Si l'horreur sur terre devait porter un nom pour Jodariel, ce serait bien les Landes Sauvages. Aucun doute à concevoir sur le fait que c'était bien les Yigas, les serviteurs de l'Avatar du Néant. Cela faisait même pas une quinzaine de jours que la Goron vivait ici et elle comprenait pourquoi on l'avait envoyée ici comme espionne. Côtoyer chaque jour l'esclavagisme, les meurtres de sang froid et autres horreurs donnait des nausées et de violentes envies de vomir pour la comédienne. On lui avait fait une description de l'endroit, mais était-ce seulement possible de se préparer à cela? Elle croyait en Hylia, elle. Même si elle n'était pas la plus fervente membre du Royaume d'Hyrule, elle n'en restait pas moins respectueuse des mœurs et coutume du lieu. Mais ici? Non, c'était trop. Le pire, c'était sans nul doute de voir ainsi l'esclavagisme être quelque chose de normal. Briser la volonté d'une personne, lui priver de liberté, en faire finalement et en partie un objet remplaçable... Comment? La fille Embarr bouillonnait parfois de l'intérieur à un point où conserver des traits simples et neutres en devenait difficile. Pour quelqu'un qui appréciait la liberté du voyage, la liberté de vivre c'était tellement à l’antithèse de sa vision de la vie... En voyant cela, deux envies se développaient en partie au sein de notre protagoniste : Que les Landes reviennent aux Gérudo et dans l'entourage du Royaume d'Hyrule... Et qu'elle n'ait pas à rester trop longtemps en mission dans ce secteur.

Jouer le rôle de Vivianne Hearn n'était pas chose facile, et, même si elle pensait y arriver tout de même, le fait de ne pas être dans une cage ou morte prouvait que ça se passait plutôt bien, l'envie déjà de rentrer chez elle lui prenait aux tripes. Que ce soit son père qui lui manquait déjà autant que sa famille, ou la peur, non, l'effroi d'être découverte... Cela donnait un cocktail bien amer qui nourrissait l'envie de prendre ses jambes à son cou et fuir. Mais même si la nature survivaliste de Jodariel était un facteur clef de sa personnalité parfois égoiste... Elle avait fait une promesse en rejoignant les rangs des espions d'Hyrule. Celle de servir la couronne pour subvenir aux soins de son père, et aux besoin de sa famille de comédiens. Ainsi, même quand la rage devenait forte, même quand la peur plantait ses griffes dans son cœur, même quand l'horreur lui donnait envie de s'aveugler... Elle pensait à son devoir, respirait un bon coup, et repartait agir comme la bonne Yiga qu'elle devait normalement être. C'était dur, bien entendu. Aussi mentalement que physiquement. Mais elle avait déjà trop donné pour sa famille durant toute sa vie pour les abandonner maintenant, même au milieu de l'horreur.

Pour pouvoir espionner efficacement un campement, il fallait faire deux choses. La première, se rendre disponible et être efficace. Habitué aux tâches difficiles et ménagère de la vie d'une comédienne itinérante, la fille Embarr passait la grande majorité de ses journées à aider à droite et à gauche. Certes ce n'était pas des affiliations compliquées ou difficiles, mais le but était d'être vue agir, et non ne rien faire. Repas, équipements, entraînements, elle se devait de varier les choses convenablement. Car plus elle variait, plus elle croisait de gens, plus elle agrandissait son cercle de discussion et plus elle pouvait obtenir de potentielles informations. Et avec la mémoire d'actrice qu'elle avait, elle se souvenait de bien des noms et d'informations. Le deuxième point, c'était cependant à ses yeux de ne pas être non plus trop efficace. Briller, c'était une chose, mais encore fallait-il être un feu, et pas un magma. Dans cette interprétation, c'était finalement bien la première fois que la Goron ne souhaitait pas être la star principale d'une œuvre, bien au contraire. Être une membre accompli des Yiga, faire ses preuves et accéder à ce qu'elle pouvait, voilà ce qu'elle fera pour les prochains jours voir lunes... Ni plus, ni moins.

Vers la demi- journée, épuisée de toutes ces actions, Jodariel vint cependant s'affaisser contre un bâtiment pour se reposer un peu. Seule. Elle avait déjà accompli pas mal de petites actions à droite et à gauche du campement, elle méritait au moins de souffler un petit peu non? Et puis, ce n'est pas comme si elle avait quelqu'un avec qui elle avait sympathisé dans ce camps pour partager un moment sympathique... Au moins, la chose positive c'est qu'elle ne souffrait pas spécialement des hautes températures du désert de par sa nature de Goron, quand elle pouvait observer d'autres peuples avoir bien plus de mal comme les Zora par exemple. C'est sûr qu'un peuple aquatique dans un endroit avec le moins d'eau possible... Cela devait relever du plus pure fanatisme de se jeter ainsi dans cet enfer brûlant. Posant sa tête contre une pierre chaude du mur, un soupire vint s'extirper des poumons de la comédienne qui se laissa aller à quelques mots.

- Bon sang, RrrouRrrou me manque...

Impossible d'apporter son pigeon voyageur dans un lieu aussi risqué... Et aussi chaud de toute façon. Fermant délicatement les yeux, notre protagoniste se laissa aller à quelques minutes d'un repos qu'elle considérait comme mérité, un peu éloigné de la foule, espérant ne pas avoir spécialement été vue... Et espérant qu'on ne la dérangerait pas pour de quelconques missions à accomplir dans le camp...

Cela faisait quelques lunes à présent que j'avais établies mes nouveaux quartiers au sein de la Cité Gerudo. Le voisinage n'avait rien à voir avec celui de la citadelle tout comme la météo. La journée il faisait chaud comme si l'on se trouvait à l'intérieur d'un four alors que la nuit il faisait aussi froid qu'au sommet des monts de Lanelle. Une adaptation un peu compliquée lorsqu'on avait l'habitude du temps d'Hyrule qui changeait selon les saisons. Toutefois, la compagnie des yigas était bien plus agréable que les nobliaux que j'avais été obligé de supporter durant toutes ces années pour faire bonne figure. Se noyer dans la masse n'était pas un problème pour moi, j'étais un très bon acteur et puis c'était assez drôle de se dire que l'autre en face ne savait rien à notre sujet et se trompait complètement aussi. Ma belle-famille avait en tous les cas réussit à tous les berner et j'aurai aimé que Elim soit avec moi afin de fêter notre nouvelle demeure. Malheureusement, mon mari avait mystérieusement disparu durant le Millénaire de l'Unification, ou en tous les cas son corps que je pensais sans vie. Je n'avais pas vraiment espoir qu'il soit en vie sinon il serait déjà revenu. Je devais donc faire de mon mieux pour lui rendre honneur ainsi qu'à l'Avatar du Néant. Jamais je ne m'étais senti aussi proche de ce dernier depuis que j'étais dans les Landes Sauvages. Oh, je n'étais pas aussi sadique que certains de mes compatriotes Yigas par contre. Le sang, ce n’était vraiment pas très glamour sur ma belle peau et puis ça collait aussi dans les cheveux. Si je pouvais éviter de faire partie d'une tuerie de masse, c'était avec plaisir. J'étais plus axé dans la stratégie que dans l'action. A faire tomber un arbre sur quelqu'un plutôt que de me servir de mon épée. C'était plus facile de faire passer la mort par accident ainsi ou d'accuser le bûcheron du coin.

