When the rain ends, flowers grow ⊰ PV Vy

When the rain ends, flowers grow

An 1000, Lune 6, Jour 21

Le chemin depuis Ordinn avait été long. Après avoir rencontré Kyoga, qui avait soigné en elle cette terrible blessure qu’était la mort de sa mère, Saoirse s’était perdue vers la cité des montagnes pour se recueillir sur la tombe de sa famille, avant d’enfin dire au revoir aux terres volcaniques pour retourner là où était sa nouvelle demeure depuis presque dix ans : la citadelle d’Hyrule.

Elle portait avec elle une mission, donnée par le sheikah qui l’avait aidé : retrouver un médecin, un certain Vy Omniell, qui semblait être un être cher à ses yeux. Celui-ci n’ayant pas accepté aucun paiement de sa part, Saoirse se sentait bien obligée d’adhérer à sa demande, surtout que ce n’était pas grand-chose… Il suffisait qu’elle retrouve la trace de cette personne et qu’elle lui donne un pochon – dont elle ignorait toujours le contenu, par respect, elle n’avait pas regardé – et également se renseigner sur son état de santé.
Elle se posa de nombreuses questions. Était-ce une personne souffrante ? Ou peut-être n’était-ce qu’une marque aimable d’amitié, une envie sincère de savoir si tout allait bien, peu importe les circonstances…

Comme Saoirse arriva tardivement à la citadelle, la goron ne chercha la trace de Vy que le lendemain, le vingt-et-unième jour de la sixième lune. Il ne lui fut pas difficile de savoir qui c’était : après quelques échanges au sein de la cour, on lui apprit que ce médecin possédait une boutique. Elle pourrait certainement le trouver sur place.

C’est à pied qu’elle entreprit la route, parcourant les rues de la citadelle enveloppée de sa cape lavande dont la capuche couvrait élégamment ses longs cheveux. Elle attirait les regards, mais c’était une habitude ; ses allures de poupée de porcelaine attiraient l’attention.

Saoirse fit tomber sa capuche lorsqu’elle arriva près de la boutique qu’on lui avait indiqué. Elle regarda autour, puis entra, sans trop savoir où elle s’aventurait. Elle se rappelait simplement les mots de Kyoga : vérifier que ce médecin allait bien et lui remettre ce pochon qui, actuellement, reposait entre ses doigts de fée.
Une fois à l’intérieur, elle trouva l’endroit vide. Il ne semblait pas y avoir quelqu’un au comptoir… Peut-être était-il à l’arrière-boutique ou quelque chose comme ça ? Naturellement, Saoirse ne s’aventurerait pas là-bas.

Elle se présenta près du comptoir, posa le pochon et observa les alentours.
« Excusez-moi ? » Appela-t-elle d’une voix un peu plus forte qu’à l’accoutumée – et Saoirse n’ayant pas une voix qui portait, c’était peu dire. « Je cherche Vy Omniell. On m’a indiqué cet endroit comme étant sa boutique… »
Elle crut entendre du bruit non loin. Quelqu’un qui approchait ? Elle insista.

« J’ai un message à lui transmettre… d’un ami. » Au cas où ce n’était pas lui qui approchait, Saoirse préféra taire le reste. Elle attendit de voir si ce qu’elle entendait était bel et bien la personne qu’elle cherchait…

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When the rain ends, flowers grow
An 1000 Lune 6 Jour 21

Le temps paraissait si long, seul. Les choses paraissaient si difficiles quand la motivation n'était plus la. Bientôt une Lune entière depuis... Et bien depuis le terrible événement qui avait traumatisé le jeune Vy en plus de l'emporter dans un tourbillon de désespoir. Souffrances, lamentations... Voilà les choses qui furent les plus violents alors qu'il se sentait terriblement seul dans sa boutique à s'alcoolisé jusqu'à en perdre la raison. Mais bien qu'une lueur lui apporta répit et réconfort sous le doux nom de Kyoga... Ce dernier était actuellement bien loin de la Cité. Trop loin même. Mais il ne pouvait lui en vouloir, le Sheikah aussi avait sa propre vie. Ses propres activités, sa destinée. Cela aurait été de l'égoisme pure que d'imposer qu'il reste... Mais cela aurait fait tellement de bien au fils unique des Omniell. Cela faisait déjà trop longtemps que la sensation de manque se faisait ressentir et il devenait de plus en plus difficile de rester dans le droit chemin, de plus en plus horrible de résister aux sirènes sombre du désespoir.

Il avait promit de ne plus boire, mais l'alcool lui semblait si... Tentant. Pourquoi cela lui semblait de plus en plus important que de s'embourber de nouveau dans le doux breuvage spirituel? Pour éviter d'avoir de nouveau les horreurs qu'il avait pût observer. Oh, bien entendu, il ne se sentait plus hanté jusque dans ses songes... Mais l'apothicaire restait tout de même une jeune personne aux rêves de grandeurs et de beautés dont la violence lui apportait bien plus de terreurs qu'autre choses, encore plus lorsque cette violence montrait ses pires horreurs. Mais il luttait. Il luttait contre les visions. Contre l'envie de boire. Contre l'envie de sombrer. Pour lui, mais aussi pour Kyoga. Pour sa famille, mais aussi pour Hyrule. Mais pour cela, il fallait faire des concessions. A contre-coeur il avait arrêté tout déplacement hors de la cité. Pour éviter de retomber sur pareille tragédie, mais aussi pour économiser sa santé. Mais qui dit rester dans la citadelle dit aussi ne plus cueillir ses propres ingrédients, et donc acheter et donc devoir augmenter le prix des soins pour rentrer dans ses frais... Ce qui voulait aussi dire perdre un peu de sa clientèle avec une profonde tristesse...

Ainsi au fur et à mesure que le temps passait, ce fût le boulot, reprit à haute intensité comme à l'époque qui remplaça en partie sa période, courte mais intense, d'alcoolisme. Il se devait de donner le meilleur de lui même. Ne plus penser à rien d'autre que le boulot, les soins... Et le retour de Kyoga. Ainsi, ce fût une longue nuit blanche à préparer en avance potions, concoctions et aides à la santé que Vy pût se sentir satisfait de lui, bien qu'énormément épuisé. Alors qu'il s'assit sur une chaise, il pouvait voir ses mains trembler par la fatigue. Ses yeux et son visage devaient faire peur à voir pour le coup. Entre les cernes profondes et les cheveux en pagaille, heureusement que l'apothicaire n'avait pas prévu de sortie en ce jour. Ni même de visiteurs hormis de potentiels clients... Peut-être pourrait-il alors s'assoupir quelques instants, juste cinq minutes le temps que ses préparations finissent de cuire? Ses yeux se fermèrent alors. Trop épuisé pour rêver de toute façon. Trop épuisé pour...

Une voix. Une voix? Se réveillant en sursaut le jeune apothicaire vint à sauter de sa chaise et tomber sur le sol, lourdement. Un juron peu habituel sorti de sa bouche alors qu'il massait la zone douloureuse, se demandant si il n'avait pas rêver que quelqu'un l'appelait. Si ça avait été Kyoga, il serait déjà arrivé dans l'arrière boutique. Alors qui, ou quoi? Il entendit de nouveau cette voix, prononcer son nom, propriétaire des lieux. Une voix de femme, inconnue pour le coup. Se relevant, l'Hylien vint à se déplacer vers l'avant de sa boutique. Entendant de nouveau la douceur des paroles de cette inconnue qui devait transmettre un message d'un ami. Mais quel ami? Espérant de tout son coeur, le médecin voulait que ce soit un message du Sheikah mais... Il ne fallait pas se jeter dans les douces illusions trop tôt. Toussant pour récupérer une voix pas trop caverneuse, c'est tout de même avec difficultés qu'il sorti :

- J'arrive, pas d'inquiétude!

