To bloom by your side, in darkness and light - PV Anju Elzo

To bloom by your side, in darkness and light

Année 1000, Lunes 6, 21ème jour

C'est en caressant délicatement la crinière de son cheval Isgnor que Trascer se rendit compte d'un problème. Il tremblait. Heureusement, pas de maladie, mais d'un stress qu'il ne pensait pas posséder. Tenir le guidon de son compagnon de voyage en devenait même difficile au point que même la pauvre monture semblait en souffrir par une avancée plus difficile à cause des à-coups qu'il prenait. Le dernier membre des Citeri ne pouvait décidément pas continuer à voyager ainsi alors qu'il s'approchait de sa destination. Sortant de son sac de voyage quelques douces fleurs, le guerrier les observa, un sourire niais sur son visage. A ce moment-là, il ne voyait plus qu'elle... Il ne voyait plus que celle qu'il aimait. Ses tremblements vinrent alors à se calmer, voire même à disparaître. C'était bien mieux, et sans nul doute qu'Isgnor en était heureux lui aussi.

Depuis sa rencontre dans la taverne avec Xanto, le faux chevalier se sentait... Différent. Il suivait non plus le but de son père et d'une vengeance auto destructrice, mais celui de Xanto. Celui de mettre un nouvel homme sur le trône de Metzli afin d'y apporter un vrai futur. Le fardeau que l'ancien membre de la Garde Pourpre s'était comme apaisé, allégé. Oh, bien entendu il n'oubliait pas la mort tragique de ses parents qu'il espérait venger. Ni même les mercenaires qui ont failli l'achever... Mais les choses semblaient finalement le guider vers quelque chose de meilleur. L'ancien noble se disait même que, enfin, il pouvait retrouver sa belle et tendre Anju. Qu'enfin, elle ne risquait plus rien d'être vue avec un ancien renégat, maintenant agent de la noblesse.

Depuis cette rencontre, il fallut encore deux semaines à Trascer pour terminer ce qu'il avait à faire dans le Royaume d'Hyrule en plus de rechercher quelque chose de précieux. Et une fois que cela fût fait, il parti enfin pour retrouver la femme qu'il aimait. Il ne savait pas spécialement où elle pouvait se trouver à l'heure actuelle. Voilà un bien long moment que les deux n'avaient pas communiqué d'une façon ou d'une autre. Alors au sujet de s'être vue... Les possibilités étaient nombreuses, mais il y en avait surtout trois de bien plus probable au vue des informations qu'il possédait. Que ce soit au Berceau des Étoiles, dans la demeure familiale, ou bien à la cour de Metzli. Pour quelqu'un comme notre protagoniste qui souhaitait en priorité voir sa dulcinée pour effectuer sa mission par la suite, il était donc normal de commencer par le lieu le plus éloigné de son deuxième objectif : Le Berceau où se trouvait aussi de bien nombreux mages.

Le dernier membre des Citeri était généralement mal à l'aise lorsqu'il était entouré de trop nombreux porteurs de magie, lui qui n'en possédait aucune. Mais se trouver dans un lieu exclusivement orienté à cela? Une légère appréhension vint lui saisir l'âme. Mais son cheval était déjà en train de traverser le pont magique qui lui permettrait d'accéder à sa destination, destination qui semblait presque sortir du réel tellement tout ce qui l'entourait semblait si étrange. Mais bon, ce n'est pas ce qui allait l'empêcher de rejoindre Anju enfin! En espérant qu'elle s'y trouve bien entendu. Il fallut tout de même encore un peu de temps avant qu'il ne rejoigne la guilde, et ce fût donc vers le début du crépuscule. Une fois arrivé à cette dernière, il déposa alors son cheval dans les écuries, payant quelques rubis pour qu'il soit alors nourri et qu'il puisse avoir accès à l'eau. Par la suite, Trascer se dirigea alors vers l'un des points d'accueil du bâtiment. Le lieu restait si... étrange. Tout du moins pour notre guerrier qui se dirigea alors vers la première personne qui pourrait le guider.

- Bien le bonsoir, noble Dame. Je suis à la recherche de quelqu'un. Pourriez vous m'indiquer, si je vous donnes son nom la direction?

Son interlocutrice se retourna alors, un léger sourire en bouche. Au moins ne semblait-elle pas avoir été dérangée dans quelque chose.

- Bonsoir. Je suis dans le regret de vous informer que la libre circulation dans les étages des membres et personnels de la Guilde n'est pas autorisée aux visiteurs ou membres non accrédités.

Une légère grimace vint alors à changer le visage de l'ancien noble. Il espérait bien que cette règle ne s'applique pas ici. Mais il semblerait que tout lieux se protège d'une façon ou d'une autre.

- Cependant, si vous pouvez me dire le nom de la personne, je me ferais une joie de la prévenir si elle se trouve ici. Vous n'aurez alors qu'à attendre.

Peut-être voulait-elle apporter un peu de joie au guerrier, et cela fonctionna. Savoir qu'il y avait tout de même un moyen de prévenir sa lumière. Soupirant avec un léger tremblement de voix, Trascer fouilla alors dans son sac pour y sortir un bouquet de quelques fleurs.

- Tenez, si Dame Elzo se trouve ici. Dites-lui... Dites-lui... Que l'aube est enfin revenu. Et qu'il attend son soleil.

L'interlocutrice sembla quelque peu interloquée par les paroles de notre protagoniste, mais elle n'en fit rien, récupérant les quelques fleurs qui n'étaient pas encore ouvertes avant de partir dans les méandres de la Guilde. Les fleurs qu'avait offert le guerrier n'étaient pas que des simples fleurs, mais un symbole. Un message pour les deux. Il avait eu du mal d'en trouver des jeunes, pas encore éclos. Des Epiphyllum, nommé aussi Belle-de-Nuits. Faisant partie des rares à n'éclore que la nuit. Certains disent même qu'elles n'éclosent que face aux personnes ayant une grande beauté intérieure. Pour eux, c'était la symbolique de deux personnes se battant dans les ténèbres de la politique d'une façon ou d'une autre. Ceux qui avaient éclos dans l'espoir de la nuit après avoir vécu la souffrance du jour.

Elles étaient belles, blanches et difficiles à trouver. Mais rien n'était trop beau pour Anju. Bien que les craintes d'une telle retrouvaille ayant lieu après une longue séparation secouait légèrement le corps de Trascer, ce dernier ne pouvait s'empêcher d'attendre avec espoir de revoir le doux visage de sa lumière.

EPSILON

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Anju Elzo et Trascer Citeri

An 1000, Lune 6, Jour 21.

Anju Elzo, le pur produit de l'éducation des Elzo, une jeune fille élevée pour n'avoir aucun scrupule. Depuis son plus jeune âge, on a eu de cesse de le lui répéter, tout ce qu'elle a, on peut le lui retirer, elle doit se battre, bec et ongles, pour le conserver. Elle ne doit se fier à personne, ne faire confiance à personne et considérer les autres comme des outils pour atteindre ses objectifs, pour la gloire de son propre nom. Trahir, voler, mentir, manipuler, la fin justifie les moyens, une belle phrase qui résume le noble jeu metzlien de la politique. Et en matière de politique, Anju a été élevé afin de devenir un monstre et le temps voulu, c'est contre sa propre mère qu'Anju, c'est retourné, avec une grande efficacité et sans aucun remord.

Mais un tel monstre peut-il avoir encore un cœur ? Malheureusement pour Anju, elle en a un. Elle a aimé Trascer, un mariage arrangé qui pourtant devait en théorie être entre deux opposés. Trascer était l'opposé complet des valeurs égoïstes des Elzo. C'était un véritable chevalier, aux idéaux nobles, ce battant pour une Metzli plus juste où les jeunes nobles n'aurait pas à subir une terrible éducation, ou la richesse et le pouvoir seraient mieux partagés et où la noblesse n'aurait pas droit de vie et de mort. Le jeune Citeri donnait à Anju ce qui lui manquait le plus, de l'espoir. Elle qui est la chouette frappant ses ennemis dans l'ombre afin de survivre, voilà qu'elle découvrait l'aurore et le soleil. Elle se voyait déjà avec Trascer, vivre et vieillir à ses côtés, ce fichant de ce que sa famille pouvait bien en pensé. Cependant, les Citeri furent victimes d'un coup monté et accusé de crime qu'ils n'avaient pas commis. Anju n'a jamais su qui était derrière tout cela, mais elle a fait tout son possible pour aider Trascer. Hélas, en vain.

Elle le pense mort désormais, comme beaucoup des siens. Sa mère est morte, son père est mort, son grand-père est mort. Anju, maintenant seule, ne veut pas rentrer à Metzli. Cela fait des lunes maintenant que les robes de deuil sont devenu son habit quotidien. Les traits de son visage sont épuisés, car la seule solution qu'elle a trouvée pour ne pas s'effondrer est de travailler sans relâche sur ses expériences. Elle passe ses journées dans son bureau à réaliser des calculs théoriques ou à la bibliothèque à consulter des ouvrages. Elle parles assez peu, elle se donne quand même une allure soigné pour donner illusion qu'elle va bien. La politique ne l'a jamais vraiment quitté.

Aujourd'hui encore, elle est dans son bureau, les rideaux fermés, étouffant toute lumière. Elle griffonne à la lueur de la bougie des suites de signes et de symboles dans une langue codée de son invention afin de ne pas se faire voler ses précieuses recherches quand on toque à sa porte. D'une humeur plutôt maussade, sa voix s'élève.

"- Qui est-ce ?"

Une voix féminine lui répond de l'autre côté de la porte.

"- C'est moi, Emersinde, je m'occupe de l'accueil de la guilde. Un homme souhaite vous voir, il m'a remis des fleurs et un message pour vous."

Anju grommelle, elle n'est pas d'humeur pour ce genre de chose. Probablement à cause de sa curiosité qui la pousse à savoir qui serait prêt à faire un tel voyage pour lui envoyer des fleurs et un message, elle se lève de sa chaise et se dirige vers la porte qu'elle ouvre. L'hôtesse d'accueil rentre observant avec une certaine crainte l'ambiance très néo-metzli ascendance sorcière maléfique qu'Anju a involontairement donné à la pièce en se terrant dans l'ombre, mais elle lui tend tout de même les fleurs. Anju les prend et les observe, elle est rapidement interloquée en reconnaissant cette variété.

