Au jardin de leurs pensées

Naboris se trouvait dans la Cité Gerudo. Sa fabuleuse Cité, joyau des Landes Sauvages et forteresse de ses ancêtres. Seulement en ce jour tout n’était que chaos autour d’elle. Les grandes portes, autrefois garante de la sécurité de son peuple étaient enfoncées. Le ciel d’habitude si bleu était d’un rouge inquiétant, du même que lors des Lunes de Sang. Après un bref regard aux alentours, elle apercevait les corps de ses sœurs guerrières qui gisaient çà et là, le visage figé dans une horreur extrême. La jeune femme sentait les larmes couler sur ses joues, inondant le sable du désert de ces dernières. Relevant les yeux au ciel, elle aperçut au-dessus des hautes murailles plusieurs signes d’incendies. Le cœur battant, la Gerudo se mit à courir pour entrer dans la forteresse. Le spectacle une fois à l’intérieur la figea de stupéfaction. La Cité était en flamme. La place principale autrefois si animée était vide : aucune trace de vie, aucuns corps et même les arbres autrefois si majestueux ployaient vers la terre comme s’ils avaient fané. Des flammes léchaient les habitations et commerces dans un silence de mort. Remise du choc, elle aperçut au loin près des marches menant au palais une silhouette. Quelques pas dans sa direction et elle s’affina peu à peu, prenant une apparence des plus familières. A quelques mètres de l’inconnu son visage se dévoila : Ganondorf. Sentant un afflux de colère et de haine, Naboris sortit son épée de son fourreau. « Tu vas payer pour tes crimes », lui lança-t-elle le visage déformé par la fureur. Ce dernier se contentait de l’observer de ses yeux flamboyants sans réagir. « Tu arrives trop tard », dit-il simplement. Alors qu’elle allait attaquer, une gigantesque ombre se détacha de son géniteur pour monter haut dans le ciel et recouvrir peu à peu la Cité de son voile obscur. Une voix secouée de rires explosa alors « Trop tard ! ».

Naboris cria… Pour se réveiller en sueur dans son lit. Le cœur battant la chamade, elle mit quelques minutes à se calmer, ses pensées encore tournées vers ce qu’elle venait de voir. Elle pouvait presque encore sentir le souffle de son désert natal au visage. Déesse que tout cela lui manquait. La porte de sa chambre s’ouvra pour dévoiler une de ses gardes, alerte. « Tout va bien votre altesse ? » la questionna-t-elle. La Dragmire hocha la tête, la congédiant d’un geste de la main. La guerrière s’inclina avant de disparaitre. Ce cauchemar était si réel. Etait-ce une vision ? Non, impossible. Il fallait qu’elle chasse cette idée de sa tête. La Gerudo se leva vers sa coiffeuse pour se mouiller le visage grâce à de l’eau disposée dans une petite bassine. Elle resta ainsi quelques instants à se dévisager dans le miroir qui y était attenant avant de se décider à sortir. Inutile de chercher le sommeil dans un tel état. La jeune femme passa une robe de chambre typique de son peuple faite de soie avant de se décider à sortir pour s’aérer.
La Garde en faction allait la suivre lorsqu’elle lui ordonna de la laisser seule un moment. Cette dernière concéda à contre cœur, affirmant qu’elle ne serait pas loin en cas de problèmes. Naboris la remercia d’un geste de la tête avant de se diriger vers un des endroits qu’elle affectionnait tout particulièrement dans ce château : les jardins. En ce milieu de nuit il était presque assuré que nul ne viendrait troubler son besoin de repos.

Elle déambula donc dans les couloirs désormais devenus familiers avant d’y arriver. Le ciel était dégagé et les rayons de lune baignaient les lieux, magnifiant encore plus cet endroit consacré à la beauté. La jeune guerrière prit une allée, observant les fleurs toutes plus belles les unes que les autres. Arrivée au détour d’un croisement elle fût surprise d’apercevoir la silhouette d’une femme qui semblait elle aussi perdue dans ses pensées. Naboris l’observa de loin quelques instants, détaillant cette inconnue… Qui n’en était pas une en la personne de Saoirse Sadlyn : sans doute la plus proche conseillère de la reine. Depuis le millénaire de l’unification la Gerudo n’avait porté que peu d’attention à cette personne si discrète et pourtant si lumineuse. Sans doute dû à toutes les préoccupations liées à la guerre. Ce n’est donc que récemment, lorsque leurs regards s’était brièvement croisés lors de l’attaque Yigas qu’une curiosité des plus particulière animait la Dragmire à son encontre. La jeune femme avait souvent côtoyé de très belles femmes, mais la beauté de celle-ci semblait presque irradier dans ce tableau enchanteur. Elle sentait le rythme de son cœur s’accélérer à cette vision enchanteresse.