Se déplaçant, il arriva alors non sans avoir essayé de se recoiffer et frotter ses yeux pour se donner un air plus vivace... Et moins cadavérique. Quand il arriva à l'entrée de sa boutique, il s'arrêta quand il aperçu l'invitée du jour. Un regard un peu interrogateur, il chercha dans les tréfonds de ses souvenirs si elle lui disait quelque chose mais... Non. Il aurait été difficile d'oublier une goron avec une telle allure, et une telle élégance. Se rendant compte que peut-être, il restait trop longtemps immobile le frappa enfin, affichant alors son légendaire sourire, bien que ce dernier eu perdu une grande partie de son aura...

- Bienvenue dans mon humble boutique! Je suis Vy Omniell, apothicaire de profession et médecin par passion! Un speech certes stupide alors qu'il se rendit compte que de toute façon elle n'était pas venue pour cela, mais qui était devenue une habitude bien trop ancrée dans sa peau. Se rendant compte de cela, il vint se gratter l'arrière de son crâne avant de reprendre un poile moins enjoué. Milles excuses, l'habitude. Vous avez parlé d'un message? Souhaitez vous d'abord un thé ou quoi que ce soit avant de me transmettre quoi que ce soit? Je m'en voudrais de mal accueillir la connaissance d'un ami.

Proposa t'il, le regard quelque peu inquiet. Car malgré les épreuves, Vy restait Vy. Une créature vivante bien trop altruiste pour son propre bien.

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An 1000, Lune 6, Jour 21

Une voix répondit à Saoirse. J’arrive, disait-il. Elle haussa légèrement les sourcils en devinant qu’il s’agissait sans doute du Vy Omniell que Kyoga souhaitait qu’elle retrouve. Il avait une voix plutôt… étrange, était-il malade ? Voilà qui mettait la puce à l’oreille. Saoirse inclina légèrement la tête sur le côté lorsque l’homme apparu devant elle, venant presque immédiatement confirmer les suspicions de la jeune femme : il semblait en effet malade.
Était-ce pourquoi Kyoga voulait s’assurer de son état de santé ?

S’il l’observa un long moment, il fini par sourire, transformant complètement son faciès fatigué en un éclat lumineux, avant de se présenter comme un apothicaire et un médecin. Elle ne put s’empêcher d’esquisser un léger sourire un tantinet amusé. Il semblait réciter ce speech avec une habitude démesurée. Sans doute devait-il souvent se présenter ainsi à ses nouveaux clients.
La démesure de son enthousiasme se réduisit légèrement lorsqu’il lui proposa un thé, par exemple, pour être un bon hôte et réceptionner ce message d’un ami en bonne et due forme.

« Avec joie. » Elle avait déjà noté ses yeux fatigués, ses cheveux négligés, l’éclat de son regard qui paraissait un tantinet éteint. Il semblait avoir essayé de camoufler le tout, mais en vain. Il était évident qu’il n’allait pas bien. Kyoga avait donc bien des raisons de s’inquiéter. Aussi, Saoirse décida de ne pas presser les choses et de prendre le temps de… connaître, oserait-on dire, ce mystérieux médecin.

C’est tout naturellement que Saoirse suivit Vy jusqu’à un endroit où ils s’installèrent pour ce thé. En circulant, Saoirse remarqua les préparations, certaines étaient en train de cuire, milles et unes odeurs se mélangeaient, tous loin d’être désagréables. Elle se nota d’ailleurs que c’était la première fois qu’elle entrait dans la boutique d’un apothicaire. C’était réellement un endroit intriguant.

Ce n’est que lorsque Vy revint avec le thé qu’elle réalisa son impolitesse.
« Toutes mes excuses, je ne suis guère présentée. » Elle effectua une élégante révérence. « Saoirse Sadlyn. Conseillère en justice et loi auprès de Sa bien-aimée Majesté, Zelda Nohansen. » La goron lui adressa un sourire amical, et s’installa sous l’invitation du médecin. Le thé n’était sûrement pas celui de chez Arianne, l’une de ses plus bonnes amies, mais il était toujours agréable de partager une eau chaude avec une figure amicale.

« Je suis en effet ici au nom d’un ami à vous, qui m’a demandé de m’assurer de votre état de santé. » Elle cueillit délicatement la tasse offerte et huma le parfum du thé avec calme. Depuis son voyage d’Ordinn, c’était la première fois qu’elle prenait vraiment le temps de s’installer et de rester au calme… « Connaissez-vous un sheikah du nom de Kyoga Hikoshi ? » Demanda-t-elle d’abord, jugeant préférable de s’assurer que tout était bien là où il le fallait.

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An 1000 Lune 6 Jour 21

La réponse affirmative de cette invitée surprise ravis le jeune Hylien. Encore plus avec le doux sourire de cette dernière. S'il y avait bien une chose qu'il maitrisait encore mieux que les potions, c'était bien l'art du thé. Et quoi de mieux pour recevoir quelqu'un qu'une délicieuse tasse de ce doux breuvage sophistiqués? L'invitant alors à le suivre, l'apothicaire pénétra dans la partie arrière de sa boutique, plus tranquille. Ce n'était pas facile de gérer la production et la livraison d'autant de potions, concoctions et divers boissons de soins. Encore plus lorsqu'on était seul. Cela demandait une organisation sans faille et une attention particulière aux détails. Ce n'est que lorsque le regard de Vy se posa sur un de ses chaudrons qu'il se souvint d'avoir été arrêté en partie dans quelque choses.

- Oh, toute mes excuses, en plus de préparer le thé je me dois de m'occuper un peu de mes préparations... Je fais au plus vite. Vraiment désolé...

Il s'inclina alors comme pour amplifier ses excuses avant de partir d'un pas rapide et agile. Même si ses mouvements étaient moins habile et délicat qu'avant son traumatisme, il régnait chez le fils unique des Omniell cette même grâce qui le qualifiait lorsqu'il s'occupait de la médecine. C'était presque comme une danse qu'il effectuait entre chaudrons, flacons et mortier. Un léger sourire sur le visage, il ne pût s'empêcher de siffler un aire d'une comptine pour enfant, celle que lui chantait sa tendre mère quand il était enfant. Il ne savait pas si elle était particulièrement connu ou si elle serait reconnue par son invitée, car après tout elle était généralement chanté par les pauvres de la Cités. Travailler, danser, agir... Cela éloignait les pensées sombres, et lui rappelait les autres raisons de pourquoi il avait décidé d'être apothicaire : Car il était fait pour ça. Il aimait ça. Tant qu'il était occupé, il n'y pensait pas.
Pas d'enfant. Pas de femme. Pas de regards. Pas d'arbres de sang.
Juste le bruit de l'eau qui bout, la coloration de ses breuvages et...

- Le thé!

S'exclama t'il surpris. Il avait faillit l'oublier. Une sacrée tête en l'aire le bougre. Surtout quand il s'y mettait. Au moins avait-il terminé son tours, rien n'aura besoin de lui avant encore un petit moment et c'était tant mieux, il ne voulait pas être dérangé durant sa discussion, il se trouvait déjà bien trop impolie de l'avoir fait attendre déjà quelques minutes. C'est donc avec deux tasses qu'il commença à revenir, gêné

- Milles excuses de mon impolitesse... Lorsque je suis pris dans mon travail, plus rien n'existe... J'ai préparé un thé de décontraction. Cela permettra d'aborder la suite de la journée avec le cœur et l'esprit plus léger!

