Rays of light (Saoirse)

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An 1000, Lune 7, Jour 18 ― (Tenue)

Après plusieurs heures de voyage, le convoi royal avait fini par arriver aux portes du domaine de Fort-Lumière. Il n'avait fallu que quelques heures de trajet depuis la Citadelle, mais ces quelques heures furent difficiles à supporter pour la jeune Reine. Doucement, elle était arrivée sur son cinquième mois de grossesse et les ressentis n'avaient pas tardé à faire surface également. Toutefois, les médecins accompagnant le convoi étaient là pour rassurer et constater l'état de Zelda. Elle était toujours très inquiète au sujet de sa grossesse et de son enfant à venir, elle connaissait les risques qui y étaient liés ; c'était son choix. L'hylienne voulait pouvoir être pleinement consciente de ce que tout cela pouvait impliquer, aussi, elle n'avait pas souhaité que les médecins de la Cour lui cachent quoi que ce soit. Mais fort heureusement, par Hylia, tout se passait comme bien jusqu'à présent.

Alors que la guerre risquait de gronder sous peu plus au nord au sein de l'Île du Dragon, la Reine ainsi qu'une grande partie de sa suite s'étaient déplacées jusqu'au domaine la famille royale pour y assurer sa sécurité. Mais aussi lui accorder un peu de repos dans un cadre beaucoup plus chaleureux que les pierres froides et les longs dédales du château. Toutefois, Zelda n'en oubliait pas ses responsabilités : si son époux était parti prendre la mer pour y apporter le soutien promis par Hyrule à l'Île du Dragon, elle entendait bien de son côté poursuivre la gestion du royaume depuis Fort-Lumière.

C'est toutefois une Zelda bien fatiguée qui est accueillie à Fort-Lumière en fin de journée. Le personnel du domaine a ainsi mis tout en œuvre pour la Reine et sa suite de la Cour puissent passer un agréable moment au sein de la demeure familiale des Nohansen. Soldats, Gardes Blancs, bien d'autres membres de la suite, dames de compagnie et une petite poignée de Haut-Conseillers avaient suivis le convoi royal pour accompagner Zelda durant ces quelques jours loin du château d'Hyrule et de la Citadelle. Les lieux sont merveilleusement bien entretenus, aussi bien le Jardin de Nacre, que les vignes et les champs verdoyants. Les sentiers de promenade ont été balayés et l'intérieur de la forteresse aux allures chaleureuses a été décoré de rideaux aux couleurs de la Saison des Chaleurs qui s'était doucement installée sur le royaume, il y a quinze jours.
Le soir venu, un repas copieux et délicieux fut servi à la grande table de la salle de réception. Allant des spécialités locales comme plus éloignées : des assiettes aux goûts raffinés de Lanelle jusqu'aux thés de Firone par exemple. L'ambiance était calme, apaisée bien que beaucoup d'esprits étaient préoccupés par la guerre qui se préparait au sein de l'Île du Dragon. Personne n'osa faire un commentaire à la Reine concernant son assiette à peine touchée ; elle n'avait pas faim. À la fin de ce repas, Zelda quitta la table et s'éclipsa de la pièce, annonçant qu'elle souhaitait se reposer pour le lendemain.

Plus tard, enfermée dans ses quartiers, Zelda observe l'horizon depuis sa grande fenêtre ouverte. Elle ne peut s'empêcher de penser à Jacerys, à ce qui attend les troupes d'Hyrule dans cette guerre à venir... Il lui avait promis de lui revenir sain et sauf, elle lui avait promis de prendre soin d'elle en retour durant leur séparation ; pour elle et leur enfant à venir. Elle revoit alors brièvement son assiette à peine touchée... Son visage est tiraillé par la fatigue et ses traits révèlent sans filtre son inquiétude grandissante au fil des heures. Zelda ne compte plus le nombre de prières qu'elle avait faites auprès de la Déesse Hylia, espérant que celle-ci exauce ses vœux les plus chers. Si elle le pouvait, elle prierait sa déesse jusqu'à être à bout de forces, mais elle doit aussi penser à la petite lumière qui grandit en elle. Zelda ne peut se permettre de les mettre en danger... elle l'avait promis.