Naboris finit par se décider à faire le premier pas pour aller à sa rencontre en prenant soin de faire assez de bruit dans sa marche pour ne pas l’effrayer inutilement. Arrivée à sa hauteur, elle s’inclina pour la saluer. « Bonsoir Dame Saoirse. Moi qui croyais être seule à cette heure, je suis surprise ». Son regard était ébloui par ce visage d’ange qui semblait luire au travers de l’obscurité coupé par les flammes des torches disposées autour du jardin. « Veuillez excuser mon intrusion et du dérangement. Après tout, si nous sommes ici c’est pour chercher la quiétude qui doit nous faire défaut en cette nuit ». Elle prit quelques secondes avant de lui demander, sourire amical et un brin charmeur aux lèvres : « cependant j’espère que ma présence ne vous importunes pas. Nous n’avons pas eu le plaisir de parler seule à seule pour mieux faire connaissance. Naboris Dragmire, pour vous servir ». Chose bien inutile mais elle trouvait cette forme de présentation agréable à l’oreille. Puis, plongeant son regard dans le sien elle proposa « Peut-être pouvons-nous nous aider mutuellement à atténuer ce qui nous préoccupes ? ».

« C’est plutôt à moi de vous servir, dame Naboris. Je ne suis qu’une humble conseillère. » Voilà une réponse des plus courtoise, agrémentée d’une révérence de tout ce qu’il y a de plus élégante et soignée. Naboris n’en fût que plus impressionnée par la grâce qui se dégageait de son interlocutrice. Ses mouvements étaient si fluides et empreints de légèreté, son regard si étincelant que la Gerudo ne pouvait qu’en être troublée. « Il est vrai que nous n’avons guère eu l’opportunité d’échanger. Saoirse Sadlyn, juge à la cour royale et conseillère en loi et justice auprès de notre reine à tous, Zelda Nohansen d’Hyrule. » Pour réponse Naboris lui glissa, Sincèrement impressionnée par toutes ces charges qui pesaient ses ces frêles épaules: « Voilà des titres et des responsabilités plutôt lourds à porter. Je ne peux que vous en féliciter. Peu serait à même d’y parvenir ». Elle personnifiait de la plus belles des manières le dicton de ne pas se fier aux apparences. La jeune Gerudo observa la conseillère se pencher lentement pour cueillir une fleur d’un geste qu’elle considéra comme le comble de la sensualité. Avait-elle quelques dons magiques d’ensorceleuse pour lui faire ce genre d’effets ? Elle se voyait mal dévoiler ainsi ce genre de réflexion à une personne qu’elle venait de rencontrer. « La nuit est une amie pour moi, pour autant je ne dis pas non à un peu de compagnie. » dit-elle en se tournant lentement vers elle, la rose de couleur blanche toujours entre ses mains. « Je suis toute disposée à vous écouter, si vous ressentez le besoin de parler. » Naboris acquiesça. Peut-être ouvrir ses pensées si perturbées à cette créature si lumineuse allait pouvoir apaiser son âme. « C’est aimable à vous. Sachez que cela peut être réciproque ». Cependant apparemment ce n’était pas dans ses projets immédiats. « Ne vous inquiétez pas pour moi ; j’aime simplement déambuler dans les couloirs la nuit. Je souffre de récurrentes insomnies. Aussi, il n’est pas inhabituel pour moi d’errer dans les jardins à cette heure. » Naboris quant à elle n’avait jamais eu de problèmes de sommeil jusqu’à l’incident du Millénaire de L’Unification et la nouvelle de la prise de sa Cité par l’ennemi. Depuis il en était tout autre.
