait l’imaginer être goron. Et pourtant ! C’était bien ce qu’elle était.
« Dame Saoirse ! Quel plaisir de vous revoir. » Certaines personnes s’inclinèrent poliment et Saoirse les gratifia d’un sourire ou d’une parole en poursuivant son chemin. Elle était reconnue, après tout, elle avait été juge pour les affaires du suzerain pendant de nombreuses années avant de rejoindre la cour d’Hyrule. Toutefois, elle n’était pas ici pour rappeler son autorité de jadis. C’était bien plus personnel cette fois.

Elle laissa son cheval pour poursuivre sa route dans un coin isolé de la cité d’Ordinn, où les habitants de jadis étaient enterrés. Cocorico avait son propre cimetière, Ordinn également. Dans les hauteurs, on devinait sépulture creusée dans la forte pierre du volcan d’Ordinn ; il s’agissait d’un hommage aux anciens suzerains. Larock et Rehta étaient enterrés ici.
En dépit de la blancheur de sa tenue – blanche, rose pâle et lavande – elle posa un genou à terre en signe de respect et inclina la tête en avant, les yeux fermés. Ses doigts de fée allèrent chercher une fleur, cueillit aux abords de Cocorico – car aucune fleur ne pourrait pousser ici sauf quelques téméraires plantes – et la posa sur le tombeau familial.

« Rehta, Larock… J’espère que mère est à vos côtés, quelque part… » Parler clairement de sa mère lui faisait un effet étrange. Cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait pas fait, outre avec Kyoga, puisqu’il avait besoin de son nom pour l’appeler. Donner un nom à ce fantôme qui la hantait depuis des années avait de quoi être terrifiant, mais… Cette époque était-elle enfin terminée ?
Elle sentit des larmes venir piquer ses paupières. Se croyant seule, elle les laissa couler sur ses joues, mais les sécha lorsqu’elles chatouillèrent la peau de son menton. Un petit reniflement timide la prit au travers un sourire triste. Jamais Saoirse ne laissait transparaître ses émotions, mais lorsqu’il s’agissait de sa famille… C’était bien plus difficile à camoufler.

(c) DΛNDELION

_________________

sing the sorrow

I find my own completeness
The darkness and the weakness
The light, the fight, the quietness

Sticks and stones

An 1000, Lune 6, Jour 17, feat. Saoirse Sadlyn

― « Ah bon? Vous avez vu Lady Sadlyn passer? »

Le serviteur acquiesça vigoureusement, un peu dans un état de panique inexplicable. Zarina fronça des sourcils, alors qu'elle examinait la réaction de l'homme. Était-ce si rare que Saoirse vienne à Ordinn? Hmm, elle supposait que si. Et il était vrai que sa petite boule de neige était très voyante parmi les cendres volcaniques. Même à la capitale, sa blancheur était un rayon de lumière. Son apparence devait être tout un spectacle pour les gens qui quittaient rarement la cité. Mais pourtant, elle avait passé presque toute sa jeunesse ici, il n'y avait pas si longtemps que cela. Pourquoi serait-elle une source d'anxiété?

Ah. Oui, elle était juge. Zarina était du genre à regarder par-dessus les crimes des autres si elle pouvait en profiter. Peut-être son Rochel avait peur d'être ramener à la cour?

― « Elle est partie pour le cimetière? » Oh... mais oui! Rochel avait une peur bleue des morts! Il ne pouvait donc pas aller inviter sa boule de neige en son nom lorsqu'il l'avait vu se diriger vers les pierres tombales. Quelle chance que Zarina ne croyait pas aux fantômes. « Ne t'inquiètes mon cher. Je vais aller au cimetière de mes propres pieds! » déclara-t-elle, en le laissant derrière. Peu importe ce que Saoirse avait à faire à la cité aujourd'hui, si elle avait le temps de passer au cimetière, elle avait certainement le temps de dire un petit bonjour à une vieille connaissance pour une minute ou deux!