"- Des Epiphyllum ?"

Des souvenirs remontent dans l'esprit d'Anju, cette plante a une grande symbolique pour elle, elle est la représentation de son amour envers Trascer. Mais qui peut-être au courant de cela ? Non, ce ne peut pas être lui, Anju en est persuadé, ce ne peut pas être lui. Emersinde observe un instant le regard perdu de la sorcière, mais rompt rapidement le silence.

"- Il m'a dit aussi de vous dire que l'aube est enfin revenue. Et...

"- ... Qu'il attend son soleil."

Emersinde observe ensuite Anju qui change du tout au tout. De quasi-amorphe, elle passe a fébrile. La sorcière tend la main vers les rideaux qui se tire d'un coups tout seul, laissant le soleil mourant enfin rentré dans la pièce. Bien que douloureux pour les yeux, Anju se dirige vers le miroir le plus proche, s'observant.

"- Par Hylia, j'ai une mine affreuse."

N'ayant pas beaucoup de temps, et gardant l'espoir qu'elle se soit trompé et que ce qui se passe et bien ce qu'elle croit qui se passe. Elle descend quatre à quatre les escaliers. Elle veut être le plus rapidement possible, elle rentre comme une furie dans la salle d'accueil et s'arrête. Elle reste un instant-là bouche bée, n'osant pas y croire, ses mains couvrent sa bouche alors que son cœur vient de louper plusieurs battements. Dans sa tête, un flot d'émotion fuse dans tous les sens. Puis elle se rapproche d'un pas, puis de deux, puis elle se met à courir en direction de Trascer. Elle passe ses bras autour de son cou, l'agrippant aussi fort qu'elle le peu pour ne plus qui ne lui échappe. Et elle pleure, elle pleure de joie et elle l'embrasse, elle l'embrasse avec fougue. La nuit est finie, l'aurore est enfin là avec son soleil.

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Année 1000, Lunes 6, 21ème jour

Voilà déjà quelques minutes que la Dame de l'accueil avait quitté le hall du bâtiment, mais notre protagoniste restait toujours seul. Oh bien entendu, la Guilde des Mages semblait suffisamment grande pour difficilement aller chercher quelqu'un et revenir avec en seulement cinq minutes... Mais pour Trascer, chaque seconde semblait déjà durer une éternité. On pourrait penser qu'autant de temps loin de sa dulcinée aurait pu lui permettre d'obtenir plus de patience, mais c'était bel et bien là tout l'inverse. Il avait bien trop attendu, et surtout, il avait bien trop fait attendre Anju. Les quelques instants qui passèrent furent alors un sacré enchaînement d'états, pour l'ancien membre de la Garde Pourpre.

Tout d'abord, la crainte. Une certaine peur s'installa dans son cœur. Et si, après toute cette attente sans réponse loin d'elle... Avait-il déçu la femme qu'il aimait? Il pouvait difficilement dire le contraire, il avait été un conjoint absent pour sa folle quête... Combien d'événements importants avait-il loupé? Combien de fois aurait-il pu être à ses côtés pour la soutenir, pour l'aimer? Trop de fois sans nulle doute. Ainsi, le dernier membre des Citeri vint à se mordre la lèvre inférieur, se blessant légèrement en laissant alors s'échapper de fines gouttelettes de sang pour sa punition. Mais finalement, la voix de la peur fût écrasée par quelque chose de bien plus imposant. Une voix bien plus réconfortante. Celle de l'amour, et surtout, celle de connaître Anju.

Trascer savait l'amour qu'il partageait avec la charmante descendante des Elzo. Un amour fort, puissant. Un lien qui aura réussi à transcender bien des choses. Dont leurs différences. En repensant qu'à la base ce devait-être un mariage arrangé entre deux familles fortes de la noblesse vint à faire rire le faux chevalier, seul dans le hall. Lui qui ne souhaitait pas se voir enchainé par un coup du sort avait finalement tout donné pour rendre heureuse cette bien étrange femme. Si au départ, jamais il ne croyait réussir à la faire sourire, ou mieux, obtenir son cœur, il n'avait jamais abandonné à essayer de la rendre heureuse. Il rêvait déjà d'un monde plus juste, un monde heureux. Un monde qui ne laisserait personne. Et il n'allait pas commencer en délaissant celle qui lui était promise. C'est pour cela que le guerrier redoublait, lors de son adolescence, de stratagèmes et d'ingéniosité pour ses cadeaux et ses rendez vous. Toujours pour le plaisir de sa bien aimée.

Il faisait tout cela pour son bonheur, car il voulait avant tout qu'elle soit heureuse. Trascer se souvint aussi du jour où il était tombé amoureux. Le jour où il avait vu pour la première fois le plus beau et doux sourire qu'il lui avait été donné d'observer. Ce souvenir vint à serrer violemment son cœur de nostalgie. Anju était bien plus qu'une femme qu'il aimait. Elle était une raison de vivre. Une raison d'aller toujours plus loin, de ne jamais oublier l'idéal qu'il s'était fixé : se battre pour un monde plus juste. Que plus jamais il n'est à se cacher, et à cacher son amour. Le faux chevalier serait sûrement mort sans sa bien aimée, et sûrement de bien nombreuses fois. Il regrettait si fort d'avoir été obnubilé par sa quête de vengeance... Il avait failli en mourir, et il avait failli à son devoir envers la descendante des Elzo. Reprenant une forte inspiration, se mettant droit, l'ancien Garde se jura de ne plus jamais abandonner son Soleil.

- Que mon passé me serve de leçon, comme les cicatrices sur mon corps... Que je puisses ne plus-

La phrase du dernier membre des Citeri resta en suspens alors qu'il entendait quelqu'un arriver avec force et vigueur dans son angle mort. Interloqué, le guerrier se retourna, pour finalement se retrouver dans le même état que celle qu'il avait enfin retrouvée après une si longue absence. Tout comme elle, il se retrouva bouche bée. Le son ne sortait pas de sa bouche, mais de sa poitrine, son cœur battait la chamade. Lui qui avait pensé et repensé dix milles fois ce qu'il pourrait dire à Anju quand il se retrouverait de nouveau en face d'elle... Ne réussissait même pas à aligner un son. Son cerveau brûlait dans le flot d'émotions qui court-circuitaient toute notion même de pensée concrète. Elle était toujours aussi magnifique. Comme un miroir aux actions de sa bien aimée, le faux chevalier vint à marcher dans la direction de la fille des Elzo, mais sans se mettre à courir. La raison était simple, quand la distance entre les deux s'était fortement réduite, il s'arrêta pour la recevoir avec grâce et délicatesse dans ses bras.

- Anju... Je...

Il sentit la forte étreinte autour de son cou, comme si sa dulcinée ne souhaitait plus jamais qu'il parte. Et alors même qu'il cherchait des mots à sortir de sa bouche, il fût rendu muet par les fougueux baisers de son amour en pleure. Anju avait raison à travers ses actions, il n'y avait sûrement rien à dire sur cet instant... Juste aimer avec passion ces retrouvailles lumineuses. Ce fût alors au tour de Trascer d'enrouler ses bras autour de la taille de son amour, serrant avec délicatesse, l'enlaçant avec tendresse. Lui non plus, ne souhaitait plus jamais partir et la voir devenir un point fixe de l'horizon alors qu'il repartait au dos de son cheval. L'émotion était si forte. Voir ainsi son amour en pleurs dans ses bras dans un moment si fusionnel... Quel être vivant normalement constitué n'aurait-il pas pleuré, lui aussi? Les lèvres de la Twili avaient un léger goût délicatement salé apporté par un mélange de larmes. De leurs larmes. Quelque chose venait de nouveau, de s'ouvrir en lui. Ces si nombreuses lunes à voyager... Seul... A penser chaque jour à celle qui se tenait maintenant devant lui... Ce doux Soleil était aussi chaleureux et lumineux qu'à son habitude.

Après quelques instants de tendresse que Trascer aurait voulu faire durer une éternité, il dût se résoudre à délaisser les lèvres et la chaleur de ces dernières en relevant doucement sa tête. Déposant un léger baisers sur son front, murmurant dans un léger sanglot.

- Anju... Je suis si désolé d'avoir mis autant de temps à revenir... D'avoir mis beaucoup trop de temps...

Il vint retirer une de ses mains qu'il avait posé sur la taille de sa dulcinée pour la remonter. Essuyant une larme du visage d'Anju, il vint délicatement caresser sa joue avec la paume de sa main. Le regard quelque peu rendu floue par les dernières larmes de l'émotion ne pouvait pas, lui, quitter un seul instant le visage magnifique de la Twili.

- Tu es... Si belle. J'ai presque honte de me présenter ainsi devant toi tel un simple mercenaire errant.

Dit-il, avec un léger rire. Pour lui, Anju était la plus belle femme du monde. Et rien au monde ne changerait cela. Il n'avait d'yeux que pour elle. Un nouveau flot de larmes vint à monter aux yeux du guerrier dont la voix commençait à se casser alors qu'il se mit à parler.

- J'espérais tellement que tu sois là... J'espérais tellement te revoir… Mais… Mais l'attente est enfin terminée Anju… Même la plus longue des nuits laisse place un jour au soleil. Et le voilà qu'il brille de mille feux devant moi. Je t'aime. Et je ne m'excuserais jamais assez de cette disparition…

Dit-il alors, d'une voix qui, après avoir retrouvé une certaine force venait de nouveau de s'affaisser. Il vint déplacer son visage comme pour embrasser de nouveau sa bien aimée, mais il resta en suspens, n'osant pas. Son regard affichait une certaine tristesse. Il continuait de s'en vouloir. Sa quête l'avait finalement mener bien trop loin de ce qui lui tenait le plus à cœur. Anju. Après cette folle embrassade, méritait-il plus?

EPSILON

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Anju Elzo et Trascer Citeri

An 1000, Lune 6, Jour 21.

