The truth behind the storm clouds (Aleksander)

The truth behind the storm clouds

The only cure for grief is to grieve

lune 8 jour 26

La missive d’Eredas était catégorique : Alyx était décédée, et Arianne était en Metzli. Aleksander avait été mis au courant de cette escapade. En effet, lui qui espérait la voir venir à sa rencontre alors qu’il logeait en Hyrule, il réceptionna à la place une missive de sa part mentionnant qu’elle voyagerait en Metzli en compagnie d’une autre personne, un jeune homme, un mercenaire, sans plus de détails. N’étant pas né de la dernière pluie, le mage avait supposé qu’il s’agissait de l’élu de son cœur et n’alla pas fourrer son nez là où il n’y avait rien à faire.
Pour autant, il ne se sentait pas plus rassuré que cela quant à ce voyage.

Toutefois, lorsque son frère lui communiqua la mort d’Alyx, quelque chose le poussa à vouloir se rendre au domaine Hesediel. Il était déjà en Metzli de toute façon, ayant secondé la reine dans ses démarches pour améliorer ses pouvoirs magiques. Il était tout près, chez lui, avec Nilah et Malvina. Ces dernières étaient on ne peut plus ravies qu’il soit là, mais c’est suite à une discussion avec son épouse qu’il comprit qu’il serait important d’y aller. Autant pour lui, que pour Arianne, qui devait apprendre la vérité à son sujet.

La route à cheval ne fut pas sans de lourdes réflexions solitaires. Il n’avait eu l’opportunité de discuter avec Arianne que si peu, et pourtant, il avait eu le temps d’analyser son visage, d’observer ses grands yeux violets, tous ces détails qui auraient pu appartenir à Maeva.
Elle était décédée il y avait des années de cela, pourtant, la douleur était encore creuse. Malvina n’en parlait jamais. Ce sujet était trop pénible pour elle. C’était une femme forte, mais aussi une mère qui avait perdu son enfant : une souffrance qu’aucune femme ne méritait de vivre.
Naturellement, savoir que Alyx était morte le poussait à penser à tout ceci. Comment le vivait Arianne ? Souffrait-elle ? Il savait qu’elle avait pris beaucoup de distance avec sa famille metzlienne. Il n’y avait, finalement, que son frère et son oncle qui comptaient pour elle, d’autant qu’il sache.

Il pleuvait déjà lorsqu’il posa pied devant la grande maison d’Eredas, ce seul frère qui acceptait son existence au sein de leur cercle familial. Il fut bienheureux de deviner l’absence d’Archibald. Il n’avait aucune envie de s’obstiner avec lui si tard dans la nuit.
« Eredas. » Aleksander tendit la main, et c’est d’une poigne ferme, fraternelle et complice que les deux hommes se saluèrent, serrant l’avant-bras de l’autre avec insistance avant de se lâcher. « Quel plaisir de te revoir après tant d’années. »
Ce n’était pas comme s’il débarquait à l’improviste : la missive l’y invitait.
Il se débarrassa de son long manteau noir, dévoilant une tenue sobre comprenant une chemise mauve foncé ainsi qu’un pantalon ébène. Il repoussa ses cheveux en arrière tout en discutant avec Eredas qui lui demanda quelques nouvelles et le renseigna sur la situation.
« Qu’en est-il d’Arianne ? » Eredas lui fit un signe pour lui indiquer qu’elle dormait— supposément.

Juste à cet instant, une porte s’ouvrit tout près, laissant apparaître la silhouette d’une jeune femme avec une bougie en main. Les deux hommes tournèrent la tête vers elle et Aleksander reconnu Arianne qui… sut également le reconnaître. Il entrouvrit la bouche mais n’eut pas le temps de parler qu’elle s’étonna de sa présence. Il étira un sourire contrit en la saluant d’un hochement du chef.
« Bonsoir Arianne. Toutes mes excuses d’ainsi surgir à une heure si tardive. » Il pesait autour d’eux le sentiment qu’ils ne pourraient échapper à la vérité qui éclaterait sous peu. Le mage échangea un regard entendu avec Eredas, mais celui-ci craignait de secouer Arianne.
« Mon frère, tu n’es pas obligé de— »
« J’ai bien peur qu’il soit trop tard pour cela, Eredas. »
L’homme se garda de s’obstiner. Il se tut, puis tourna un regard soucieux vers sa nièce.

Aleksander considéra Arianne – sa nièce également – avec hauteur, mais douceur. Ses yeux trahissaient une inquiétude qu’on ne lui connaissait que trop peu. La regarder le poussait à plonger dans ses souvenirs les plus lointains ; son incapacité à sauver Maeva, la douleur de Malvina, son deuil. Des années s’étaient écoulées et pourtant. Pourtant ! Le deuil persistait.
« Je suis venu offrir mes condoléances pour la mort d’Alyx. » Déclara-t-il plus ou moins officiellement, comme si cela suffirait à justifier sa présence ici. Qui plus était, soyons honnête, ce n’était pas cette raison qui l’avait poussé à venir jusque-là. « …Comment te sens-tu ? »
Ce n’était pas de la maladresse, mais de la retenue. Il ne voulait pas la blesser davantage, pour autant, il lui semblait évident que la confusion et le mal étaient déjà en train de se marier sur son joli visage.

BY PHANTASMAGORIA