Ça doit être son cheval... pensa-t-elle en voyant un cheval gris près du cimetière. Les chevaux n'aimaient pas vraiment le volcan, qui n'apportait pas beaucoup de nourriture pour eux, et un terrain assez désavantageux pour eux. Elle s'arrêta devant la bête. Mais quelle robe! On devait prendre bien soin de cette bête pour que son poil soit si scintillant! Elle était vraiment curieuse de savoir comment le cheval était traité. Elle devait en prendre note, au cas où elle voudrait, un jour, afficher un cheval à son nom. Si elle pouvait avoir un cheval doré, au naturel, elle allait tout faire pour l'avoir!

Une voix attira son attention vers le cimetière. Au loin, elle put voir sa boule de neige, agenouillée devant des tombes qu'elle connaissait très bien. Un sourire de compassion se dessina sur ses lèvres. Ah... Bien sûr qu'elle devait aller voir sa famille lorsqu'elle passait à la maison. Jamais Zarina n'allait la réprimander pour s'adresser à eux. Même qu'elle devrait le faire plus souvent. Après tout, Larock avait été un excellent ami. Elle devrait au moins lui dire de temps en temps comment son fils se portait. Lui qui connaissait l'amour! De quoi rendre ses parents fiers!

Toujours avec le même sourire, les doigts entrecroisés, la commerçante s'approcha de la Lady en douleur, la laissant faire ce qu'elle avait besoin de faire. Lorsqu'elle entendit Saoirse renifler, elle eut un petit soupir de compassion. Elle fit quelques pas de plus, se plaçant à quelques mètres de ses côtés. Elle savait que sa boule de neige n'aimait pas être vue ainsi, ainsi elle lui offrait l'espace qu'elle avait besoin, mais elle voulait tout de même qu'elle soit au courant de sa présence, au cas où elle aurait besoin d'elle.

sticks and stones

An 1000, Lune 6, Jour 17

Le recueil était un important ; un rituel. Saoirse ne revenait pas souvent en Ordinn en réalité. Elle peinait à remettre les pieds dans la région. Cela lui rappelait des souvenirs désagréables, bien que certains étaient plaisants… Elle se revoyait, jeune, protégée par ses parents, entourée d’amour. Mais ces souvenirs, aussi beaux soient-ils, propageaient une froideur et un chagrin certain dans son esprit. Cela lui rappelait que son père s’était envolé et que sa mère avait été injustement tuée à sa place.
Serait-elle morte si elle n’était pas intervenue ? Ces bandits auraient-ils été jusqu’au bout ?

Lorsqu’elle rouvrit les yeux, un profond soupir lui échappa. Ces pensées la hantaient depuis des années. Maintenant qu’elle avait pu dire adieu à sa mère, maintenant qu’elle savait, grâce à Kyoga, qu’elle ne lui en voulait pas, qu’elle était heureuse de la savoir vivante et en santé… Pouvait-elle réussir à laisser tout ceci derrière elle ? Non pas oublier, mais accepter… Accepter, et avancer. Elle ignorait si elle trouverait la force, mais pour sûr, elle ferait de son mieux.

La blanche goron se redressa, ajustant sa cape sur ses épaules. Un dernier regard sur la fleur délaissée sur la tombe, et elle pivota lentement sur ses talons pour quitter le cimetière. Saoirse ne pourrait pas rentrer de suite, aussi pourrait-elle prendre une chambre à l’auberge locale… Peu importe sa position, elle préférait dépenser quelques rubis pour encourager les locaux plutôt que d’utiliser son titre pour prétendre à quoi que ce soit de gratuit.

Lorsqu’elle se tourna, elle s’immobilisa. Ses yeux se posèrent sur le visage bienveillant et familier d’une femme qui se tenait tout près. Tant de douceur et de maternité… Saoirse sentit de suite une chaleur réconfortante lui remplir la poitrine.
« Tante Zarina ! » Souffla-t-elle dans un sourire. De suite, ses doigts de fée se levèrent pour sécher ses joues et ses yeux. Elle ne ressentait aucune honte particulière à exposer ses sentiments lorsqu’elle était seule, mais tâchait de se murer dans un mutisme émotionnel particulier lorsque d’autres personnes étaient présentes. Zarina était différente, toutefois. Elle était pratiquement de la famille. La seule, vraiment, qu’il lui restait, avec Koda et Naldim.