Pensive et rongée par l'inquiétude, la Reine s'assoit finalement à sa coiffeuse qui se trouve tout près des fenêtres gardées ouvertes pour laisser passer l'air frais d'une journée bien ensoleillée. Les cheveux détachés, légèrement ondulés mais décoiffés par sa coiffure du jour, le visage tiraillé, Zelda se saisit de sa brosse et commence alors à la passer sur sa longue chevelure claire. Silencieuse et dans ses pensées alors qu'elle brosse lentement ses cheveux toujours un peu décoiffés, une voix d'un des Gardes Blancs postés devant la porte de ses appartements s'élève doucement.

« Votre Majesté » appelle alors la voix masculine. « Lady Saoirse Sadlyn, votre Conseillère, vient de se présenter devant vos appartements. Que souhaitez-vous ?»

Le Garde Blanc s'attend peut-être à ne pas recevoir de réponses de la part de la Reine, vu l'heure tardive. En effet, la nuit était déjà tombée il y a plusieurs heures maintenant.

« Lady Saoirse ? » s'étonne-t-elle. « Faites-là entrer, je vous prie. »

À vrai dire, Zelda n'est pas la plus présentable en cet instant bien que toujours habillée d'une robe étincelante d'un bleu coloré et de dorures. Et tout à coup, son estomac se tord à l'idée que sa Conseillère soit ici pour lui annoncer quelque chose de mauvais. En cette première soirée à Fort-Lumière, un rien semble provoquer de l'inquiétude pour elle...
Brosse à cheveux à la main, cheveux lâchés bien qu'un visage un petit peu fatigué, Zelda se tourne alors sur son siège de coiffeuse pour accueillir Saoirse d'un petit sourire aux lèvres.

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An 1000, Lune 7, Jour 18

Saoirse avait insisté pour accompagner Zelda à Fort-Lumière. Ce n’était pas forcément nécessaire ; elle n’était que conseillère en justice et sa présence n’était pas exactement demandé auprès de la reine ; mais un côté fort protecteur la poussait à l’accompagner. Elle était enceinte, vulnérable, et sans Jacerys à ses côtés, Saoirse craignait que la noirceur ne l’emporte sur elle.
Elle connaissait ce genre de ténèbres ; celles qui rongeaient, sans mot dire, qui se propageaient, qui blessaient. Elle n’avait pas besoin de vivre ainsi pendant ce temps de guerre. Elle avait besoin d’avoir quelqu’un pour lui exprimer de la sympathie, parler avec elle ou, tout simplement, lui changer les idées. Qui plus était, sur un aspect personnel, Saoirse avait envie de visiter Fort-Lumière.

C’était un endroit grandiose, magnifique. Les fleurs qui y poussaient ravissaient la goron qui, depuis toujours, avait une réelle fascination avec les plantes. Elle était amoureuse de la botanique et connaissait chaque fleur du royaume, chaque plante des jardins royaux. Venir ici était l’occasion certes de soutenir sa bien-aimée reine, mais aussi de s’épanouir parmi cette ravissante végétation…

Une fois sur place, Saoirse constata rapidement que Zelda n’était pas dans son état normal. Elle mangea à peine, en dépit d’un somptueux repas servi et préparé spécialement pour elle. Il y avait de ses mets favoris, mais rien n’y fit ; elle n’avait pas d’appétit. Saoirse s’abstint de commentaire, supposant qu’étant enceinte, la reine devait avoir un estomac capricieux.
Mais était-ce vraiment l’unique raison ?

Toujours un peu noctambule – les habitudes avaient la vie dure – Saoirse ne gagna pas de suite les quartiers qui lui avaient été réservés. Elle déambula dans les couloirs, admirant la décoration ainsi que les fleurs qui étaient disposées çà et là. Des spécimens tantôt bleu pâle, tantôt rose, tantôt blanc, voire jaune, des couleurs qui représentaient si bien leur reine.
« As-tu des secrets à me confier, petite fleur ? » Souffla-t-elle en laissant ses doigts effleurer les pétales d’un bouquet qui se trouvait à quelques couloirs des quartiers royaux. Elle s’inquiétait énormément pour la reine et… peut-être que ces fleurs pourraient lui communiquer quelque chose ?
L’image était imprécise, mais étant récente, Saoirse put comprendre que Zelda était passée par ici, le cœur lourd, le regard égaré. Quelque chose de profond la tracassait. Lâchant la plante, elle fronça les sourcils, puis regarda en direction des quartiers de la reine. Non, elle ne pouvait pas l’abandonner à ses ombres… Elle devait aller la voir…

« Saoirse Sadlyn. J’aimerais m’entretenir avec la reine, je vous prie. » Comme elles étaient proches, au-delà de leurs rôles à la cour, le Garde Blanc ne s’offusqua pas qu’elle se présente tardivement aux quartiers royaux. Elle fut présentée et bientôt, on lui annonça que la reine consentait à la voir. Sans hésitation, Saoirse pénétra dans la chambre, entendant la porte se refermer derrière elle.