Détaillant ce qu’elle conservait précieusement dans ses mains, et désireuse d’en apprendre un peu plus sur Saoirse avant toute chose, la Gerudo posa la question évidente : « Vous aimez les fleurs ? Les Landes regorgent également de magnifiques créations florales dignes d’Hylia. Vous êtes-vous déjà rendus là-bas ? ». Ses terres lui manquaient atrocement. Si pour beaucoup il en était réduit à une simple terre aride et vide de toutes vies, il en était tout autre à ses yeux. « Le Royaume d’Hyrule est magnifique et parsemé de beauté.. », dit-elle en cherchant à accrocher son regard pour s’y plonger de nouveau. « Mais il en existe aussi dans le désert qui vous saurai sans doute combler votre cœur », argua-t-elle taquine avant d’avouer plus sérieusement : « Il est vrai que mes songes sont tourmentés et parsemés de craintes. La guerre est dans tous les esprits et chacun réagit à sa manière ». Intriguée, Naboris lui demanda « Je crois savoir que vous êtes Goron. Pardonnez ma question, et n’hésitez pas à me dire si c’est trop indiscret, mais vos terres ne vous manques-t-elles pas ? Peut-être y avez-vous de la famille ou un prétendant en mal de votre présence ? ».
Une manière comme une autre d’en apprendre un peu plus sur cette sublime femme qui ravissait ses yeux et son âme.

Cette discussion, aussi rafraichissante qu’inattendue, lui donnait l’impression d’être comme hors du temps, à mille lieux des problèmes actuels de ce millénaire et de la guerre. Si la Gerudo trouvait cela plaisant, elle en venait à regretter de ne pas avoir abordé la Conseillère de la Reine Zelda avant cet instant. Saoirse semblait était visiblement quelqu’un de censé et ses conseils sans aucun doute avisés. Après tout, l’héritière de la couronne savait s’entourer de personnes fiables à l’intelligence certaine et la Conseillère correspondait parfaitement à cette description.
Les deux femmes se mirent à parler botanique, ce qui était un sujet bien éloigné de ceux qu’elle traitait en ce moment. Indéniablement Naboris était sous le charme de cette fleur délicate qui différait tellement de ses fréquentations habituels.  « Malheureusement, je n’en ai guère eu l’opportunité. Pourtant, j’ai conscience que de divines fleurs naissent même dans le plus chaud sable du désert. Un jour, peut-être. » L’Héritière des Landes fût heureuse que son interlocutrice reconnaisse la beauté du désert. « Beaucoup n’y voit qu’une étendue de sable stérile… Pour ceux qui s’y intéressent vraiment ce n’est qu’un mirage qui ne fait que cacher aux yeux profanes une certaine beauté de la vie. Je me ferai une joie de vous le faire découvrir ». La jeune femme du désert était très attachée à sa terre natale et déprimait de ne plus pouvoir y retourner. C’est pourquoi elle était bien décidée à se battre jusqu’à son dernier souffle pour l’arracher aux griffes de son père. Au fur et à mesure de leur échange, Naboris sentait que partager ses craintes à une personne aussi compatissante que la Goron était un moyen très efficace d’apaiser ses tourments.
Désireuse d’en apprendre un peu plus à son sujet, Naboris s’excusa par avance de sa curiosité si son interlocutrice la trouvait déplacée. Sa réponse la rassura. Sourire aux lèvres la Goron lui tendit la fleur qu’elle tenait jusqu’à alors dans les mains ce dont la Gerudo la remercia, touchée de cette délicate attention. « Il y a bien des années que je loge à la citadelle… » lui confia-t-elle d’un air rêveur. « En dépit de ma grande affection pour notre bien-aimée reine, j’admets qu’Ordinn me manque. Ses chaudes montagnes me semblent bien lointaines aujourd’hui. » La jeune femme des sables dodelina de la tête, attentive avant de lui dire : « Je n’ai pas eu le plaisir de visiter ce royaume. Un jour je l’espère. Peut-être me ferez-vous l’honneur d’être mon guide si l’occasion se présentait ? Je pense qu’il me sera inévitable de rencontrer vos dirigeants pour nouer des liens diplomatiques. Vous avoir à mes côtés ne rendrait cette tâche que plus plaisante ». Bien entendu ce serait déjà fait si la période n’était pas aussi troublée et qu’elle ne soit pas accaparée par la montée en puissance de son jeune Front de Libération.  