Qu'est-ce que je faisais donc depuis mon arrivée ? Je m'occupais des enfants orphelins yigas. Ceux qui ne rentraient jamais car l'Avatar du Néant les avaient rappelés auprès de lui. Je taquinais avec un plaisir non dissimulé mes camarades aussi. C'était vraiment mon jeu préféré de les voir râler ou s'énerver alors qu'il n'y avait rien. Je savais toutefois qui il ne fallait pas embêter et quand le faire. Par exemple avec le petit Angelo, la nouvelle Main de Ganondorf - non ce n'était pas une prothèse mais un grade - qui avait ses jours avec et ses jours sans. Pour d'autres, ce n'était même pas la peine d'essayer de soutirer un sourire. Des gens donc ennuyants à côtoyer. Le plus drôle était d'aller embêter les nouvelles recrues car elles voulaient bien se faire voir évidemment et faisait donc toutes les tâches qu'on leur demandait sans poser de questions. D'ailleurs parmi les derniers arrivés il y avait une jeune femme dont le visage ne m'était pas inconnu. Si ma mémoire était bonne, c'était une comédienne. J'avais déjà vu ces spectacles et son talent qui n'était pas infecte d'ailleurs. Je m'étais donc demandé ce qu'elle faisait là, dans ce désert, plutôt que sur une scène. On avait tous une voie à suivre alors peut-être que l'Avatar du Néant l'avait dessiné pour elle. D'ailleurs en parlant du loup, alors que j'étais en train de me balader, j'apercevais la jeune femme nommé Vivianne en ces lieux, qui semblait être au bout de sa vie.

- En voilà un drôle nom d'oiseau

M'exclamais-je en l'entendant se lamenter au sujet d'un certains "RrrouRrrou", ce qui ressemblait fortement au roucoulement d'un pigeon. Pour sûr qu'il n'y avait pas beaucoup d'oiseaux dans ce désert et les températures chaudes ce n'était pas vraiment leur fort non plus.

- Vivianne c'est ça ? Qui vous a autorisé à faire une pause ? Pensez à vos camarades qui sont encore en train de trimer pendant que vous vous flâner...

Demandais-je avec une fausse voix autoritaire tout en agitant mon éventail pour me faire du vent. Je n’en avais rien à faire en vérité qu'elle fasse une pause ou pas. De toute manière, ce n'était pas mon boulot de surveiller les larbins. En revanche, les taquiner oui. Puis je voulais savoir ce que faisait la jolie comédienne ici sans me faire repérer. Si jamais elle s'avérait être une traîtresse, je ne pouvais pas la laisser faire sans prendre le risque de finir moi aussi dans La Fosse. Autant dire, que ce n'était pas vraiment le lieu que j'avais envie de visiter de l'intérieur.

Le bruit d'une foule imaginaire, d'instruments de musique et des applaudissements. Les yeux fermés, dans sa tête se jouaient les souvenirs d'un lointain spectacle. Depuis combien de Lunes déjà, Jodariel n'avait pas eu la chance de jouer la comédie? Trop longtemps. A la place de pratiquer l'art pour lequel elle était née et douée, elle se devait de jouer les Yiga pour collecter des informations pour Hyrule. Bon sang, ce que la vie pouvait parfois déraper. Mais que pouvait y faire la fille Embarr de toute façon? Si elle voulait aider sa famille, c'était la seule solution. Au moins, même si le cadre ne faisait pas rêver, et que l'environnement de vie était terrifiant sur certains aspects, la Goron n'avait pas le malheur d'être affectée à des tâches qui risquaient de lui apporter des cauchemars... Enfin, jusqu'à quand? Sentant la chaleur du soleil brûler légèrement sa peau, notre protagoniste y tirait un certain plaisir. Si la nuit était un véritable calvaire glacial pour elle, la journée, c'était un certain plaisir... Tant qu'elle n'y restait pas non plus trop longtemps.

Sans savoir combien de temps traînait-elle déjà, Jodariel se rendit compte que peut-être elle devait reprendre une quelconque activité pour ne pas paraître trop feignante. Mais avant même d'ouvrir les yeux, une voix vint à la faire sursauter, se cognant légèrement la tête contre la roche. Plus de peur que de mal, la jeune femme ne pût s'empêcher de passer sa main dans sa chevelure pour frotter le lieu de l'impact, affichant une mine mélangeant fausse douleur et contrariété. Levant le regard vers l'inconnu qui venait de totalement la sortir de la rêverie, elle se mit à légèrement bredouiller au sujet du nom d'oiseau. Elle même savait qu'il était ridicule après tout, mais ça restait son RrrouRrrou adoré.

- Oh, euhm, vous savez, un oiseau, son nom, c'est surtout pour rire hein...

Un léger rire sorti de la bouche de la jeune femme qui ne croyait pas spécialement à ce qu'elle venait de dire. De toute façon, cela lui permettait surtout de reprendre pied avec la réalité, tout en profitant pour observer un peu plus son vis à vis. Un Hylien. C'était quelque chose qui surprendra sûrement toujours un peu Jodariel, de voir ce peuple servir l'Avatar du Néant... Mais après tout, difficile de juger les gens sans savoir par quoi ils aient pu traverser dans leurs vies pour en arriver à la. En creusant un peu plus son observation, la personne semblait avoir des traits assez fins et quelque peu raffinés Mais ce n'était pas spécialement une information qui lui permettait directement de se guider vers une conclusion utile. Affichant une expression assez neutre, les paroles qui suivirent de la bouche de son interlocuteur donna à la fille Embarr un léger coup de stress intérieur, essayant de ne pas le montrer. Déjà, le fait qu'il connaisse son prénom sans que ce soit réciproque ce n'était pas une bonne nouvelle. En plus se voir ainsi fustigé sur sa pause n'était pas un bon point non plus.

N'étant pas présente au sein du camp depuis très longtemps, sa connaissance des personnes importantes ou non des Yiga était relativement faible. Ainsi, pouvait-elle totalement être face à quelqu'un qui pouvait lui faire regretter cet instant de paresse et pire, mettre un mauvais coup de pied à sa couverture. De plus, voir ainsi son interlocuteur prendre une voix autoritaire tout en semblant la narguer avec cet éventail rajoutait une couche à la scène. Bien. Une comédienne se doit de ne jamais être vaincue par le stress, encore moins une espionne. Prenant une assez bonne inspiration, la première chose que fit Jodariel fût de baisser la tête, comme une façon de chercher le pardon.

- C'est cela, Monsieur. Vivianne Hearn. Je vous prie de m'excuser de ce moment d'égarement.

Tout d'abord s'écraser. La Goron n'était personne d'important ici, juste une Yiga comme une autre faite pour le bien du campement. Il fallait qu'elle réfléchisse un peu plus comme elle le faisait avec sa famille de comédiens, pour ne pas être aussi facilement cramée. Le campement, c'était, temporairement et ce jusqu'à la fin de la mission, sa famille. Elle ne pouvait donc pas se permettre de flemmarder ici, comme ailleurs sauf lors des moments propices... Ou quand elle aura peut-être un peu plus prouvé aux yeux des autres. Conservant la tête basse, la jeune femme reprit.

- Je tâcherais de me donner encore plus pour compenser cet écart. Je... Je ne suis pas encore habituée à tout ce qu'il peut y avoir à faire dans le campement. Mais je promets de faire ce que je peux.

Faire l'ignorante, demander conseil indirectement et espérer que toute l'affaire soit oubliée avec un peu plus de travail. Si tout était fait correctement, et si son interlocuteur était réceptif, c'était dans la poche pour "Vivianne" et une protection pour Jodariel. Levant enfin la tête, c'est avec un faux regard déterminé qu'elle regardait son interlocuteur.

- Auriez-vous un... Un conseil, ou quoi, afin d'aider justement mes... "Camarades"?

Devoir considérer le camp et surtout les Yigas comme ses camarades, et pire, comme sa famille sera sûrement une épreuve bien difficile à assumer en premier lieu pour Jodariel...

Je devais avouer ne pas m'être attendu aussi amusante. Ma question l'avait visiblement dérouté mais il était aussi incroyable d'entendre quelqu'un parler d'un oiseau dans un désert. Je doutais que cela soit un volatile capable de survivre dans les bancs de sable qui se prénommait ainsi. En tous les cas, je trouvais ça originale et puis après tout il y avait bien des personnes qui appelaient leurs animaux domestiques le chien ou le chat selon ce que c'était.