Vy vint donc proposer sa plus belle chaise tout en donnant une tasse à son interlocutrice qui ne perdit pas de temps avant de se présenter, non sans s'être excusée avant. La façon d'agir toucha tout de même le jeune Hylien qui hocha de la tête comme un signe de remerciement avant de finir bouche bée face à la présentation qu'il venait d'entendre. Conseillère... En justice... Royal?! Face au sourire amical, le fils Omniell resta un moment les yeux ouverts. Il avait une haute personnalité du Royaume dans SA boutique? Son humble demeure? Et il l'accueillait ainsi? Oh non, qu'allait donc penser cette grande personne? Et la Reine si elle lui en parlait? En plus il l'avait fait attendre comme un idiot bon sang... Mais s'il n'avait pas fait sa ses potions auraient brûler, et elle aurait trouvé ça peut-être encore pire? Oh non... Ses rêves de devenir le plus grand médecin d'Hyrule s'effondrerait sans appuie royal et puis... Et puis...

L'esprit de l'apothicaire reprit un chemin plus logique en entendant parler de nouveau Saoirse. Oui, elle était la pour un ami, pas pour enquêter ou analyser sa précieuse boutique, c'était vrais. Un ami en plus qui s'inquiétait de sa santé? Prenant une légère inspiration pour se remotiver, Vy reprit son fidèle sourire légèrement émietté. Sourire qui se renforça encore plus une fois qu'il entendit le nom tant aimé, celui de Kyoga. Légère accélération du rythme cardiaque, joues légèrement rosie par un plaisir qu'il dissimulait d'entendre le nom d'un membre précieux de son entourage...

- D'une part, enchanté de vous rencontrer, Dame Sadlyn. S'exprima alors le médecin, un mouvement de tête en espérant suivre le protocole de la royauté. Et oui, je connais Kyoga, c'est... Une personne chère à mon cœur. Cela me touche qu'il s'inquiète de ma santé au point d'envoyer une de ses amies me voir.

Le sourire de Vy reprenait une coloration plus habituel pour le jeune homme, comme si Kyoga était une formule magique réparatrice pour l'Hylien. Avec lui... Il se sentait presque invincible, ou au moins bien plus difficile à faire sombrer dans les abysses. Reprenant la conversation, l'apothicaire vint alors à dire :

- Quel est donc son message, je vous prie? Cela sera forcément ma bonne nouvelle de la semaine, vous savez.

Termina t'il alors de son doux sourire amicale.

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An 1000, Lune 6, Jour 21

Il y avait bien une chose que Saoirse pouvait dire : Vy semblait bien… distrait. Elle ignorait ce qui pouvait tant préoccuper ses pensées, mais en plus de cette distraction mentale, il y avait également cette apparence légèrement négligée – elle devinait qu’il avait essayé de faire des efforts pour avoir l’air présentable, mais son œil observateur notait quelques détails oubliés – qui permettait à Saoirse de comprendre pourquoi Kyoga s’inquiétait tant pour son ami. Il y avait clairement anguille sous roche.

Lorsqu’elle déclina son identité, comme elle s’y attendait en toute honnêteté, la surprise marqua le visage de l’apothicaire. Celui-ci, toutefois, ne s’égara pas de la conversation et affirma bel et bien connaître Kyoga. Un léger sourire s’afficha sur le visage de la douce goron lorsqu’il précisa que c’était quelqu’un qui lui était cher.
Il lui demanda le message, affirmant que cela enjoliverait sa semaine. Saoirse inclina la tête. Insinuait-il qu’il n’avait pas passé de bons moments récemment ? Ou n’était-ce qu’une façon de parler ? Peut-être cherchait-elle trop les indices… Elle devait tant à Kyoga qu’elle s’était véritablement mise en tête de voir si ce Vy Omniell allait bien, ou non, et ce peu importe le masque qu’il porterait.

« Je me suis rendue à Ordinn il y a quelques jours. J’ai rendu visite à votre ami pour une affaire personnelle. Il n’a souhaité aucun paiement, si ce n’est ce service. » Elle alla chercher le pochon confié par Kyoga, qui se trouvait dans une poche interne à sa cape violette. Elle en ignorait complètement le contenu : naturellement, par respect pour le sheikah, elle ne s’était pas autorisée à y jeter un œil. « Après m’avoir demandé de m’assurer de votre état de santé, il m’a spécifiquement confié ceci. C’est pour vous. » Saoirse lui tendit le pochon avec élégance, ignorant si ce qu’il contenait était fragile ou non.

Lorsqu’il récupéra le précieux cadeau, Saoirse récupéra sa tasse pour en boire une gorgée. L’eau, encore bouillante, la laissa frémir du bout des lèvres, mais d’un souffle, la demoiselle pu goûter au doux breuvage. Il avait quelque chose d’apaisant. Bien sûr, elle n’avait pas l’intention d’en rester là.
« Ainsi, vous comprenez que je me dois de me renseigner sur votre état. » Déclara-t-elle presque solennellement. C’était sa mission : un service crucial pour remercier Kyoga de l’avoir libéré de ses terribles cauchemars et de lui avoir permis de faire le deuil de la mort traumatisante de sa mère. « Rassurez-vous ; il ne m’a rien dévoilé de votre historique personnel. Néanmoins, j’espère que vous comprenez que je m’attends à une certaine franchise de votre part, car j’ai l’intention de lui faire parvenir une missive pour lui faire un compte-rendu de ma visite. » C’était dit de manière quasi-administrative, mais le doux sourire et l’éclat bienveillant du regard de Saoirse donnaient un aspect plus maternel à l’échange.

« Comment allez-vous, Vy ? » Elle s’autorisa de l’appeler par son prénom, soulignant que c’était plus personnel comme demande, et non pas professionnel. Elle était ici au nom de Kyoga ; pas au sien.

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An 1000 Lune 6 Jour 21

Vy était d'un naturel distrait dans sa vie, car c'était, en plus d'être un médecin et un homme de science, un rêveur. On ne créait pas, ou tout du moins, on essayait pas de créer autant de potions différentes aux ingrédients divers et variés par amusement... Ou pas seulement. Mais il était vrai que ces temps-ci, le fils Omniell était bien plus distrait que d'habitude et cela le dérangeait que ça puisse être aperçu par quelqu'un. Même si le pire à qui il aurait pu montrer cette faiblesse ce soit à un client, le fait que ce soit à une invitée n'était pas spécialement des plus glorieux. Le jeune Hylien n'espérait qu'une seule chose, c'était le retour de Kyoga. Au moins cela rassurerait de nouveau son cœur dont les graines du doutes n'avaient pas disparu, et lui permettrait d'une part de faire de nouveau un peu plus attention à lui, tout du moins être de nouveau présentable pour des sorties médicales, mais aussi de se focaliser plus sérieusement sur son métier et les gens sans se perdre d'un côté ou de l'autre.

Au moins avait-il repris les choses en mains en se rendant compte qu'il avait probablement été impoli, et s'était donc mis face à son interlocutrice pour réellement entamer la discussion. Faisant en sorte d'être le plus correct possible face à une représentante directe de Sa Majesté. Quand il entendit que Kyoga n'avait absolument rien demandé d'autre qu'un simple service, celui de voir Vy et de savoir comment il allait, cela fit doucement sourire l'apothicaire. C'était vraiment une personne en or, et il avait de la chance de l'avoir dans sa vie. Ainsi, récupéra t'il le pochon délicatement donné par la Conseillère. Savoir qu'elle était là et pour ce présent et pour s'assurer que tout allait bien, c'était dans une certaine cacophonie que son cœur battait. Présentant un mélange d'amour vivace, de plaisir simple et d'une certaine joie. Le fils Omniell pensa sincèrement à lui offrir un cadeau à son tour, car parmi tout son entourage, s'il y en avait bien un qui le méritait hormis ses très chers parents, c'était bien Kyoga.