Elle s’approcha de la goron et attrapa chaleureusement ses mains dans les siennes.
« Quel plaisir de te voir… » Sourit-elle. « Je serais venue à ta rencontre avant de quitter la cité, mais voilà que tu m’as trouvé. » Saoirse baissa le regard, un éclat de tristesse dans l’œil. Ce n’était pas ici et maintenant qu’elle aurait souhaité des retrouvailles avec sa tante de cœur. Être ici la laissait à fleur de peau, et elle se laissa porter par ces sentiments en lâchant les mains de la goron pour l’enlacer, et profiter, l’espace d’un instant, d’un semblant de chaleur maternelle avant de s’en séparer.

« Comment vas-tu ? Cela fait si longtemps… »

(c) DΛNDELION

_________________

sing the sorrow

I find my own completeness
The darkness and the weakness
The light, the fight, the quietness

[omg j'ai complètement oublié Sticks and stones ⊰ PV Zarina 1f62d

]

Sticks and stones

An 1000, Lune 6, Jour 17, feat. Saoirse Sadlyn

Son sourire chaleureux s’agrandit dans un rire lorsque le regard de Saoirse rencontra le sien. Ah! Quelle joie que de revoir sa boule de neige d’amour! C’était comme revoir une enfant qui était devenue une incroyable adulte resplendissante! Peut-être était-ce même comparable à revoir une fille qui avait quitté le nid. Zarina n’avait jamais vraiment ressenti le besoin d’avoir ses propres enfants, mais elle s’était toujours dit que l‘amour qu’elle portait pour Koda et Saoirse devait être maternel. Du moins, sa boule de neige lui en donnait bien l’impression.

Elle serra les mains de sa goronne adorée, toujours aussi souriante. Elle n’avait pas besoin de lire le regard de Saoirse pour deviner que celle-ci avait une pointe de tristesse. Même la plus grande des brutes pouvait deviner qu’une jeune femme à genou devant la tombe de sa famille ne le faisait pas de toute gaieté.

― « Prends tout le temps dont tu as besoin, ma chérie. Avec tes responsabilités, tu n’as pas la chance de pouvoir leur parler aussi souvent que nous. » Naturellement, elle retourna le câlin en frottant son dos. « Tu restes au moins pour la nuit, n’est-ce pas? C’est sûr qu’il faut dîner ensemble ce soir, et il sera bien mieux de repartir au matin! » s’exclama-t-elle avec une joie qui imposait une certaine autorité. « On a tellement de choses à se dire, après tout! »

Du moins, Zarina voyait là une occasion en or vu que sa nièce était la conseillère de Zelda. Tous ces potins qu’elle pouvait en tirer! Elle était excitée à l’idée de pouvoir apprendre toutes les nouvelles du royaume, surtout en ces temps ténébreux, mais... Saoirse était une pierre précieuse, pas un vulgaire caillou qu’elle pouvait faire saigner. Ce qui importait en ce moment, c’était le bonheur de sa boule de neige. Elles pouvaient parler politique et commerce plus tard, après être certaine que la jeune goronne était bien à l’aise à la maison.

― « Ne t’en fais pas pour moi, ma chérie. Tu sais très bien que je me porte toujours à merveille! Si tu as besoin de plus de temps ici, je peux m’assurer que tu as un moment rien que pour toi, et que personne ne vienne déranger, » l’assura-t-elle avec un clin d’œil. Zarina aurait bien été étonnée que quelqu’un vienne par ici, mais des fois, il fallait juste une petite assurance pour pouvoir être bien confortable. Après tout, elle savait bien que Saoirse n’aimait pas trop afficher ses émotions. C’était bien quelque chose qu’elle avait retenue de son oncle. Une bonne déformation professionnelle pour le titre qu’elle tenait, mais elle savait qu’il fallait toujours un moment, en tout confort, où on peut afficher ses émotions.