- Et où donc est-il passé ce cher ami ?

Demandais-je avec un sourire qui se voulait sympathique. Si je souhaitais réaliser mon objectif, je devais me rapprocher de "Viviane" et donc gagner sa confiance. C'était une chose que j'arrivais pleinement à faire la plupart du temps. Après tout, qui ne donnerait pas sa confiance à un si beau visage ? A part les aigries comme Ashaï éventuellement ou les brutes épaisses qui après tout ne croyaient qu'en leur massue. Et je parlais bien évidemment de l'arme et non d'autre chose.

Pris entre les mailles de mon filet, je ne comptais pas laisser la jeune recrue s'échapper aussi facilement. M'amuser avec elle d'abord et cela commençait par la reprendre sur sa pause alors que concrètement ce n'était pas mes affaires et qu'on n'était pas non plus des sauvages à ne pas laisser les travailleurs respirer. Bien que parfois certains mourraient étouffer par la colère de leur maître, mais ceci était une autre histoire. Je n'avais pas d'esclave de mon côté et ce n'était pas vraiment une compagnie que je souhaitais à part peut-être pour me border le soir ou m'éventer la journée quand il faisait trop chaud.

- Hum...Je ne sais pas si je t’excuse

Déclarais-je avec toujours ce faux ton autoritaire. Mon interlocutrice se trouvait tête baissée devant moi, comme une enfant qui venait de faire une bêtise. C'était assez drôle cette scène tout de même alors que la dernière fois que je l'avais croisé elle illuminait une scène par son talent de comédienne. Enfin, surement jouait-elle aussi de ses capacités à cet instant précis pour se faire pardonner. Se donner autant de mal pour rien avait un côté un peu jouissif.

- Les promesses sont bien belles, mais ici ce sont des actes que nous voulons.

Rétorquais-je en la mettant cette fois plus en garde. Les Yigas n'aimaient pas vraiment les bonnes paroles et préférait nettement voir les choses se réaliser. Il était aisé de promettre la lune mais moins évident d'aller la chercher. Vivianne avait ensuite planté un regard déterminé dans le mien, prête à tout faire pour aider ses nouveaux camarades. Amusé par ce changement de comportement, je pouffais légèrement.

- Très chère, votre détermination fait plaisir à voir ! Si j'ai un conseil à vous donner...Eviter l'alcool d'ici il est atrocement mauvais et rien ne vaut le bon vin d'Hyrule.

Glissais-je en terminant par un clin d'œil. Vraiment, le point négatif de cet endroit était la boisson locale. Heureusement, je pouvais faire des réserves lorsque je revenais de mes promenades en dehors de cette région désertique.

- Et puis comme toute bonne compagnie qui se respecte, l'union fait la force. Si vous voyez un camarade ramer n'hésitez pas à aller ramer avec lui. Sauf si ce dernier s'appelle Einar ou Dagon car ils risqueraient de vous donner plutôt un coup de rame.

Rajoutais-je, tout de même pour prévenir Vivianne du danger de ces brutes. Ils n’étaient pas idiots mais préféraient foncer dans le tas plutôt que de se poser pour réfléchir. C’était triste et j’étais surement l’un des rares membres de ce clan à vouloir utiliser ma cervelle pour me préserver plutôt que d’aller jouer aux fléchettes sur des cadavres futurs.

La question posée au sujet de RrrouRrrou perturba légèrement Jodariel. Elle ne pensa pas spécialement que l'on s'intéresse réellement à son oiseau, encore plus avec un nom aussi ridicule. Nom qu'elle devrait d'ailleurs peut-être changer pour le pigeonneau de Troisième du nom... Mettant cela dans un coin de sa tête, la comédienne pencha délicatement la tête sur la droite, affichant une légère mine de réflexion. Bien entendu, elle ne pouvait pas dire exactement la vérité, mais à quoi bon mentir entièrement sur quelque chose d'aussi futile? Cela ne lui apporterait rien.

- RrrouRrrou? Difficile à dire, c'est un pigeon qui aime la liberté. Mais certainement pas dans le Désert, il serait mort, le pauvre. A moins qu'on l'ait jeté depuis ma fuite ici, il est sûrement encore chez mes parents!

Bien. C'était loin d'être ridicule comme explication, en plus elle en profitait pour signaler sa fuite pour devenir une "Yiga". Une fois son explication terminée elle fit bien en sorte de reprendre une posture un peu plus neutre et sérieuse avec la suite de la discussion. C'est sûr, elle ne s'attendait pas à déjà se faire rabrouer alors qu'elle n'était pas la depuis très longtemps. Bon, elle ne s'attendait pas non plus à attirer l'attention sur une vulgaire pause... La mentalité Yiga était trop différente, bon sang, elle aura besoin de plus de temps pour vraiment s'adapter à tout cela. Même s'il y a sûrement des choses impossibles à vraiment accepter pour un esprit libre, comme l'esclavagisme...

Le fait qu'il ne savait pas s'il allait l'excuser était tout de même des plus frustrants pour la fille Embarr. Bon sang, ce n'est pas comme si elle avait frappée en pleine figure une personne importante tout de même! Ou alors c'était ce qu'il fallait faire? Au vu de comment ils étaient tous si... Particulier à suivre ainsi l'avatar du néant, cela serait presque pas si étonnant que ça finalement. En plus le ton autoritaire employé n'aidait vraiment pas. Il semblait des plus sérieux, en plus d'avoir un côté qui pouvait sembler presque hautain aux yeux de Jodariel. Finalement, tout ce qu'elle aimait, la chance... Bien, il lui restait tout de même plein de choses à prouver pour se faire bien voir. Se mettant droite avant de frapper sa poitrine d'un coup de poing ferme, regard sérieux en accompagnement elle reprit alors.

- Je suis prête à de nombreux actes pour prouver ma valeur. Pour le Clan, pour l'Avatar.

Difficile de savoir si c'était le genre de phrase qu'adorerait plus que ça entendre un supérieur des Yigas, mais bon, il fallait bien avancer à tâtons pour comprendre ce qui la mettrait dans de bonnes situations, ou l'inverse. Plutôt confiante dans le comportement qu'elle avait décidé d'avoir, Jodariel n'en fût pas moins déstabilisée par le rire de son interlocuteur. Avait-elle dit ou fait quelque chose d'à ce point ridicule? Bon sang, ça semblait aller de pire en pire... Tout du moins c'est ce que pensa la Goron avant de sourire quand elle sembla rassurer. Plaisir à voir hein? Bien, c'était déjà un peu plus dans la poche que par terre finalement. Sans réellement perdre sa stature plus sérieuse et déterminée, elle laissa tout de même un sourire apparaître sur son visage. Sourire qui fût accompagnée de plusieurs clignements d'yeux rapide quand elle entendit le conseil du Yiga. Un peu comme un battement rapide et automatique quand le cerveau venait à se bloquer. Éviter... L'alcool? C'était ça, le conseil? Prise par surprise, il fallut un léger moment avant que l'espionne ne reprenne ses esprits. Encore plus avec le clin d'œil qui avait enchainé le conseil comme si c'était réellement un point important de la survie dans le camp. Bon, après, en soi pour la comédienne ce n'était pas entièrement faux, un monde sans alcool ou qu'avec du mauvais alcool était déjà bien plus sombre que tout autre réalité. Toujours quelque peu déstabilisée, elle reprit avec une voix un peu plus timide, avec son ton naturel.

- Je... Euh... Merci du conseil? Même si je suis plutôt une amatrice de ce qui est fort et reste longtemps en bouche. Le vin d'Hyrule par contre reste une véritable merveille.