- Votre envie de rendre ce service vous honore malgré tout, Dame Sadlyn. Je vous remercie de votre déplacement. Et de m'avoir apporté cela.

En ouvrant alors le pochon, Vy eu le plaisir d'y trouver un pendentif. Le visage du jeune homme s'illumina presque avec l'illumination d'un enfant. Il y reconnaissait alors la manufacture Goron et la beauté du bijoux. Ses lèvres s'entrouvrirent alors dans le signe d'un "O" sans y laisser le moindre son en sortir. C'était vraiment là quelque chose de beau, et savoir que c'était en plus un cadeau juste pour lui, donnait encore plus de charme. Il le maintint alors juste devant sa tête tout en le faisant tourner, le contemplant, en oubliant presque la pauvre Saoirse qui pourtant venait de lui apporter un tel bien. La seule chose qui interloque cependant le jeune Hylien était l'inscription sur le pendentif. Cela devait être du Goron, c'est sûr, mais l'apothicaire n'y connaissait pas le moindre mot, n'ayant jamais été un très grand linguiste hélas. Reprenant un peu ses esprits, il tendit le visage sur le côté, quelque peu amusé face à ce défi. Parlant alors à moitié pour lui-même et à moitié pour son invitée.

- Il y a quelque chose de marqué sur le pendentif. Mais je n'arrive pas à le lire, je ne maitrise pas cette langue. Je vais sûrement devoir me plonger dans un livre ou deux pour réussir à deviner ce que renferme ce bijou! N'est-ce pas là cependant un bien fort délicat? C'est une personne fantastique qui me l'offre... Cela rend le tout encore plus charmant.

Termina t'il avec un léger rire. Il en oubliait bien des choses avec cette délicate attention. Il retrouve presque son élan d'il y a un peu plus d'une Lune. Sans peur, ni tristesse ou colère. Difficile de savoir combien de temps cela durera, mais ce pendentif sera un protecteur de poids. Essayant alors d'attacher la chaîne à son cou, Vy tourna le regard vers la Conseillère qui venait de reprendre la parole. Tournant la tête sur la gauche quand elle précisait qu'elle était venue s'enquérir de son état. Elle voulait de la franchise, tout en ayant été mise à l'écart de toute information importante. Bien qu'il s'en doutait, l'entendre était toujours une bonne chose. Kyoga, tout comme cette femme étaient deux personnes attentionnées. Savoir qu'ils traversaient le monde pour y apporter de nombreuses pierres à l’édifice d'un monde meilleur rassurait le fils Omniell qui espérait refaire de même. Le regard bienveillant contrastant avec le côté administratif d'une membre juridique faillit faire ricaner l'Hylien qui aimait la dualité des choses, mais il n'en fit rien, se retrouvant perturbé par la question directe, et l’appellation par le prénom.

Un petit clic fit comprendre qu'il venait enfin d'accrocher les chaînes entre elles, libérant les mains du médecin qui vint placer la droite sur son cœur, tout en baissant le regard. Saoirse avait été claire, c'était de la sincérité qu'elle recherchait dans cet échange. Pour pouvoir ensuite apporter les nouvelles à Kyoga. Vy n'était pas un menteur, même s'il savait que toute vérité n'était pas bonne à dire. Mais la... Tout cela avait été fait pour lui, pour son bien, ce serait honteux et déshonorant de cacher la vérité. Prenant une forte inspiration pour canaliser toute les mauvaises ondes dans ses poumons, l'Hylien releva légèrement la tête en direction de son interlocutrice.

- Pour être parfaitement honnête avec vous... Je ne vais pas spécialement bien. J'ai... Toujours mal digéré ce qu'il c'est passé il y a un mois environ. Ce... Le traumatisme me hante toujours. Moins, bien entendu, et cela grâce à Kyoga qui m'a... Délesté d'un lourd poids, mais... Il reste toujours enfoui en moi. J'ai peur, Saoirse. Et j'ai mal.

Il s'arrêta un instant, comme pour faire le point avec lui-même. La légèreté un peu plus tôt avec son cadeau c'était déjà envolé. Car il devait faire le point sur lui-même, et cela indiquait fouiller dans les abysses de son esprit. Prenant une légère gorgée de thé pour l'aider à continuer, Vy reprit la parole.

- Sans Kyoga je ne sais pas ce que je ferais à l'heure actuelle. Mais j'ai peur de ne pas réussir à être entier sans lui à l'heure actuelle, comme dépendant pour vivre mieux. Je ne sors plus de la Citadelle pour en éviter les... Les horreurs. Et j'ai peur de ne plus accéder à mon rêve d'être le meilleur apothicaire d'Hyrule à cause de mes lourdes lacunes...

Un nouveau soupire vint s'échapper des lèvres du jeune homme qui se gratta l'arrière du crâne avant de laisser s'échapper un rire fin et amusé.

- Je sais déjà ce que pourrait dire Kyoga à ce moment-là. "N'en fait pas trop, tout ce que tu fais déjà est important pour ceux qui t'entourent et tu le fais bien. Penses aussi à toi". Et je pense sincèrement que je devrais réussir à mieux adopter cet état de penser, pour moins être impacté par des ondes négatives mais... J'aime trop mon prochain pour ne pas saigner pour eux.

Quand son regard se posa sur celui de Saoirse, Vy fût pris d'un léger mouvement de panique en se rendant compte de tout ce qu'il avait dit.

- Oh, par la Reine, j'ai trop parlé, non? J'ai dû vous ennuyer avec mes réflexions personnelles je... Je suis désolé! Vous m'aviez poser une question simple et mon stupide esprit à pris le dessus... Aaah, désolé, vraiment désolé.

Il en vint même à détourner le regard, une légère honte s'affichant sur le visage avec une légère rougeur sur les joues.

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An 1000, Lune 6, Jour 21

Saoirse put poser les yeux sur le précieux objet que renfermait le pochon, item qu’elle ne s’était en aucun cas autorisé à regarder jusqu’à présent. Il s’agissait d’un pendentif d’une qualité prononcé, sans prétention pourtant. L’objet semblait personnel ; un réel cadeau d’une personne aimante et aimée.
Elle observa Vy attacher le collier à son cou, bienheureux d’avoir un cadeau de la part d’une personne fantastique, à en croire ses paroles. Saoirse sourit tendrement, soulagée d’avoir mené à bien une partie de sa mission. Au final, donner le pochon était la partie la plus simple de cette histoire ; il fallait maintenant être capable de demander à Vy comment il allait… et récolter une réponse sincère.

La goron ne connaissait en aucun cas les traumatismes de l’hylien. Elle ne pouvait que s’imaginer qu’avec les propos de Kyoga et son inquiétude vis-à-vis de son ami, il devait avoir vécu quelque chose de fâcheux récemment. Elle ne s’imaginait absolument pas de quoi il s’agissait, mais justement, Vy n’avait pas l’intention de mentir. Le brave homme lui confia qu’il avait mal et qu’il peinait à se remettre de ce traumatisme, un mois plus tôt. Saoirse inclina légèrement la tête, soucieuse et intriguée. Elle fronça les sourcils dans une moue interrogative. De quoi parlait-il, exactement ?