De son baiser, Anju fait taire son aimé. Probablement qu'il voulait s'excuser auprès d'elle pour l'attente, mais est-ce vraiment ce qui est le plus important ? Tout ce que désire Anju, c'est se blottir dans ses bras, l'embrasser, le serrer contre elle. Elle sent les mains de son aimé prendre ses hanches, une sensation aussi plaisante que précieuse que ses baisers et ses larmes de joie. Cela peut paraître étonnant, qu'une femme qui fasse autant attention à son image se comporte ainsi, mais dans les bras de son amour, elle a l'impression de ne plus rien craindre. Tout ce qui lui importe, c'est ce qui se trouve au creux de ses bras.

Ce moment de tendresse Anju voudrait qu'il ne s'estompe pas, mais Trascer la ramène à la réalité. Il lui embrasse le front et s'excuse d'avoir mit tant de temps à revenir. Anju ne dit rien, elle se contente de lui caresser la joue, le regard embué de larmes. Elle admire les traits de son beau visage, y laissant traîner ses doigts fins comme pour vérifier qu'il est bien réel, elle a rêver tant de fois de leur retrouvaille, pour finalement se réveiller seule à nouveau. Mais cette fois, cela lui semble bien réel, pas une torture provenant de ses songes.

Il la complimente dans un léger rire, qu'Anju suit, riant doucement elle aussi. Elle se fichait bien qu'il lui reviennent estropiés ou bien défigurés, tant qu'il lui revient, Trascer a tant de qualité humaine, tant de choses qu'Anju aime en lui, bien plus que la vulgarité du physique. L'esprit et l'âme avant l'enveloppe, c'est ce qui a toujours plus à Anju, et l'âme de Trascer est la plus belle qu'elle n'est jamais vue, quand à son esprit, il est aussi brillant que la lune pleine sous le ciel étoilé.

Celle-ci partageait les mêmes espérances que lui, celui de se revoir. Elle écoute chacun de ses mots avec un doux sourire. Elle est si heureuse d'entendre sa voix, d'être à nouveau auprès de lui. Mais il s'excuse encore et encore, pourquoi ? La sorcière pose délicatement ses doigts sur sa bouche, l'invitant à se taire.

"- Pourquoi s'excuser mon tendre aimé ? Tu es là aujourd'hui auprès de moi, non ? T'es poursuivants te pensent mort, je n'ai plus à me faire un sang d'encre sur ton sort. Tu m'a terriblement manqué, certes, mais pour mieux nous retrouver aujourd'hui. En bonne santé et en sécurité qui plus est. Rien ne saurait me rendre plus heureuse que de savoir cela. "

Elle lui offre un radieux sourire, passant sa main entre les mèches de ses cheveux, posant milles caresses sur son visage. À ses yeux, le reste du monde n'existe plus, il n'y a plus que Trascer. Son cœur battant vivement pour la première fois depuis des lunes, enfin une merveilleuse nouvelle.

"- Ne parlons plus d'hier, parlons de demain, veux-tu ? Viens avec moi, mon aimé. Allons dans un lieu plus tranquille. "

Elle lui prend la main et le conduit jusque dans ses appartements. Anju reste tout de même lucide, Trascer est venue la voir pour elle et à prit beaucoup de risques, mais elle ne peut s'empêcher de se dire qu'il partira et la laissera de nouveau seule. Cela fait maintenant plusieurs années que les choses sont ainsi, au grand détriment de son pauvre cœur, alors égoïstement, elle veut garder Trascer pour elle seule et passer ses si précieux instants en sa compagnie sans être déranger.

Les appartements d'Anju sont plutôt petit, hormis son bureau, il y a une autre salle qui lui sert de salon et de salle à manger, puis une salle qui lui sert de chambre à coucher, entrecoupées d'une salle pour faire sa toilette. Nous ne sommes pas non plus dans les cellules d'une étudiante en magie, mais pas non plus un grand appartement tel qu'Anju avait l'habitude de se loger. Les pièces sont assez sombres et l'ambiance assez morne, dans sa mauvaise phase, la jeune femme n'avait pas prit le temps de décorer le lieu comme à son habitude. On sent bien qu'elle ne s'attendait, ni ne voulait recevoir de visiteur. Elle emmène Trascer jusqu'au salon, accrochée à son bras avec un sourire joyeux et tend la main vers le canapé.

"- Assis-toi mon aimé, que tu puisse me raconter ce qui t'es arrivé. Je suis curieuse de savoir ce qui t'a retenu si loin de moi si longtemps. "

Une fois Trascer assis, elle compte bien s'asseoir à ses côtés et poser sa tête sur son épaule en lui agrippant le bras.

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Année 1000, Lunes 6, 21ème jour

Il n'y avait pas de plus beau moment dans la vie d'une personne, que de résonner en harmonie avec celle que l'on aimait. Avec l'individu pour qui notre cœur battait en harmonie. Et en cet instant, cette personne, ce moment... C'était ici, dans les bras d'Anju, à profiter d'un de ces merveilleux baisers. Pour Trascer, c'était comme une libération d'un poids qu'il traînait depuis bien trop longtemps maintenant... Le poids de la solitude, depuis qu'il était partie arpenté Hyrule. Solitude qui se brisa enfin, alors qu'il reprenait de nouveau goût à sa vie. Bien entendu que lui aussi, souhaitait profiter de chaque instant pour sentir la peau de son amour contre lui. De sentir la chaleur de sa respiration, la douceur de ses lèvres... Mais même si il avait été mis au silence une première fois par la délicatesse d'une embrassade folle d'amour, il ne pouvait pas rester silencieux éternellement alors que son cœur voulait faire amende honorable. La déchirure qu'il s'était crée de lui même en pensant qu'il aurait blessé la femme de sa vie était quelque chose de difficilement supportable... Et il souhaitait à tout prix se faire pardonner.

Que ce soit à travers une première excuse, directe et franche... Comme une seconde bien plus enrobée par la poésie de son cœur qui chantait après avoir retrouvé son âme sœur. Il était toujours difficile de savoir la réaction d'une personne, même si on pensait la connaître sur le bout des doigts... Car le moindre des changements peut avoir un effet boule de neige important. Mais il semblerait bien que les nombreuses craintes du dernier des Citeri étaient vaines. Il reçu tout d'abord des caresses d'une douceur à lui apporter un léger frisson de plaisir. Elle riait avec lui, dans un son aussi cristallin qu'une eau de rivière. Son regard n'était pas emplie d'une quelconque colère, mais de joie, et d'amour. Et quand finalement il sentit la douceur du doigts de sa bien aimée sur sa bouche, lui sommant indirectement de se taire, il avait bien compris. Compris qu'encore une fois, il faisait fausse route. Il agissait peut-être parfois trop sur l'instant et sur l'instinct, sans chercher à aller plus loin. Anju l'aimait. D'un amour sincère. Incassable, et merveilleux.

Les paroles qu'elle lui soufflait étaient d'une douceur apaisante. De l'affection, de l'attention et de l'amour. Aucun jugement. Aucune critique. Elle qui pourtant savait être une personne calculatrice et dangereusement terrifiante dans la vie de tous les jours, montrait sa part la plus tendre et délicate en cet instant, et dans tous les moments où ils étaient à deux. Mais ce qui vint l'achever, c'était le sourire qu'elle lui donna. Un sourire radieux, enchanteur et merveilleux. C'était ce sourire qui l'avait vraiment conquis alors qu'il n'était qu'un jeune Twili en plein apprentissage. C'est ce même sourire qui avait confirmé une chose : Il vivrait pour Anju, pour elle et son amour. Pour elle et son futur. Alors qu'elle jouait avec sa chevelure, il essaya de répondre, avec une voix cassée par l'émotion.

- Tu... Tu as raison, mon amour. Comme à chaque fois. Ta parole est bien plus sage que la mienne... Je suis si heureux d'être de retour à tes côtés... Et de revoir ce sourire pour qui je pourrais affronter le monde entier.

Alors qu'il continua de contempler la femme de sa vie, il fût alors transporter par cette dernière dans un lieu "plus tranquille" afin de mettre de côté le passé et avancer sur le futur. Un peu surpris, le faux Chevalier souriait alors qu'il se faisait balader à travers les couloirs du Berceau. La décoration et la disposition des couloirs étaient quelque peu perturbantes... ça manquait cruellement de goût aux yeux de Trascer. Même si au fond il n'était pas spécialement un grand amateur d'art et d'architecture. Tournant le regard en direction de Anju, il se demanda encore une fois comment il avait pût être suffisamment stupide pour l'abandonner aussi longtemps? Pour une simple quête de vengeance? Pour un but qu'il semblait glorieux? Quel autre but pouvait être plus glorieux que de protéger et aimer celle qui possédait son cœur? Un léger soupir amusé vint à sortir de la bouche de l'ancien Garde alors qu'il eut l'occasion de rentrer dans la chambre de sa bien aimée. Un lieu privé, dans un endroit privé. C'était véritablement l'occasion pour le couple de passer un peu de temps à discuter, se retrouver et apprécier de nouveau la présence de l'un et de l'autre après une si longue absence.

Pour quelqu'un qui était aussi une noble, le lieu était étrangement... Petit, et sobre. Mais en soi, pour quelqu'un qui n'avait dormi que dans des auberges bas de gamme ou dans la nature depuis des lustres... C'était presque trop luxueux pour lui. Un léger sourire s'était affiché alors qu'il tournait sur lui-même pour observer au maximum le lieu où dormait Anju. Cela faisait si longtemps qu'ils ne s'étaient pas rencontrés ailleurs que dans des lieux cachés qui, bien souvent, ressemblaient plus à des grottes qu'à des maisons. Finalement, et si avoir vendu son âme à Xanto... Lui permettrait réellement de revivre comme avant? En mieux. Et sans détruire ses rêves.

Reprenant conscience avec la voix de sa moitié qui lui demandait de s'asseoir, le dernier des Citeri s’exécuta promptement. Ainsi, demanda t'elle les histoires du guerrier. Les raisons de cette absence... Il lui fallait alors remettre doucement les pièces du puzzle dans son esprit. La Twili, elle, s'était agrippé à son bras, ayant même posé sa tête sur son épaule. Comme cela, elle donnait un véritable air d'amour si délicat. Avant qu'il ne commence l'histoire, Trascer décida d'utiliser sa main de libre pour caresser délicatement le haut du crâne de celle qu'il aimait comme une façon de la détendre.