Si le début était plus hésitant, il ne fallut pas longtemps avant que la fille Embarr ne reprenne un peu plus des couleurs, encore plus quand le sujet était l'alcool. Difficile de vraiment dire si Jodariel était une véritable amatrice des breuvages alcoolisés au point d'en débattre, mais elle en était suffisamment une pour s'être souvent, très souvent, mise mal avec une sacré gueule de bois les lendemains de fêtes. Ou des lendemains tout court même juste car elle avait de quoi boire. La suite de la discussion emprunté par l'Hylien dériva cette fois-ci sur quelque chose de plus utile pour se faire bien voir. L'entraide donc. Au moins, les choses ne changeaient pas vis-à -vis de sa façon d'agir avec sa famille. Juste qu'aider ainsi naturellement des inconnues, des ennemies, même si elle était infiltrée... C'était plus facile à dire qu'à faire. Il lui faudra vraiment faire preuve de beaucoup d'efforts pour commencer à endosser entièrement son rôle. Nul doute que ce sera plus facile après. Mais l'espionne ne pût s'empêcher de pencher une nouvelle fois la tête, cette fois-ci sur la gauche, intriguée. Se méfier d'Einar et Dagon hein? Elle croit en avoir croisé un, de loin, pour le moment mais pas encore le second. Amusant tout de même de voir que même dans ce genre de clan on trouvait bien encore des inimitiés. Tout du moins ça avait l'air. Hochant plusieurs fois la tête pour montrer qu'elle avait compris, elle ne pût s’empêcher de reprendre une nouvelle fois.

- Je ferais plus d'effort alors, pour moi, et pour les autres Monsieur. Nul doute qu'en conservant et en améliorant cet esprit, tout ira pour le mieux. Mais euhm... Ceux que vous avez cités... Un coup de rame?

Le regard de Jodariel fût légèrement perturbé, ne comprenant pas très bien l'expression sur ce coups la. Elle comprenait bien le fait de ramer ensemble bien entendu mais la?

- Vous parlez d'un coup, c'est ça? Ils sont si combatifs que ça?

S'enquit-elle alors. Après tout, même si elle avait une bonne carrure de par ses gènes de Goron, elle n'était pas non plus une guerrière, et difficile de savoir ce qu'elle risquait de prendre dans ce genre de moments...

- Je pense que je vais suivre tous ces conseils hein... Esprit d'équipe, éviter les deux combattants de la rame et... Éviter l'alcool de ce lieu. Je... Pense que je peux m'en sortir.

Admis Jodariel, avec un léger sourire amusé. Bon, au moins on ne lui avait pas demandé des choses trop insensées, c'était rassurant. Déjà qu'elle avait du mal à s'intégrer entièrement pour le moment, c'était pas la période pour les challenges supplémentaires sous peine de rendre le tout encore plus compliqué...

RrrouRrrou était donc un bien un oiseau comme je l'avais imaginé. Ca aurait pu être un surnom d'une personne, d'un piaf par exemple ça pourrait leur coller à merveille. Un suzerain du nom de RrrouRrrou, ça casserait tout un charisme. L'idée de placarder les villes d'Hyrule avec un portait de Cantell estampillé "RrrouRrrou" me traversait l'esprit et je me retenais de rire en me mordant légèrement l'intérieur de la joue.

- Pauvre pigeon, ça doit être difficile pour lui d'être si loin de son amie. Pourquoi t'es tu donc enfui ?

Demandais-je curieux, car après tout je connaissais sa véritable identité et était donc intéressé par la raison qui avait pu amener cette jeune demoiselle en plein désert, quittant son statut de comédienne plutôt célèbre qui plus est. Il y avait toujours du monde à ces spectacles, trop visiblement pour ne pas qu'elle n'ait pas daigné s'apercevoir de ma noble présence à cette époque.

En tous les cas, cette petite était divertissante et je m'amusais à la tourmenter un peu. Je voyais bien sur son visage que mon refus d'accepter ses excuses l'agaçait. Ce qui ne faisait que me faire envie de continuer de jouer avec Vivianne. Cette dernière ne manquait toutefois pas de motivation pour servir le clan Yiga.

- Vraiment ? Tous les actes ?

Je devais être certains qu'elle savait ce qu'elle racontait et pas uniquement pour me faire plaisir. Il y avait toutes sortes d'actes dans la vie : meurtrier, sexuel, de bravoure, de vandalisme, etc.…Jusqu'où cette jeune recrue était-elle prête à aller ? En tous les cas, je n'étais jamais fermé à donner quelques conseils primordiaux pour survivre dans ce désert : le bon alcool et éviter les brutes. Mieux valait ne pas s'embrouiller avec le Zélote et le l'argenté sous peine de finir la queue entre les jambes - dans tous les sens du terme probablement. D'ailleurs sa réponse m'avait fait rire car je ne m'étais pas vraiment attendu à cette description pour de l'alcool fort. Je poursuivais avec un sourire énigmatique sur les lèvres :

- Si tu tiens tant à avoir une saveur qui reste longtemps en bouche je connais aussi quelques noms du coin

Je parlais bien évidemment de gens et non de boissons actuellement mais allait-elle percuter ? Cette entrevue était de plus en plus amusante et je commençais à apprécier cette jeune femme. Au moins on ne pouvait pas dire que c'était une lécheuse-de-botte et puis il était hors de question qu'elle touche à mes magnifiques bottes.

- Tu peux m'appeler Maître Zael c'est mieux que monsieur, j'ai l'impression d'être un vieux grabataire.

Soufflais-je avec un sourire amical.

- Oui je parlais bien évidemment d'un coup, difficile de poser un bateau ou une barque ici hum ?

Rétorquais-je en tendant ma main pour lui tapoter la tête comme on le ferait avec un enfant. C'était surement parce que je passais trop de temps avec eux.

- Allons chère Vivianne, il faut y mettre plus de conviction ! Sinon vous allez vous faire manger toute crue par les autres. Et au sens propre car on aime bien la viande crue par ici ! Surtout après un combat à l'arène, c'est tellement divin après tous ces efforts !

Je mentais évidemment. La seule viande crue que j'avais mangé c'était lors de mon mariage et je ne tenais pas à réitérer l'expérience. Je testais simplement la demoiselle pour savoir jusqu'où était-elle capable de me croire.

Jodariel garda un léger sourire phase à la réponse de son interlocuteur. La totalité de sa réponse. Au début légèrement amusée sur l'intérêt du Yiga quant à son Pigeon, le merveilleux RrrrouRrrrou, elle garda le même faciès quand il lui demanda la raison de sa fuite. Bien entendu que quelqu'un, à un moment, lui demanderait ça. Un peu comme une question lambda en demandant le passé de n'importe quel inconnu pour faire la discussion.

- Je peux vous dire que je sais déjà qu'il doit virevolter avec tristesse autours de son perchoir le pauvre... Dit-elle avec une petite moue. Quant à la raison de ma fuite, ce n'est certainement pas pour faire un élevage de pigeons dans le désert!

Elle fait un clin d'œil en claquant son pouce et son majeur en indiquant Zael de son index. Essayant de commencer par une légère blague. L'humour était souvent un attrait qu'appréciait son public. Moins ses cibles lorsque cela devenait des farces, allez savoir... Toussant pour retrouver un air bien plus sérieux, elle reprit tout de même.

- La pression, dans un sens. Un appel lointain raisonnant dans mon cœur. L'envie de voir toute chose différemment. Je... Elle baissa la tête, mettant ses deux mains dans les cheveux pour la tenir avec délicatesse. Je n'en pouvais plus, de toute mon ancienne vie. Mais les promesses de cet endroit, l'Avatar... Vous imaginez bien que ce n'est pas une discussion qui passe à la table à manger de fier croyant d'Hylia? Alors j'ai fui oui. Une rage sourde dans les oreilles comme compagnie.

Elle releva la tête, affichant une fausse expression perturbée, retirant ses mains de sa tête. Bon, difficile à savoir si son mensonge serait convaincant, mais au moins elle en avait un qu'elle espérait solide. A côté de cela, la discussion elle reprit tranquillement son cours jusqu'à la question du Yiga sur le sujet de faire vraiment tous les actes. Elle garda son regard sérieux et fier... Avant de comprendre.

- Oh.