A l’écouter, il accordait une réelle importance à Kyoga. L’ombre d’un instant, la jeune femme s’interrogea sur les sentiments que portait Vy pour le sheikah. Était-il amoureux, ou n’était-ce qu’une profonde et réelle amitié ? Elle n’irait pas le juger, elle qui n’était attiré que par les femmes. De ce fait d’ailleurs, c’était bien pourquoi la question illumina l’esprit de Saoirse, sans qu’elle ne daigne la poser.
Car ce n’était pas de ses affaires, concrètement.

Pourtant voilà, Vy se confiait à elle et elle était portée à l’écouter. Quelque chose en elle l’empêchait de l’abandonner à son sort, sa mission à présent achevée. Elle comprenait mieux pourquoi Kyoga s’inquiétait ainsi pour lui. Certes, elle devrait lui rédiger une missive et lui faire un compte-rendu. Mais cela ne ramènerait pas Kyoga à Vy. S’il ne voulait pas quitter la Citadelle, comment pourrait-il revoir son ami sheikah ? C’était une situation bien délicate.
Saoirse nota qu’il paraissait se préoccuper bien plus d’autrui que de lui-même. Il souffrait d’une empathie dévorante qui l’empêchait de vivre en paix avec lui-même, toujours trop envahit par les émotions des autres, leurs peurs, leurs blessures, à tel point qu’il ne voyait pas les siennes.
La juge laissa son visage se muer dans une expression navrée.

Il s’excusa d’avoir trop parlé. Saoirse secoua doucement la tête.
« Allons, Vy, je vous ai demandé comment vous alliez. Vous avez répondu à la question, si je ne m’abuse. » Elle lui sourit, maternelle, avant de reprendre. « Aussi, je comprends mieux les inquiétudes de votre ami… Il m’apparaît évident que vous souffrez. Et vous souffrez seul. » Elle tâchait d’être paisible en lui parlant, mais malgré elle, Saoirse adoptait un peu sa facette de juge ; distante et claire, elle essayait de voir la situation de Vy avec des yeux posés et pragmatiques avant toute chose.

« Si Kyoga vous aurait soufflé ceci, alors il aurait raison. Je comprends cette envie de sauvegarder votre prochain de tout mal, mais à quoi bon si vous ne pouvez guère vous sauver vous-même ? N’est-ce pas en vain, si dans la finalité, vous n’êtes plus en mesure de vous occuper d’autrui parce que vous vous seriez négligé ? » Le dos droit, elle garda son regard braqué vers le sien, adoptant une apparence dominante toutefois chaleureuse à la fois. Elle était là pour l’aider ; et elle tenait à le démontrer. « Vous êtes aveuglé par les maux de votre voisin, Vy. A un point tel que vous êtes sourd aux cris de votre propre âme. Peut-être est-ce pourquoi vous êtes effrayé… » Ses yeux bifurquèrent progressivement sur la pièce, contemplant le décor avec réflexion.

« Je crois, en toute honnêteté, qu’à force de militer pour les autres, de vous oublier, votre être a commencé à s’en apercevoir. Et soudain, la réalité vous a bondit à la figure, suscitant chez vous une réelle frayeur. » Ses yeux revinrent vers Vy, à qui elle adressa un sourire rempli de compassion. « A présent, vous tentez, en vain, de dresser un mur entre vous et cette funeste empathie qui vous habite. N’est-ce pas ? Et Hylia seule sait à quel point cela peut être difficile… » Il s’enfermait entre quatre murs pour ne pas affronter tout ce mal, ce mal qu’il ne pouvait plus gérer. C’était comme remplir un vaste qui débordait déjà. Cela ne fonctionnait pas, et intimait une réelle panique.
D’une certaine manière, cela lui rappelait son impuissance face à ses nuits d’insomnie, à ses terreurs nocturnes, qui l’effrayaient tant qu’elle préférait errer dans les couloirs de la Citadelle une fois la nuit tombée, telle une ombre, un fantôme perdu. Sans doute était-ce pourquoi elle cherchait tant à l’aider…

Car il y avait peu, elle n’était pas si différente, et Kyoga l’avait également sauvé.

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An 1000 Lune 6 Jour 21

Une chose que Vy ne disait pas souvent, c'était l'amour qu'il avait pour les cadeaux. Bien entendu qu'il ne le dirait jamais à quiconque, il n'aimait pas pas que les gens dépensent des rubis pour le faire plaisir si ça se savait. Après tout, la très grosse majorité des gens qu'il connaissait bien ne roulaient pas sur une économie fleurissante, bien au contraire. Ainsi avait-il continuer de conserver cette habitude pour n'importe qui, même ceux qui étaient aisés. Mais malgré tout, avoir un cadeau de quelqu'un que l'on aimait, en étant surpris, il n'y avait rien de plus précieux finalement pour avoir envie de sauter au plafond et crier sa joie. Chose que ne pouvait définitivement pas faire le pauvre apothicaire face à une invitée qui, en plus, lui demandait des informations sur sa propre santé.

Et ce genre d'information, il les donna sans vraiment réfléchir, cherchant juste à décrire ce que ressentait son coeur de la manière la plus sincère possible. De toute façon, il n'allait pas mentir à une conseillère en justice, ce serait, au mieux de la folie, au pire de la stupidité. Ainsi, quand il eu fini il s'attendait à un jugement. Une critique? Un rire? De la pitié? Difficile de savoir ce que pouvait penser la personne qui était en face de soi, surtout quand on venait de s'ouvrir. Mais pourtant, rien de tout cela. Juste de la douceur. Un signe de tête, un sourire, et de la douceur dans les paroles. Ce qui amena un sourire en retour sur les lèvres du médecin qui écouta attentivement tout ce que pouvait lui dire Saoirse. Quand elle affirma qu'il souffrait seul, le jeune homme baissa la tête délicatement, se mordant la lèvre.

- Je peux difficilement dire que vous avez tord sur ce sujet... J'ai... Toujours fait en sorte de souffrir pour éviter cette peine aux autres...

Après cette phrase, il reprit le manteau du silence afin d'écouter de nouveau son interlocutrice. Chaque mot qu'il reçu était une vérité. Une vérité que Kyoga avait pût lui dire. Ou une vérité qu'il savait, au fond de lui. A chaque fois, cela lui faisait mal, en partie. Mal de ne pas écouter ce que pouvaient lui dire les autres, surtout de la bouche d'une parfaite inconnue. Et les vérités qu'il ne connaissait pas? C'était de nouvelles informations à assimiler. Se négliger à un point critique... Effrayé par sa propre âme, sa propre santé, par ce cri sourd venant des profondeurs de son âme... Une réalité si difficile à avaler... Tout cela était, impossible de ne pas être d'accord avec Saoirse sur chacune de ses paroles. Elle voyait et visait juste, aussi précise que les meilleurs archères d'Hyrule.

Une première larme vint à couler sur la joue de Vy. Puis une seconde. Puis d'autres encore. Son coeur battait fort, souffrant. Son esprit, lui aussi était dans la douleur. Être de nouveau mis en face de ses propres démons, réfléchir de nouveau à ses propres faiblesses était toujours difficile pour le fils Omniell. Mais il n'était pas possible hélas de toujours fuir, en espérant que ça aille mieux. Car à la prochaine chute, la blessure ne fera que plus mal... Jusqu'à être un handicape lourd.

- Comment faire alors?

Dit-il, d'une voix légèrement distordue par la tristesse, commençant à essuyer les quelques larmes en trop qui trempait son visage.

