La lune rieuse, observe en silence la néréide et la sainte (ft. Kass)

La lune rieuse, observe en silence la néréide et la sainte

Aurore & Kassandra

An 1000. Lune 6. Jour 30.

Dans ce monde en proie au conflit, ou de nouveaux royaumes apparaissent, ou des gens souffrent en proie à des périls et des tourments, beaucoup dise que rien n'est plus comme avant. Beaucoup pensent qu'un mal circule sur cette terre, que les déesses ont abandonnés le royaume. Pourtant, malgré la folie des hommes, la nuit tombe encore sur le royaume sans changer de cycle, les mêmes étoiles illumine le ciel et les arbres suivent toujours le même cour inlassable et immuable des saisons. Dans un coin de bois au sud du royaume, rien ne semble avoir changé et une paix règne encore dans ce lieu baigné par les rayons de la pleine lune.

Dans cette plaine, un peu à l'écart, une âme en peine apparaît, elle cherche la quiétude du lieu, un endroit un peu éloigné des troubles du monde pour reposer son pauvre esprit épuisé. Sous les rayons de la lune, quelques rares reflets roux apparaissent, sa toison, lâchée à la volonté du vent, bouge avec une grande légèreté sous la brise nocturne. La jeune femme est d'une grande beauté, mais son doux visage porte sur eux le fardeau de la mélancolie. Elle avance, laissant le soin à la lune de découpé sa silhouette au milieu de la nuit, puis elle plante sa lance dans le sol et observe l'astre nocturne sans bouger.

Celle que l'on pourrait confondre avec un esprit, une fée qui peuple les contes, se nomme Aurore Vehvi, elle travaille comme mercenaire et protège une caravane qui se repose non loin. Elle est connue pour son habilité dans le maniement des armes, sa beauté et sa voix qui pourrait rendre heureux le plus triste et dépressif des hommes dès ses premières notes. Alors souvent, elle chante pour quelques rubis de plus, des chant joyeux, des chants doux, des chants de taverne, des chants qu'on lui réclame sans relâche.

Mais si elle chante pour les autres, quand sa voix s'élève-t-elle pour Aurore ? Cette fausse joie lui est-elle bénéfique ? Non, chez Aurore, tout est faux. Sa voix chante aussi faussement la joie que son nom est Vehvi. Son véritable nom est Kétil, elle est la fille de Kaarbjorn Sverdaudr, un des hommes les plus craint du royaume et la petite fille de Bjornulf Kétil, le plus corrompu et cruel noble d'Hyrule. La descendante de deux monstres reste un temps à observer la lune. La seule spectatrice silencieuse de ses véritables chants, ceux qui la libèrent de ce qui pourrit en elle.

La pauvre enfant venait d'échapper à des hommes envoyés par son grand-père à sa poursuite. Ce jeu du chat et de la souris ne pourra pas durer éternellement. Les possibilités lui sont restreintes et le sentiment d'être prisonnière de son destin l'envahie. Sa mère lui manque. Son désir d'une vie normal et heureuse l'envahie. La crainte de finir enchaîne et rouer à nouveau de coups la terrifie. L'absence de main secourable ou d'oreille attentive la mine. Et sa voix commence alors a entonné un chant de peine, le vrai chant d'Aurore Kétil. Le chant que son cœur a envie d'entonner, que ses oreilles ont besoin d'entendre. Aurore exprime ses regrets et ses craintes par une mélodie aussi douce que fataliste.

Son père refusait qu'elle le chante, mais pour la lune elle le lui offre, car elle ne la jugera pas.

" Un oiseau en cage cherchant sa liberté
Nourrie dans le but unique d'être exploité

Seul son chant lui permet d'éprouver
La douce illusion de sa liberté

L'oiseau de ses belles plumes paré
Dans une grande ville, fut envoyé

Passant dans une autre cage dorée
On voulu juste la mariée

Bon, qu'a chanté et a enfanté
L'oiseau ne peut plus respirer.

L'amour lui est prohibé
Sa pensée lui est retirée

Elle n'était pas par sa naissance condamnée
À servir puis à être jeté "

Et après avoir offert sa vie en improvisant, son chant devient juste une suite de souffle qui déchire la nuit de par la mélancolie et sa sonorité, comme si cette pauvre âme essayé en vain d'appeler quelqu'un, sans réellement croire que son appel à l'aide soit entendu.

(c) DΛNDELION

Chant d'Aurore après sa complainte improvise pour s'échauffer :

La lune rieuse, observe en silence la Néréide et la Sainte Ft @Aurore Kétil
Année 1000 Lunes 6 Jour 30

Une nouvelle nuit où la lune berce le monde... Et surtout une nouvelle nuit sans pouvoir me reposer. Avec tout le danger qui guette ce monde, il m'est impossible de dormir encore à la belle étoile sans risquer gros. Obligé de voyager hors des routes pour diminuer les risques. La prochaine ville est trop loin, et la fatigue commence à se faire sentir, beaucoup trop sentir. Je sens mon corps souffrir, je sens Bucéphale se fatiguer. Mon dernier espoir est de tomber sur un groupe de marchands qui voudra bien me permettre de me reposer non loin de leurs caravanes. Sinon, je risquerais de m'écrouler au sol.

Enfin, s'ils voudraient bien d'une illuminée religieuse en armure noir... J'avais beau donnée tout ce que je pouvais pour racheter mes crimes, et même si la population commençait à m'accepter... Mes crimes restaient gravée sur ma peau comme une immense épée de Damoclès.Comme si on acceptait de m'aider de loin, tout en attendant au tournant mon faux pas pour dire qu'ils avaient raison de se méfier de moi. Après tout, ils ont raisons, non? De vouloir m'abandonner, comme Mélysandre l'a fait, comme mon père, comme...