Souffla t'elle avant de légèrement rougir face à ce que cela pouvait impliquer. Reprenant alors au plus vite son air sérieux, elle fit en sorte de répondre, cachant la légère gêne dans sa voix.

- Je peux tuer si on me l'ordonne. Saccager ce que l'on me demande. Ou même les tâches simples du quotidien, je n'ai aucun souci à agir de la chose la plus simple à la plus dure. Mais il y a tout de même des limites jusqu'où je peux offrir mon corps. Monsieur.

Certes, elle avait, à une époque, utilisée de ses charmes pour bien des chantages quand elle n'était qu'une jeune comédienne au doux surnom secret de "Poussière d’Étoiles". Mais depuis qu'elle avait plier cela, elle n'avait jamais eu à s'offrir pour quoi que ce soit. Homme, ou femme. Elle s'était suffisamment dégoutée ainsi. Mais elle n'avait pas spécialement envie d'être aussi précise. Elle avait des limites, et jamais elle ne se rabaisserait aussi bas pour servir des choses insensées. Au moins elle espérait avoir été assez claire sur ce point-ci alors que la discussion avait changé sur l'alcool.

Ah, l'alcool. Si la comédie était son sujet de prédilection en tête à tête avec sa famille, l'alcool arrivait tout juste derrière. Fort, doux, sec, liquoreux. Si elle devait compter la fortune dépensée en alcool... Acheté ou volé... Cela permettrait sûrement d'acheter le manoir qu'elle avait toujours voulu. Mais à quoi bon un manoir sans alcool, hein? Alors forcément, en discuter avec quelqu'un qui semblait être un poil connaisseur avait allumé une lumière dans l’œil de Jodariel. Une saveur qui reste longtemps en bouche? Ici? En voilà une information capitale. Un léger sourire vint s'afficher sur la bouche de la Goron qui avait sûrement trouver quelqu'un de bon conseils pour sûrement picoler bien comme il le fallait.

- Des noms? Si cela ne vous embête aucunement j'apprécierai de les connaitre! Certains alcools fort me manquent par ce délicat plaisir qui reste en bouche si longtemps après l'avoir bue! Je me ferais une immense joie de vous aider sur quoi que ce soit en contrepartie.

Alors certes, elle devait sûrement obéir à ses ordres quoi qu'il arrive, mais supposément le Yiga apprécierait plus quelqu'un qui le fait de bonne volonté qu'en étant forcée, oui? En parlant d'être forcée, la fille Embarr vint à écarquiller des yeux lorsque son interlocuteur lui demandait, sans aucune honte ni problème, d'être appelé maintenant "Maître". Comment-ça, Maître? Elle n'en avait que faire qu'il est l'impression d'être un vieux grabataire, la comédienne n'allait tout de même pas s'abaisser à cela! De plus, on ne lui avait absolument rien dit à ce sujet. Et au vue de son sourire, difficile de savoir s'il était sérieux ou non.

- Sans vouloir vous manquer de respect, Monsieur, je ne crois pas avoir entendu très souvent ce terme employé ici hormis par... Par les esclaves. Je peux au pire vous nommer Monseigneur, ça fera tout de même moins grabataire, non?

Déjà qu'elle avait du mal à appeler quelqu'un avec un titre sans avoir envie de l'insulter juste après, Maître c'était clairement hors de question. Déjà que jouer en partie une gentille Vivi' toute heureuse dans cet endroit de l'horreur était une épreuve, et même si c'était en tant que rôle, lorsque s'était pour quelque chose que l'on risquait de jouer plusieurs Lunes à temps plein il y avait bien des choses à mettre comme stop pour ne pas perdre sa véritable identité, ou ne pas se dégouter. Quand elle reçut la réponse au sujet des coups et du bateau, elle sentit la main de Zael sur sa tête lui tapotant délicatement le sommet du crâne. Mais il se prenait pour qui, songeait la fille Embarr, levant un sourcil intriguée.

- L'idée serait originale cependant. On mettrait ça dans les sorties des villes et les gens se demanderaient pourquoi y a t'il un bateau ici, et si se sont des ennemies, ils prendraient une attaque. Plus quelque chose est absurde, plus il a de pouvoir sur les gens.

Jodariel avait sûrement dut avoir l'air ridicule en demandant pour les coups, mais au moins essayait-elle de sauver la face en rebondissant ainsi. Sa répartie légendaire, son art de l'espièglerie mais aussi ses idées absurdes. De quoi faire un joli cocktail amusant. En tout cas un cocktail bien plus amusant que de manger de la viande crue. Encore une fois, difficile de savoir s'il plaisantait où s'il était sérieux. Mais franchement, qui serait assez fou pour en bouffer? Un léger haut le cœur vint faire trembler le corps de la Goron qui s'imaginait déjà la scène, écœurant. La comédienne était très, très, très loin d'être ce que l'on pouvait appeler "raffiner", mais les Yiga n'étaient pas à ce point des sauvages. Enfin, normalement.

- J'y mettrais toutes mes tripes alors s'il le faut Monseigneur! Toute l'énergie possible! Dit-elle avec un regain de force pour être plus sérieuse. Quand à la viande crue... Euhm... On verra cela le jour J, hein?

Demanda-t-elle, un peu moins confiante tout de même.

Un élevage de pigeon dans le désert ? Pourquoi pas, l'idée était intéressante et surprenante aussi. Est-ce que ces oiseaux pouvaient supporter la chaleur du désert ? Peut-être bien, après tout il y avait tout de même de l'ombre et de l'eau. Certes, ils ne pourraient pas manger grand-chose en revanche, à part des cactus. On ne pouvait pas vraiment dire que dans le sable il y avait des vers de terre. Enfin, la demoiselle avait dit cela pour plaisanter avant de m'expliquer la raison de sa venue ici. Pas évident en effet de mettre en avant sa nouvelle religion dans une maison qui acclamait la déesse Hylia. J'en savais quelque chose, après tout le noble qui m'avait élevé était aussi un adepte de cette divinité. Je n'avais eu connaissance de l'existence de l'Avatar du Néant que grâce à mon cher époux disparu. Je ne m'étais jamais senti connecté aux autres dieux existants surement parce que je n'avais pas d'ailes ni de queue de poissons.

- Vraiment ? Et quelles promesses as-tu entendu de cet endroit perdu dans le désert ?

Demandais-je curieux. Car quitter le confort de la ville pour se retrouver entre des grains de sables, il y avait tout de même mieux comme évolution. Je savais qui était Vivianne en réalité et je trouvais cela étrange qu'elle ait quitté sa troupe ainsi alors qu'elle avait clairement du succès. De mon côté, je n'avais pas vraiment d'attache alors venir ici avait été la meilleure décision après la fête du millénaire.

- Je vois. C'est vraiment dommage car tu es très mignonne et tu aurais pu te servir de cet atout pour espionner.

Déclarais-je en lui faisant un clin d'œil. La séduction était un art à part entière et même si Vivianne faisait un peu paysanne actuellement avec une jolie robe et du maquillage elle pourrait séduire aisément n'importe quel mâle ou femelle d'ailleurs - pourquoi se priver d'une seule catégorie ? D'autant plus que l'alcool ne la gênerait probablement pas vu le regard pétillant qu'elle avait eu lorsque j'avais commencé à parler de bons crus même si en vérité, je parlais d'autres choses en fait. J'éclatais de rire d'ailleurs face à son enthousiasme pour l'alcool.

- Et bien la boisson la plus populaire est le Vaï Meets Voï, je ne sais pas si tu y as déjà goûté ?

Personnellement je le trouvais immonde, car rien ne pouvait être meilleur qu'un bon vin. Enfin, d'après Elim c'était parce que j'avais développé des goûts de luxe. Ce n'était pas ma faute si mes papilles étaient aussi délicates que mes cheveux.