« Par Hylia, Zelda… » Un masque navré lui décora le visage, en dépit d’un léger sourire presque maternelle. Elle s’approcha d’un pas lent de la reine épuisée. « Une fleur m’a murmurée quelques mots… J’en ai déduit que je ne pouvais vous laisser seule. » Tout le monde ne connaissait pas sa faculté à littéralement parler aux fleurs, mais Zelda, oui. Une fois tout près de la reine, elle fléchit les genoux, s’accroupissant devant l’hylienne. L’une de ses mains alla affectueusement chercher la sienne. « J’ai le sentiment que de nombreux fantômes hantent votre esprit. Me trompé-je ? » Elle sourit tendrement. Depuis qu’elle avait fait la paix avec le décès de sa mère, elle ressentait une compassion et une empathie encore plus profonde pour la douleur des autres… Et elle voulait aider, surtout…

« Que puis-je faire pour vous soulager ? » L’écouter, une tasse de thé, la coiffer ? Tout, pour elle.

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Zelda Nohansen & @Saoirse Sadlyn

An 1000, Lune 7, Jour 18 ― (Tenue)

En ces temps troublés, ce soir-là, Zelda se sent terriblement seule. Sa famille se trouvait si proche, mais en même temps si loin... La solitude et l'inquiétude pesaient lourdement sur les épaules frêles et fragiles de la Reine. Plus vulnérable que jamais, Zelda n'a le cœur à quoi que ce soit d'autre que de coiffer ses longs cheveux pâles en ne pouvant chasser ses pensées les plus sombres. De plus, sa grossesse avance et elle découvre chaque instant ce qu'est de vivre un tel événement. Si elle avait pu bénéficier de précieux conseils venant d'autres dames expérimentées et connaissant tout ce qu'il peut découler d'une grossesse, Zelda se sent toujours un peu inquiète. Elle craint pour cette petite lumière qu'elle porte en son sein, elle craint pour son époux et père de leur enfant... L'Hylienne est proie à une fatigue ainsi qu'une angoisse certaine qu'elle ne parvient pas à chasser.

Mais une visite inattendue vient toquer à ses portes. Zelda invite sa conseillère et amie à la rejoindre au sein de ses appartements bien qu'elle n'est pas la plus présentable à cet instant. À vrai dire, l'Hylienne est persuadée qu'elle ne devrait pas montrer un tel état de faiblesse. Contrariée certes, cela n'empêche pas Zelda d'adresser un petit sourire à Saoirse qui s'approche doucement d'elle. Employant un ton bien plus intime, bien plus personnel, la conseillère Sadlyn vient finalement s'accroupir devant la jeune Reine. Les traits tirés, Zelda lui adresse un nouveau sourire, penchant doucement son visage sur le côté, comme désolée d'apparaître ainsi devant elle. « Saoirse... » murmure-t-elle, alors que la main de cette dernière vient chercher celle de Zelda affectueusement. L'Hylienne laisse s'échapper de ses lèvres un bref soupir d'aise quand la conseillère confie avoir écouté les murmures d'une fleur. Ainsi, elle ne peut rien lui cacher. « On peut dire qu'avec vous, les fleurs ne peuvent jamais mentir, » dit-elle, sur un ton amical alors qu'elle se baisse un peu vers Saoirse pour ne pas avoir l'impression de trop la dominer de haut.