- Ce qu'il m'est arrivé... Hein? Ma foi, pas mal de choses que je vais essayer de synthétiser... Dit-il alors, une pointe de doute dans sa voix. J'ai, au début surtout, passé pas mal de temps à essayer de faire bouger les choses. Renseignements, attaques, protection des civils et des petits villages... Tout se passait relativement bien. Je réussissais à étendre ce réseau d'influence, à mettre un coup de pied dans la fourmilière vois-tu. Mais peut-être étais-je trop efficace, ou une épine bien trop nuisible pour ceux que je combattais. Car c'est une compagnie de mercenaire que j'ai eu aux fesses. Lors de la deuxième Lune de cette année la. Ils m'ont eu par surprise et... Un éclair de peur vint traverser les yeux du guerrier qui arrêta un instant de masser le crâne de sa bien aimée, avant de reprendre, plus lentement. Et ils ont faillit me tuer. Je me suis jeté dans la rivière, après avoir été planté et empoisonné...

Ces armures à l'étendard inconnue. Silencieux. Précis. Le combat, les blessures. Le froid de l'acier qui le transperce, mais pas aussi froid que l'eau des poissons. La peur s'était changée en tristesse. Il aurait vraiment pu y passer ce jour-là... Et tout ce serait terminé, en abandonnant Anju d'une façon pathétique...

- Ils m'ont sûrement cru mort, car ils n'ont pas cherché à retrouver mon cadavre. Et c'est avec l'aide de divers médecins, dans la région de Fironne, que je peux encore marcher aujourd'hui.

Il libéra sa main qui était posée sur le crâne de la Twili pour essayer de déboutonner légèrement sa chemise. Au niveau de son torse, là où l'épée avait laissé une méchante cicatrice. Preuve de son combat, et preuve de sa chute. Il n'en était pas fier, mais, elle faisait partie de lui, maintenant.

- J'ai pût remarcher que deux mois après, et je suis repartie à l'aventure, la haine et la vengeance en tête. Une haine presque aussi palpable que... Que lorsque père et mère ont été tués... J'avais la colère d'avoir échoué, et la peur d'avoir pût ne plus jamais... Te revoir... Mais le temps fait disparaître bien des choses. J'ai perdu mon réseau, toute trace de mes ennemies, et après plus d'un mois de recherche intensif à cheval, je n'ai jamais réussi à mettre la main dessus... J'étais... Désespéré...

Le sentiment de vide... Le sentiment d'inutilité. Celui d'avoir tout perdu, et de ne plus rien être. Comme pour se rassurer, et se donner de la force pour continuer son histoire, il vint entourer, avec une certaine difficulté, son bras autour d'Anju pour la serrer contre lui. Partager la chaleur humaine, partager son amour. C'était après tout la seule personne qui pouvait encore le rassurer, et lui garder l'esprit cohérent...

- Et... Par un étrange coup du hasard, j'ai rencontré... S- Il s'arrêta, comme si c'était trop difficile d'employer une marque de respect à un noble. Mais en soi, il restait maintenant son... Nouveau chef. Un soupire vint lui arracher la bouche avant qu'il ne reprenne. Sir Xanto. Il m'a proposé de le rejoindre... Pour améliorer la vie des citoyens de Metzli, de toutes personnes en Metzli... Et de te revoir toi. Et j'ai... J'ai accepté. Anju. Car cela me semblait être la meilleure solution... Pour nous, comme pour notre peuple.

Comme pour accompagner ses paroles, il vint déposer un baiser sur le sommet du crâne d'Anju, avant d'en déposer un plus bas sur a joue, et un dernier sur la commissure de ses lèvres.

- Voilà je... Je pense avoir plutôt bien résumé la situation. Car depuis je suis là maintenant. Un sacré périple, hein? Je me doutes bien que tu dois toi aussi avoir de nombreuses histoires à me raconter, mon amour.

Questionna t'il, tout en enroulant une mèche de cheveux d'Anju autour de son doigt.

EPSILON

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Anju Elzo et Trascer Citeri

An 1000, Lune 6, Jour 21.

Anju reste silencieuse au bras de son aimé, écoutant son histoire sans dire un mot. Il semble dans un premier temps douter, mais lui parles tout de même de comment il a étendu son réseau d'influence. Mais par l'influence vient le bruit qui attire toujours un prédateur. C'est plein d'effroi que l'histoire de sa survie précaire continue. Des mercenaires à l'étendard inconnu qui ont capturé, planter et empoisonné son amant. La peur s'installe aussi dans le cœur d'Anju, vite remplacer par de la colère froide, une haine provenant de son amour. Elle se promet intérieurement de retrouver ces mercenaires et de les tuer tous jusqu'au dernier, eux et leur commanditaire.

C'est ainsi que Trascer a disparu et qu'Anju a perdu sa trace. Elle aussi, comme les mercenaires, le pensait mort. Elle se rappelle encore de comment son cœur s'était brisé dans sa poitrine quand elle le pensait à jamais perdu. Le bras de chouette se sert avec plus de force autour de celui de son amant.

Le récit continue sur comment il fut sauvé par un miracle. Anju en est heureuse, elle se dit intérieurement qu'elle demandera à Trascer qui est ce médecin afin de le remercier comme il se doit. Grâce à lui, elle a retrouvé son amour, bien que celui-ci semble plutôt dépité par son échec. Son bras se sert sur le sien, aucun des deux ne veut lâcher l'autre.

Puis il raconte comment il a rencontré sir Xanto. Pauvre Trascer, Anju sait combien cela lui en coûte de l'appelé sir. Comme à son habitude, Xanto a dit ce qu'on voulait l'entendre dire, laissant une moue sur les lèvres de la sorcière. Trascer est toujours son Trascer, un homme trop bon pour ce monde impitoyable, un homme que ce monde ne mérite pas, et encore moins elle. Anju le voit ainsi, elle est la pire chose que le système de Metzli peut enfanter. Un être vil, égoïste et manipulateur. Trascer, elle devait le séduire, en faire son outil, mais... Dans un monde fait de fausseté et de masque, pouvoir être qui on est un luxe, un luxe que Trascer a toujours offert à Anju. Son amour et sa bonté étaient devenus une lumière pour elle, la preuve qu'une autre vie était possible. Elle en qui on a détruit tout envie de croire au conte de fées, elle avait un beau prince charmant pour la sauver des ténèbres qui l'accable.

Le prince veut savoir qu'elle aventure a connu sa princesse depuis sa dernière rencontre tout en jouant avec une mèche de ses cheveux. Anju se met à rire.

"- C'est un sacré périple, en effet. Le miens était moins torturé. Je me suis rendu à Hyrule comme je te l'ai annoncé la dernière fois, je suis revenue avec des informations importantes que j'ai offertes à sir Xanto et sa majesté Midona. J'ai ensuite convaincu Midona de venir à Hyrule discuté avec le roi. Je te passe les préparatifs pour la faire quitter le pays discrètement et ma surprise quand j'ai appris que pendant que je préparais son voyage, sa majesté n'a même pas mis en place de gouvernement provisoire. Ce qui a mené a un massacre dans lequel Arianne Hesediel, une amie, a failli mourir, si je n'avais pas demandé à Alexander de la protéger, je préfère ne pas imaginer ce qui se serait passé."

Anju soupire, parfois, elle se demande pourquoi la couronne a choisie cette femme, bien que ces derniers temps, elle semble avoir plus de jugeote.

"- Bien, revenons en au fait, j'ai accompagné sa majesté au millénaire de l'unification à la citadelle d'Hyrule, Xanto était censé y préparer le terrain pour la recevoir. Mais comme tout le monde le sait, cette fête fut un vrai massacre. Midona a affronté ce Ganondorf et a failli mourir, quant à moi, j'ai capturé un commandant Yigas avec l'aide de quelques hyruliens et nous l'avons conduit à la citadelle. Pour le reste, j'ai reçu l'ordre d'aider à la restitution de la couronne et d'envoyer un message pour constituer un gouvernement provisoire."

Elle tourne sa tête vers le visage de son amant, l'observant avec des yeux tristes.

"- Je t'ai cherché partout. Dans tout le royaume. J'ai même fini par prier Hylia tous les soirs pour qu'elle te protège."

Anju n'a jamais cru en aucune divinité, pour elle, compter sur un être supérieur est ridicule. Mais face à la mort, face à l'impuissance, son dernier recours fut de prier. Non pour son salut, mais celui d'un autre. Voilà ce que Trascer pousse la monstrueuse Anju à faire. Elle pose sa tête sur son épaule et sert son bras contre son torse.

"- Mon grand-père est mort. Il n'a pas supporter d'apprendre que Xanto, son si merveilleux poulain, c'était entiché d'une étrangère. Des Elzo, ils ne restent plus que deux personnes. À part mon frère, je n'ai plus que toi. Si tu désires servir Xanto, sert le, mais..."

Anju sert contre elle le bras de son aimé de toutes ses forces. Sur ses joues, les larmes coulent alors que ses lèvres se crispent.

"- Je t'interdis... de mettre ta vie en danger.... Je te l'interdis."

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Année 1000, Lunes 6, 21ème jour

Raconter son passé... C'était toujours un moment particulier. Se souvenir des choses qui ont marqué aussi bien le corps que l'esprit. Le tout dans un silence presque religieux offert par Anju. Difficile alors de ne pas réagir soi même quand on pensait à la mort qui avait failli récupérer notre corp, ou avoir mis bon nombres d'états d'âmes de côté pour... Espérer un véritable futur. Trascer ressentit son bras être bien plus serré lorsqu'il conta l'épisode des mercenaires. Cette sensation, c'était véritablement celle qui lui rappelait que, oui, il était bel et bien vivant. Et que oui, il avait survécu pour retrouver l'amour de sa vie. Même s'il ressentait quelques légers picotements, ce n'était pas bien grave. Il pourrait tout sacrifier, subir toute les souffrances possible et inimaginable juste pour être à ses côtés pour le restant de ses jours. Mais toute histoire à une fin, et il fallait bien la terminer en passant à la suivante, celle de la douce enfant des Elzo.