Bon sang, cette foutue nuit noir et ce manque de sommeil assombrie mes pensées. Si je ne trouve pas vite un lieux pour me reposer je risque de devenir fo-

Un chant? Stoppant alors la marche de Bucéphale, je scrute autour de moi et semble apercevoir plus loin dans la plaine une forme humaine, dont viendrait une triste voix, aux paroles encore inaudibles. Qui serait-assez fou, ou folle au vue de ce que je pense reconnaitre comme le chant d'une femme, pour rester seule au milieu des ténèbres malgré la lueur de la lune? Sautant de ma monture, je me dirige alors vers l'origine de tout cela. Et plus je m'approche... Plus je sens mon cœur se serrer. Plus je comprends les paroles. Plus... J'ai envie de pleurer. Comment une voix si belle, pouvait-être aussi triste? Il ne me fallut pas beaucoup de temps pour arriver non loin d'elle, me permettant alors de décrire... De décrire quoi finalement? L'atmosphère semblait si étrange. De par cette magnifique chevelure rousse sur un corps sublime au milieu des ténèbres, j'avais l'impression d'observer les dernières braises de la vie qui se mourrait face aux ténèbres du monde. Si sa chanson parlait d'un oiseau, on pouvait faire la comparaison ici avec un feu abandonné à son triste sort. Fausses flammes libres devenant braises, puis cendre. Lumières rejoignant les ténèbres...

Elle semblait comme moi, une Zora, mais pourtant on aurait dit un esprit. J'avais honte de poser les yeux sur ce qui semblait sortir d'un livre féerique, comme si je posais les yeux sur la Déesse même... Mince, est-ce du blasphème?...

En étant si proche d'elle, je ressens de manière plus intense sa chanson. Ses paroles, cette énergie pleine de tristesse. Cela me fait si mal au coeur... J'en ai les jambes qui tremblent, et sans que je ne puisse réellement le contrôler, je me retrouve à genoux. Des larmes aussi salées que ce monde coulant de mes joues. J'ai peur que ce bruit l'interrompt, j'ai peur d'être une gêne pour ce spectacle quasiment onirique. Est-ce la réalité? Ou bien la lune me trompe? Ou bien me suis-je endormi sur ma monture? A ce point là, je n'en sais rien. Tout ce que je sais, c'est que cette voix qui chantait pour la lune, pour un public invisible ou pour elle-même s'était retrouvée finalement avec moi comme auditrice. Je me sens encore moins à ma place maintenant... Je n'ai pas eu la chance d'écouter depuis le début toutes les paroles mais... J'ai presque l'impression de me demander si moi même je ne suis pas un oiseau condamnée, prête à être jetée à la moindre erreur, sans amour...

Pourquoi est-ce que je me considère finalement trop importante pour pouvoir me comparer au personnage d'une chanson de toute façon? De toute façon, à ce moment-là il n'y avait plus de chanson, mais des souffles musicaux. Que dois-je faire? Partir? Rester? Interpeller ce fantôme? J'avais peur de faire disparaître tout ce monde si je parlais... Tout comme j'avais peur de louper ma chance d'entrer dans un tel tableau.

- Ex- Excusez moi?

J'essayais alors tant bien que mal d'attirer son attention, ma voix brisée par la tristesse, légèrement noyée par les larmes. Quand je pensais enfin avoir l'attention de cette inconnue, j'essayais de trouver quoi dire... La moindre chose qui pourrait lancer une conversation... Parler de cette chanson...

- Vous êtes magnifique.

Je ressentis une légère gêne de faire un compliment aussi fort à quelqu'un que je ne connaissais pas. C'était vrai, certes, mais tout de même, cela semblait si impoli...

- Je... Je voulais dire, votre voix, est magnifique.

Et alors que je clôturais ma phrase, j'avais maintenant l'impression de retirer mon premier compliment, presque comme si je disais qu'elle était laide... Alors qu'en comparaison, c'est moi qui devait être plus proche de cette critique avec mes yeux dont les cernes ressemblaient à des pierres tombales, les cheveux sales et collant des nombreux efforts en plus de mon teint aussi pâle qu'un fantôme dont les cicatrices ressortaient.

- Enfin, je... Tout est sublime chez vous... Je... Enfin... Vous voyez... Je...

Plus je parlais, plus j'avais l'impression de sombrer. Il semblerait que je manquais réellement de communication face à une personne qui me perturbait, plutôt compréhensible que Mélysandre ai sûrement trouver mieux ailleurs... Mais je ne pouvais pas laisser les choses ainsi. Serrant mon poing contre mon cœur, baissant la tête, je murmurais alors d'une voix aussi faible que le vent une prière pour me donner courage aussi vite que possible.

- Face à cette épreuve, soutenez-moi...
Ô Déesse, en qui j'ai toute foi...
Afin de relever la tête...
Et du monde, partir à sa conquête...

Il ne me fallut pas beaucoup de temps après cela pour retrouver un minimum de courage. Au moins, la prière était, heureusement, toujours une aide précieuse. Relevant mon visage dont les larmes venaient enfin d'arrêter de couler, je regardais dans la direction de cette flamme en peine, qui heureusement était toujours là.

- C'était... L'une des chansons les plus belles et les plus tristes que j'ai pu entendre de ma vie, Ma Dame... Je vous prie de m'excuser d'avoir écoutée une telle œuvre de manière indiscrète.

Je m'étais finalement rendu compte de la lance, non loin d'elle alors que mon regard hésitait entre la confrontation et la fuite. Est-ce qu'elle aussi était une guerrière? En tout cas, j'espérais de plus en plus ne pas l'avoir dérangée...

KoalaVolant

La lune rieuse, observe en silence la néréide et la sainte

Aurore & Kassandra

An 1000. Lune 6. Jour 30.

Se croyant seule, Aurore chante pour la lune et pour elle-même. Elle pourrait hypocritement se garder d'un chant qui la fait pleurer, quelques notes joyeuses aurait l'effet inverse que sa magie est en train de procurer au monde autour d'elle. Mais parfois, contempler la tristesse à du bon. Trop longtemps museler, elle a besoin de dire et de cracher ce qu'elle a sur le cœur et puisqu'elle ne fait confiance à personne pour écouter ce qui la brûle de dire, elle lance tout ce qu'elle ressent vers le ciel et ses étoiles. Dans cette nuit éclairée par la lune, elle pense que le voile de Nyx la couvre du monde extérieur, ainsi, alors que sur ses joues des larmes coule sans pour autant parvenir à entamer la puissance de sa voix, elle n'entend pas les bruits de pas et le cliquetis d'une armure qui se rapproche d'elle. Elle n'entend pas plus, l'âme en peine, en quête du même repos que le sien qui s'agenouille. Sans le vouloir, la rouquine au clair de la lune venait de foudroyer une guerrière épuisée et à la confiance brisée.