« Dire que je ne m'inquiète de rien ne serait un beau mensonge de ma part... » soupire-t-elle, Zelda vient finalement poser son autre main sur celle de Saoirse après avoir déposé sa brosse à cheveux sur la coiffeuse. La conseillère avait vu évidemment juste au sujet de la Reine qui est tourmentée par de nombreux fantômes qui viennent lui embrouiller l'esprit. La douce Hylienne lui adresse un nouveau sourire, sans doute pour essayer de rassurer son amie que tout va bien. Tentative très certainement vaine, mais à vrai dire, Zelda se sent toujours un peu gênée par le fait qu'elle se montre aussi vulnérable et épuisée. N'importe qui d'autre de mal intentionné aurait là, une occasion dorée de porter atteinte à la vie de la Reine... Mais il s'agit ici de Saoirse Sadlyn, une personne en qui Zelda porte une grande confiance. « Pour tout dire, j'ignore moi-même ce qui pourrait me soulager... Je crains pour Hyrule mais aussi pour mon époux qui doit être à l'heure qu'il est... sur un bateau ou peut-être même sur l'Île du Dragon. J'ignore ce qu'il nous attend à l'issue de ce conflit... » La nervosité tord l'estomac de Zelda qui sent alors comme de vives sensations de coups de poignards en elle, l'obligeant à grimacer un instant. « Cette soirée est bien trop difficile à vivre, je le crains. » Et ce, même si Jacerys avait confié à son épouse qu'il avait personnellement veillé à ce que Fort-Lumière soit resplendissant de couleurs et de fleurs à son arrivée. Zelda espère que le lendemain, lorsqu'elle pourra déambuler au sein des jardins, la sérénité et l'apaisement puissent lui être accordés. « Mais je m'en voudrais si je vous empêche de trouver le sommeil, Saoirse. » Bien qu'étant une Reine, Zelda sait également garder un aspect très humain et bienveillant dans ses propres relations. Ainsi, il en va de même avec sa conseillère et amie.

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An 1000, Lune 7, Jour 18

Les fleurs avaient de nombreux secrets pour Saoirse, et Zelda n’avait pu lui cacher sa peine et ses inquiétudes de ce fait. La conseillère ne s’en cachait aucunement ; elle n’allait pas mentir et prétendre qu’elle était venue ici par hasard alors qu’elle était tout à fait au courant des soucis qui préoccupaient l’esprit de sa bien-aimée reine.
Seulement ignorait-elle leur source exacte, et c’était bien pourquoi elle était là, avec elle, à attendre de voir ce qu’elle consentirait à lui partager. Enceinte et fragile, seule, elle n’avait pas besoin de s’inquiéter de la sorte, et Saoirse entendait bien la soutenir jusqu’au bout.

Zelda lui avoua se faire du souci pour son époux et pour Hyrule – mais principalement, à l’heure actuelle, pour le roi consort, partit vers l’île du Dragon. Le visage de Saoirse trahit une compassion évidente. Elle comprenait ; l’homme qu’elle aimait, la moitié de son être, s’en était allé à un conflit, loin d’elle, elle et son enfant à venir. Mais avant qu’elle ne puisse chercher à la rassurer, voilà que l’hylienne s’excusait de lui soutirer des heures de sommeil ! Saoirse rit tendrement, amusée par son inquiétude, touchée aussi.
« Allons ! Zelda… Vous savez bien que la nuit est une douce amie pour moi. » Elle pouvait le dire maintenant que ses traumatismes étaient en voie de guérison. « Vous accompagner encore quelques heures ne représente en aucun cas un problème pour moi, je vous le promets. » Surtout alors qu’elle était ainsi tracassée.

« Il est tout à fait normal que vous vous fassiez du souci pour votre bien-aimé. Le voilà bien loin de vous en ces moments difficiles… » Elle baissa le regard vers le ventre de la reine, qui, mine de rien, démontrait bien cette nouvelle vie à venir. Il ne restait plus qu’environ deux lunes avant la naissance d’un prince ou d’une princesse. « Gardez espoir, toutefois. » Renchérit-elle en serrant ses mains sur les siennes. « Vous connaissez Jacerys. Avant d’être votre époux, il était votre protecteur. Il saura vous revenir ; je vous le promets. » C’était un homme entraîné avant tout et prêt au combat. Il n’y était pas étranger et ne saurait y tomber. Saoirse en était persuadée.

Spontanément, avec un sourire d’amie, Saoirse se leva, lâchant la main de Zelda pour attraper la brosse qui se trouvait tout près. Sans lui demander son avis ni même sa permission, elle entreprit de doucement passer la brosse dans les longues mèches platines de la ravissante reine, sachant que c’était un traitement apaisant.
Elle leva le regard pour voir le visage de la reine dans le miroir.

« Il vous faut éviter les situations angoissantes, certes pour votre bien, mais également pour celui de votre bébé, Votre Majesté. » Dit-elle sur un ton maternel qui lui allait si bien. « Qu’en est-il des préparations pour son arrivée ? La nurserie est-elle prête ? » Elle posa la brosse et entreprit de lentement tresser les cheveux de la reine, forçant, plus ou moins, une discussion plus joyeuse et légère pour changer les idées de la belle hylienne.