- Pour briser ces murs? Pour réussir à allier mon empathie et le faite de gérer mes propres maux?

Un premier soupir de tristesse vint à emporter ce qu'il souhaitait dire, avant de se ressaisir un peu plus. Il n'aimait pas du tout afficher un visage aussi bancale, lui qui devait être le faciès de la protection, du soin... Mais après tout, il n'était pas une divinité, il n'était pas une personne légendaire. C'était juste un simple Hylien, avec ses doutes, et ses défauts.

- Quand j'essaye de mettre ma santé en avant, j'ai cette voix qui me dit de ne pas le faire... De toute miser si cela me permet de sauver une vie de plus... Mais depuis mon dernier accident... J'ai peur d'utiliser ma magie. J'ai peur de soigner quelqu'un, d'affronter de nouveau cette voix le moment où j'aurai un choix à faire... De me retrouver devant une situation hors de contrôle ou mon expertise ne sera pas suffisante... J'ai peur d'échouer de sauver une vie car je ne saurais pas comprendre la limite entre ma vie...

Un léger silence se fit, alors que Vy se mordit sévèrement la lèvre inférieur sans aller jusqu'au sang. Peur du mot qu'il allait énoncer. Ce mot maudit de la bouche de nombreux apothicaire, mot signalant l'échec. Mais pour le fils Omniell, c'était surtout un mot qu'il craignait aussi pour lui même depuis l'incident...

- Et ma mort... Et ça me terrifie. J'ai l'impression d'être un lâche... Pour moi même, et pour mes patients...

Il baissa la tête, laissant un nouveau soupire de chagrin s'échapper de sa bouche, avant de reprendre le silence. Nul doute qu'il appuyait totalement les dires de Saoirse. Mais cette fois-ci, il les appuyait avec ses propres mots, sa propre peur et surtout, sa vision des choses...

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An 1000, Lune 6, Jour 21

Voir un homme pleurer en ferait rire certains, en gênerait d’autres. En tant que conseillère mais et surtout en tant que juge présidant la cour royale, Saoirse avait vu énormément d’hommes, de femmes, d’enfants, de vieillards ou des soldats crouler sous la pression. Aussi, tandis que Vy se laissait aller à ses émotions suite à ses propos, Saoirse garda un regard soucieux toutefois attentif sur lui, attendant qu’il se calme avant de tenter quelque communication qu’il soit.

Il trouva la force de lui demander comment faire pour trouver un parfait équilibre entre les deux. Elle ne répondit pas de suite, le laissant s’exprimer. Elle estimait que c’était important pour lui de dire ce qu’il avait sur le cœur à ce propos. Ce n’est qu’à la fin que Saoirse s’autorisa de répondre, toujours avec ce ton doucereux et apaisant, afin de transmettre une émotion calmante chez l’apothicaire. En complément, sa main alla chercher la sienne.
« Il est important d’abord de comprendre, Vy, que nous sommes humains. Vous, autant que moi. Nous ne pouvons être infaillibles. » Elle comprenait parfaitement ce qui tracassait le jeune homme. Malheureusement, la possibilité d’erreur et d’échec était une réalité avec laquelle ils devaient vivre. « Je ne connais pas la nature de vos pouvoirs, mais à vous écouter, j’en déduis que vous êtes un thaumaturge. C’est exact ? » S’il souffrait en utilisant ses pouvoirs, en aidant autrui, il les soignait certainement et devait donner quelque chose en échange. Voilà qui permettait à Saoirse de mieux comprendre la situation.

« Il n’y a rien de lâche à craindre la mort. Peu importe nos origines, nos ancêtres, nos vies… C’est une réalité pour tous. » Elle lâcha la main de l’hylien et leva les yeux vers le plafond, contemplant les murs décorés tout en parlant, un peu comme si elle admirait cette réalité dont elle parlait. « En tant que juge à la cour royale, croyez-moi, j’ai eu l’opportunité de m’en apercevoir. » Saoirse baissa le regard, se rappelant çà et là de certains cas particuliers. Jamais elle n’avait condamnée qui que ce soit à mort. Mais beaucoup s’imaginaient qu’ils paieraient leur crime par leur décès… et tous avaient peur.

« Quoi qu’il en soit, comme je vous l’ai déjà dit, Vy, vous devez vous souvenir que vous ne pourrez sauver personne si vous ne pouvez vous sauver vous-même. Imaginez un instant… Sans vos valeureux efforts, qui aiderait ces braves gens ? » Il avait conscience de cela, et elle le savait. C’était justement le problème. Il voulait aider tout le monde, mais à l’en croire, Vy avait vécu quelque chose de traumatisant récemment. Avait-il tenté de soigner quelqu’un au point de frôler la mort ? Elle ignorait si elle pouvait s’autoriser la question. Elle ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie.

La goron pencha la tête sur le côté, ramenant ses yeux vers les siens.
« J’ignore ce que vous avez traversé. Je n’aurais pas de solution miracle pour vous, quoi qu’il en soit. » Son regard scintillant d’une lueur navrée. « Je peux vous proposer, peut-être, de chercher à parfaire votre art ? La magie est si versatile ; je suis persuadée qu’en trouvant la bonne personne, vous pourrez apprendre à avoir une emprise plus précise sur vos pouvoirs, voire d’en apprendre d’autres pour vous seconder dans votre profession. » Elle cherchait sincèrement une solution pour lui… Mais tout ceci semblait nécessité une profonde introspection de la part de l’apothicaire.

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An 1000 Lune 6 Jour 21

Pleurer... C'était toujours quelque chose de difficile quand on essayait d'être toujours souriant, toujours positif, toujours solide comme un roc. Mais bon sang, ce que cela pouvait soulager tout de même. Enfin, ce serait parfait si le simple fait de pleurer pouvait soulager d'un coup tout les états d'âmes, tout les soucis de la vie et les démons de l'esprit. Non, ce qui aidait surtout, tout du moins pour Vy, s'était de se laisser aller à tout cela face à une oreille attentive. Une oreille qui ne le jugerait pas de montrer ainsi un moment de "faiblesse". Enfin, était-ce vraiment de la faiblesse de partager avec quelqu'un un moment où nous nous ouvrons entièrement, ou au contraire une force?

Une force que le fils Omniell utilisa pour demander de l'aide, pour demander des conseils face à la douceur incarnée que représentait Saoirse. Nul doute que la justice au sein du royaume devait être bien géré avec une personne comme elle à sa tête. Le simple touché de sa main sur celle de l'apothicaire lui fit un léger frisson de surprise. Mais le contact et la chaleur de ce dernier le fit sourire. Avoir un contact physique, même simple était souvent une technique utilisé pour soigner quelqu'un, car on lui prêtait un peu de notre propre force finalement. On était plus à l'écoute de la personne qui nous touchait. Et Vy était totalement à l'écoute de son interlocutrice qui lui expliquait bien le fait que tout être vivant était faillible. Mais c'était si difficile de se le rentrer dans le crâne quand on était dans le devoir de sauver des vies... C'était parfois si injuste... Être capable de soigner quatre-vingt-dix-neuf personnes de la même façon, mais échoué sur la centième à cause d'un manque de chance, d'un problème, d'une faille... Mais pourtant ainsi allait la vie. Kyoga lui avait dit, Saoirse lui disait actuellement, son ancien maitre lui avait appris cela... Il fallait l'accepter et réellement l'assimiler qu'échouer était hélas dans la roue des choses.

- Vous... Vous avez raison. Je le sais pourtant mais... C'est parfois si injuste pour ceux que je n'arrive pas à soigner... Mais je sais que ça ne m'aidera pas de penser aussi durement, pour moi, comme pour eux...