Saoirse se confia alors à la Gerudo, lui dévoilant une partie de sa vie privée. Dans sa réponse, la jeune femme perçue l’éclat de tristesse qui caractérisait ceux vivant loin de leur foyer, ce qui la désola. Cependant elle ne doutait pas que la force de caractère de son interlocutrice qui faisait passer son devoir avant ses envies. Désireuse d’alléger un peu la discussion la fille du désert glissa d’un ton charmeur : « Votre charme doit pourtant faire tourner la tête de plus d’un prétendant. Je suppose que votre charge royale actuelle ne vous permet pas encore ce genre de distraction… Ou que votre cœur n'a toujours pas trouvé la bonne personne ? Se lier à un autre est toujours si... Déroutant. ».
Puis le sujet en revient à l’Héritière et à sa situation actuelle. Ces paroles de Saoirse la touchèrent plus qu’elle ne l’aurait pensé. Humant le parfum de la fleur qu’elle lui avait confié, Naboris lui dit « Quelqu’un doit représenter et défendre mon peuple et qui le ferait, si ce n’est leur suzeraine ? J’ai accepté cette charge et il me faut l’assumer ». Nostalgique, la Gerudo se décida à se confier un peu plus à cette femme qui lui conférait un sentiment de sérénité. « Vous avez bien résumé mon état d’esprit mais il y a plus à plaindre que moi. Vous-même faites des sacrifices pour le bien commun. Nous avons tous notre rôle à jouer… Qu’elle qu’en soit le prix. Cela je l’ai compris désormais », dit-elle en cherchant à capter ce regard si doux de la Conseillère. « Ma famille est responsable de tous ces malheurs. Je me dois de prendre ma part et de tout faire pour y remédier. Beaucoup me haïsse et à raison. A moi de prouver que le mal n’est pas dans ma nature ».
Balayant ensuite du regard le jardin, Naboris tentait de refouler tant bien que mal l’inquiétude qui meurtrissait son cœur et étranglait presque sa voix lorsqu’elle ajouta : « Vous qui êtes une personne avisée. Que pensez-vous du déroulement de la guerre ? Y voyez-vous de l’espoir ? ».

Hors du temps, cette discussion avait quelque chose d’agréable et de rafraichissant pour la jeune guerrière. Si son père symbolisait la brutalité et la cruauté de ce monde, Saoirse quant à elle exprimait son exact opposé. La guerre avait pris trop de place dans le cœur et l’esprit de la Gerudo, elle s’en rendait bien compte, et pouvoir parler d’autres choses comme les contrées lointaines telles qu’Ordinn. Berceau des Gorons, Naboris en avait entendu parler sans jamais pouvoir la visiter. Un jour peut-être sa charge royale la pousserait à s’y rendre. Accompagnée par cette charmante créature n’en serait que plus agréable. Si elle se permet une petite remarque sur le charme indéniable que la Conseillère dégageait, Naboris n’alla pas plus loin. Il était évident au vu de la réaction de Saoirse qu’elle n’était encline à entretenir une discussion à l’aspect aussi personnel. Bien qu’un peu déçue, on ne se refaisait pas, elle le comprenait fort bien.
Bien que ce moment appelait à la tranquillité de l’esprit, l’ombre de la guerre n’était jamais loin et la Gerudo profita de ce moment de cet instant informel pour demander son avis à cette femme aux conseils avisés.
« J’ignore quelle est la bonne réponse. Cette situation nous dépasse tous. La menace adverse est trop brumeuse pour le moment. Depuis le Millénaire, ils semblent s’être… évaporés. »
Naboris dodelina de la tête. « Je doute fortement qu’ils restent dans l’ombre très longtemps. Ils ont démontré la faiblesse du royaume et vont en profiter. Nous devons être sur nos gardes ». Songeuse, elle lui demanda : « Veuillez pardonner mon manque de connaissances à propos de votre peuple, mais pensez-vous possible que vos dirigeants soient enclin à établir une alliance avec mes forces loyalistes ? ». Récupérer ses terres restait une priorité et établir de nouveaux contacts indispensable. « Peut-être pourriez-vous me recommander des personnes à rencontrer ? ». Naboris la gratifia aussitôt d’un sourire gêné. « Excusez-moi de vous solliciter de la sorte à cette heure tardive, ce n’était pas le but ».
