Do not pity the dead but the living (Jacerys)

Do not pity the dead but the living

« Ile du Dragon | An 1000 - lune 9 - jour 6 »

Deux mois s'étaient écoulés depuis la bataille de l'île du dragon où tant de sang avait coulé. Si l'île n'avait presque les séquelles de cet assaut, les vivants eux, gardaient en mémoire ce terrible jour. Tous avaient perdu un ami, un mari, un frère. Tant d'âmes fauchées pour la folie d'un seul. Migaro le constatait avec amertume, l'île du dragon avait perdu de son innocence, la victoire était amère pour tous. Le mercenaire ne dérogeait pas à la règle et avait changé aussi. Moins rieur, le visage marqué par la douleur et le deuil, côtoyer la mort de près l'avait changé. Jamais il n'avait pris part à un tel conflit. Malgré tout, il ne regrettait d'y avoir participé, l'île du dragon l'avait vu naître, il n'aurait pu abandonner Mélody. Elle avait tant perdu elle aussi...Ils devaient se reconstruire à présent et continuer d'avancer, envers et contre tout. Les habitants comptaient sur elle.

Le Tanel s'était envolé de l'île quelques semaines plus tôt pour se rendre sur le continent. Ramener la dépouille de Balgor à ses parents en Ordinn. Telle était sa mission. S'éloigner de l'île lui avait été bénéfique aussi, autrefois synonyme de bonheur, elle était désormais souillée par tout ce sang. Même dans la mort, Kevan continuait de hanter les lieux. Son ami Balgor reposant désormais auprès des siens, le piaf regagna sa terre natale, en profitant pour accomplir quelques missions afin de remplir ses poches de rubis dont il manquait depuis la bataille. Le mercenaire avait retrouvé de vieux amis, s'ils ne dirent rien, eux aussi avaient remarqué les cernes violacées sous ses yeux et son air plus grave. Marqué, il l'était et à vie. Il se souvenait alors des dires de sa mère : ne plaint pas les morts, mais plutôt ceux qui sont en vie et qui vivent sans amour.

De retour sur l'île du Dragon pour l'hommage rendu aux morts, la Reine et le Roi avaient fait le déplacement, il avait assisté à la cérémonie sans un mot. Sur la plage, tous se tenaient là, les mots des uns et des autres, il ne les entendit pas, des souvenirs lui revenant en tête alors qu'il avait foulé ce sable pour y trouver la dépouille de son ami. Son chagrin était encore présent, comme tous ceux qui étaient présents et portaient aussi le deuil. Par respect pour eux, et surtout pour Mélody, le mercenaire préféra s'éclipser avant la fin. Il avait besoin d'être seul. Alors que le soleil déclinait, il s'était trouvé un coin isolé du reste, avec une vue prenante sur l'océan. Un promontoire qui lui permettait aussi d'entrevoir le village. Il laissait la brise marine faire voler ses cheveux longs tandis que ses opales laissaient échapper quelques larmes, celles qu'il ne s'était permis d'avoir. Celles qu'il avait contenu si longtemps. Pourtant, il se sentait libéré d'un poids alors qu'elles s'envolaient au gré du vent, rejoignant la mer.

Dans son dos, il entendit des bruits de pas et se retourna, surpris de constater qu'il s'agissait du Roi Consort. Il lui offrit une révérence plus ou moins maladroite - il n'avait que peu de connaissance sur le protocole, lui le gamin des rues. "Votre Majesté." Puis il reprenait sa place pour admirer l'océan. "J'imagine que la cheffe des lieux vous a déjà parlé mais je tenais à vous remercier pour votre présence aujourd'hui." Ils avaient combattu côte à côte, preuve que le Roi était engagé pleinement dans la cause. Il n'était pas un roi qui se cachait, restait planqué dans son palais d'or. Au contraire. Sans les troupes menés par Jacerys, l'issue de la bataille aurait été tout autre.

(c) DΛNDELION

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the loneliest

You'll be the saddest part of me. A part of me that will never be mine. It's obvious. You're still the oxygen I breathe. I see your face when I close my eyes. It's torturous. Tonight is gonna be the loneliest.