Un délicat rire, pour commencer. Sans nul doute, le plus beau qu'il puisse exister pour flatter les oreilles. Quelque chose qui ne devait jamais être retiré à Anju. Comme son sourire, ou ses moments de joie. Car rendre heureuse sa compagne et lui offrir le meilleur des futurs n'était pas qu'une simple mission d'un amoureux. Non. C'était son but, son devoir, son rôle. Il avait voué sa vie à cela il y a plus de dix années de cela... Et même si sa stupide vengeance l'avait éloigné de cela, il comptait rattraper tout cela jusqu'à la fin des temps. Se reconcentrant sur la belle voix de sa bien aimée tout en continuant de jouer délicatement avec une mèche de cheveux, le dernier des Citeri comptait bien rendre la pareille à la fille des Elzo en restant silencieux jusqu'à la fin. Commençant avec un léger sourire, le guerrier le transforma en une mine bien plus sombre au fur et à mesure. Nul doute que pour quelqu'un d'aussi sérieuse et compétente qu'Anju, voir que la Reine, le poste suprême du Royaume, fasse une erreur aussi grossière que de ne pas préparer une succession provoque une certaine colère. Encore plus quand cela à un impact direct sur quelqu'un de proche. La famille Hesediel... Arianne... Alexander... Le fait de savoir que tout allait bien rassura l'ancien Garde.

Fasse à ce début de récit et au soupire de son amour, Trascer glissa sa main qui jouait avec les cheveux pour englober avec tendresse une partie du visage de sa bien aimée dont surtout la joue. Un délicat contact avec une peau aussi douce que la soie qu'il caressa avec tendresse tout en posant un léger bisous sur le dessus du crâne de la fille Elzo. Reprenant un aire moins sombre pour la suite de l'histoire. Il n'y avait rien à dire, Anju était sans nul doute la femme la plus compétente de ce royaume pour gérer bien des tracas avec rapidités, précisions et efficacités. Capturer ce Yiga, aider pour un gouvernement provisoire... Tout cela au début de ce nouveau millénaire? La pensée que quelqu'un puisse l'avoir en ennemie avait bien faillit lui faire avoir un frisson. Alors qu'elle eu terminé son histoire, tout du moins c'est ce que pensait Trascer, ce dernier fut surpris de la voir d'un coup tourner la tête vers lui, retirant alors sa main. Mais hélas, ce fût pour voir un regard triste qui faillit fendre le cœur du guerrier. Ce regard... Ce genre de regard... C'était si dur à supporter venant de celle que l'on aimait...

Les mots qui suivirent furent encore plus durs à assumer. Il avait inquiété Anju. Beaucoup trop... Au point qu'elle en vienne même à prier une Déesse? C'était... Un immense échec pour lui. Une vague de honte s'engouffra dans le cœur du dernier des Citeri. Il en vint même à baisser le regard, se sentant finalement honteux. Il avait été stupide. Mais s'il pensait être arrivé à la fin de ce passage douloureux pour les deux, il se trompait. Il sentit le visage de la fille des Elzo se poser contre son épaule, ressentant la pression de son bras contre un torse. Les nouvelles paroles de la jeune femme lui fit se mordre la lèvre inférieur, de façon plus intense au fur et à mesure qu'elle parlait. Son grand-père n'était plus. Et au vue de ce qu'elle insinuait sur les derniers membres, sa mère aussi, n'était plus. Juste elle, et son frère... En sentant de nouveau son bras être serré avec force, Trascer fût surpris alors que son amour se mit à pleurer, crispée. L'interdisant alors de se mettre en danger comme dernières paroles.

Ces larmes... Cette tristesse... Figèrent le faux chevalier dans un état de stupeur. Il aurait dû être là. A chaque instant. Chaque moment. Au lieu de cela, il avait été un poids, une gêne par le stress de sa disparition. Encore une fois, pour son maudit but, pour ses vulgaires envies de vengeances? Lui qui avait PROMIS de l'aimer, de la protéger et de la chérir? Elle PLEURAIT. Et alors qu'elle aurait amplement pût le détester, ressentir de la rancune, qu'espérait-elle avant tout? Qu'il ne se mette pas en danger? Il méritait la douleur dans son bras et dans son cœur. Il méritait même pire pour avoir osé être un idiot, un aveugle, un fou. Remettant de nouveau sa main sur la joue d'Anju, il sentit les larmes sous sa main, puis sur sa main alors qu'elle semblait continuer de pleurer. Relevant légèrement sa tête, hors de son épaule, il vint à l'embrasser. Avec passion. Sentant le léger goût salé des larmes. Le léger goût salé de SA culpabilité. Quand il eut terminé, il recula légèrement la tête, essayant de prendre une voix non déchiré par l'émotion.

- Anju... L'amour que tu portes au sein de ton cœur... C'est la plus belle chose qui existe, et j'ai une chance incroyable qu'il me soit destiné. J'aurai dût... Je devais être à tes côtés, pour chaque moment de ton histoire... De NOTRE histoire. Tu as toujours été le plus grand soutien de ma vie. Le plus beau soutien de ma vie...

Des larmes commencèrent alors à se former petit à petit sur les yeux du guerrier, troublant sa vision. Vision qu'il n'avait de toute façon pas besoin car il connaissait le visage de son amour par cœur.

- La vengeance a brûlé mon cœur au point de me rendre aveugle... J'ai été un poids pour toi... J'ai été égoïste, aveugle, je le sais... D'avoir mis ma vie en danger si longtemps, et que, même en ayant failli perdre tout mon avenir, la première chose que j'ai eu en tête était encore plus de vengeance...

Sa main, toujours posée sur la joue de sa bien aimée, se mit à trembler, comme son bras. Les larmes elles aussi se mirent à couler.

- Metzli m'a changé pour le pire, et Hyrule ne m'a pas plus soigné que je pouvais le croire... Car le seul et unique soin à tous mes malheurs... La seule et unique lumière à ma vie, c'est toi. Et même si je l'ai compris la première fois que j'ai vue le plus beau cadeau de ma vie, ton sourire grâce à mes efforts...

Il vint alors à passer son premier bras derrière Anju, avant de libérer le second pour l'enlacer.

- Je le comprends de nouveau, en voyant ta tristesse sur ton visage à cause de mes erreurs.

Alors qu'il l'enlaça plus fort, pour vraiment la sentir contre lui, sentant son torse s'humidifier par les larmes, il vint à basculer légèrement sur le côté du canapé, de façon à se coucher dessus, mettant la fille Elzo sur lui. Faisant ainsi exprès d'être en dessous. Continuant de la tenir fermement contre lui. Comme pour ne plus jamais avoir envie de la perdre. Comme pour se rendre compte que, contrairement à un futur farfelue qu'il cherchait stupidement, ELLE, existait réellement.

- Tu as toujours été la plus forte de ce duo, mon amour. Que ce soit ton esprit, ta force intérieure ou ton intelligence... Quand moi je ne suis qu'un idiot qui tourne une épée pour effrayer ceux qui sont encore plus idiots...

Posant sa tête sur le canapé, Trascer déplaça de nouveau ses bras, pour attraper délicatement la tête de son amour, pour la regarder droit dans les yeux. Sentant certaines mèches tomber de ci de là sur son propre visage.

- Je t'aime, Anju Elzo. Je te promets de ne plus mettre ma vie en danger pour un quelconque Seigneur, pour une quelconque envie ou vengeance. Ma vie n'appartient qu'à une seule et unique personne, toi. Mon cœur, mon âme, mon corps, tout est et sera toujours à toi jusqu'à la fin des temps. Je souhaiterais réparer tout mes tords mais j'espère faire mieux que cela...

Il vint alors de nouveau déposer un baisé sur les lèvres de son amour, certes moins long que le précédent mais en y posant toute la délicatesse qu'il était capable d'avoir.

- Je ne veux plus me séparer de toi... Je ne veux plus penser à une journée loin de toi... Je te veux toi. Je nous veux nous. Pour aujourd'hui, demain, pour dans dix lunes, années ou décennies. Montrer notre amour, établir notre lien dans la pierre, le métal et le temps face à notre peuple, à Hylia ou qui sais-je encore. Je veux être tiens, Anju. Refaire mes vœux qui nous ont été volés et détruits.

Il prit un léger moment de silence, pour retrouver son souffle. Pour aller chercher dans son cœur quelque chose du passé, qu'il voulait pour son futur.

- Je n'ai hélas rien d'autre sur moi que ma propre personne... J'espérais faire cela de manière bien plus grandiose dans un futur qui serait merveilleux mais... Je refuse finalement de laisser passer une journée de plus...

Après ce long moment de tristesse, un certain regard illumina d'une profonde joie le visage de Trascer.

- Je veux voir le soleil se lever à tes côtés tous les jours, Anju. Car sans toi, il n'y a que les ténèbres. J'espère mériter cette deuxième chance.... Souhaites-tu, Anju Elzo, devenir ma femme afin que l'on puisse écrire notre propre héritage, tout les deux? Que je sois de nouveau officiellement tien et que l'on puisse revivre dans un bonheur continuel, mon bien aimé et merveilleux soleil?

Il n'y avait plus rien d'autre à faire maintenant. Il avait traversé plusieurs spectre de l'émotion, mais surtout, Trascer avait eu l'électrochoc ultime pour se rendre compte de ses erreurs, et du devoir qu'il devait accomplir. Se marier... Il l'avait espéré à l'époque, abandonné l'espoir après le drame, mais l'espérait de nouveau si intensément... Il s'était mis exprès en dessous sur ce "rapport". Ce n'était ni de la faiblesse, ni de la soumission. Mais par amour dans ce couple qu'il devait tant à Anju. Après tout, c'était elle, son soleil. C'était elle, qui devait être au dessus de toute chose dans sa vie. C'était elle... Qui devait être son but ultime. Elle, et son bonheur. Elle, son amour. Elle, Anju...

EPSILON

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Anju Elzo et Trascer Citeri

An 1000, Lune 6, Jour 21.