Lorsque Saoirse évoqua l’incident survenu à Firone, l’Héritière fronça les sourcils. « J’en ai eu vent en effet. Une bien triste histoire mais malheureusement prévisible. Les Yigas cherchent à diviser et à déstabiliser les différentes races. Mon père a toujours été très efficace dans ce domaine depuis les Croisades Sanglantes », dit-elle amère en parlant de son géniteur. « Je sais que mon père est la cause de tout ceci mais il faut que vous sachiez il n'a pas toujours été ainsi... Autrefois... Il y bien longtemps il était mon héros... Celui qui guidait notre peuple vers la lumière... Avant qu'il ne l'étouffe dans l'ombre... »
Puis, lorsque la conseillère la gratifia d’un sourire un brin nerveux en évoquant de garder les yeux ouverts, Naboris lui sourit en retour. « En votre compagnie il est difficile de les fermer », glissa-t-elle taquine tout en lui tendant une fleur d’un rouge vif. « S'il y a quelque chose dont je suis sûre c'est que tant qu'il restera des personnes tels que vous, cette lumière perdurera ».

Cet instant en si douce compagnie semblait si éloigné de cette époque trouble qu’Hyrule traversait. La fille du désert s’étonnait de la facilité à s’ouvrir à cette Saoirse et regrettait profondément de ne pas avoir sauté le pas plus tôt. Elle qui s’attendait à vivre une fin de journée à broyer du noir, ce vent de fraicheur était plus que bienvenu. Taquine dans certains de ses propos, Naboris n’en oublia pas ses devoirs et l’utilité de cette discussion avec une représentante d’un peuple étranger. La reine légitime des Landes avait grand besoin d’alliés et pour ce faire il était vital d’en apprendre plus sur les peuples qui parsemaient la terre d’Hyrule… Sans compter que la Conseillère de la Reine Zelda était quelqu’un avec importance certaines et capable de l’aider dans sa reconquête des Landes. Peut-être s’était-elle trop concentrée sur la plan militaire et pas assez celui de la politique. Croiser le fer avec un Yiga et entamer une discussion avec un représentant étranger étaient deux choses bien différentes et il était temps que Naboris s’y mette.
Naturellement, la guerrière du sud alla jusqu’à évoquer son père, l’impitoyable Ganondorf, et des souvenirs heureux qu’elle en avait dans sa jeunesse. Bien avant qu’il ne sombre dans les ténèbres et déclenche tant de chaos. Saoirse émit la remarque nul ne naissait mauvais…
« Certes, mais il aurait dû être assez fort pour résister. Il avait tout ce qu’un homme pouvait désirer : du pouvoir, un peuple qui le suivait et une descendance pour assurer sa lignée… Je ne comprends pas qu’il se soit fourvoyé à ce point… », lui répondit Naboris amère. Cette interrogation sur la chute de son géniteur n’était pas sans l’inquiéter également pour elle-même. Cette faiblesse était-elle également dans son sang ? Sa soif de vengeance ne risquait-elle pas de la consommer à son tour ? Elle espérait que non.
Naboris confia une rose d’un rouge éclatant à son interlocutrice, louant la lumière qu’elle dégageait. Cette dernière la prit pour ensuite lui confier, son regarde plongé dans le sien : « Ce sont les guerriers comme vous qui luttent pour que la lumière d’Hyrule grandisse. »
Heureuse d’entendre ce compliment, la fille du désert pencha légèrement la tête pour la remercier. « Les guerriers ne seraient rien sans ceux qui savent les aider et les conseiller ».
Sentant la fatigue la gagner, Naboris prit délicatement la main de Saoirse pour lui déposer un baisemain avant de déclarer : « Il se fait tard. Je vous remercie de ce moment en votre compagnie. Il a été fort plaisant. J’espère que nous aurons de nouveau l’occasion de nous revoir dans de telles occasions, loin de la cour et de ses convenances étouffantes. Je vous souhaite une bonne nuit. »