― « Et après que tu as fini de leur parler, on peut aller voir Koda. J’imagine que tu ne l’as pas vu depuis ton retour? Naldim aussi va être très content de te voir! Il t'aime tellement, après tout! » ajouta-t-elle, avec un petit rougissement. Ça serait vraiment toute une occasion, si elles pouvaient toutes les deux dîner avec Naldim... et Koda, bien entendu.

sticks and stones

An 1000, Lune 6, Jour 17

Saoirse hocha de la tête lorsque Zarina lui demanda si elle comptait rester la nuit. Evidemment… Elle n’allait pas de suite rentrer en Hyrule, et quitte à être ici, autant profiter un peu et se laisser aller à la nostalgie des lieux. La Cité d’Ordinn était, après tout, l’endroit qui l’avait vu naître et elle n’était pas revenue ici depuis longtemps… trop longtemps, en réalité.

« J’ai dit ce que j’avais à dire, tante Zarina. » Dit-elle en tournant la tête pour regarder le dernier lieu de repos de ses parents adoptifs. Elle avait déjà partagé ses pensées, et après tout… Elle n’était pas obligée d’être ici pour leur parler, en quelque sorte. « Mais merci. J’apprécie énormément. » La goron lui adressa un rayonnant sourire. Elle était, du plus profond de son cœur, heureuse de la revoir.
Revenir ici, dans la Cité d’Ordinn, c’était aussi une manière pour Saoirse de faire la paix avec ce passé qui l’avait hanté. Sa mère pouvait, à présent, reposer en paix… ou était-ce elle qui pouvait vivre en paix, à présent ? Sans doute un peu des deux, oui.

Ramenant son attention vers Zarina, celle-ci déclara qu’ils pourraient aller voir Koda et Naldim. Elle n’avait en effet pas eu l’opportunité d’aller leur rendre visite et elle se justifia rapidement.
« Je tenais à venir ici d’abord. Comme une sorte de point final. » La jeune femme entreprit de suivre Zarina, qui la guidait au travers une ville qu’elle connaissait fort bien, en dépit des années qui avaient passées. « J’ai en effet énormément à te raconter. Notamment comment… je suis parvenue à discuter avec ma mère. » Elle rit doucement, sachant déjà que cela surprendrait grandement Zarina !

« J’ai été à la rencontre d’une personne particulière. Un individu pouvant communiquer avec l’autre monde. » Saoirse regarda autour d’elle. Certaines personnes pourraient bien s’offusquer d’un tel sujet. « …Il m’a permis de faire la paix avec elle. » Dit-elle tout bas, avec un léger sourire certes mélancolique, mais apaisé. Elle était toujours aussi reconnaissante à Kyoga de l’avoir aidé. Sans lui, elle ne serait certainement pas aussi apaisée… ni même ici.

« Il vit au village Cocorico. C’est pourquoi j’ai décidé de venir jusqu’ici par la suite. J’étais juste à côté… J’ai voulu venir me recueillir auprès de Rehta et Larock, mais également revoir d’anciens visages familiers. » Sa main se leva et se posa chaleureusement sur l’épaule de sa tante. « Tu m’as manqué, tante Zarina. »

(c) DΛNDELION

_________________

sing the sorrow

I find my own completeness
The darkness and the weakness
The light, the fight, the quietness

Sticks and stones

An 1000, Lune 6, Jour 17, feat. Saoirse Sadlyn

Cela la rassurait d’entendre que Saoirse semblait en paix. Elle ne semblait même pas se forcer, son visage semblait véritablement serein. À vrai dire, Zarina en était presque étonnée, mais elle préféra ne pas aborder le sujet, et donc elle l’invita à la suivre jusqu’à la maison du suzerain. Après tout, ce n’était pas comme si elle voulait forcer de mauvais souvenirs ou l’obliger à se sentir mal, bien au contraire! Allez, il était mieux d’aller voir son oncle et son cousin, vivre dans le présent, mangez un bon repas, et―

― « Ta mère? » s’étonna-t-elle, les yeux grands, mais froncés aussi. Qu’est-ce qu’elle racontait là? Dans ses rêves? Au cimetière? Oh, quelle réaction qu’elle venait d’avoir, sa boule de neige avait dit cela comme si elle avait vraiment parlé à sa mère décédée. C’était impossible, voyons! Mais non, Saoirse y croyait vraiment. « L’autre monde…? » répéta-t-elle, de toute évidence douteuse. La jeune conseillère se comportait comme si cela s’était vraiment produit, comme si elle avait vraiment parlé à sa mère. Zarina n’y croyait pas du tout. Mais à voir à quel point Saoirse semblait en paix, elle jugea qu’il était mieux de ne pas en douter à voix haute. Tout de même… Zarina avait de la misère à y croire. Elle n’avait pas entendu parler d’un tel individu lors de sa visite récente au village.