Aurore souffle l'air que son cœur lui dicte, un son lancinant et triste. Sa voix douce parvient avec force a extirper du plus profond de son âme toute sa tristesse, comme l'on retire une écharde. Elle pourrait continuer longtemps à offrir ce chant et cette ambiance ésotérique qu'elle donne à ce lieu, a ces rayons de lune, a cette nuit et à cette plaine, par sa seule présence et par ses seuls mots. Ce chant, elle a mille fois déclamé, mais jamais les trois esprits, les déesses d'or ou encore Hylia n'a semblé l'écouter et daigné lui offrir son aide. Elle a tant à dire et tant subit qu'elle pourrait continuer des heures a torturer son propre cœur pour l'alléger de la douleur.

"- Ex- Excusez moi ?"

Aurore sursaute, dans un cri de surprise, elle fait volte-face et se retrouve face à la guerrière, sa main lancée vers sa lance. Elle observe la guerrière avec une impression incrédule et de surprise.

"- Vous êtes magnifique."

Aurore garde une attitude méfiante, presque interdite, mais relâche un peu la pression. La femme en face d'elle a les cheveux sale, un air épuiser sur le visage et son allure ressemble plus a celle d'une enfant perdu dans les ombres qu'à une bandit ou une coupe gorge.

"- Je... Je voulais dire, votre voix, est magnifique."

Aurore se redresse en silence, sans sourire, on voit à sa posture qu'elle reste méfiante. L'attitude de cette femme n'est pas sans rappeler des attitudes qu'elle a vues et subit plus d'une fois. Bien que ce soient majoritairement des hommes qui se comportent ainsi, bégayant et tentant maladroitement de lui faire des compliments. C'est bien la première fois qu'une femme se comporte ainsi avec elle, enfin, pas de cette manière, elle fut, le temps d'une nuit, le poisson patate soleil d'une autre rouquine qu'elle ne croisera sans doute plus jamais. L'alcool aidant a relâché la pression, mais n'aidant pas la mémoire, cette nuit folle était flou pour Aurore, alors que cette nuit-ci, elle est parfaitement lucide.

Elle garde le silence, même quand cette femme, le teint pâle, les cicatrices visibles, le bleu de la fatigue sous les yeux, les marque de la tristesse sur le visage, lui dit qu'elle trouve tout chez elle de sublime. Il était clairement difficile de voir en cette femme une menace quand on la voit bredouiller ainsi, peut-être une folle, au mieux ? Et ce n'est pas aidé par sa réaction suivante, celle de baisser la tête, main sur le cœur et de récité une prière invoquant Hylia de lui donner de la force dans cette épreuve. Tout cela pour finalement lui dire que son chant était la chose la plus triste et la plus belle qu'elle n'est jamais entendue et s'excuser de l'avoir entendu.

La main d'Aurore se crispe, l'idée de prendre sa lance et d'attaquer cette guerrière traverse son esprit pour fuir à travers bois. Les bandits sont si retors qu'il ferait passer les bokoblin pour des enfants de cœur. Mais malgré cela, quelque chose dans les mots de la femme et dans son regard la pousse a la pensée sincère. Se redressant définitivement, la rouquine reprend son calme posant sa main sur le cœur.

"- Ne vous excusez pas, une chanson est faite pour être écouté. C'est plutôt à moi de m'excuser, j'ai appris très jeune que ma voix avait le pouvoir de transmettre des émotions à mon auditoire. J'aurais dû faire plus attention, la tristesse est une émotion mal comprise et que personne ne veut sciemment ressentir. Pouvoir la provoquer chez les autres est un pouvoir dangereux, il peut faire ressortir certaine choses qui devraient rester enfoui et en faire sortir d'autre qui doivent sortir. La plupart du temps, je me contente de chanter pour provoquer la joie autour de moi, c'est plus festif."

Elle tourne quand même sa tête autour d'elle pour voir si personne n'approche, puis tourne ses yeux verts vers la jeune femme visiblement soulagée. Elle se rapproche calmement d'elle et lui tend la main pour l'aider à se relever avec un sourire sur le visage.

"- Mais tout de même, suis-je si impressionnante qu'il a fallu invoquer le nom d'Hylia pour juste dire quelque chose d'aussi simple ? Cette pauvre déesse n'est-elle pas suffisamment occupée par les temps qui courent pour devoir offrir sa force pour juste donner un compliment sincère ?"

Aurore fait fi du compliment sur son charme, y voyant juste les paroles d'une pauvre femme déjà épuiser qui a été touché de plein fouet par la magie de sa voix. Elle-même ne se pense pas d'une beauté si grande que cela, se trouvant plusieurs défaut dans un miroir et surtout, Aurore pense encore que l'amour ne peut attirer que deux personnes de sexe opposé, son image étant biaisé par une vision qui lui a été imposé et qui reste tenace malgré certaine expérience, y compris avec son propre ressentit, qui mette à mal cette vision monolithique du monde. Elle se contente d'offrir un léger rire de sa voix douce sans prendre conscience des effets dévastateurs que pourrait avoir un tel rire.

Avec un sourire vestige de son rire, elle se tourne vers la jeune femme maintenant debout.

"- Ce que vous pensez a de l'importance. Du peu que je sais sur Hylia, elle a toujours été bienveillante et souhaite que l'on vive bien pour nous-même et pas à travers elle. Elle nous a certes offert des principes, mais ces principes sont là pour nous guider et nous permettre de vivre tous ensemble dans le respect et le bonheur. Non pour nous entraver par des chaînes. Pensez par vous-même et dire ce que vous ressentez ne sera jamais un mal tant que c'est dit dans les principes du respect. Et si la personne prend mal votre remarque juste parce qu'elle ne va pas dans son sens, tant pis, on sera toujours l'idiot d'un autre de toute façon."