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Zelda Nohansen & @Saoirse Sadlyn

An 1000, Lune 7, Jour 18 ― (Tenue)

Il y a des fois, des émotions beaucoup plus difficiles que d'autres à supporter. C'est une situation assez inédite, qui ne pouvait être prédite depuis le départ, et qui est toute nouvelle pour la jeune Reine. Et malheureusement, en l'absence d'une mère aimante ou d'une figure maternelle pouvait la réconforter, Zelda se sentait bien seule.
Néanmoins, ce soir, elle n'est plus vraiment si seule que cela. En la douceur de Saoirse, l'Hylienne y retrouve un certain réconfort auprès d'un visage familier et d'une personne proche d'elle. Bien que Reine et Conseillère, les deux jeunes femmes avaient su nouer un lien un peu plus profond que de simples relations diplomatiques. Ainsi, Saoirse s'était glissée dans les appartements de Zelda, annonçant alors une merveilleuse soirée entre dames.

« J'ignore comment vous remercier dans ce cas, » prononce alors l'Hylienne, un peu bouleversée par les sentiments et les émotions qui la traversent en cet instant alors que Saoirse lui promet que l'accompagner n'est pas un problème. Loin de là. Retrouvant un radieux sourire bien que timide encore, Zelda ne tarde pas à s'ouvrir davantage à la Conseillère Sadlyn et lui confie ses peurs les plus profondes et intimes.

Garder espoir. Voilà de simples mots qui résonnent dans le cœur de la jeune femme. Les mains de Saoirse posées sur les siennes, Zelda redresse son regard cristallin vers la Goron qui tente alors de la rassurer et de la réconforter. Il est bien normal de s'inquiéter pour un être aimé, plus encore lorsqu'un enfant était à venir. L'Hylienne ne peut accepter que leur petite lumière grandisse sans jamais connaître le père que sera Jacerys. Elle ne le peut pas et n'ose pas imaginer bien longtemps une telle tragédie. Autant pour elle, que pour leur enfant, mais aussi le royaume tout entier désormais.
Les regards sont dorénavant tous dirigés vers l'Île du Dragon et l'armée Hyrulienne qui voyage vers celle-ci. Le regard de Zelda compris. « Vous avez entièrement raison, Saoirse. » A cet instant, la Reine sourit à sa conseillère amicalement, hochant la tête d'un mouvement lent. « Je n'ai jamais douté de mon bien-aimé Roi, encore moins aujourd'hui. J'ai confiance en lui, en nos soldats, Jacerys est un homme fort et vaillant. » De plus, ce dernier doit en ce moment même porter la chevalière qu'elle lui a offert la veille ; une chevalière ayant appartenu à Rhoam Nohansen lui-même, le père de Zelda. En guise de promesse. « J'ose imaginer que des moments de vulnérabilité comme ceux-ci sont simplement une évolution naturellement du cours des choses. Je tâcherai de me souvenir de vos sages paroles, ma dame. »

Observant les gestes de Saoirse, les prunelles de Zelda suivent la conseillère quand elle vient se saisir de la brosse à cheveux déposée juste là sur la coiffeuse qui se trouve devant elle pour s'occuper de sa chevelure. La Reine se permet alors lentement de fermer les yeux, se concentrant sur l'agréable sensation que lui procure cette petite attention. Comme Myranda le faisait autrefois, Zelda semble se plonger des années en arrière lorsque sa douce mère lui brossait les cheveux et les lui coiffait lors des soirées entre mère et fille.
Croisant alors le regard de Saoirse à travers le miroir de la coiffeuse, Zelda hoche doucement la tête avant de poser une main aimante sur son ventre arrondi. « Hélas, une vie sans angoisse est un luxe auquel je ne peux prétendre en tant que Reine d'Hyrule. » C'est une réalité, bien qu'elle soit consciente que parfois, s'accorder des temps de méditation et de sérénité peut être nécessaire. Mais Zelda est ainsi, sensible, émotive et soucieuse.