Les Sheikahs étaient reconnus pour être des érudits des magies interdites, certes, mais ils étaient aussi reconnus pour être des maîtres des illusions. Qu’est-ce qui lui faisait croire qu’elle avait réellement parlé à sa mère? Cela aurait très bien pu être une illusion. Elle avait bien entendu parler de ces Hyliens qui clamaient haut et fort qu’ils pouvaient invoquer des fantômes, rompre les malédictions, tous ces mensonges surnaturels, tout en demandant des sommes ridicules. Ils étaient surtout des maîtres en manipulation des émotions, oui! Mais… tout de même, sa Saoirse ne pouvait tout de même pas être le genre à tomber dans ce genre de piège! Était-ce possible? Y avait-il vraiment un homme capable de parler avec les morts? Mais pourquoi en avait-elle jamais entendu parler? Cet homme serait capable de trouver des informations impossibles à avoir autrement! Il pourrait communiquer avec tellement de gens, tous ces ancêtres, toutes ces connaissances perdues! Il pourrait même parler au premier Hema! Il pourrait… régler certains conflits en ce monde.

Non, c’était impossible, cela ne pouvait pas être réel. Elle avait sûrement été dupée par un charlatan… mais elle n’allait pas lui dire cela. Si cela l’apaisait, si elle arrivait enfin à aller de l’avant, c’était une bonne chose. Tant qu’elle ne l’avait pas payé des sommes immenses… mais au moins, elle ne semblait pas avoir besoin de revoir sa mère. Allez, il était mieux de parler d’autre chose.

― « Toi aussi, tu m’as manquée― tu nous as tous manqués! Je suis convaincue que Naldim et Koda vont être plus qu’heureux de te voir aujourd’hui! Peut-être qu’on va même te convaincre de rester ici! » blagua-t-elle. Évidemment, Saoirse était importante pour la couronne d’Hyrule. Évidemment, Zarina avait grande confiance en le travail de sa boule de neige, et elle savait que sa place était auprès de la reine. Mais, tout de même, elle aurait aussi sa place à la cité! « Oh! Sureli aussi devrait être là. Tu la connais, n’est-ce pas? C’est une amie d’enfance de Koda, ils étaient inséparables dans le temps! Et je crois bien qu’elle et Koda, c’est du sérieux, il me parle tout le temps d’elle! » Allez, les potins d'amour, c'étaient les meilleurs diversions pour changer le sujet!

sticks and stones

An 1000, Lune 6, Jour 17

Saoirse ne se doutait absolument pas des pensées de Zarina. Mais en soit, aurait-elle tort de se méfier de la sorte ? Pour être honnête, sans doute pas. Ceux qui profiteraient volontiers de la vulnérabilité d’une jeune femme, encore plus d’une noble toute droit venue de la citadelle d’Hyrule, étaient nombreux. Les rubis appelaient à ce genre de pratique.
Cependant, ce que Zarina ignorait, c’était bien que Kyoga ne lui avait exigé aucun paiement, sinon un service rendu ! Rien de faramineux. Cela dit, loin de s’imaginer ce que pensait sa chère tante de cœur, la demoiselle se garda de préciser ce détail.

Le sujet changea lorsque Zarina commença à lui parler de Koda et Naldim, indiquant qu’elle leur avait manqué aussi, ce qui soutira un sourire à la belle goron blanche. Elle était ravie de voir qu’elle avait encore des racines, ici, en Ordinn, quand bien même elle avait décidé de vivre à la Citadelle d’Hyrule. Il y avait toujours Koda, toujours Naldim, toujours Zarina. Elle parla aussi de Sureli, qu’elle avait vaguement connue.
« Oh, oui, la jeune fille qui jouait toujours avec lui lorsqu’il était enfant ? » Demanda-t-elle, son regard éclairé par la lueur des souvenirs. « Je me rappelle… Elle serait donc revenue. » Et pas pour rien ! A en croire les propos de Zarina, Sureli et Koda vivaient une petite histoire d’amour. Une pointe d’envie piqua Saoirse, qui vint se remémorer sa solitude rien qu’avec cette nouvelle. Sentiment qu’évidemment, elle tairait.