- C'était plus dans le sens d'une relation professeur, élève. Tu n'es pas une esclave évidemment sinon cela ferait longtemps que tu serais en train de gémir de douleur à force d'être battu

Je n'étais pas non plus un adepte de l'esclavage mais bon, c'était la coutume ici alors je n'avais pas mon mot à dire là-dessus. Il fallait savoir s'adapter à son environnement.

- Mais si tu préfères Monseigneur, ma foi, cela me va aussi

Rajoutais-je avec un grand sourire charmeur.

- C'est vrai, mais cela prendrait du temps et une perte d'énergie d'amener un bateau jusqu'ici rien que pour cela. De toute façon nous avons bien assez de forts guerriers en cas d'attaque.

Au moins Vivianne ne manquait pas de réponses originales je devais l'avouer. Mais est-ce que cela l'aiderait à s'en sortir ici ? Pas vraiment sur. Vu sa réaction lorsque j'avais évoqué la viande crue, ce n’était pas pour aujourd'hui qu'elle allait se marier. Je pouffais toutefois avant de la rassurer.

- Je plaisantais, rassure-toi, nous ne sommes pas des cannibales.

Je ne voulais pas qu'elle regrette d'être venue là à cause d'une blague.

- Et mise à part être une experte en alcool et avoir un joli minois, as-tu d'autres points forts ?  

C'était toujours important de connaître les atouts de ses camarades. Si la jeune femme était une bonne comédienne, elle était peut-être aussi une excellente épéiste ou un mage ?

Jodariel ne pensait pas spécialement que son interlocuteur serait si intéressé par le pourquoi du comment elle serait ici. Soit il avait un immense intérêt vis à vis d'elle, soit simplement était-il un membre des personnes curieuses. Quoi qu'il en soit ce n'était définitivement pas pour arranger les affaires de la pauvre Goron qui aurait bien voulu se débarrasser de ce sujet le plus rapidement possible. Après tout, elle n'appréciait pas plus que cela parler de ce sujet la. Tout était un mensonge après tout. Et le soucis avec les mensonges c'était la peur de savoir quand ils seraient découverts... Encore pire si la révélation de ce dernier vous amenait à la mort. Conservant tout de même son aire fière et souriante, la fille Embarr reprit.

- Celui d'un vent nouveau qui soufflerait sur Hyrule. Qui viendrait détruire cette stupide société menée par un royaume méritant de finir sous les ruines pour la gloire de l'Avatar sous l'étendard d'un roi puissant et compétent!

Même si elle ne croyait pas un traitre mots de ce qu'elle disait, la comédienne usa de tout les artifices grappillés à travers sa carrière pour mettre de la puissance dans ses mots. De la conviction et surtout, un éclat de flamme dans ses yeux. Flammes qui disparurent bien vite quand la discussion était bien entendu venu de ce qu'elle pouvait faire, et encore pire, sur le sujet de son corps. Même si Jodariel aurait pût apprécier le compliment d'être mignonne, celui de l'utiliser pour espionner faillit la faire rire. Ah, si Zael savait ce qu'elle avait dût faire malgré tout à l'époque pour sauver sa famille de la pauvreté... Une des raisons qui faisait qu'elle ne souhaitait définitivement plus le faire. Hormis se sentir sale et honteuse, il n'y avait pas beaucoup de bénéfices à s'offrir pour des rubis ou des informations.

- Je préfère utiliser mon charme dans d'autres circonstances, Monsieur. Comme celui de charmer quelqu'un qui me plait. Mais après... Je pense que mon avis et mon envie n'ont pas beaucoup d'importance vis à vis d'un ordre des hautes autorités.

Au vue de la société d'esclavagiste dans laquelle elle était, difficile de refuser un ordre qui pourrait venir de Ganondorf. Ou de la main. Mais si elle pouvait éviter au maximum d'avoir à donner de son corps, elle apprécierait c'était sûr.

Le rire de son interlocuteur vis à vis de l'alcool vint à faire lever un sourcil à Jodariel. Avant de reprendre son aire intéressée sur l'alcool. Le "Vaï Meets Voï"? Drôle de nom, mais non, ça ne lui disait rien.

- Aucunement. Vous dites que c'est la plus populaire? Bon sang, je manque cruellement de contacte alors pour ne pas avoir eu l'occasion de la boire avec quelqu'un... Fichtre!

Claquant des doigts avec amusement, l'espionne essayait de continuer de détendre l'atmosphère. Après tout, le but initiale de tout cela n'était-il pas de se faire finalement bien voir de ce "chef"? Enfin, difficile de vouloir être parfaitement docile et sympathique quand Zael montrait une certaine... folie des grandeurs à se faire appeler Maitre pour accepter ensuite le titre de Monseigneur. Cela dit, la phrase au sujet d'être une esclave battue potentiellement à mort lui fit tirer une grimace en plus de légèrement trembler comme si un violent courant d'aire était venu la frigorifier. C'était exactement face à ce genre de choses qu'elle espérait rester à sa place, assez simple de Vivianne la personne à tout faire. Au moins la comédienne ne brillerait pas de trop et ne risquerait aucun horrible sort comme celui-ci. Et le sourire charmeur de la personne en face n'arrangeait définitivement rien à tout cela.

- On va donc rester sur Monseigneur, je pense que la situation convient aux deux parties!

Hocha t'elle alors de la tête avec une certaine vigueur pour effacer une partie du malaise. Quand au sujet du bateau d'attaque... La fille Embarr préféra rien ajouter de plus au sujet. L'espionne n'allait tout de même pas débattre et continuer de discuter sur un sujet aussi absurde tout de même? Enfin, dans d'autres circonstances, avec plusieurs pintes dans le sang elle l'aurait fait. Mais cela aurait eu encore moins de cohérences...

Le plus important par contre, c'était qu'au moins il n'y avait pas de cannibalismes dans cette foutue société. Bien, cela faisait au moins un point positif parmi tout les mauvais. Si Jodariel pouvait en trouver une centaine d'autres peut-être réussirait-elle à égaliser la balance? Lâchant tout de même un léger soupire la Goron reprit tranquillement.

- Vous me rassurez... Merci...

Jodariel était d'habitude plutôt adepte d'un humour un peu sombre, mais le cannibalisme s'était tout de même particulier. Cela dit, la jeune dame aurait bien eu envie de souffler correctement après toute ces plaisanteries et autres phrases choc. Après tout l'enchainement passage à tabac d'une esclave, l'absurde mais amusant bateau du désert puis cela commençait un peu à attaquer son mental. Mais non, voilà que Zael revenait à la charge en demandant ce qu'elle pouvait avoir comme points fort hormis l'alcool et le jolis minois. Dans d'autres circonstances elle aurait répondue que cela serait des qualités bien suffisantes dans un bordel pour plaisanter, mais comme le faite d'utiliser son corps comme espionne avait déjà été utiliser... Mieux valait pas. Cette question était particulière. Car sans qualité elle pourrait être jugée d'inutile et reléguée. Trop utile, elle pourrait être mise sur le devant de la scène et elle voulait justement éviter cela. Comment trouver un bon entre deux?

- Je pratique la magie d'illusion. Je suis capable de charmer quelqu'un ou de créer un faux double imparfait pour attirer l'attention. Je sais manier la dague, sans en être experte et je connais assez bien la majorité des villes du continent. Ce n'est pas grand chose je l'admets mais ça peut avoir ses utilités selon les circonstances!

Admit-elle alors, un grand sourire sur le visage. Au moins elle appuyait certaine de ses qualités, sans se mettre trop en avant. Juste espérer que cela passe tranquillement maintenant...

La curiosité était un vilain défaut, c'est ce que ne cessait de me dire mes nombreux professeurs depuis que j'étais leur élève mais que voulez-vous, on ne changeait pas le monde en un coup de cuillère et encore moins quelqu'un. La jeune femme était vraiment intéressante et sa venue ici encore plus. Comment s'était-elle retrouvé embarqué chez les yigas et pour quelle raison ? Il y en avait plusieurs, des réponses à ma question. Certains membres étaient là parce qu'ils n'avaient plus personne, d'ancien adepte de la lumière convertie, d'autres simplement parce qu'ils avaient baignés dedans depuis tout petit. Je ne m'étais pas attendu à autant de ferveur de la part de mon interlocutrice. C'était en soit assez théâtrale mais normal pour une comédienne. Allez savoir si c'était vrai ou non, en tous les cas elle avait eu le mérite de me faire rigoler.