Anju pleure devant cette terrible crainte qui obscurcit son cœur. Perdre Trascer. Elle qui aime tant contrôler, elle qui manipule sans vergogne, possède aussi ses limites. Trascer, elle l'aime comme il est, avec ses qualités et ses défauts. C'est un idéaliste plein de bonnes intentions, c'est ce qui fait son charme, mais dans le même temps, sauver la veuve et l'orphelin, cela requiert de prendre des risques. Anju pourrait sans doute le manipuler, faire en sorte qu'elle dirige sa quête dans l'ombre en lui suggérant quoi faire pour qu'il aille là où elle veut qu'il aille. Mais c'est au-dessus de ses forces. Cela reviendrait à tuer un part de Trascer, une part de l'homme qu'elle aime, et cela, elle ne peut le faire. Alors elle le supplie. Supplier est un dernier recours, mais quand il s'agit de son aimé, Anju ne sait pas comment agir. Mais elle le connaît aussi par cœur, quand il l'embrasse ainsi, elle sait qu'il scelle cette promesse par un baiser sur ses lèvres et Trascer, fait toujours de son mieux pour tenir ses promesses.

Puis elle l'écoute, un discours plein de crainte, mais aussi remplit d'amour. L'amour, une faiblesse aux yeux de feu son grand-père. À Metzli, l'amour est une chose aussi crainte que précieuse, source d'autant de soutien que de malheur. Cette voix sourde, reste comme une pensée empoisonné dans l'esprit de la chouette. Elle n'était pas stupide, Xanto ne serait pas autant obnubilé par Midona s'il ne la voyait pas comme un amour qu'il la trahit bien malgré elle. Pavetta pourra probablement le sauver, ce n'est pas son histoire à elle. Trascer est son histoire et le voir ainsi est autant source de joie que de peine. Joie, car elle l'aime l'entendre dire qu'il l'aime, elle qui ne pensait jamais le revoir et qui broyait du noir quelques minutes plus tôt, Trascer avait par sa seule présence, sut la sortir de son état végétatif. De la peine, car Trascer rejette sur lui des choses qui le dépassent. Bonnes intentions ne veut pas dire bonnes actions. Il est en quête d'un idéal, une Metzli plus juste, où paradoxalement, Anju n'aurait put naître. Cette cruelle ironie, d'aimer le fruit d'un système corrompu puisque la sorcière est née d'un mariage arrangé par des raisons de pure course au pouvoir. Mais la jeune femme ne se permet pas la moindre remarque. Elle laisse Trascer lâché ce qu'il a sur le cœur, lui dire tout ce qui alourdit son âme.

Elle se laisse cajoler, l'écoute en silence, le cœur serré. Trascer est parfois un enfant innocent un peu naïf, mais il pense toujours bien faire. Elle en aurait des choses à dire, des choses à lui avouer, des confessions à lui faire. Il ne s'en rend pas compte, mais elle lui doit beaucoup. Son climat, celui dans lequel elle a grandi, était instable, non sécuritaire. C'est simple, on lui a toujours dit que tout ce qu'elle a, on peut le lui enlever, rien est acquis, rien n'est à elle. Les autres voudront la détruire, elle doit les détruire avant qu'ils ne le fassent. Alors Trascer, ce si cher Trascer. Il est un chevalier de conte, quelqu'un qui ne veut que son bien, sur lequel elle peut se reposer. L'esprit d'Anju la vite compris, elle peut compter sur lui, ne pas le craindre. Un instant, elle repense à sa mère, une femme comme elle, voir bien pire, pourtant, quand elle était perdu, elle venait poser sa tête contre l'épaule de son père. Et son père était un homme comme Trascer. La perte de l'un a mené à la perte de l'autre. C'est la seule pensé qui la sortie, pour mieux revenir au moment où il lui impose de se coucher sur lui, comme pour lui empêcher d'avoir de mauvaise pensée. Certes, elle était peut-être la plus forte, mais elle n'est pas invincible, elle a besoin de lui au moins autant qu'il n'a besoin d'elle. Sans objectif, elle est perdue et malgré toutes ses compétences, elle se sent désœuvré.

Alors l'entendre dire qu'il l'aime, elle se croit rêver, mais ne quitterait pas se rêve pour rien au monde. Il l'embrasse à nouveau, la sert contre lui, Anju reste passive, elle ne fait que lui répondre en silence, en l'observant. Elle se sent défaillir de joie quand il commence à lui proposer de renouveler leurs vœux, son œil s'éclaire d'une joie vive. Si c'est un rêve, elle ne veut plus en sortir. Comme elle se fiche qu'il n'est plus ni avoir, ni bien, si c'est ce que voulait sa famille, elle, cela ne l'intéresse pas. Alors quand il lui parle du futur, de chaque lever de soleil qu'ils verront, un sourire illumine son visage, en même temps que celui de son amant. À peine eut-il fini sa phrase qu'elle lui répond.

"- Oui."

Puis elle l'embrasse, scellant par ses lèvres sa promesse de l'épouser, de connaître malheurs et joie à ses côtés, de devenir sa femme, de porter ses enfants, de vieillir et de voir chaque jour de sa vie, le soleil souverain se lever, accompagnée de Trascer Citeri.

Le baiser est passionné, nul besoin de réponse longue, c'est totalement inutile de mettre la moindre dorure sur ses mots. C'est par la complexité de langage et de logique qu'Anju manipule. Mais quand son cœur désire sincèrement quelque chose, se serait le trahir que d'utiliser les armes de la manipulation. Elle entoure de ses bras le cou de son fiancé.

Puis elle coupe court à son baiser, quand elle sent la pression montée en elle. Son sourire est amusé.

"- Voilà, ça, c'est pour te punir pour me raconter des sornettes. À t'écouter, on dirait, tu as agi sans parvenir à changer quoi que ce soit, tu es un vilain menteur, mon chéri."

Touchant ses lèvres du bout de ses doigts, elle plonge son regard dans le sien. Elle le sent qu'elle se punit autant que lui, mais il a besoin d'entendre au moins ce qu'elle a à dire.

"- Il y a des choses qu'on ne pourra jamais changer, mais d'autre qu'on peut faire évoluer, le tout est de savoir faire la différence entre les deux. Et toi, mon cher Trascer, tu restes toujours un petit idiot. Si au moins, tu me promets de ne plus être aveuglé par ton ressenti, fait le au moins en ayant la politesse d'enlever le bandeau que tu as sur les yeux."

Elle continue de lui caresser les lèvres, sa voix est douce, même posée, elle ne saurait dire depuis combien de temps elle a parler à quelqu'un comme ça. C'était probablement Trascer d'ailleurs, dans la grotte, il y a plusieurs lunes. Sa main passe de ses lèvres à sa joue.

"- Tu m'as encore sauver, mon chevalier, encore une fois. Tu as bien vu cette salle, tu as bien vu ma robe ou encore mon apparence. J'étais enfermé dans le noir, perdu et toi, tu arrives comme une lumière m'offrant tout ce dont j'ai besoin. Ton amour et un objectif. Nous sommes un duo, mon aimé, j'ai beau être la plus solide, je ne suis pas incassable, j'ai besoin de toi. Je t'aime Trascer, je t'aime à la folie. Quant à ce qui c'est passé, disons que le passé est fini, le futur n'est pas là, mais le présent..."

Elle vient l'embrasser, elle pouvait tenir un moment, mais elle n'a pas non plus envie que cela dure. Elle veut profiter de son présent avec lui. Puis elle se retire, après un long moment, les joues rouges.

"- Voici mon exigence, sentir votre peau contre la mienne. Mon cœur se languit des battements du votre depuis bien trop longtemps. Je suis fatigué et j'ai besoin de vos bras pour me reposer, de plus, cette robe est terriblement inconfortable, surtout dans cette position. Et interdiction de se moquer, je n'avais pas prévu le retour de celui qui m'a terriblement manqué."

Anju a toujours l'impression de passer pour une grosse perverse, alors que tout ce qu'elle veut, c'est être aux bras de l'homme qu'elle aime, goûter de sa peau, la douceur de la sienne et sentir la présence rassurante de ses mains dans son dos. En général, quand elle passe du tutoiement au vouvoiement, surtout avec un ton faussement autoritaire, c'est qu'elle est gênée et craint aussi un refus. Quant à l'interdiction de se moquer, disons que les sous-vêtements d'Anju ressemblent plus à un pantalon bouffant de soie. Se redressant, elle dégage ses cheveux noirs et attend que Trascer l'aide à retirer le corsage dans son dos de sa robe noir de deuil. Elle en a plus besoin maintenant.

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Année 1000, Lunes 6, 21ème jour

Y a t'il plus grande joie pour un homme que de recevoir l'acceptation de son amour par la femme qu'il aime? Quand, après un long monologue sur tout ce qu'il pouvait ressentir, tout ce qu'il pouvait espérer obtenir avec Anju... Cette dernière accepte, en plus en scellant le tout avec un baisé dont la passion se faisait ressentir? La joie qu'exprimait la Twili quand elle vint à comprendre où voulait en venir Trascer. Le sourire qui rendait son visage si exceptionnel. Pour le dernier membre des Citeri, il n'y avait pas moment plus joyeux dans sa vie que cet intense baisé scellant de nouveaux vœux d'un mariage avec Anju Elzo. Que ferait-il sans elle à ses côtés de toute façon? Ils étaient liés par la vie, le destin, une divinité quelconque ou n'importe quoi donc! Et ça, ce lien qu'il partageait avec cette femme aussi forte qu'incroyable, était son cadeau le plus précieux. Qu'il se devait de chérir et de protéger chaque jour de sa vie. Ils se complétaient, ils veillaient l'un sur l'autre. Si Anju était celle qui sauvait les fesses du chevalier de ses propres idioties, il savait en partie que lui était utile à un niveau plus psychologique.

La famille Elzo... Nul doute que c'était quelque chose. Si éloignée des principes des Citeri, comme un miroir déformé. Cela était si étrange qu'il y ai eu un mariage arrangé entre leurs deux enfants mais finalement... Même s'il y aura eu tellement de drames et de problèmes... Au fond de lui, Trascer savait qu'il vivrait mille fois les mêmes choses, les mêmes souffrances, les mêmes pertes si cela lui permettait à chaque bout du chemin de retrouver Anju. Ses yeux. Son sourire. La moue qu'elle faisait quand elle était inquiète. Sa façon d'embrasser avec toujours la même envie, la même vigueur. Le parfum de sa peau, comme la douceur de cette dernière. Le faux chevalier se remémora un souvenir de son père. Quand il était petit, s'entrainant alors à l'épée. Lui disant que le plus grand des bonheur s'accompagne toujours par la plus horrible des tragédies, car la vie donne parfois autant qu'elle ne prend.

