The Last Goodbye (Zachary)

Citadelle d'Hyrule. An 1000, lune 8, jour 12.
Alors qu'Ejo rangeait l'étalage, il se disait que ça allait lui manquait tout de même de jouer au marchand, de discuter avec les gens et de faire de nouvelles rencontres. Pourtant, il ne voulait pas abandonner son idée d'aller se perfectionner à la Guilde des Magiciens pendant quelque temps. Son patron avait essayé de le dissuader évidemment car le Zora était un bon vendeur et son visage sympathique attirait facilement du monde. Mais il comprenait aussi la raison qui poussait son employé à quitter la citadelle pendant un temps. Ejo n'avait pas vraiment parlé de ce qui s'était passé sur l'Île du Dragon mais ses traits étaient encore marqués par cette guerre et il soupçonnait le jeune homme de ne pas avoir eu un véritable sommeil depuis son retour. En effet, Ejo n'arrivait pas à dormir ou plutôt des cauchemars le réveillait sans cesse. Il voyait son ami Piaf mort et le corps inconscient de Mélody sur le sol. Tous les souvenirs de cette journée remontaient comme si tout s'était passé la veille. Jabu ne lui donnait pas sa bénédiction de trouver le repos. Ejo ne savait pas vraiment quoi faire pour que son dieu lui pardonne. Avait-il mal fait quelque chose ? Aurait-il dû tuer Aymeric ? Rester avec lui ? Difficile de savoir ce que la divinité souhaitait lorsqu'il n'y avait aucune réponse dans ses prières.

Après avoir tout rangé, Ejo était retourné à l'auberge où il séjournait durant sa présence à la citadelle. Le Zora n'avait pas les moyens de s'offrir une maison et son seul foyer se trouvait à des kilomètres de là à l'Est. Son grand-père lui manquait et il avait envie de se blottir dans ses bras comme lorsqu'il n'était qu'un petit poisson. Allongé sur son lit, le jeune homme fixait le plafond tout en caressant le chien-loup. Le soleil tombait de plus en plus dans le ciel, partant lui aussi se coucher mais lui, il n'avait aucun trouble du sommeil. Un soupir s'échappa des lèvres d'Ejo qui finit par s redresser et attrapa son ocarina avant de sortir de sa chambre accompagnée de l'animal. Une fois dehors, il se rendit dans la petite ruelle adjacente et chercha son renard.

- Dixie...Dixie ?

Il n'osait pas parler trop fort pour ne pas gêner les voisins. Enfin, une petite boule de poil fit son apparition et Ejo lui fit de gros câlins avant de le prendre dans ses bras. Par sécurité afin qu'un chasseur ne le prenne pas pour un renard sauvage. Avec ses deux amis, le Zora marcha un peu dans les rues de la citadelle, profitant aussi de l'air un peu plus frais. Il n'était pas vraiment friand de la chaleur, ce qui était normal vu sa race. Il trouva un endroit calme pour se poser, un petit banc entouré de fleurs magnifique dont la bonne odeur qui s'en dégageait le faisait doucement sourire. Ça aussi ça allait lui manquer. Ejo avait retrouvé une légère inspiration depuis sa discussion avec Eardan et était actuellement en train de rédiger une mélodie. Le travail n'était pas encore terminé mais il trouvait que cela correspondait bien à sa situation. La nostalgie qui le prenait alors qu'il se rappelait la première fois qu'il avait mis les pieds à la citadelle, juste après la mort du roi. Une ville en deuil et le coeur serré d'apprendre que Zachary s'était fait enlever par les Yigas. Entre lui et Mysa qui avait aussi disparue, le Zora avait vu petit à petit ses êtres chères disparaître. Il avait espérer que tous deux allaient bien ou tout du moins étaient en vie. Quelques lunes plus tard, sa meilleure amie avait été retrouvé avec quelques problèmes mais tout avait été remis à sa place depuis. Il avait toutefois fait de belles rencontres comme Eardan, Kahlan, Jacerys et pleins d'autres qui avaient enrichis sa vie de connaissance. En pensant à tout cela, un sourire était apparu sur son visage épuisé et il porta son ocarina à ses lèvres avant de se mettre à jouer. (la mélodie)

Citadelle d'Hyrule. An 1000, lune 8, jour 12.
Son ocarina ne l'avait jamais quitté depuis que son grand-père le lui avait offert. Le petit Ejo s'était alors trouvé une passion pour la musique pour le plus grand bonheur de son père qui voulait en faire un soldat et non un musicien. Le jeune Zora avait essayé de concilier les deux pour faire plaisir au seul parent qui lui restait mais ce n'était jamais assez bien. Heureusement, il avait toujours pu compter sur son grand-père pour l'encourager dans sa voie musicale et sur ses entraînements pour utiliser ses pouvoirs. Ce qui était loin d'être au point malgré toutes les heures qu'Ejo avait passé dessus. Son grand-père lui avait souvent dit qu'il tenait plus de sa mère, car elle aussi avait eu du mal à maitriser sa magie. Il n'avait aucun souvenir d'elle, cette dernière était partie peu de temps après sa naissance et il n'en avait vu qu'un seul portrait. Son père en parlait très peu, devenant un sujet presque tabou. Il avait compris que son départ avait brisé le cœur de son père et qu'il ne s'en était jamais remis. C'était aussi pour rendre hommage à son paternel que le Zora avait décidé de s'appliquer au sein de la Guilde des Magiciens en tant qu'apprentis. Il voulait que de là-haut, il soit fier de lui et sa mère aussi, peu importe où elle se trouvait. Cette chanson qu'il jouait actuellement c'était aussi pour eux.
Ses yeux fermés s'était ouvert en entendant quelqu'un s'approcher, et il ne s'était pas attendu à voir un visage familier et disparu devant lui. Un peu perturbé, Ejo réussi toutefois à reprendre contenance et à finir sa mélodie. Zachary jouait aussi de l'ocarina alors il espérait que cela avait fait plaisir au prince de l'entendre.

- Par Jabu, Zachary c'est vraiment toi ?

Il s'était levé de son banc, avançant vers l'hylien doucement comme si il allait disparaître d'un instant à l'autre. Il n'en revenait pas que celui-ci se trouve là, ici et non plus quelque part dans le désert - de ce qu'il avait entendu comme information ici et là. N'osant toujours pas y croire, peut-être est ce qu'il s'était assoupi sur le banc ? Ejo toucha du bout de son index la joue de Zachary plusieurs fois avant d'accepter le fait, qu'il n'était pas en train de rêver.

- Que Jabu soit remercié tu es vivant !

Il s'était enfin autorisé à laisser couler les larmes qu'il avait retenu depuis qu'il avait aperçu Zachary. Ejo le serra alors dans une forte étreinte.

- Si tu savais comme j'étais mort d'inquiétude depuis que j'ai appris que tu t'étais fait enlever...Mais j'avais la foi, je savais que tu reviendrais un jour...

Déclara-t-il en essayant de contrôler ses sanglots. Le soulagement de savoir son ami en vie, en chair et en os, y était aussi pour beaucoup.