Se rendant compte qu'elle venait de sermonner quelqu'un qu'elle ne connaissait pas, Aurore bloque quelques secondes avant de se raviser.

"- Ah pardon... Je... Je suis désolé, je ne veux pas juger votre foi ou vous dire comment la vivre."

Se rendant compte qu'elle s'enfonce, elle rougit et se tape doucement le front, le regard paniqué.

"- Par Jabu, Aurore, tu es vraiment la reine des sottes. Je suis vraiment désolé, je ne voulais pas."

(c) DΛNDELION

La lune rieuse, observe en silence la Néréide et la Sainte Ft @Aurore Kétil
Année 1000 Lunes 6 Jour 30

Mince, mince, mince mince... J'espérais réellement que mon intervention ne l'effraie pas, mais le crie de surprise et le sursaut de cette inconnue me prouve bel et bien le contraire. Heureusement mes paroles qui suivirent semblent la calmer petit à petit, non sans retirer la méfiance qui c'est installée dans cette chanteuse de la lune. Comment la blâmer après tout? Seule au milieu de la nuit, dans un monde recouvert en partie par les ténèbres, tomber face à face à une guerrière en armure au faciès peu glorieux... Si la situation était inversée, j'aurai sans aucun doute réagis pareille. Mais je m'en voulais tout de même terriblement. De ne pas réussir à parler correctement sans bredouiller comme une incapable ce qui devait amener une note de ridicule, mais aussi de l'avoir effrayée. La vie pouvait parfois être une peur permanente, il n'était pas nécessaire d'y ajouter de telles frayeurs de manière ponctuelles.

Voir en plus cette dame au cheveux de braises se tenir prête à utiliser sa lance apportait d'ailleurs une légère crainte dans mon esprit. Je ne souhaitais définitivement pas mourir aujourd'hui sans avoir pût réellement améliorer les choses... Tout comme je trouvais cela tragique qu'une femme aussi belle soit obligée de verser le sang. Mais je me devais de montrer que je n'étais pas une menace. Bras détacher, mains visibles, la plus immobile possible. Jamais je ne pourrais faire de mal à une innocente, encore moins après un tel spectacle. Toute cette interlude musicale n'avait pas déjà été suffisamment triste pour rajouter un meurtre après tout?

Au moins ma posture, ou ma façon d'être, voir les deux, semblèrent apaiser l'esprit chantant qui se redressa en posant sa main sur son cœur. La peinture était encore plus charmante ainsi. Mais je me sentais surtout heureuse de pouvoir entendre sa douce voix. Un plaisir à écouter aucun doute la dessus. C'était de plus en plus à me demander si je ne rêvais pas. Peut-être en me pinçant...

Essuyant mes yeux d'un revers de la main tout en écoutant ce qu'elle pouvait avoir à me dire, je restais attentive. Savoir qu'elle s'excusait au sujet de sa voix qui semblait avoir des propriétés magiques m'embêtait... Elle n'avait rien fait de mal si ce n'est libérer son talent, son art dans un lieu isolé. Même si j'étais une habituée de la tristesse, et que j'étais d'accord sur la dangerosité que pouvait avoir cette dernière... La façon dont cela avait été fait avait amplement sa contre-partie pour ne pas avoir qu'une vague de ténèbres dans mon coeur. Mais juste assez pour relâcher les vannes de mes yeux. Cette femme... Même si elle soulignait le côté plus festif de la joie, ici, elle avait pourtant céder à la tristesse. Pourquoi?

- C'est moi, l'intruse dans ce tableau. Vous n'avez nullement besoin de vous excuser non plus. Le pouvoir que vous posséder est... Intense. J'ai rarement ressentie cela. Dis-je alors, le souffle loin d'être encore stable.Mais vous avez pris dans un sens des précautions. La tristesse de votre voix dans un cadre aussi magnifique... Rendait encore plus grâce à la beauté du lieux. A votre voix. Et à votre charme, rendant la tristesse comme un élément du tout qui se formait... Mais, et j'espère ne pas être indiscrète... Vous qui semblez chanter pour provoquer la joie pour les autres... Pourquoi chanter la tristesse quand vous êtes seule?

Pendant que je parlais, je la voyais bien fouiller autour, sûrement attentive d'un quelconque piège. Encore une fois, comment lui en vouloir? Au moins, la voir soulagée et pouvoir me perdre dans les deux yeux aussi vert qu'une plaine me réconfortait dans cette situation. Voir une main tendue pour m'aider à me relever apportait un plus. Mais ce sourire... Par Hylia, comment résister? Comment lutter face au blasphème qui inonde mon coeur et mon esprit? Je lierais la totalité de mon livre de prière cette nuit avant de dormir pour me faire pardonner car bon sang... Je n'ai jamais vue quelque chose d'aussi hypnotisant.

J'en vins même à baisser la tête, sentant le rouge monter à mes joues. Est-ce que j'étais digne de simplement prendre cette main? Ce serait comme... Salir une peinture... Mais refuser? Ce serait un affront. Prenant une inspiration, j’agrippais cette main afin de me remettre debout. Soulever mon armure, avec le poids de la fatigue aurait été impossible seule. J'aurai eu l'obligation de dormir par terre sans cela...

Face à la remarque de l'utilisation d'Hylia comme aide, j'en vins à ricaner légèrement. Difficile de vraiment lui donner tord sur ce point la, mais pourtant... Je savais que j'avais une connexion particulière avec la Déesse. Quelque chose de fort. Quand mon rire se finit, je tourna mon regard vers le sien, un léger sourire, reprenant alors.

- Je peux vous assurer qu'en étant à genoux, difficile de ne pas vous trouver impressionnante! Commençais-je avec un air mi-sérieux mi-amusée. Je sais qu'elle a beaucoup de choses à faire mais... Je sais qu'elle veille sur moi, depuis que la mort faillit m'emportée par une lame proche du cœur. Elle est mon bouclier et ma force à tout moment. Alors en tant que sa Pénitente, j'essaye de me charger de certains points d'ombres pour la soulager! Et pour me pardonner.