« Vraiment ? J’aurais cru Koda trop préoccupé par ses obligations pour tomber amoureux. » Elle rit doucement, amusée par l’idée. Koda n’était pas encore seigneur d’Ordinn, cela allait de soi, Naldim occupait toujours ce poste en tant que régent aux dernières nouvelles, mais… quand bien même il ne siégeait pas en tant que suzerain, Koda n’était pas moins tracassé par l’idée de ce rôle à venir.
Vraisemblablement, le retour de Sureli allait changer les choses.

« D’ailleurs, qu’en est-il de cette histoire ? » S’enquit Saoirse en passant ses mains dans son dos, marchant côte à côte avec Zarina. « Koda a-t-il enfin trouvé le courage de prendre les choses en main, ou Naldim siège-t-il toujours en tant que régent ? »
En tant que juge à la citadelle, Saoirse aurait put déjà être aux premières nouvelles. Depuis le mariage, elle avait été bien trop préoccupée par la perspective de pouvoir dire adieu à sa mère en rendant visite à ce sheikah pour vraiment s’intéresser à la situation d’Ordinn, en réalité…

(c) DΛNDELION

_________________

sing the sorrow

I find my own completeness
The darkness and the weakness
The light, the fight, the quietness

Sticks and stones

An 1000, Lune 6, Jour 17, feat. Saoirse Sadlyn

Parler de Koda et Naldim (surtout ce dernier...) lui avait fait oublier cette histoire de fantômes. Après tout, l'oncle du suzerain lui pouvait faire oublier le monde entier... Mais les pensées de la dame dorée s'alignaient sur son neveu, et sa nouvelle flamme. C'était toute une histoire pour Zarina! Son petit garçon, maintenant un homme! Quelle surprise que ç’avait été! Et bien entendu, elle était parfaitement heureuse pour lui! Certes, des fois elle se rappelait de son feu mari, et d’à quel point ce mariage lui avait était si inutile, et si Saoirse lui demandait conseil sur ce sujet, elle lui dirait sans la moindre hésitation de rester célibataire parce qu’elle méritait mieux, mais…

Elle soupira.

Si seulement toutes les histoires d’amour pouvaient être comme Koda et sa petite amie. Si seulement son oncle pouvait être comme lui...

― « Tu vas voir. Leur amour est si transparent, si fou! Il rêve d’elle à tout moment! Et je crois bien que c’est pareil pour elle, » gloussa-t-elle. « Elle est un peu plus terre-à-terre que lui, comme beaucoup de femmes de son âge, mais on voit bien qu’elle le porte bien dans son cœur. »

C’était une situation intéressante, néanmoins. Ils étaient si jeunes, après tout! Et pourtant, Zarina ferait de son mieux pour supporter leur relation. C’était leur premier amour, un amour qu’elle jugeait presque enfantin, innocent. Certes, ils avaient l’âge de se marier, mais à son âge, elle savait que la jeunesse et ce genre de première expérience ne signifiait pas la vie entière. Ils avaient tellement de choses à découvrir! Et comme sa boule de neige l’avait mentionné… Koda ne s’était toujours pas encore approprié ses responsabilités. Sans son oncle, il n’aurait pas tout ce temps pour s’amuser avec la jolie Sureli.

― « Je crois qu’elle l’inspire à prendre du sérieux. Je vois qu’il est motivé à… eh bien, devenir plus adulte, si je peux dire ainsi. Il a aussi été bien impressionné par le mariage de Sa Majesté. Il doit être en train de rêver de son mariage avec Sureli! » gloussa-t-elle à nouveau. Son petit neveu lui en avait parlé. Mais Zarina pensait qu’il avait été impressionné par la cérémonie et le luxe. Elle-même rêvait d’un mariage aussi grandiose! Elle ne pensait pas que Koda voulait se marier dès que possible.