L'Hylienne relève ensuite la tête et pose ses prunelles sur la conseillère à travers le miroir quand elle la questionne au sujet de la nurserie. « Oui, nous avons dors et déjà commencé à faire les préparatifs au château. » Laissant Saoirse tresser délicatement sa longue chevelure pâle, Zelda l'observe faire avec un regard bienveillant grâce au miroir. « Nous sommes encore dans l'attente de certaines livraisons de peintures et de meubles, mais cela avance très bien. »

Naturellement, la Reine se demande si elle ne pourrait pas profiter du ton léger de la conversation au sujet de son enfant à venir, pour soumettre sa récente idée à Saoirse. Bien qu'elle n'a pas encore proposé l'idée à son cher époux, peut-être que l'avis extérieur de la conseillère pourrait conforter Zelda dans son idée.
« Saoirse. » Prononce-t-elle amicalement, « Selon vous, si vous deviez décrire la transition entre la Saison des Chaleurs et la Saison des Tempêtes en lui donnant une couleur, laquelle serait-ce ? » Pensive, l'Hylienne lève légèrement son visage vers la fenêtre non loin, observant le magnifique ciel étoilé.

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An 1000, Lune 7, Jour 18

Saoirse ne doutait pas une seconde de la dévotion de Zelda envers son bien-aimé. Le roi consort était un homme fort, un soldat dans l’âme et ce, depuis fort longtemps. Il y avait fort à parier pour que son expérience et ses années d’entraînement suffisent à le ramener en vie en Hyrule.
Naturellement, la goron n’était pas dupe. Elle ne connaissait pas les horreurs de la guerre en tant que combattante au front, mais en tant que juge, elle avait souvent eu l’opportunité d’en deviner et même voir les conséquences, que ce soit sur le corps ou la psyché humaine. Les pertes étaient innombrables et il ne semblait plus y avoir aucune distinction entre les rois, les princes, les roturiers, les malades ou les abandonnés… Tous devenaient des cibles de choix, en quête de survie, luttant pour des idéaux qui leur était propre ou imposé.
C’était terrifiant lorsqu’on prenait le temps d’y réfléchir.

Néanmoins, pour l’heure, il valait mieux se plonger dans l’utopie d’une réussite assurée, ne serait-ce que pour réconforter sa sublime reine. Porteuse de l’héritier de la couronne, elle ne pouvait s’autoriser des angoisses… non pas inutiles, cela allait de soi. Il s’agissait tout de même de sa moitié. Il était normal qu’elle s’inquiète. Le contraire aurait été des plus étonnant – et absurde.

Comme elle l’indiqua, Zelda ne pouvait se soustraire aux anxiétés. Elle était reine, après tout.
« J’en ai bien conscience, Votre Altesse. » Répondit Saoirse avec un sourire maternel. Pour autant, la conseillère préféra changer de sujet pour parler du bébé et des préparations qui entouraient son arrivée. Elle était persuadée que ce sujet calmerait les nerfs de la belle hylienne. Après tout, n’était-ce pas merveilleux ? Ce prince, ou princesse, était une magnifique promesse pour l’avenir d’Hyrule toute entière.

A ce sujet, la reine l’interrogea sur ses inspirations. Saoirse prit quelques secondes pour réfléchir.
« Je dirais… le beige. » Elle défit les tresses qu’elle était en train de lui faire, simplement pour le plaisir de recommencer, mais cette fois, pour lui faire une épaisse natte. « Comme l’éclat du soleil, délicatement balayé par le vent. Cela rappelle également aussi bien le sable de la Saison des Chaleurs que la teinte des feuilles lors de celle des Tempêtes. » Lâchant les cheveux de Zelda, satisfaite de la coiffure offerte, elle posa ses doigts de fée sur ses épaules, plongeant son regard dans celui de la reine via le miroir. « Qui plus est, cela sied aussi bien à un prince qu’à une princesse. »

Ses mains allèrent sur la coiffeuse pour récupérer quelques accessoires de coiffure. Des barrettes et aux artifices à base de fleurs et de papillons. Des éléments fort seyants pour cette sublime reine avec laquelle elle avait la chance de converser à cette heure tardive.
Ses doigts longèrent le front de l’hylienne, ramenant des mèches rebelles derrière ses oreilles pointues pour glisser une barrette ornée d’une délicate – et très fragile – princesse de la sérénité qui avait été séchée et conservée dans un liquide spécial qui l’avait rendue rigide.

« Je ne poserai pas de questions au sujet des prénoms. » Dit-elle avec légèreté. « J’ose imaginer que cela restera votre petit secret jusqu’à la toute fin. » Pour autant, Saoirse chercha comment poursuivre le sujet et décida de se lancer sur une piste peut-être un peu plus timide. « Qu’en est-il de Jacerys ? Comment appréhende-t-il cet heureux événement ? » Saoirse s’autorisait des questions si personnelles parce qu’elle connaissait aussi bien le couple que chaque individu à part entière. Zelda était une amie de longue date, Jacerys également. Ses indiscrétions étaient donc toutes autorisées, selon elle.

