Tel est pris qui croyait prendre | PV Hevlaska

Tel est pris qui croyait prendre

feat @Robyn Patel

An 1000, Lune 8, Jour 15

Tout aurait pu s’arrêter là. Sur cette berge, après qu’il lui ai rendu son bijou. Elle aurait pu reprendre tranquillement son chemin en direction de la Citadelle d’Hyrule en oubliant toute cette histoire. Elle aurait pu se contenter de pêcher de nouveaux poissons pour se nourrir après que le brigand se soit échappé avec le butin qu’il avait récolté. Oui, tout aurait pu s’arrêter là.

Mais c’était mal connaître Hevlaska.

Comment pouvait - elle se résoudre à laisser son voleur s’échapper aussi facilement ? Comment pouvait - elle résister au mystère qui entourait son identité et ses motivations ? Elle voulait savoir : pour quelle cause agissait - il ? Pour qui travaillait - il ? Pourquoi l’avoir visée, elle ? Pour un larcin aussi maigre, de telles questions pouvaient paraître dérisoires. Pourtant, ça intriguait la jeune femme. Mais plus encore, la question qui ne cessait de tourner en boucle dans son esprit : comment cela avait - il pu être aussi aisé de récupérer le bijou qu’il venait de lui dérober ? Alors oui, même si ça semblait absurde, elle voulait comprendre.

Elle avait donc mené l’enquête des jours durant, afin de remonter la piste de l’auteur du délit. Elle avait posé des questions, avait suivi des pistes parfois fausses, s’était parfois arrêtée dans des relais pour se reposer, et avait persisté jusqu’à obtenir le nom d’une ville : Melka. D’après ce qu’on lui avait dit, un berger du coin pourrait la renseigner. On le disait empreint de justice, et prêt à venir en aide à ceux qui en avaient besoin. Evidemment, l’information n’était pas tombée dans l’oreille d’une sourde. La jeune femme ne s’était donc pas faite prier, et s’y était rendu dés que possible.

La soldate arrivait aux abords du village, longeant un cours d’eau, lorsque du bruit un peu plus loin avait attiré son attention. Fronçant les sourcils, elle s’était rapprochée avec la plus grande discrétion pour observer de loin ce qu’il se passait. Ainsi camouflée dans les fourrées, elle avait aperçu un homme en mauvaise posture. Ses pieds et ses mains étaient entravés, il était entouré par d’autres. Et vu le coup qu’il venait de recevoir, la zora avait aisément compris que la situation n’était pas en sa faveur. De plus, ses assaillants étaient en supériorité numérique, ce qui ne lui offrait pas de solution confortable pour se sortir de cette situation.

La jeune femme aurait pu passer son chemin, jugeant que cette affaire ne la regardait nullement. Toute personne un temps soit peu sensé aurait probablement agi de la sorte. Mais ce n’était pas son genre de laisser ainsi une personne sans défense dans la mouise. Puis, sans trop savoir pourquoi, quelque chose lui soufflait qu’elle devait aider cet homme. Mais comment ? Ils étaient cinq, et elle était seule. Si cela n’était pas pour l’effrayer, elle se devait de le prendre en considération pour ne pas se retrouver en mauvaise posture à son tour. Il lui fallait faire diversion. Comment ?

Une idée avait alors germé dans son esprit : son pouvoir de glace pouvait aider. Pas directement sur le groupe, car elle n’avait aucune raison de les blesser, et afin de ne pas blesser le prisonnier involontairement. Mais assez prêt pour attirer leur attention, et assez loin pour espérer les éloigner de leur victime.

Toujours cachée dans les buissons pour ne pas se faire voir, la zora avait donc tendu son bras, visant un point derrière le groupe, et avait lancé son attaque, des piques de glace venant s’écraser sur le sol. Cela suffirait - il à éloigner (voir faire fuir) le groupe pour lui laisser le temps d’agir et de libérer le jeune homme ?