― « Elle est arrivée il y a… 2 mois aujourd’hui! Et elle a ouvert sa propre boutique il y a un mois! Je crois que son sens de l’entreprenariat inspire Koda à devenir plus responsable. Une bonne nouvelle pour Naldim! » blagua-t-elle, même si elle jugeait que c’était la vérité. Elle savait que son « homme » n’appréciait pas à fond la relation entre Sureli et Koda. Il avait… tout le temps peur de l’amour. Une peur qu’elle aurait pu comprendre avant, mais qu’elle ne partageait plus maintenant. Elle voyait le bien que Sureli apportait à leur neveu, et c’était ce qui importait le plus, à ses yeux. Elle avait grandement confiance en la jeune femme. Elle savait qu’avec sa personnalité, elle allait transformer Koda en un homme magnifique.

Et peut-être que lorsque Naldim allait enfin voir cette transformation, il pourrait se montrer un peu plus ouvert à l’amour...

sticks and stones

An 1000, Lune 6, Jour 17

Saoirse sourit tendrement en entendant Zarina parler de cette union. Koda semblait vraiment être heureuse avec Sureli. Elle ne connaissait pas vraiment la jeune femme, mais pour sûr que son cousin n’aurait pas choisi n’importe qui pour le seconder dans son quotidien, aussi bien d’ordre privé que sur le trône de suzerain.
Qui plus était, Sureli paraissait le motiver et le pousser dans la bonne direction. Cela laissa Saoirse rêveuse. Elle n’avait jamais vraiment trouvé de véritable partenaire de vie… Il fallait dire que ses penchants pour les femmes ne l’aidaient pas particulièrement non plus. Elle ne trouvait que des compagnes temporaires, nocturnes, évadées, et jamais rien de stables.
Honnêtement, cela commençait à être long.

« Naldim doit être ravi, oui. » Seconda Saoirse en s’arrêtant de marcher pour contempler le décorum qui s’étendait devant elle ; la ville d’Ordinn, dans toute sa magnificence. Sa cité natale, d’enfance, au creux de laquelle elle avait grandi, passé bien des années, avec ou sans sa mère, avec Koda, avec Naldim, Zarina. Un éclat de nostalgie lui prit le regard juste alors qu’une brise chaude venait faire onduler ses cheveux albâtres. « Je sais à quel point il espère que Koda soit prêt à prendre sa place en tant que suzerain et ainsi succéder son père. » Elle leva les yeux vers le ciel. « Les choses changent, tante Zarina. Le monde bouge. Il est temps pour Koda d’avancer, lui aussi, et je crois sincèrement que l’arrivée de Sureli est un signe pour le pousser dans la bonne direction. » La goron adressa un sourire à son interlocutrice, bienheureuse de voir le positif dans la situation.

Elles parlaient beaucoup de Koda, Naldim… Mais Saoirse profita de la solitude pour changer de sujet.
« Qu’as-tu à me raconter, ma tante ? Nous parlons d’autrui, mais je veux savoir comment les choses vont de ton côté également. » Dit-elle en cueillant doucement sa main entre les siennes, un sourire bienveillant sur son joli faciès.

(c) DΛNDELION

_________________

sing the sorrow

I find my own completeness
The darkness and the weakness
The light, the fight, the quietness

[Vu que j’ai une activité très basse et que ça date de trop longtemps je vais conclure!]

Sticks and stones

An 1000, Lune 6, Jour 17, feat. Saoirse Sadlyn

― « J’espère simplement que Naldim voit la chose d’une bonne façon, » soupira-t-elle, connaissant très bien l’attitude de l’oncle envers ce genre de choses. « S’il y a un changement que je désespère de voir, c’est bien cela. » Son visage s’assombrit, traduisant la douleur qu’elle ressentait dans son cœur. « Mais, oui, sinon tout va bien! Le mariage de Sa Majesté a grandement aidé mon commerce! Oh, si tu savais combien de bagues de fiançailles on vend ces jours-ci, jamais je n’aurais cru qu’il y avait autant de nouveaux couples cette année! Sa Majesté a vraiment inspiré nos citoyens avec son histoire d’amour, rigola-t-elle, avec un gros sourire, cachant subitement la douleur, fermant ses doigts sur les mains de Saoirse. Oh! Les commandes qu’elle recevait! Un peu plus et elle ne pourrait pas fournir. C’en était quasiment un rêve! Dans le temps, quand elle avait commencé, elle avait certainement rêvé d’être un magnat dans tout le continent, et même, pourquoi pas, plus! Mais dans le temps, elle était une jeune fille, comme Koda, et son but était alors d’être LA personne de la cité. Maintenant, elle amenait son commerce dans tous les coins du continent!