Avancer, évoluer et surtout être moins dure avec soi même... La supposition qui vint juste après de la Goron fit lever un sourcil à l'apothicaire. En effet, elle avait vue juste sur la nature de ses pouvoirs.

- C'est exacte. Je soigne les gens par mes pouvoirs. En échange je prend leur douleurs. En plus fort. Cela me permet de mieux comprendre la chose pour les soigner... Mais parfois c'est intense pour le corps comme l'esprit...

Et pourtant, pour rien au monde il ne changerait sa magie ou ne la perdrait. Après tout c'était elle qui avait permis à son père de reprendre le travail dans un moment difficile. Et c'était ça qui faisait de lui un apothicaire d'une petite renommé maintenant. Même s'il continuait en partie d'en avoir peur pour le risque encouru de trop l'utiliser...

Encore une fois, les paroles qui suivirent sortant de la bouche de Saoirse étaient d'une extrême douceur et d'une puissante justesse. Que ce soit au sujet de la mort et de sa crainte sur l'âme de tous et toutes, mais en plus elle rajouta son expérience personnel. Forcément, quand on jugeait la vie d'une personne, on pouvait la condamner à tellement de choses... Même si ce n'était pas la mort, on pouvait condamner quelqu'un à finir ses jours dans un cachots, ce qui était une longue, très longue peine... Le regard maintenant baissée de son interlocutrice semblait d'ailleurs signalé qu'elle se souvenait de quelque chose. Mais la déranger pour si peu serait stupide. Ainsi le fils Omniell préféra reprendre sur le premier point.

- Je suppose que malgré la peur qui nous assaille tous, la meilleure des solutions serait de... Réussir à vivre avec ce poids permanent? Nous revenons indirectement au premier point de la faillibilité. Apprendre à vivre avec l'échec, avec la mort, comprendre que la perfection et l'immortalité ne sont que des chimères absurdes...

Le regard de Vy se mit à bouger entre Saoirse et un mur, faisant plusieurs aller retour alors qu'il continuait de réfléchir. Réflexion brisé par les paroles de ce soutiens inattendue. Paroles qui faisaient écho à Kyoga encore une fois. Pas étonnant qu'ils soient amis ou en tout cas qu'elle soit venue pour l'aider par demande de ce charmant Sheikah. Se sauver soi même avant de sauver les autres... Oui, s'il sombrait, s'il refusait d'agir ou au contraire, s'il agissait de trop, qui aiderait le pauvre peuple d'Hyrule, ceux sans moyens, ceux en danger?

- Vous êtes pleines de sages paroles. Et je vous remercie de m'aider. Vous avez raison, comme Kyoga. En pensant à moi, en pensant à ma propre vie je pourrais agir aussi pour mes patients... Et Hylia sait à quel point ils ont besoin d'un apothicaire compétent.

Il dit cela avec un léger sourire, se souvenant d'une famille en difficulté dont la fille tombait souvent malade de la toux durant les saisons froides. Vy leur offrait souvent une mixture à base de miel et de tonifiant sans rien demander en retour que le prix même des ingrédients. Quand le fils Omniell reprit ses esprits, le regard de Saoirse s'était de nouveau posé dans le sien. Sûrement avait-elle quelque chose à dire, et ce fût le cas. Et cela à travers une proposition, celle de l'aider à améliorer son art, à l'aide de quelqu'un de compétant. Oui, c'était une bonne idée... Depuis son maitre qui était parti bien trop tôt à son gout, il n'avait de cesse de s'améliorer tout seul, mais n'avait jamais eu de guide dans sa magie. Peut-être que cela lui servirait oui... Pour avancer... Pour s'améliorer... C'est avec un certain enthousiaste qu'il prit alors la parole.

- Pitié, ce serait une excellente idée si vous pouviez faire ça, Dame Sadlyn. Je n'ai... Jamais eu de formateur dans ma magie... Mon maitre n'était qu'un homme de science et non de sorts. Peut-être que je comprendrais mieux les limites de mes capacités et de mon corps ainsi...

De nouveau, il vint à se pincer les lèvres douloureusement, sans jamais atteindre le sang. Il savait la pression exacte pour cela.

- Je souhaites servir le Royaume du mieux que je le puisse. La reine, ses habitants... Je veux pouvoir gérer mes démons...

Tout ce qu'il disait restait son rêve après tout. Il gardait toujours enfouis dans son coeur quelque part l'envie d'être l'un des meilleurs apothicaire du royaume, l'un des meilleurs médecins capable de protéger comme il se doit la population... Mais impossible de l'attendre sans savoir se gérer soi même. Et cela, il le comprenait par l'aide de son entourage. Et par l'aide de cette douce aide qu'était Saoirse.

- Je suppose que le premier point pour avancer, c'est toujours de demander de l'aide, non?

Dit-il alors, avec ce qui semblait comme le début d'un sourire.

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An 1000, Lune 6, Jour 21

Saoirse sourit tendrement, un peu comme une mère à son enfant, tandis que Vy semblait se rendre à l’évidence ; oui, demander de l’aide était la clef. Elle fut ravie de l’entendre affirmer qu’il souhaitait accepter son aide. En réalité, Saoirse n’avait aucune idée de qui elle pourrait interroger pour aider l’apothicaire, mais elle n’était pas sans avoir de nombreuses relations, en tant que conseillère de la reine Zelda elle-même… Pour sûr qu’elle saurait dénicher un homme ou une femme experte en thaumaturgie.

Elle hocha de la tête, tournant le regard vers un point imaginaire sur le mur.
« Parfois, demander de l’aide est la meilleure manière de sortir des ténèbres. » Sa façon de le dire laissait certainement planer l’idée qu’elle-même avait eu besoin de quémander une aide extérieure, un jour. Et oh ! Quelle belle coïncidence justement que cette aide soit venue de cette même personne qui tenait tant à cœur de Vy.
D’ailleurs, en y songeant, elle décida de partager ce moment, jugeant que cela inspirerait l’apothicaire.

« J’ai moi-même été dans une situation où une aide extérieure m’était nécessaire. » La goron baissa la tête, un sourire doux-amer sur les lèvres, les yeux fermés. « Et cette aide m’est apparue comme un simple hasard lors du mariage royal de notre reine bien-aimée. » Elle rouvrit les paupières et dirigea ses yeux vers Vy, souriant avec complicité. « Un sheikah isolé du reste de l’assemblée, qui m’a dit pouvoir parler aux esprits… un talent dont j’avais justement besoin. » En réalité, Saoirse ne voulait pas forcément parler de ses traumatismes. Elle ne voulait pas trop en dévoiler. Elle resta volontairement vague. « Je n’ai pas pu dire proprement adieu à quelqu’un, il y a longtemps. Cela m’a laissé une profonde blessure qui refusa de me laisser dormir paisiblement pendant de trop longues années. » Déjà, voilà qu’elle en avait trop dit. Soit, elle s’arrêta là en ce qui concernait le côté personnel.
« Kyoga m’a permis de dire adieu. J’arrive dorénavant à dormir. » Son sourire grandit. Evidemment qu’elle parlait de Kyoga. Evidemment que Vy l’avait deviné. Il n’était pas si dupe. « Aussi est-ce pourquoi je vous recommande… de ne jamais hésiter de quémander de l’aide. Il n’y a aucune honte à cela, Vy. »

La conseillère jeta un regard vers la porte. L’heure tournait et elle devrait bientôt rentrer.