L'assurance que je pouvais encore avoir grâce à ma prière pour Hylia se retrouva bien vite balayée face au rire cristallin de cette jeune dame. Bon sang, son sourire n'était-il pas déjà suffisamment déroutant? Il fallait rajouter sa voix et son rire à la formule? Je ne suis qu'une simple mortel, je ne suis pas faite pour faire face à autant de beauté... Essayant de calmer ma respiration accélérée par tout cela, je bénis Hylia que ce rire ne dure pas très longtemps, même si le sourire qui suivit n'arrangeait toujours rien. Finalement, j'étais peut-être morte, et c'était véritablement le champs de la Déesse dans lequel je me trouvais? A ce niveau la, c'était presque une possibilité, après tout j'étais terriblement fatiguée sur Bucéphale...

Mais par contre, je ne pensais définitivement pas me faire sermonner de cette façon en pleine nuit! Plus elle parlait et moins je savais où me mettre. J'en venais même à baisser ma tête comme une jeune enfant que l'on grondait. Et Hylia sait que cela doit faire au moins vingt-ans que cela ne m'est pas arrivée. Pourtant, impossible de l'interrompre, je restais la, plantée comme une barrière pour garder les moutons. Le pire? J'étais assez d'accord avec sa vision des choses. Juste que je n'arrivais définitivement pas à l'amener de la bonne façon.

Quand le sermon se finit, j'espérais pouvoir reprendre la discussion mais en relevant la tête je voyais mon interlocutrice bloquée avant de s'excuser. Cela me fit sourire alors que je pensais qu'elle retrouverait une posture normal, la voir se frapper le front, rougissante et paniquée me perturba. Elle vint à signaler le nom de l'Esprit Gardien Jabu, ce que je pouvais penser être la foi qu'elle suivait. Avant de parler d'elle à la troisième personne. Aurore hein? Cela lui allait divinement bien, surtout avec une couleur de cheveux comme la sienne. Mais la voir toujours paniquée et en train de s'excuser me fit sourire de nouveau. Heureusement que j'avais réussie à calmer ma propre situation sinon l'on aurait pût se retrouver à deux paniquée en plein milieu de la nuit. De l'extérieur cela aurait été amusant, mais de l'intérieur on aurait eu du mal à avancer...

M'avançant légèrement je vins à entourer la main qui n'avait pas frapper son front entre les miennes, y mettant toute la douceur possible avant de poser un regard doux accompagné d'un sourire. Retrouver ainsi la proximité avec cette douce personne vint à me faire rougir de nouveau. Devoir assumer moi même son regard allait être une difficile épreuve. Pitié, Hylia, donne moi ta force...

- Aurore hein? C'est... C'est un très beau prénom. Heureuse de pouvoir donner un nom à une si charmante personne. Enchantée, je... suis Kassandra... Mais... Euh... Vous pouvez m'appeler Kass...

Puis je relâchais sa main pour ne pas trop être intrusive, tout cela servait surtout à espérer mettre un stop à ce rapide moment de panique. Je reculais même d'un pas pour lui redonner de l'espace. Au moins, à force de me dénigrer ou d'avoir peur, j'avais quelques solutions pour sortir de la que je pouvais essayer sur autrui...

- Vous... Euh... Vous n'avez pas besoin de vous excuser. Vous avez votre façon de voir les choses sur Hylia, ma foi ou moi. Je ne le prend pas mal, il n'y avait pas d'insultes ou de blasphème. Je sais que vous souhaitiez juste vous exprimer. Si je suis une suivante de la Lumière, ce n'est pas pour englober la religion dans les ténèbres, pour enfermer la pensée... Sinon peut-être suivrais-je alors quelque chose de bien plus sombre...

Signalais-je en faisans référence à l'Avatar du Néant. Il fallait dire que la majorité de mes rencontres avec les Yiga et associés n'étaient pas souvent en plein jour, et que très rarement positifs.

- Je vais en partie citer vos mots. Vous étiez dans les principes du respects. Et à mes yeux en tout cas vous ne serez jamais une idiote en agissant ainsi, bien au contraire vous serez... Vous serez plus sage que bien d'autre. J'apprécie votre façon de penser... Vraiment beaucoup... Alors, euh...

Et mince, pourquoi je perdais toujours mes mots? Même la Déesse n'était pas assez pour me faire survivre à cette épreuve!? Impossible de ne pas être perturber par ses yeux couleurs émeraude, ses chevaux couleurs rubis et cette peau de perle. Cette femme était littéralement un trésor aussi envoutant que perturbant...

- Continuons... dans le respect et... Et la bonne humeur?

KoalaVolant

La lune rieuse, observe en silence la néréide et la sainte

Aurore & Kassandra

An 1000. Lune 6. Jour 30.

De l'extérieur, ce spectacle, de voir deux personnes se rejeter la faute, doit bien faire rire, mais les deux sont sincères. Kassandra ne s'en rend probablement pas compte, mais elle pose une question qu'Aurore n'a pas envie de répondre, qu'est-ce qui la rend triste ? Elles ne se connaissent pas assez pour qu'elle réponde à cette question, aussi légitime, soit-elle. Elle préfère répondre par l'ironie, une sorte de bouclier que Kassandra prend avec amusement. Aurore aimerait croire que la déesse veille sur elle, comme elle veille sur cette inconnue. Même si pour cela, la mort ne fut pas loin et n'est que la réponse d'une pénitence dont Aurore se pense incapable d'atteindre. Elle qui fait la morale à une personne qui a eu un courage qu'elle ne pense pas avoir, la fille de deux monstres se demande si elle n'est pas elle-même condamner alors qu'on lui montre indirectement une autre voie. La raison et le cœur, se ferment parfois à l'argumentation face à ce qui est considérée comme une évidence. Probablement parce qu'Aurore ne s'est pas ouverte à l'inconnue, elle est encore incapable de la comprendre ? La rouquine se perd en justification, n'écoutant qu'elle.