Sauf peut-être Hébra. Et peut-être la Cité Gerudo. Et encore plus. Bref, la politique d’Hyrule avait un impact un peu trop important pour les grands rêves de Zarina. Mais ce n’était pas vraiment sa place d’en parler, n’est-ce pas? Après tout, sa nièce devait certainement en avoir trop entendu parler, et la Goron ne voulait pas l’embêter avec ses idées. Après tout, avec toutes ces terres qui voulaient leur indépendance, ce n’était pas le moment pour Zarina de déclarer sa position politique envers une certaine indépendance de la région. Ça la fâchait avec une passion peu cachée de voir les politiques de la Citadelle affecter les citoyens de ses régions « moins désirables ». Certes, elle avait beaucoup de liens avec la région grâce à Naldim et Saoirse, mais la royauté ne visitait pas Ordinn. Oui, il faisait chaud par ici, c’était dur pour le corps des autres races, et oui, le village des Sheikah n’avait pas la meilleure des relations envers eux, mais voilà que ses meilleurs clients à Hébra limitaient leurs commandes, si ce n’était pas qu’ils abandonnaient son commerce entièrement!

Mais, son commerce allait bien. Le mariage de Zelda avait été une occasion en or pour elle, et les choses allaient de mieux en mieux. On ne pouvait qu’espérer que les relations entre les territoires du continent s’améliorent pour permettre plus de commerce. Sur ce point, elle était parfaitement heureuse (hormis les relations entre royaumes). Son seul souci, c’était Naldim.

Elle le cachait mal; Zarina enviait l’amour entre Koda et Sureli. Elle n’avait jamais eu ce genre d’amour, et elle se maudissait pour être autant amoureuse de Naldim. Oh! Si seulement il y avait une potion pour changer ses sentiments! Elle regardait les deux adolescents vivre une passion qu’elle n’avait jamais connu, elle observait leur bonheur, leur joie, leurs chicanes, leur vie, et elle comprenait que peu importe le montant d’or, argent, bijoux, et rubis qu’elle pouvait posséder, elle ne vivrait jamais ce bonheur. Tant et aussi longtemps que Naldim rejetait l’amour, et tant et aussi longtemps qu’elle désespérait sur un homme qui n’était pas intéressé par la chose.

Mais ça… ce n’était pas quelque chose qu’elle allait parler avec de jeunes gens. Zarina voulait qu’ils vivent tous un romantisme qui les poussent vers un bonheur serein. Ils n’avaient pas à entendre une veuve se lamenter qu’elle était oh si seule!
Surtout lorsqu’on entendait leurs aînés parler de leurs mariages sans amour, et des difficultés qui existaient dans leurs relations. Il ne fallait pas leur faire peur, tout de même!

― Peut-être que cela va t’inspirer aussi à prendre époux? ajouta-t-elle avec un clin d’œil, pour ensuite laisser un hoquet de surprise. Rochel, que se passe-t-il? Demanda-t-elle en jetant un regard derrière Saoirse. L’assistant de Zarina tentait de reprendre son souffle ― visiblement il s’était précipité pour trouver sa maîtresse, ou il la cherchait depuis un bon moment déjà. Avec une grande bouffée d’air, il déclara que Zarina avait une urgence qui demandait son assistance, dans l’immédiat même.

Oh… D’accord, j’arrive. Je suis désolée de te laisser ici, ma chérie, mais ne t’inquiètes pas, dès que j’en ai fini je serais à la table de Koda! On pourra alors parler de politique avec Naldim, gloussa-t-elle. Elle l’embrassa et la serra dans ses bras, puis s’empressa d’aller rejoindre son assistant et son urgence.

Contenu sponsorisé

» Zarina Hema
» Zarina Hema - What's on the schedule?
» Zarina Hema - I know my way around the world
» Legends in the flesh | PV Zarina