« Je tâcherai de dénicher le meilleur thaumaturge de notre cour. Je vous recommanderai. » Elle repoussa ses cheveux albâtres derrière son oreille. « Je vous ferai parvenir une missive afin de vous prévenir, quoi qu’il en soit. »

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An 1000 Lune 6 Jour 21

Le sourire de Saoirse était, pour Vy, comme la délicate caresse du soleil sur une peau refroidit par la tristesse. Apaisante, revigorante mais surtout, chaleureuse pour le cœur comme pour l'esprit. Les choses avançaient positivement rien que par la discussion et la compréhension de ses soucis, mais bien souvent on pouvait oublier que, cet avancement, même si elle venait de la personne concernée, était déclenchée par une tierce personne. Combien de temps aurait-il eu fallut pour le pauvre fils des Omniell pour replonger dans sa profonde tristesse sans l'arrivée de Dame Sadlyn, l'envoyée de Kyoga? Une personne qui faisait battre son âme envoyant une âme d'une douceur incroyable. Pour le médecin, difficile de savoir si Hylia lui souriait, ou si simplement ses bonnes actions lui permettaient d'avoir un véritable filet de sécurité.

Hochant la tête en réponse à son interlocutrice, imitant Saoirse quelques secondes à peine avant qu'elle ne reprenne la parole, Vy comprit qu'il y avait une histoire sous ses paroles, comme si elle allait bien plus loin que simplement énoncer cela au détour de cette conversation. Se grattant alors légèrement l'arrière du crâne, ce fût un murmure qui sortie de la bouche de notre Hylien.

"Pouvons nous réellement sortir seul des ténèbres...?"

Portant son regard sur la Goron qui vint à commencer son histoire, le fils Omniell pressa ses lèvres pour ne plus rien sortir de sa bouche, pas le moindre son. Même si Dame Sadlyn pouvait raconter son passé pour appuyer ses propos, cela restait tout de même une façon de s'ouvrir, et il serait mal venu et incroyablement malpolis d'interrompre son histoire par la moindre perturbation. Après tout, la mère de notre apothicaire ne l'avait certainement pas éduqué ainsi...

Ainsi, avec ses yeux fixant Saoirse sans bouger du moindre centimètre il l'écouta se confier. Cette aide extérieur, provenant peu de temps après ce célèbre mariage qu'il avait loupé à cause de sa tristesse... Ne sachant pas ce qui allait l'attendre, Vy détourna légèrement le regard, intimidé, quand il vint à le confronter à celui de son interlocutrice, elle qui souriait avec une grande grâce. Pourtant, il vint de nouveau chercher les yeux de la Goron quand elle souligna que cette aide était un Sheikah. Plus que cela, quelqu'un qui parlait aux esprits. Difficile à dire combien d’individue répondant à ces deux critères existaient dans ce monde, mais nul doute que Dame Sadlyn parlait ici, bel et bien de Kyoga. Souriant à son tour, le fils Omniell compris bien l'ironie de la situation. Ainsi, l'agente de la couronne était bien plus qu'une personne répondant à un simple service, mais quelqu'un ayant elle aussi été bénie par l'aide du Sheikah. Le monde était petit... Mais pour Vy, cela le rendait si intéressant...

Hochant alors la tête quand à la suite de l'histoire de la conseillère, le fils Omniell appréciait cette ouverture de sa part, ce partage de l'histoire pour qu'ainsi, notre protagoniste comprenne le besoin de demander de l'aide. Ce ne devait pas être facile, encore plus vis-à-vis d'un parfait inconnu... C'était puissant, et touchant. Pour quelqu'un avec une émotivité aussi certaine que sa vivacité, l'apothicaire dût se contenir pour ne pas laisser une nouvelle larme s'échapper de ses yeux. Il avait déjà trop pleurer aujourd'hui, et sûrement sur ces dernières lunes... Que dirait Kyoga s'il le voyait encore dans un tel état... Pire, que dirait sa pauvre mère?

Passant une main discrète dans ses cheveux, sourire en partie gêné, ce fût au tour du jeune homme de parler.

"Merci énormément, Dame Sadlyn, pour avoir partagée avec moi votre histoire. Et de m'expliquer de la meilleure des façons ce point si important de chercher de l'aide sans baisser la tête... C'est une grande leçon que vous m'offrez aujourd'hui... Je tâcherais de la conserver précieusement en mon sein."

Posant sa main sur son coeur, le jeune Hylien vint à pencher la tête, faisant alors une révérence tout en restant assis pour présenter son respect et ses remerciements les plus sincères. Il ne savait pas spécialement si juste un simple merci suffirait à une personne de la haute société, alors autant y mettre un minimum les formes...

Quand Saoirse souligna la recommandation pour le meilleur thaumaturge de la cours, suivit d'une missive, le médecin se releva aussitôt, un immense sourire allant jusqu'aux oreilles. Un moyen optimal pour progresser dans sa magie... Et donc, dans son métier.

"Ce serait un immense honneur de pouvoir apprendre auprès d'un magicien talentueux. Je ferais en sorte que cette recommandation ne soit pas entachée, je ferais de mon mieux, c'est une promesse."

Son sourire diminua alors, pour devenir plus léger, plus doux.

"Je ne vous décevrais pas, vous, comme Kyoga."

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An 1000, Lune 6, Jour 21

Saoirse n’avait pas forcément raconté son histoire dans l’objectif d’enseigner une leçon à Vy. C’était, avant et pour tout, dans l’unique but de lui faire comprendre qu’il n’y avait aucune honte à chercher de l’aide. En toute évidence, Kyoga tenait à lui ; il ne lui aurait pas demandé expressément, en guise de paiement pour ses services rendus, de faire parvenir ce présent à Vy s’il ne représentait pas quelque chose d’important à ses yeux ; et à présent, Saoirse avait une promesse envers lui.
Il n’était plus seul, et chercher de l’aide était dans ses capacités dorénavant.

La goron se leva de son siège, juste alors que le médecin exprimait des remerciements pour ses propositions. Il était normal pour Saoirse de rendre service, surtout à un apothicaire d’Hyrule ! C’était là un atout considérable pour leur belle cité lumineuse… Il aidait autrui, sans pour autant s’aider lui-même ; une grave erreur que voilà ; et Saoirse espérait que son intervention lui permettrait d’ouvrir les yeux et de prendre davantage de temps pour sa propre personne.

« Je n’en doute pas, Vy. J’ai confiance en vous. » Elle attendit de réceptionner sa complète attention pour lui adresser des paroles encourageantes. « Je le vois dans votre regard ; en dépit de l’inquiétude qui y réside, vous avez une lumière qui persiste. Une détermination de vous améliorer, et de dénicher cet équilibre dont vous avez tant besoin. »
Concrètement, Saoirse ne connaissait pas du tout ce brave homme. Elle n’en savait que ce que Kyoga lui avait dit (soit, bien peu de choses) et ce qu’elle avait pu observer ici et maintenant pendant leur entretien. Et pourtant ! La goron avait ce sentiment qu’il l’avait laissé lire en lui, ce qui lui avait permis de le conseiller judicieusement, l’espérait-elle.

Elle s’inclina respectueusement.
« Je vais devoir vous laisser. Le devoir m’appelle. » Une main sur la poitrine, Saoirse lui adressa un sourire chaleureux. « Prenez soin de vous. Souvenez-vous ; vous ne pourrez sauver personne si vous ne vous sauvez pas vous-même, Vy. » La jeune femme fit un geste, invitant l’apothicaire à la raccompagner jusqu’à la porte.
Il était temps pour elle de retourner à la citadelle ainsi qu’à ses responsabilités.

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