// do not pity the dead but the living« The life of the dead is placed in the memory of the living. » — An 1000 Lune 9 jour 6 | avec @Migaro TanelLorsqu’on lui parle de la bataille pour l’île du Dragon, Jacerys ressent un profond sentiment de gâchis. Tous ces morts, ces blessés et le traumatisme parmi la population civile auraient pu être évités sans l’ambition démesurée d’un roitelet auto-proclamé et d’une cheffe cupide. Les pertes furent terribles, des deux côtés, ce qui renforce la propre croyance de l’Argenté dans le fait qu’en guerre, finalement, il n’y a jamais de vainqueur. Que des perdants. Son retour à la Citadelle, accompagné des troupes royales, furent accueilli avec une certaine liesse que malheureusement Jacerys ne partagea pas à cet instant. Ses propres soldats non plus malgré le soulagement de revenir auprès de leur famille. Le Roi n’ eut en tête que de retrouver son épouse, leur enfant à naître, le calme de leur cocon familial en devenir avant de devoir rendre des comptes au conseil royal. L’amertume est toujours là, quelque part, chez l’Hylien. Et elle n’est pas là de disparaître. Elle devient un poison lent et dangereux dans le cœur meurtri d’un Roi qui nourrit un sentiment d’impuissance face aux désastres que subit son royaume. La sombreur de son âme ne cesse de croître au gré de la Lune qui passe et le vin n'altère même pas ce malaise.

Il est tout naturel pour le couple royal que de revenir en ces lieux à l’occasion de l’hommage aux disparus de la guerre. Jacerys aurait aimé épargné cela à son épouse fatiguée par sa nouvelle condition. Pour autant, Zelda peut se montrer aussi têtue qu’une mule et dans ce cas, le Roi ne préfère pas s’entêter car c’est perdu d’avance. Au moins il a pu prendre soin de sa douce tout le long de ce grand et fatiguant voyage au-delà les mers. Jacerys aurait aimé que son épouse découvre ce joyau de la Mer des Cieux, d’une toute autre manière. Une fois le navire royal apponté, la visite protocolaire effectuée auprès de Mélody, vint l’épisode le plus douloureux. Ici, les Gardiens sont très révérés et les défunts du Continent quant à eux, eurent foi en Hylia. Des prêtres des deux dogmes furent présents afin d'œuvrer à leur tour. L’Argenté se tient aux côtés de son épouse mais son esprit vogue ailleurs et parfois il jure entendre le fracas des armes sur le sable imbibé de sang.

L’Hylien doit faire un grand effort pour ne pas faillir et causer du tort à son épouse et son rang. Jacerys fait preuve d’abnégation et de contrôle pour tenir encore un peu dans tous les ronds de jambes protocolaires puis profite d’une rencontre entre la Cheffe et la Reine pour s'éclipser hors de ce brouhaha assourdissant. Il laisse ses bottes s’enfoncer dans le sable d’une immense plage qui court sur la côte pour se retrouver au même endroit où, quelques semaines plus tôt, il avait retrouvé Ejo. Cette fois, le Zora laissa sa place à un Piaf dont le visage n’est pas inconnu pour le Roi Consort. Ce dernier effectue une révérence maladroite mais Jacerys ne s’en formalise pas. Si l’on pouvait le dispenser de telle marque de déférence, il ne s’en porterait pas si mal.

— C’était la moindre des choses, répondit l’Argenté de cette voix aussi limpide qu’une eau claire, grave comme un tonnerre lointain.

Le sable vient recouvrir le bout de ses épaisses bottes de cuir Hylienne. Devant eux, le ressac de la mer ne cesse son mouvement apaisant. L'écume d'une claire nitescence s'échoue mollement sur la berge. Plus le temps passe et plus Jacerys se découvre une admiration certaine pour l’océan.

— Cet hommage ne fera pas revenir nos disparus, tout juste peut-il apaiser la peine des familles et la notre. Au moins, nous ne les oublions pas. Plus sombre est la nuit, plus brillantes sont les étoiles, continue-t-il d’une voix presque distraite et perdue.

Son regard violet dissimule à peine la mélancolie qui l'étreint.

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Il ne peut y avoir de roi sans reine

Do not pity the dead but the living

@Jacerys Nohansen

« Ile du Dragon | An 1000 - lune 9 - jour 6 »

Cet hommage ne ferait pas revenir les morts. C'était vrai, rien ne le pouvait, ces âmes égarées, fauchées trop tôt ne connaitraient jamais la finalité de cette bataille. Ce que leur sacrifice avait permis de faire : offrir la liberté à l'île du Dragon, lui permettre de ne pas tomber sous le joug tyrannique de Kevan Cantell. Cependant, la cérémonie avait au moins eu le don de rappeler à tous que les défunts n'étaient pas oubliés, les vivants avaient une dette envers ceux qui étaient tombés ce jour-là. Ils devaient continuer à vivre, reconstruire ce qui avait été brisé en cette terrible journée. Continuer d'avancer malgré tout, malgré l'envie d'abandonner. Et les dieux savaient que l'idée avait traversé l'esprit de nombreux habitants, tout comme Migaro, au lendemain de la tragédie. Pourtant, il avait tenu bon, conscient que sa présence serait nécessaire pour ceux qui avaient perdu un proche, et surtout pour Mélody. La cheffe de l'île était veuve, esseulée et tiraillée entre son rôle de mère et de cheffe. Pour elle, le piaf était resté droit et fier, tâchant de ne pas se laisser submerger par l'émotion.