Puis une main, l'inconnue vient de lui toucher la main, Aurore a un mouvement de recul lié à la surprise. L'inconnue maintenant en face d'elle, elle est obligée de l'écouter et surtout de la regarder. Elle trouve son prénom et sa personne charmante, pour Aurore, liée a une dure éducation, elle ne sait pas que l'amour n'a aucune règle, mais maintenant, elle est obligée d'au moins le concevoir. La manière dont lui parles cette femme est semblable à celle dont lui parle les hommes qui s'intéressent à elle. Faisant une sorte de moue étrange, son esprit n'arrive pas à accepter ce qui se passe, ses critères sont bousculés et elle n'arrive pas passer outre tant cette simple perspective peut écrouler un monde. Perdue, la jeune femme se rattache à observer la femme qui se présente devant elle et qui lâche sa main. Un sourire hébété, elle l'écoute parler d'Hylia, alors que ses pensés traite une information à contre courant de ce qu'elle croit. Le visage de cette femme est épuisé et sale, elle a connu de nombreux combats et n'est pas mise en valeur. Paradoxalement, cette fatigue fait ressortir par le noir des cernes, les deux yeux de la jeune femme, comme si cet épuisement faisait ressortir son âme. Aurore l'entend bien apprécier ses mouvements d'esprit, apprécié son nom et sa vue, mais elle ne peut quitter de son émeraude, le saphir de Kassandra. Et alors que répondant à sa phrase en la citant, Kass lui demande de continuer la discutions dans le respect et dans la bonne humeur. Aurore comprend que c'est à elle de parler et ne sachant pas quoi dire, sort de sa bouche, littéralement la première chose qui lui traverse l'esprit.

"- Vos yeux sont magnifique."

Elle dit cela de but en blanc, sans aucun doute, une pensée brute lancer sur Kassandra. Aurore se rend compte elle-même de ce qu'elle vient de dire au moment où ses mots sortent de sa bouche. Surprise par ses propres mots, elle rougit, son esprit travaille rapidement pour trouver une solution à cette impasse. Gardant son sang-froid comme elle le peut, elle tente une pirouette.

"- On... On dit que les yeux sont le miroir de l'âme... Vous devez avoir une belle âme."

Se passant la main dans son épaisse chevelure, elle tourne le regard, elle ne peut regarder ses yeux qui commencent par hanter son esprit et visiblement lui faire perdre tout contrôles. Bien moins certain, de ce qu'elle dit, son manque est palpable et n'importe qui pourrait voir qu'elle est décontenancée par ce qu'elle vient de dire. Son cœur bat avec force et son corps a chaud, tout son être a perdu pied.

"- Non, je suis certaine que vous avez une belle âme."

Elle tourne le regard vers Kassandra, elle est toute timide et gênée, ses yeux, ses yeux, ils sont... Elle tourne immédiatement la tête, fuyante. Elle ne comprend rien, elle ne peut pas comprendre, elle a peur de comprendre. Il faut qu'elle se rattrape.

"- Ce que je veux dire, c'est que... Enfin vous... Vous voyez... Ce que j'essaye de vous dire..."

Plus elle essaie de parler, plus elle se sent idiote et plus elle s'enfonce. Et elle se demande, par Jabuu, que m'arrive-t-il ?

(c) DΛNDELION

La lune rieuse, observe en silence la Néréide et la Sainte Ft @Aurore Kétil
Année 1000 Lunes 6 Jour 30

J'avais de la chance, j'avais l'impression qu'Aurore écoutait attentivement le moindre de mes mots. Même si le contact de mes mains sur la sienne semblait l'avoir prise au dépourvue, elle était redevenue calme et attentive rapidement après. C'était rassurant, que quelqu'un fasse attention à ce que je dise. Même si elle ne connaissait pas mon passé, nombreux étaient les gens qui n'avaient rien à faire de l'avis d'une ancienne bandit illuminée par la religion. Et qui étais-je pour les critiquer? J'avais moi même l'envie de ne pas m'écouter moi même de peur de prendre la mauvaise décision sans l'appui de ma pauvre Déesse qui devait avoir les oreilles qui sifflent à force. Mais actuellement... Alors que je continuais de parler, je me perdais délicatement dans les magnifiques yeux de la rouquine, tout comme elle semblait se perdre dans les miens. Impossible alors de ne pas sentir mes joues légèrement rougir face à cela. Je ne sais pas trop si elle faisait cela pour éviter de regarder le reste de mon visage qui n'était définitivement pas mis en valeur, s'il pouvait seulement l'être déjà, ou car elle y trouvait un réconfort ou quelque chose d'agréable à regarder.

Quand j'eus enfin fini de parler, j'attendais tranquillement la réponse de la magnifique chanteuse, m'attendant potentiellement à une critique car je parlais de trop ou quoi. Voilà, elle parle, je m'y attendais, je n'étais pas en valeur, voir même laide avec mon visage, forcément qu'elle ouvre sa si belle bouche pour dire que j'ai des yeux magnif-

Pardon, magnifique? J'ouvre alors grand les yeux, surprise de cette révélation, avant de rougir aussi intensément qu'elle. Impossible de quitter son regard, son visage. Venais-je de recevoir un compliment de cette divine Dame, moi? Par Hylia, est-ce que mon coeur bat toujours si fort? Est-ce que ma respiration est toujours aussi désordonnée? J'ai l'impression de manquer d'air et de manquer des battements. Bon sang, je me souviendrais sûrement d'un tel compliment le jour de ma mort, puisse t'elle être le plus loin possible. Alors que j'allais répondre, la nouvelle phrase de mon interlocutrice me bloqua de nouveau. Ainsi, elle suppose que j'ai une belle âme en plus? Un nouveau coup au coeur face à cette adorable Zora qui décide de détourner le regard tout en passant sa main dans ses cheveux. Perdre la vision d'une telle beauté hypnotisante aurait presque été capable de m’arracher le cœur bon sang.