- J'ignore ce que t'as fait ce royaume mais tu es venu au bon endroit pour participer au renouveau !

M'exclamais-je avec un sourire. Jusqu'à quel point était-elle prête à aller justement pour cela ? Evidemment, on n'enfilait pas des perles ici et il fallait parfois - selon le poste que l'on occupait - donner de soi au sens propre. Vivianne ne devait certainement pas être ce genre de femme vu sa tête lorsque j'avais mentionné cette partie. On n'était soudainement bien moins enthousiasme.

- C'est tout à ton honneur. Rassure-toi, on ne te forceras pas à faire cela si tu n'en pas envie, ca serait contre-productif.

Sauf évidemment si c'était un ordre direct de Ganondorf ou du petit Angelo. Mais ce n'était pas vraiment très ingénieux de vendre le corps d'un membre du clan qui n'était pas volontaire. Déjà parce qu'il y avait plus de chance qu'il n'y arrive pas et puis aussi qu'il se transforme en traître. Enfin, moi je n'étais pas conseiller c'était simplement mon avis sur la question. Bien que je n’eusse aucunement de statut important ici, je n'avais pour autant pas ma langue dans ma poche.

- Vraiment ? C'est étonnant que tu sois passé à côté ! C'est facile de trouver une personne pour t'accompagner à boire ici !

Certes, il y en avait qui valait mieux ne pas approcher mais des personnes comme Sorcha par exemple était facile à approcher. Nul doute que Vivianne trouvera sans soucis quelqu'un. J'aurai pu aussi me proposer cela dit mais je n'étais pas vraiment fan de cette boisson. Mon interlocuteur devait certainement être une amatrice d'alcool vu son changement de comportement lorsque ce thème avait été abordé. Je ne manquerai pas de l'inviter à boire quelques verres, plus on est de fous plus on rit.

- N'oublie pas la courbette

Rajoutais-je avec un clin d'œil. Je plaisantais bien sûr, cela se voyait sur mon visage que je n'étais pas sérieux. Je détestais tout ce protocole. Personne ne devrait s'agenouiller devant quelqu'un. Je n'étais pas aussi sensible que Vivianne au sujet de l'esclavage, on s'habituait de toute façon et la jeune femme allait bien devoir aussi s'y accoutumer pour se fondre parmi nous. Evidemment, je n'avais pas pu m'empêcher de continuer à la taquiner, notamment en lui faisant croire que les yigas consommaient de la chair humaine. Sa tête avait vraiment été très drôle mais j'avais rapidement balayé son angoisse. Je n'en avais pour autant pas fini avec elle - la pauvre - et l'interrogeait sur ses capacités. Magie ou non d'ailleurs, peut-être que derrière cette comédienne se cachait une fine lame.

- Oh. C'est intéressant. Très intéressant.

Déclarais-je après quelques secondes de silence. Une autre experte en illusion. L'un de ses pouvoirs me faisait penser à celui de ma petite Eluna.

- Je pratique moi aussi la magie d'illusion. Mais je n'en ai point besoin pour charmer les gens.

Sourire charmeur aux lèvres, il était évident que non. Pas besoin de magie. Ma confiance en moi suffisait et je n'avais de toute manière, pas ce pouvoir-là. En revanche je pouvais vous rendre fous et vous faire tuer vos camarades. Ce qui était moins excitant quelque part.

- Ta connaissance des villes du continent pourras nous être utiles aussi. Sois donc rassuré, tu ne finiras pas au fond d'un ravin

Concluais-je avec un sourire en lui tapotant à nouveau la tête. Notre petit face à face allait cependant être écourté, car voilà qu'un de nos cher camarade, Agron, venait de nous repérer dans notre cachette - qui n'en était pas vraiment une non plus.

- Zael ! Arrête d'emmerder les nouveaux et viens nous aider à décharger ! Toi aussi d'ailleurs

S'était-il écrié en regardant Vivianne à la fin.

- Ton langage laisse fortement à désirer

- Rien à foutre bouge ton cul !

Je soupirai en levant les yeux au ciel alors qu'Agron repartait au travail non sans rouspéter à mon sujet. Et le s'il te plait, c'était pour les cochons ?

- La pause est fini ma chère. Allons les aider avant de nous faire réprimander à nouveau.

Je n'avais pas vraiment envie de porter quoique ce soit. C'était compliqué la vie de paysan.

Il avait fallut beaucoup d'artifices et de comédies de la part de Jodariel pour réussir à tisser une magnifique tirade convaincante pour prouver son attachement à l'Avatar, mais surtout pour expliquer pourquoi elle avait suivit ce chemin. Le risque de passer pour une folle, de ne pas avoir montrée suffisamment de qu'elle côté elle était ou pire, dire quelque chose qui ne fallait pas s'envola face au rire de Zael et l'encouragement de ce dernier. Si cela ne risquait pas de cramer tout cela et l'envoyer à la fosse, la fille Embarr aurait sans nul doute soupirer de soulagement... Mais préféra t'elle simplement afficher un doux sourire satisfait à son interlocuteur. Participer au renouveau... Elle espérait surtout voir tout cela s'effondrer le plus vite possible pour pouvoir rentrer chez elle et s'occuper de son père. Haussant ensuite les épaules elle n'ajouta qu'une seule chose à ce sujet qui trouvait sa finalité.

"La liste serait longue... Alors autant brûler cette dernière, faire table rase des choses et en effet, se lancer dans le renouveau."

Mais changer, faire de nouvelles choses pour cette chère "Vivianne" n'était certainement pas donner de son corps à elle. Tout du moins pas de la façon dont partait la discussion. Mais étrangement, Zael se montra bien plus compréhensif qu'il n'avait pût le montrer quelques instants plus tôt. Ce Yiga était des plus étranges, comme si l'essence même de se personnage haut en couleur était d'apporter la pluie et le beau temps dans la discussion. Regardant un instant ce visage plein d'expression, la Goron affirma intérieurement que cet énergumène aurait été un fabuleux comédien dans sa troupe et qu'il aurait même sans aucun doute voler la vedette de la grande Jodariel. Heureusement alors que ce "chef" avait préféré suivre une autre voie plus... Obscure, avec les Yiga.

"Je suis rassurée de l'apprendre. Cela ne m'empêchera pas d'offrir toute mes autres compétences sans aucun problème."

Si l'on mettait un stop direct et brutale à quelque chose alors autant mettre tout de même en avant du positif. Bien entendu, tant qu'elle n'aura pas à brûler des champs ou assassiner des innocents tout devrait aller pour le mieux... En tant que dirigeante de la troupe et femme à tout faire, la Goron possédait une panoplie de talent plus ou moins efficaces pour des camps de guerriers ou même pour une communauté. S'inclinant avec respect elle montrait donc bien sa sincérité de vouloir alors faire de son mieux.

Quand Zael exprima sa surprise sur la non trouvaille de partenaire de boisson, l'espionne préféra jouer la carte de la timidité, mettant une main dans sa chevelure en baissant la tête. Impossible de dire qu'une des raisons principale de tout cela, c'était surtout le manque d'envie de boire avec des sauvages et des meurtriers d'esclavagiste... Ce serait clairement stupide et contre productif.

"Je suis assez nouvelle après tout... Je préfère essayer de faire mon boulot de la meilleure des façons avant de m'intégrer plus en avant Monsieur..."