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Zelda Nohansen & @Saoirse Sadlyn

An 1000, Lune 7, Jour 18 ― (Tenue)

La conversation se dirigeait petit à petit vers un sujet plus léger, plus intime et personnel. Mais Zelda ne semble nullement dérangée par cela, au contraire, avoir quelqu’un avec qui elle peut discuter et parler ouvertement de sa grossesse, sa première grossesse même, et de son futur rôle de mère. Porteuse de l’avenir d’Hyrule en son sein, Zelda a toujours à cœur de prendre soin de l’arrivée du futur prince ou de la future princesse du royaume même si cela reste un événement profondément terrifiant quand elle commence à penser au terme et à l’accouchement qui viendra dans les lunes à venir. Sans mère pour la guider, Zelda ne peut que compter sur elle-même et les personnes qui lui sont proches pour l’épauler dans cette nouvelle étape. Elle sait qu’elle pourra se tourner vers certaines personnes ayant déjà expérimenté cet événement très particulier dans la vie d’une femme en général, plus encore quand c’est une dame de pouvoir. Depuis le décès de son père, l’Hylienne a l’impression que toute sa vie s’est accélérée et qu’elle doit apprendre à gérer tout cela en un temps rapproché.

C’est un sourire qui illumine le visage de Zelda. Visiblement soulagée et presque amusée par la réponse de Saoirse à sa question, la jeune femme la regarde à travers le miroir un instant. L’Hylienne profite de ce moment personnel et amical avec sa conseillère, la laissant jouer librement avec ses longs cheveux pâles, faisant et défaisant les tresses dans sa chevelure soignée lumineuse. C’est une sensation qui lui donne des petits frissons le long de son cuir chevelu et l’arrière de sa nuque. Puis, finalement, Saoirse termine son œuvre en rassemblant les longs cheveux de Zelda en une épaisse et gracieuse natte. Dans le miroir, l’Hylienne lui adresse un sourire.

« Le beige… » commence-t-elle par dire. « Je crois qu’une fois de plus, vous et moi, avons eu la même idée. Je me sens plus confiante au sujet de mes choix de couleurs désormais. »

Jusqu’à présent, Zelda n’était pas dans l’attente d’une confirmation mais plutôt l’envie d’être confortée dans ses idées et le fait que Saoirse ait pensé de la même façon qu’elle au sujet de la couleur beige prouve encore une fois qu’elles sont sur la même longueur d’onde.

Zelda se laisse faire quand elle constate quelques accessoires glissés dans ses cheveux pâles, cela lui tire un sourire radieux. C’est si rare pour elle de se laisser aller à ce point, de baisser toutes ses défenses, d’être juste elle-même sans presque aucun filtre. L’attention que porte Saoirse à habiller la longue chevelure de la Reine lui donne le sourire – ce même sourire qui s’illumine davantage quand la conseillère glisse une barrette ornée d’une fleur bien particulière. Une Princesse de la Sérénité. La fleur préférée de Zelda depuis toujours. Se regardant dans le miroir pendant un instant, Zelda se sent belle, douce, et son visage qui était parcouru de l’anxiété et de la nervosité à l’idée d’être séparée de son époux semble à nouveau radieux.

« Oh. » Souffle-t-elle délicatement quand Saoirse pose la question du prénom de l’enfant à venir mais aussi de comment Jacerys appréhende l’événement. L’Hylienne se tourne légèrement vers Saoirse avant de se lever de sa chaise lentement.

« Pour être tout à fait honnête avec vous, nous n’avons pas encore décidé d’un prénom. Il y a des idées mais nous attendons encore un peu. » D’un hochement de tête léger, Zelda invite Saoirse à s’installer à son tour devant la coiffeuse. « En ce qui concerne mon époux, il est très délicat et attentionné au sujet de cet heureux événement. Je ne pouvais pas rêver mieux. Nous sommes heureux à ce sujet, bien que nous sommes aussi conscients des craintes que cela engendre, comme tout futur parent, j’imagine. »
En attendant, Zelda patiente le temps que sa chère amie souhaite s’installer sur la coiffeuse afin d’échanger les rôles.