Et la voilà qui repart à la charge, pleine de timidité, pleine de douceur, validant alors que j'avais une belle âme. Me regardant de nouveau droit dans les yeux avant de fuir mon regard, encore une fois. Je sentis presque une faiblesse dans mes jambes, me sentant partir un instant avant de me ressaisir. La dernière fois que j'ai senti mon coeur s'enchaîner à un sentiment aussi fort et absurde... C'était... Mince, même Mély' n'avait pas eu un effet aussi fort c'est dire... Et pourtant j'avais épousée cette vipère pour sa belle gueule et sa gentillesse à la base... Mais la, c'était presque une aura divinement douce qui se posait devant moi. La voir ainsi bégayer de nouveau, la voir ainsi avoir du mal à s'exprimer... Bon sang, on dirait moi quasiment tous les jours de ma vie. Si je faisais cet effet la... Me dire ça... ça me touchait vraiment en plein cœur. Bon sang, Hylia, ce monde enfante des personnes toutes plus incroyables les unes que les autres.

Mais je ne pouvais pas la laisser comme cela enfin. Pitié, Hylia, prête moi ta force dans cette épreuve si difficile... J'avançais ma main délicatement en avant vers son épaule, hésitante à la toucher, avant de la poser, de façon rassurante, de façon amicale. Prenant alors la plus grande inspiration que je n'avais jamais prise, je me lançais alors, prise d'une détermination que je n'aurais jamais crûe avoir pour parler à quelqu'un sans bégayer. Ou bredouiller. Enfin, sans galérer comme une imbécile heureuse.

- Je vous remercie de vos compliments, noble Dame. Mais… Regardez-moi, Aurore, s'il vous plaît.

Dis-je alors, avec le sourire le plus amical que je pouvais apporter malgré mon visage de guerrière épuisée.

- Je vous comprends totalement, je ressens la même chose. Si je devais me plonger dans votre regard trop longtemps, j'aurai aussi peur de m'y perdre... Car... Enfin... Vous savez...

Bon sang! ça partait si bien! J'essayais de garder mon sérieux, de garder mon visage attentif et doux mais comment paraître sérieuse quand on se met à bredouiller? Comment ne pas perdre tous mes moyens face à ce regard d'émeraudes? On faisait définitivement une belle paire, elle et moi.

- Comme vous avez le plus... Le plus beau... Beau regard que je n'ai jamais vu... Enfin, en reprenant vos mots vous... Vous devez avoir une âme merveilleuse... Et je me disais que... Que...

Soupirant tout en fermant les yeux, je vins à poser ma main de libre sur mon visage tout en retirant celle sur l'épaule d'Aurore. Le tout avant de laisser échapper un rire simple sortir de ma bouche. Je faisais une bien belle Pénitente, à flancher face à la beauté d'une femme, perdant mes moyens prête à blasphémer pour me perdre dans un regard. Hylia devait bien s'amuser en me voyant, sur toutes les imbéciles qu’elle avait pu sauvée, je devais être vachement haute dans la liste.

- Par Hylia, je suis pathétique... Je laisse échapper alors un autre ricanement, retirant ma main de mon visage pour rouvrir les yeux. Si seulement il n'y avait que vos yeux pour me perturber... Dis-je alors à demi mots vers le vent avant de retrouver le regard d'Aurore. Je vous demande pardon, je... Je ne sais pas ce qui m'arrive. Je n'arrive déjà pas à comprendre qu'une Dame aussi charmante que vous puisse parler avec moi… Me complimenter…

Un nouveau soupir, une nouvelle façon de me rabaisser plus bas que terre tout en bredouillant... Mon masque de personne confiante aura au moins eu le temps de durer deux phrases avant que tout ne vole de nouveau en éclats. C'est sûr, je devais avoir foiré ma chance, je suis persuadée qu'elle allait se moquer de moi et partir, j'aurais bien mérité de perdre ma chance avec un esprit hors de mon niveau...

KoalaVolant

La lune rieuse, observe en silence la néréide et la sainte

Aurore & Kassandra

An 1000. Lune 6. Jour 30.

Aurore ne sait pas où se mettre tant les sentiments qu'elle ressent son nouveau pour elle. Elle ne sait ni où regarder, ni quoi dire, ni quoi faire, désarmer devant cette femme à l'allure pourtant si misérable, mais dont l'aura qui s'échappe d'elle attrape son cœur et l'emmène au large. Mais la belle aux yeux de saphir lui demande, lui réclame même que l'émeraude des siens ne lui soit pas enlevée. Son sourire amical scintillant dans son visage épuisé. Aurore lève timidement les yeux et écoute les paroles bredouillantes de la guerrière, un savant mélange de douceur et de gentillesse dans une aura aussi guerrière, comme un chevalier tout droit sortit d'un conte, ceux dont l'enfant Aurore espérait la venue, terrassant son monstrueux père et l'emmenant au loin sous le soleil couchant. Des paroles douce, complimentant à son tour, son regard et son âme, une main chaleureuse sur son épaule, ses mots ont bien du mal à s'échapper de sa bouche. Puis elle retire sa main, se morfondant à nouveau et se rabaissant encore. Avouant a mis mot qu'il n'y a pas que les yeux d'Aurore qui lui plaise, bien qu'elle n'en comprenne pas le sous-entendu. Aurore soupire et ferme un temps les yeux.

"- Pourquoi ne pas simplement l'accepter ? Notre rencontre ne serait pas un simple cadeau d'Hylia ? Une manière pour elle de nous transmettre un message ? Ou le fruit d'un heureux hasard ?"

Aurore se met alors a humer un air joyeux rempli de nostalgie, un air aussi triste qu'heureux, à la limite de son pouvoir. Mais cet air est entrainant, dansant même. Elle regarde Kassandra droit dans les yeux, humant cet air. La rousse lui attrape la main droite avec douceur pour y passer ses doigts. Sa propre dextre vient à la recherche de sa main gauche pour la poser sur sa hanche, puis vient se poser avec la douceur d'une plume de piaf, sur son épaule. Elle contraint avec une certaine douceur, malgré la fermeté de ses gestes, a dansé sous sa valse improvisée.