Ce n'était qu'après, à l'abris des regards que le mercenaire avait laissé une larme s'échapper, contenue depuis trop longtemps. Balgor. Joran. Et tant d'autres qui ne respiraient plus. L'immense douleur de leur absence ne s'estompera pas. Peut-être deviendra-t-elle plus supportable avec le temps. D'un geste rapide de la main, il balaya le sillon tracé par la larme sur sa joue et accueillit le Roi Consort avec une révérence maladroite. Il n'était pas des plus à l'aise avec le protocole, lui, gamin du peuple, n'aurait pu imaginer rencontrer le Roi et la Reine, côtoyer les plus grands de ce monde. Pour leur aide, ils avaient son éternelle reconnaissance, encore plus que Jacerys Nohansen avait été présent ce jour-là. Il s'en souvenait, ayant été à ses côtés sur la plage avant d'être contraint de fuir pour survivre. Balgor était mort sur cette plage, il pouvait encore discerner son corps inerte qu'il tenait dans ses bras, son sang se mélangeant au sien. La mer avait chassé le liquide carmin depuis fort longtemps, il n'en restait plus rien, outre des souvenirs, encore vivaces. Silencieux face aux mots sages du monarque, Migaro admirait l'horizon bleutée. Il ne les oublierait pas. Jamais. Il ne pouvait qu'acquiescer silencieusement.

"Pardonnez mes manières, je ne me suis pas présenté, je suis Migaro Tanel. J'étais présent ce jour-là sur la plage." Dit-il en reposant ses opales sur l'argenté. Les souvenirs étaient limpides. "Vous avez capturé leur Commande, si mes souvenirs sont bons. Une femme redoutable.." Sa voix grondait, dure. Elle était en première ligne sur la plage et s'il n'avait pu l'affronter, elle était celle qui avait achevé Balgor.

(c) DΛNDELION

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the loneliest

You'll be the saddest part of me. A part of me that will never be mine. It's obvious. You're still the oxygen I breathe. I see your face when I close my eyes. It's torturous. Tonight is gonna be the loneliest.

// do not pity the dead but the living« The life of the dead is placed in the memory of the living. » — An 1000 Lune 9 jour 6 | avec @Migaro TanelOn a beau être un homme d’armes et ne pas aimer la guerre pour autant. Jacerys a été élevé depuis son plus jeune âge pour être un guerrier. Autrefois, pour remplacer un grand frère disparu trop tôt au yeux de son père éploré d’avoir perdu son premier héritier. Désormais pour protéger le royaume dont il est le roi, même consort, ainsi que son peuple. Cependant, au cours de sa longue carrière sur la voie des armes, l’Argenté a toujours utilisé la force avec parcimonie. La guerre ou le combat n’est qu’une finalité malheureuse quand toutes les autres solutions sont épuisées. Et puis, d’autres ne peuvent comprendre que ce genre de rapport car ils sont forgés par la violence, la vengeance ou encore l’ambition et la cupidité. Des vices qui les ont tous amenés sur ce rivage pour le noyer sous le sang autant des coupables que des innocents.

— Je me souviens en effet, répond-t-il un peu pensif, voire même surpris que ça lui soit revenu en tête.

Le roi pose les yeux sur son voisin qui se présentait alors à lui. Son visage ne lui était pas inconnu bien que le roi en croise des dizaines tous les jours. Cet endroit à comme le don faire ressurgir des songes, des souvenirs et des pensées que l’on ne savait pas encore posséder. Pour autant, Jacerys ne connaissait pas son nom, du moins jusqu’à maintenant. Alors en guise de salutation, l’Hylien pose la main sur le cœur avec un léger signe de tête. A-t-il réellement besoin de se présenter ? Il en doute fortement, ce Migaro le connaît déjà pour le gratifier d’une révérence et de son titre.

— En effet, un âpre combat contre la commandante de la Garde d’Argent. J’y ai perdu des amis chers plus qu’à mon tour ce jour-là mais nous avons vaincus. Toutes et tous.

Un profond soupir lui échappe.

— A quel prix…

Bien trop élevé à ses yeux. Il aurait même pu être évité.

— Sur les cendres de ce malheur, nous devons nous montrer meilleurs et construire quelque chose de beau, pour la paix de tous. Ce sera long, mais je ne doute pas de la volonté des habitants d’Hyrule tout entier.

Jacerys avait en tête la menace des Yigas, des quelques frondeurs d’Hébra qui n’auraient pas saisi le message envoyé par la Couronne et d’autres voix discordantes éventuelles. Néanmoins, le roi aspire à la paix et à l'harmonie entre les peuples.

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Il ne peut y avoir de roi sans reine

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