Et maintenant que l'ancien Garde avait réussi à avancer mentalement sur sa vengeance, maintenant qu'il pouvait réellement réfléchir, il comprenait parfaitement la valeur de ce genre de paroles. Pourtant, aussi profonde que puisse être la douleur de la perte de ses terres, de ses parents, d'avoir faillit mourir... Encore une fois, la joie de tenir Anju fort contre lui effaçait tout, car sa seule crainte, c'était de perdre son amour, de la perdre elle. La, ce serait la fin de tout ses espoirs. Après tout, elle était son soleil. Sans elle, il n'y aurait que les ténèbres.

Ainsi s'abandonna t'il totalement dans se baisé passionné échangé avec sa "nouvelle" fiancée, celle qui lui avait déjà dit oui deux fois. La première fois alors que c'était sensé n'être qu'une union arrangée, maintenant car c'était une union d'amour pure. En sentant son cou enlacé par les bras de sa chérie, il profita encore plus de se rapprochement pour apprécier cela. Sentant alors une pression monter en lui, il alla porta une main sur le corps de sa moitié, qui coupa court à la chose. Laissant un regard surpris, à moitié perdu de perdre ce contact d'un coup, ayant en face de lui un sourire amusé d'Anju.

Ainsi était-il puni pour des sornettes? Le regard de Trascer possédait un mélange d'incompréhension et d'un plaisir stoppé net, ce qui ironiquement accélérait sa respiration alors qu'il écoutait attentivement sa belle Dame qui le traitait alors de menteur sur le fait de ne pas avoir changé. Sentant par la suite un doigt sur ses lèvres. Lui intimant sûrement de se taire pour laisser parler la véritable cheffe du duo, il vint tout de même à déposer un baisé sur ce doit qui semblait apporter douceur et fermeté.

Se faire ainsi parlé par Anju n'était définitivement pas une première, mais cela restait un évènement rarissime. Il se souvenait de cet aire, de cette façon de lui faire la leçon dans cette grotte. Cela semblait tellement lointain, presque comme faisant partie d'une autre vie. Mais pour quelqu'un qui avait faillit mourir, n'était-ce pas le cas, finalement? Le terme de petit idiot choqua faussement Trascer qui écarquilla tout de même les yeux. Mais à côté... La descendante des Elzo avait raison. Pouvait-il seulement la contredire? Un aveugle parlant d'aveuglement, ça prêtait à rire non? Mais au moins avait-il le plus grand soutient de sa vie pour mettre les choses au claire.

Mais il savait que tout cela était pour son bien, avec une pointe de taquinerie tout de même. La voix d'Anju était douce, aussi douce que son touchée sur ses lèvres. Pour avoir déjà vue sa moitié en colère, ou prête à détruire verbalement quelqu'un, il savait qu'à ce moment il n'y avait rien à craindre tant qu'il écoutait et respectait ses paroles. Quand le doigt sur ses lèvres devint une main sur sa joue, il vint loger sa tête dans la paume, soupirant de plaisir en continuant d'écouter sa belle. Cette dernière lui faisant une déclaration importante, celle de sa propre vulnérabilité. Celle de son amour, celle de son soutiens en tant que couple. Si finalement Metzli savait que le seul point faible de l'une des plus redoutable noble était un aussi grand idiot que Trascer... Comment ne pas aimer une femme aussi incroyable? Comment vouloir s'éloigner d'elle une nouvelle fois? Comment vouloir lui apporter l'obscurité elle qui mérite tout autant la lumière? Savoir qu'une aussi belle fleur se soit dépérit ici sans lui était une torture, une tragédie. Ainsi espérait-il véritablement tenir sa promesse, et, dans le futur, lui épargner cela de nouveau.

Reprendre se baisé arrêté par punition relança l'intense pression dans le corps de Trascer, étant encore plus ému par la déclaration de sa fiancée qui s'abandonnait de nouveau à lui. Regrettant hélas de nouveau de devoir quitter ses lèvres, la voyant toute rouge alors que lui ne devait pas être mieux. Penchant la tête sur le côté face au vouvoiement de sa douce, il ne pût s'empêcher de sourire face à sa demande. La supposition de la robe. Et face à l'interdiction. Ainsi se redressa t'il lui aussi, approcha doucement sa tête de son oreille alors que ses mains passèrent dans le dos d'Anju.

- A vos ordres, ma Dame. Mon cœur se languit tout autant de battre à l'unisson avec le votre.

Ainsi déposa t'il un premier baisé sur le lobe d'oreille de sa fiancée. Avant d'en déposer un autre sur sa joue, puis son cou tout en aidant à retirer la robe et le corsage encombrant. Tout en agissant ainsi, le dernier des Citeri en profita pour glisser ses doigts sur le dos nue de la plus belle des Twili.

- Profitons du présent, mon amour. Je suis de retour, et je ne compte définitivement pas repartir sans que tu sois avec moi. Moi aussi je t'aime à la folie, et j'ai cruellement besoin de toi, de ta tendresse, de ton amour.

Ainsi déposa t'il un nouveau baisé sur son épaule qui ne portait plus la robe, ayant profité du moment où il parlait pour la retirer. Faisant ainsi glissé par la suite ses mains sur les deux côtés d'Anju dans une douce caresse romantique. Le tout en faisant chemin arrière sur ses baisés. L'épaule, le cou, la joue, la commissure des lèvres... Avant de se reculer pour observer la beauté de sa fiancée.

- Allons, comment pourrais-je sinon me moquer? Même sans avoir prévue mon retour, tu es et tu seras toujours la plus belle femme qui vie sur ce monde. Je n'ai d'yeux que pour toi. Mon amour, mon coeur, mon corps te sont entièrement acquis. Si je dois êtres le petit idiot d'une personne, ce sera à jamais et pour toujours le tiens.

Dit-il alors, un léger sourire moqueur aux lèvres alors qu'il embrassa passionnément Anju, une main posé sur un de ses côtés, l'autre sur son dos pour la rapprocher de lui, la coller à lui. Il pouvait sentir la chaleur d'un corps divin, mais hélas il y avait ses propres vêtements encore sur le chemin. Mais impossible de quitter à ce moment cet étreinte, ce baisé qu'il amplifia alors en cherchant la langue de son amour avec la sienne, remontant la main du dos de son amour vers sa chevelure pour agripper tendrement le tout pour faire de ce moment quelque chose de puissant. Avant de quitter de nouveau ses douces lèvres.

- Attend juste une seconde mon amour...

Se reculant légèrement, le guerrier vint à déboutonner sa chemise qu'il portait afin de la retirer. Après tout, n'était-ce pas l'exigence de sa bien aimée? Sentir sa peau contre la sienne? Qui était-il pour ne pas accomplir la volonté de sa fiancée, lui, l'humble Chevalier Servant des Elzo. Une fois cela fait, il vint la reprendre dans ses bras, serrant sa peau contre la sienne, sentant sa chaleur, sentant son cœur battre contre le sien. Cet instant était tellement... Plaisant, tellement divin, qu'il aurait voulu rester ainsi jusqu'au restant de ses jours. Dans les bras d'Anju.

- Anju Elzo... Comment ce monde a t'il réussi à créer une fleure aussi belle que vous pour ensuite la greffer à mon cœur... Je suis définitivement le Twili le plus chanceux de ce monde...

Termina t'il alors, avant de redéposer un baisé dans son cou.

EPSILON

To bloom by your side, in darkness and light

Anju Elzo et Trascer Citeri

An 1000, Lune 6, Jour 21.

L'amour est une chose bien étrange quand on y pense. Deux étoiles contraire cherche maintenant à briller à l'unissons. Peut êtres est-ce justement leur différence qui les attirent tant. Anju était ce que Trascer avait besoin et Trascer ce qu'Anju avait besoin. Mais décrire cela reviendrait a raconter une évidence. Anju était un être perdu dans la noirceur, maintenant dans l'obscurité par une pression d'un des hommes les plus vils de son temps, la moindre lumière, la moindre douceur sincère lui est devenue précieuse. Alors rencontrer Trascer, le parangon de tout ce qui lui a été interdit.

Anju, rouge comme une pivoine, Trascer aussi carmin qu'elle. Le beau chevalier raconte a sa belle combien son coeur s'impatiente d'elle. Quelques baisé au lobbe de son oreille accompagne le bruit feutré des lanière qui quitte leur écrin. Légèrement sournois, il laisse les doigts goutté la peau nue de sa belle. Probablement enhardie, le chevalier retire la robe, embrasse le cou de sa belle dont quelques idée impur traverse l'esprit, mais qui reparte relativement vite. La phrase, je jure de travailler activement a rendre le surnom, le dernier des Citeri caduc, n'a pas vraiment sa place dans cet atmosphère de romance. La chouette préfère apprécier les baisers qu'on lui offre. Elle laisse son amant reculé pour l'observer, elle sait qu'il reviendra, il ne résistera pas à la tentation de sa douceur. Ainsi, elle le laisse le complimenter en lui faisant un doux sourire, un gloussement de jeune fille sort d'entre ses lèvres, bien malgré elle, l'entendre dire cela lui plait. Trascer a les mot pour savoir faire renaitre un cœur pur d'adolescente au sein de la chouette. Comme promis, le petit idiot d'Anju lui revient, la pressant contre lui. Anju agrippe la chemise de ses serres, elle lui avait demandé de la retirer, mais même avec, cela lui convient très bien. Trascer était un altruiste a un point ou cela en devient un crime, alors Anju, l'égoïste Anju, le veut pour elle et pour elle seule. L'embrasser, être auprès de lui, c'est tout ce qu'elle demande. Oh, bien sûr, elle le laisse partir quand il le lui demande, non sans un petit ralle de mécontentement un peu surjoué. Sentir sa peau contre la sienne était aussi son désir. Elle profite de se temps pour retirer ses jambes de sa robe et la faire tomber au sol. Rapidement, la chouette vient retourner niché dans le creux des bras de Trascer. Sentir sa peau, après si longtemps, est un privilège qu'elle compte parfaitement abuser. Elle qui le penser mort, le voici, chaud, doux, comme si rien ne c'était passer depuis leur dernière rencontre. Et un nouveau compliment pour la belle brunes qui glousse à nouveau, mais elle ne dit rien. Ses jambes entoures celle de Trascer, son cou se fait couvrir de caresse, ses doigts passent entre ses cheveux, elle ferme les yeux, sereine, comme elle ne l'avait pas été depuis des mois. Pour être parfaitement honnête, elle n'a pas envie de parler, elle a trop peur de casser la magie du moment. Les moments de paix comme cela lui sont précieux. Tant qu'elle ressert encore son étreinte. Même si Trascer est devant elle, il partira à nouveau, ils seront de nouveau séparé, elle ne se fait aucune illusion. Elle n'en a pas envie, mais ils le doivent, tant qu'il ne sera pas réhabilité, elle devra attendre et elle attendra tout le temps qu'il faudra pour cela.