Mais bon, même si son envie initiale de ne pas trop fricoter avec l'ennemie était assez forte, Jodariel serait bien obligée à un moment ou un autre de se mélanger, de rencontrer des individues. Pour en apprendre plus, mais aussi pour ne pas devenir folle entourer d'ennemies ou d'assassins potentiels. Des amis, des compagnons... Il y avait tellement de possibilité, peut-être même des personnes moins dangereuse qu'il ne pourrait y paraitre, même en tant que suivant d'un Avatar de la mort...

Plus la discussion avançait, et plus l'arrogance de Zael devenait supportable. Apportant divers touches d'humour et un profond manque de sérieux. Cela pouvait être une personne très intéressante avec qui échangé dans le futur, mais impossible pour la comédienne de ne pas garder un œil dessus avec une certaine crainte. L'un des principaux soucis avec les personnes hautes en couleur, c'était la capacité à vous piéger par l'arsenal qu'ils possédaient dans leur esprit. Et même si Jodariel pouvait apprécier jouer avec le feu, quand sa vie dépendait de cela, c'était étrangement moins amusant. Ainsi fera t'elle attention avec ce Yiga la.

"Voici ma meilleure courbette."

Dit-elle en s'inclinant respectueusement pour jouer le jeu de Zael. Elle avait compris qu'elle plaisantait, mais mieux valait faire en sorte de rentrer doucement dans ce jeu. Rien à craindre pour le moment si ce n'est gagner un peu d'appréciation.

Les discussions elles continuaient d'avancer et s'enchainer. Avec soit de l'intérêt, soit de la taquinerie. Mais quand finalement cela se termina sur la magie, Jodariel avait un certain plaisir de mettre en avant ses capacités, sous le regard intéressé doublé des compliments de son interlocuteur. La Goron semblait avoir marqué un bon point dans tout cela. Même si le fait de savoir que lui aussi était un pratiquant de cet art faillit surprendre la comédienne. Pour elle, c'était un sacré problème, si jamais elle devait utiliser sa magie, ce serait totalement inefficace sur lui... Elle n'aurait donc aucun moyen de s'en sortir hormis par sa propre intelligence. Ricanant tout de même à la remarque de Zael, la fille Embarr essayait de ne vraiment rien laisser paraitre de son léger trouble.

"Vous avez en effet un charisme incroyable, je peux amplement comprendre le manque d'envie d'utiliser la magie pour cela."

Un clin d’œil, un brin de flatterie, au vue de la personne cela ne pouvait qu'être positif. Après tout, pour avoir été une enfant pauvre ayant souvent dût mendier, savoir amadouer était presque devenue une seconde peau. Il fallait juste que cela face mouche bien entendu.

Enfin, cela aurait sûrement fait plaisir à Jodariel, sa capacité d'être la meilleure des flatteuse si la dernière phrase de son interlocuteur n'avait pas une finalité aussi glauque accompagnée de la tape sur la tête. Avec tout l'échange qu'il y a eu, difficile de savoir s'il était sérieux, s'il plaisantait... Ou les deux. Bon sang, si les Yiga étaient tous à moitié aussi étrange, pas bien difficile de comprendre pourquoi ils étaient alors considéré comme de dangereux personnages. Et dire que la couronne avait choisi l'espionne pour cette enquête... S'habituer et s'infiltrer allait vraiment être très difficile.

"Vous m'en voyez réellement ravis, Monsieur, vraiment..."

Un sourire légèrement perturbé s'était affiché, bien qu'il fût rapidement soufflé par l'intervention d'un autre Yiga qui ne semblait pas apprécié cette discussion alors que tout les autres travaillaient. Parfait, c'était l'occasion d'écourter cette discussion et de passer à autre chose. Après un échange avec Zael, la fille Embarr allait avoir besoin d'une sacrée recharge mental. Et beaucoup d'alcool. Au moins ce sera une occasion parfaite pour se mettre mal, la Goron cherchait une excuse pour cela. S'inclinant devant son interlocuteur, Jodariel reprit alors.

"Vous avez raison! Nos pauvres camarades du Clan ont besoin de toute notre attention! Vous m'avez bien ouvert les yeux au début de la discussion. C'est de mon devoir de faire de mon mieux!"

Un léger sourire, un signe positif du pouce, et Jodariel se tourna alors vers le déchargement à effectuer.

"En tant que Goron, j'aurais de quoi faire! Allons-y!"

Dit-elle, la fierté dans sa voix tout en se dirigeant vers sa nouvelle mission...

Vivianne restait mystérieuse sur ses motivations, mais soit, ce n'était après tout pas mon rôle de vérifier les recrues. Tant que la demoiselle ne causait pas de problèmes, il n'y avait aucune raison de s'en méfier. Pour le moment, la nouvelle Yiga n'avait pas fait parler d'elle. Cela étant dit, faire parler de soi n'était pas vraiment un indice vu comment je le faisais de mon côté.

- J'espère donc que tu trouveras la paix très chère

Je ne me doutais pas un seul instant que la comédienne était présente ici pour des raisons anti-yigas. En même temps, je ne la connaissais qu'en tant que t'elle. Mais elle semblait encore quelque peu fragile pour survivre dans ce clan, aussi étais-je mon devoir de la prévenir sur ce qui l'attendait. Ce clan était très loin d'être un paradis - d'abord il faisait trop chaud pour cela - et il fallait sans cesse travailler durement pour amener encore plus de monde et faire partager ainsi nos idéaux encore plus vite.

- Je n'en doute pas, tu sembles motivé de faire tes preuves !

Toutefois, il y a des ordres qu'elle ne pourra pas refuser mais cela elle le verra d'elle-même plus tard. Ça ne serait pas drôle de tout lui révéler maintenant. Cette discussion me permettait surtout d'en savoir plus sur cette jeune femme et ma foi, nous avions des points communs : dont la boisson. Le sujet avait directement changé le comportement de Vivianne, me faisant comprendre que l'alcool était son ami. C'était parfait car j'aimais bien aussi boire et il n'y avait rien de mieux que de partager ce moment avec quelqu'un. Malheureusement, les autres ne savaient pas quelle compagnie il perdait en refusant de s'asseoir avec moi. Je comprenais cela dit, c'était difficile de rester à côté d'une personne aussi magnifique.

- Il est vrai, alors je t'inviterai la prochaine fois afin que tu puisses profiter de l'alcool local en bonne compagnie.

Proposais-je avec un sourire. Jodariel était une personne sympathique, je ne doutais pas un seul instant de sa capacité à se faire des camarades au sein du clan. Peut-être pas du côté des grincheux mais il y avait tout de même des caractères bien plus simple parmi nous. Elle rentrait dans mon jeu sans broncher, la regardant faire une courbette. Ah, elle ne venait manifestement pas de la noblesse.

- Il y a encore du travail sur ta courbette

Soufflais-je avec un sourire en coin, taquin jusqu'au bout. Il restait encore un sujet qui n'avait pas été abordé mais néanmoins important. Il fallait toujours connaître ses ennemis mais encore plus ses alliés. On ne savait jamais. Aussi, je venais d'apprendre que Vivianne était aussi pourvu du pouvoir d'illusionniste.

- Tu en as aussi, sous cette coiffure sauvage

Elle ne savait pas que je savais qui elle était en réalité. Jodariel était une célébrité en quelque sorte dans le spectacle qu'elle faisait avec sa troupe. Un métier qui lui avait permis de voyager à travers Hyrule, ce n'était donc pas surprenant qu'elle connaisse de nombreuses villes. Des informations qui seront probablement utile dans le futur. Notre entrevu fût arrêté par mon cher Agron - qui ne m'appréciait pas des masses mais qu'en avais-je à faire ? - nous ordonnant de venir les aider de manière peu agréable. C'était donc l'heure de laisser mon interlocutrice tranquille. J'haussai cependant un sourcil face à son enthousiasme débordant avant de rire.

- Là, là, calme toi ou tu seras épuisé avant même d'avoir commencé.

Je secouai la tête alors que Jodariel se dirigeait vers le chargement, me contentant ensuite de lui dire où poser ce qu'elle avait entre les mains.