Ainsi, la belle-dame offre sa première dance à la guerrière épuisée. Peut-être que cette danse est la volonté d'Hylia. Peut-être que cette action n'est qu'une autre manière pour Aurore d'aider cette belle inconnue. Peut-être qu'elle ne sont que deux pauvre mortel perdu dans une tempête. Mais de tout cela, la rousse n'en a que faire. Seule un mouvement perpétuel, de petit pas feutré sous la lune, seule spectatrice de ce spectacle improvisé, a de l'importance. Aurore n'est pas Hylia, elle n'est en aucun cas une déesse, mais par la puissance de sa seule voix, son chant impose la paix et elle le partage avec Kassandra.

(c) DΛNDELION

La lune rieuse, observe en silence la Néréide et la Sainte Ft @Aurore Kétil
Année 1000 Lunes 6 Jour 30

J'étais si souvent pleine de doutes, de peur... Ma vie a toujours suivit ce genre de peines. Abandonnée par mon père, perdant ma famille d'adoption, débarassée par la femme que j'aimais jadis et... Suivant la voie de la rédemption en espérant, seulement en espérant, un jour, pouvoir être à la hauteur pour me racheter de mes crimes. Je n'ai jamais réussie à être fière de moi. De ce que j'ai fais de ma vie... Alors forcément, être en face de cette douce et merveilleuse femme à la voix envoutante? Quelles étaient mes chances de pouvoir ne serait-ce qu'être droite? De ne pas chuter comme je l'ai fait si souvent dans ma vie?

Et pourtant... Par Hylia... J'ai été bercé par une vague de tendresse. De sa nouvelle chanson, frappant mon cœur comme une vague brisant toutes les barrières de ma faible volonté, je restais ébahie. Me laissant alors aspirer par son regard aussi intense et pur. Me laissant guider par ses mains. Me retrouvant alors soit prise entre ses doigts, soit posée sur ses hanches dans un début d'une danse délicate, délicieuse, charmante. Je crois que c'était la seule fois de mon existence où, alors que plus rien ne comptait hormis cette danse, alors que j'essayais de suivre le rythme d'Aurore j'étais... Libre d'être moi-même. Je sais que je ne suis clairement pas la plus excellente des danseuses mais je savais surtout qu'il m'avait juste donné la chance de suivre les pas feutrés de cette envoûtante Zora.

Un pas après l'autre, une note s'enchaînant à l'autre je... Je me sentais en paix. Pour la deuxième fois de ma vie. La première fois fut le moment où Sophia m'introduisit à la religion et... Cet instant était le second. Je ne ressentais plus le doute dans mon cœur. Ni dans mon âme. Qui était donc cette femme qui réussissait à faire aussi bien que ma Déesse bien aimée? En était-elle l'agente sur terre? Une Divinité à elle seule? Ou juste... Une âme au pouvoir capable de m'offrir ce que je cherchais?

Ce que la vie était facile quand il n'y avait que la danse et Aurore. J'avais déjà aimée deux personnes dans ma vie mais cela semblait si... Fade en comparaisons de cette étrange sensation dans mon cœur. Est-ce que c'est mon âme qui parlait, ou bien la chanson qui me possédait? J'en perdais clairement la tête face à cette douceur. Déposant légèrement ma tête sur la main inscrite sur mon épaule, je pouvais ressentir la chaleur de la chaire qui me guidait dans ce pas divin. Caressant délicatement la paume qui s'entrelaçait avec mes doigts. Attirant, légèrement, sans le vouloir, cette Dame plus proche de moi par la hanche alors que je continuais de me perdre dans ses yeux.

Pourquoi déjà est-ce que j'en avais peur? C'était si absurde... Il faisait si bon de se perdre dedans que je ne voulais définitivement plus aller ailleurs. Un océan de Jade... Face à mon regard d'une terre brunâtre nommée désir. Est-ce que ce serait perçu comme de l'égoïsme de vouloir que cette danse dure à jamais? De vouloir finir ma vie sur cette chanson? De vouloir que cette jeune âme continue de se rapprocher de moi?

Dans une bulle qui ne connaissait ni Déesse, ni Maître, ni Roi, c'était simplement la paix qui en dominait les frontières.

Puis, à force de danser, d'essayer de me rapprocher d'elle, je relevais ma tête pour la poser légèrement sur le front d'Aurore, continuant de suivre son rythme, gardant le contact visuel le plus pur. Ne l'interrompant seulement que pour cligner des yeux. Et même là, je le faisais le plus vite possible. Si proche... Si douce... Peut-être que c'est la paix que je ressentais qui me rendait plus audacieuse, mais toujours est-il que j'en profitais pour enfin faire sortir ma voix qui s'était tût depuis... Mince, j'en ai aucune idée... Combien de temps s'était-il passé depuis que sa voix avait conquis mon âme? Et ses mains emportées mon corps dans sa danse?

"C'est maintenant... Alors que je peux vous contempler d'aussi prêt... Tout en me perdant dans votre regard... Que je me rends compte que je n'ai jamais vue une fleur aussi belle de toute ma vie Aurore. Que ce soit une personne de chaire, de pierre ou de peinture..."

Ma voix n'était qu'un souffle. Un murmure. Une douce chaleur donnée à cette femme à la chevelure de flamme à qui j'osais dire une phrase que je considérais si forte, car je la mettais si haute dans l'ivresse qu'elle me provoquait. Plus haute que tout, finalement... J'étais clairement une âme enchantée dans ce chant délicieux.

Puis, profitant de cette proximité pour réciter comme un secret. Même si clairement, j'aurais aussi pu le crier sur tous les toits...

"Je pourrais continuer de danser avec vous jusqu'à ce que mes jambes s'effondrent de douleur..."

Un dernier aveu, alors que je laissais cette précieuse et merveilleuse fleur continuer de me guider dans ce rythme de paix...

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La lune rieuse, observe en silence la néréide et la sainte (ft. Kass)

La lune rieuse, observe en silence la Néréide et la Sainte Ft @Aurore KétilAnnée 1000 Lunes 6 Jour 30

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