Un instant, l'idée de lui proposer de fuir tout cela lui traverse l'esprit, récupérer un peu de sa fortune, partir en Hyrule, acheter une ferme, vivre en couple d'inconnue, mais cette idée, elle l'abandonne vite. Malheureusement, le nom de Trascer fut salie, autant que son honneur et l'honneur c'est important pour un homme comme lui. C'est ce qui fait son charme et si Anju aime Trascer, c'est aussi pour cela... surtout pour cela. Alors, elle se met à pleurer, sans un bruit. Oui, elle pleure, mais pas de tristesse, elle est juste heureuse d'être là et la fatigue n'aide pas. Au moins, elle peut se reposer un peu, maintenant.

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Année 1000, Lunes 6, 21ème jour

Parfois, quand deux âmes résonnent ensemble, quand deux cœurs battent à l'unisson... Il n'y a plus besoin de paroles. C'est après avoir terminé de parler que Trascer se rendit compte de l'atmosphère si intime, si tendre qui régnait enfin avec Anju. Décidant finalement, lui aussi de ne plus rien dire de peur de, ne serait-ce qu'esquinter la magie de ce moment. Une douce peinture de tendresse. Ils avaient eu le temps de parler, d'échanger retrouvailles, tristesses, joies... De partager par les mots tout simplement. Mais maintenant, tout ce que souhaitait partager le dernier des Citeri, c'était un instant de fusion simple avec la femme qu'il aimait.

Une main toujours dans sa noir chevelure, caressant délicatement son crâne, jouant avec chaque mèche... L'autre explorant chaque parcelle du corps de la Twili, laissant alors ses doigts conquérir une terre déjà connue, mais dont il ne pourrait jamais se lasser de redécouvrir. Un sourire sur la bouche, allongé avec la femme de sa vie sur lui, que pouvait-il rêver de plus à cet instant? Rien. Il sentait la respiration de la fille des Elzo sur sa peau. Il sentait son coeur battre, si proche du sien... Et juste se calibrer sur ces deux preuves de vie de sa bien aimée le contentait pleinement. Il n'y avait, pour lui, plus rien.

Plus de vengeance. Plus de Metzli. Plus de principe d'honneur ou de combat... Juste Anju, juste son amour, juste cette douce liberté. Adieu les chaînes du devoir étouffante... Pour lui, c'était les ailes d'une douce liberté amoureuse. Oh, bien entendu, le temps était une cruelle maitresse. A un moment, tout cela serait terminé et il faudra bien retourner sur la péril et la continuité d'une vie bien désastreuse mais... Mais maintenant. Ce futur la n'était pas invité, pas plus que le passé tragique de la séparation. Seul se portait sur le trône, le délicat bonheur du présent.

Fermant les yeux, délicatement, sentant le poids de son amour sur lui à chaque fois que son torse se soulevait, il sentit que quelque chose n'allait pas. Une douce humidité naissante. Retrouvant alors rapidement la vision, relevant la tête, il pouvait voir la Twili pleurer. Pas un son sortant de sa bouche, aucune réelle expression de tristesse... Le jeune homme était légèrement déboussolé. Se devait-il de parler, lui demander ce qu'il n'allait pas?

Mordant sa lèvre inférieur, il adopta simplement la douceur. La main qui explorait la peau d'Anju vint glisser contre son visage, posant son index ensuite sous le menton de son amour, et son pouce sur le menton, relevant légèrement le visage de la fille des Elzo pour qu'ils soient face à face. Souriant. De sa main qui caressait ses cheveux, il vint s'en servir pour essuyer les larmes. Son pouce pour la partie gauche, son index pour la partie droite. Oh, il n'aimait pas la voir pleurer, même si cela pouvait-être de joie. Mais pourtant... Face à ces yeux troublés par les larmes... Il avait l'impression de se plonger dans un océan brun.

Alors il se releva, légèrement, en essayant de ne pas la déranger. Gardant au maximum leur corps coller pour continuer de faire battre son coeur à l'unisson avec sa dulcinée pour retrouver le chemin de ses lèvres. Déplaçant alors ses mains pour englober la délicate mâchoire de la fille des Elzo. Que ce soit le premier baisé qu'il donna à cette femme, comme celui-ci, il régnait toujours la même ardeur. La même passion. La même envie. Y trouvant le même plaisir. Appréciant d'explorer la même peau de ses doigts nues. De goûter à la même chaire par ses lèvres. C'était un délice dont il était accroc. Se passer d'elle avait été si dure... Retrouver et profiter de toute ces sensations en devenait une ivresse incroyable. L'émoi était toujours aussi éclatant.

Même si le désastreux moment de décoller ses lèvres de la bouche d'Anju vint, même si, comme tout les autres ce n'était que des instants éphémères... Pour Trascer, ils seront toujours dans son esprit, en lui... Capable de se souvenir de toute les fois où il embrassa la femme dévouée en face de lui. Que ce soit il y a de si nombreuses années quand il eu enfin réussit à conquérir son cœur... Que cet instant actuel. Continuant alors de la contempler. Combien de temps s'était écoulé depuis qu'il s'était mis à explorer la profondeur inondé de son iris? Quelques secondes, des minutes? Peut-être une heure? Tout passait si vite de toute façon quand on profitait de la vie avec Anju Elzo.

Alors, comme d'une drogue dont il était impossible de se passer, il reprit possession des lèvres de sa moitié, avec la même délicatesse qu'avant. Se perdant de nouveau dans l'ivresse du présent, du bonheur... Se demandant pourquoi il était aussi obstiné par de futiles quêtes des nobles et de citoyens quand son seul réel bonheur était sa femme...

Quittant de nouveau les lèvres, retrouvant contact avec le fauteuil, levant les yeux vers Anju, il vint à lui sourire de nouveau. Prenant son visage entre ses mains, emmenant son front contre ses lèvres avant de la serrer contre lui, délicatement comme la personne la plus précieuse de ce fichue monde, ce qui après tout à ses yeux était le cas. Lui aussi sentait la fatigue conquérir son corps. Nul doute qu'Anju aussi devait être terriblement fatigué. Combien de jours, de Lunes ou pire, l'un comme l'autre n'avaient pas eu de vrais nuits de sommeils? Pour le faux Chevalier qui ne dormait jamais réellement sur ses deux oreilles de peur d'être assassiner... Cela remontait à trop longtemps. Alors il se mit à bercer délicatement cette délicieuse Twili qu'il serrait toujours de plus en plus délicatement, embrassant le dessus de sa tête, perdant son visage en partie dans ses cheveux, trouvant enfin le moment de briser le silence.

"Tu es la seule personne avec qui je peux être entièrement sans défense, mon amour et... Je suis heureux de pouvoir retrouver ce doux foyer qui s'appelle tes bras..."

Plus chaleureuse qu'une flamme. Plus douce qu'un lit. C'était le corps d'Anju contre lequel, en fermant les yeux, il pourrait peut-être enfin dormir...

"Ma plus grande joie... Mon plus grand rêve... C'est de savoir qu'enfin... A mon réveil.. Je ne serais plus seul..."

Murmura t'il dans un souffle, mélangeant tristesse et bonheur...

Car peut-être que ce Citeri la était le dernier de sa lignée... Mais le Twili, lui, avait enfin retrouvé son âme sœur. Il n'avait plus besoin du monde des rêves pour cela. Car la réalité était enfin bien plus agréable à vivre.

EPSILON

To bloom by your side, in darkness and light

Anju Elzo et Trascer Citeri

An 1000, Lune 6, Jour 21.

Une promesse scellée à nouveau, un autre baiser se pose sur les lèvres de la chouette qui se laisse totalement menée. La présence calmante de son amant fait retomber en elle, la fatigue de toutes ses lunes passées à sa recherche, additionnée a toute celle passée à le pleurer.

Mais un doux sourire, celui qui lui offre après ce baiser, fait s'envoler tous ces mauvaises pensées. Elle laisse sa tête entraîner par les mains de son chevalier, son front rencontre ses lèvres. La chouette se laisse complètement bordée, sentant peu à peu ses yeux se clore et son esprit divagué, se préparant a quitter le monde des vivants, pour le monde des songes. Encore assez conscients pour entendre les paroles de son amour, ses bras se ressert sur lui, comme pour l'invité à ne plus jamais fuir ce doux foyer, si proche de son cœur. La sorcière profite de cette tendre douceur qui lui est offerte, se lovant au fur et à mesure où elle sent les bras de Trascer se resserrer également sur elle. Un doux piège dont elle ne souhaite pour rien au monde sortir. Elle entend la douce voix du chevalier, telle une berceuse, qui lui annonce qu'à son réveil, il ne sera plus seul. Anju sourit, dans son état entre deux mondes.

"- Puisse la déesse t'entendre... Mon doux amour... Puisse-t-elle t'entendre."

La chouette se sent si lasse, alors que le jour se termine. Le soleil s'endort dans les draps de l'horizon, profitant d'un repos bien mérité. Les yeux d'Anju se ferment, sa respiration se fait plus lente, et son esprit divague, dans le juste espoir que tout ceci n'est pas un songe et qu'a son réveil, Trascer sera de nouveau dans ses bras et ceux pour encore longtemps.

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