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An 1000, Lune 7, Jour 18

Saoirse sourit tendrement en entendant Zelda venir confirmer son choix de couleur. Ah ! Le beige, une teinte unisexe qui gagnait à tous les coups…
C’était étrange. En dépit d’un esprit maternel souvent présent pour autrui, notamment la reine d’Hyrule d’ailleurs, Saoirse n’avait jamais souhaité avoir des enfants. Elle n’y avait jamais songé ; il fallait dire que son attirance pour les femmes rendait la perspective d’enfanter assez complexe (bien que non pas impossible). Voir sa bien-aimée reine enceinte n’avait suscité aucune envie chez elle. Pourtant, elle serait ravie d’aider l’hylienne à s’occuper de ce petit-à-venir… si tant était qu’elle le lui autoriserait.

La conseillère discuta alors de Jacerys avec Zelda, espérant que l’idée de partager un si heureux événement avec le roi-consort ne suffise à changer les idées de la belle blonde aux oreilles pointues. Juste alors qu’elle l’invite à s’installer devant la coiffeuse afin qu’elles inversent les rôles, Zelda confia qu’il était heureux bien entendu, qu’elle ne pouvait rêver de meilleur partenaire pour vivre pareille expérience, bien qu’une certaine anxiété perdurât. Comme tout parent.

« J’admets que j’aurais été surprise du contraire. » Sourit-elle avec douceur en prenant élégamment place devant la coiffeuse. Assise ainsi devant son reflet, Saoirse contempla une femme au teint pâle, aux longs cheveux d’argent et aux yeux scintillants. Elle avait le sentiment d’être neige, là où Zelda était l’été. Paradoxal, sachant qu’elle venait tout droit des terres montagneuses d’Ordinn.

Elle sourit avec une note de mélancolie, baissant les yeux. De par cette différence, elle sentait à nouveau son évidente solitude la creuser. Un sujet dont elle ne parlait jamais. C’était un secret bien enfoui en elle, qu’elle s’abstenait d’adresser.
Si l’on n’en parlait pas, cela n’existait pas n’est-ce pas ?

« Je pense que vous ferez une mère exceptionnelle. Myranda aurait été si fière de vous. » Via le miroir, elle leva le regard vers le visage de sa belle reine. Un sourire lumineux éclairait son faciès. « Je suis persuadée qu’en dépit des obstacles, vous traverserez ces chemins avec brio. Qui plus est, vous ne serez jamais seule. » Son regard s’abaissa à nouveau, observant aléatoirement divers éléments de la coiffeuse, brosse, peigne, épingle…
L’envie lui pinça légèrement la poitrine. Elle ne voulait pas ressentir cela. Pas envers Zelda.

Elle inclina la tête, lâchant la première phrase qui lui vint pour oublier son mal.
« Aurais-je la permission de vous seconder dans cette aventure, chère amie ? »

— Tenue

(c) DΛNDELION

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Zelda Nohansen & @Saoirse Sadlyn

An 1000, Lune 7, Jour 18 ― (Tenue)

Zelda aurait aimé pouvoir profiter de l'expérience de sa tendre mère, de pouvoir compter sur le soutien de ses deux parents. Mais aujourd'hui, devenue une jeune femme, mariée, enceinte, à la tête d'un royaume, elle ne peut qu'espérer que ses tendres parents peuvent l'observer depuis l'étreinte d'Hylia quelque part dans cet univers. Les prunelles de la reine se perdent un instant dans les beaux cheveux de Saoirse, essayant de démêler certaines mèches délicatement avec ses doigts fins pour commencer. Puis, Zelda se penche en avant et attrape la brosse dans sa main, et commencer à la passer dans la longue chevelure de la conseillère royale. L'Hylienne s'applique et ses mouvements sont lents, délicats, faisant en sorte que cet instant soit appréciable pour son interlocutrice. Zelda est généralement celle qui se fait coiffer, bien que parfois, elle se prête au jeu avec ses dames de compagnie lorsqu'elles ont un peu de temps libre notamment avec Lyndia. Mais ce soir, avec Saoirse, cette petite séance de coiffure à une ambiance bien différente, il y a une entente, une tendresse nouvelle qui rappelle à Zelda ses longues heures passées devant la coiffeuse avec Myranda. Des instants partagés entre mère et fille qui sont hélas à présent des souvenirs, peu importe à quel point l'Hylienne aimerait pouvoir revivre ces instants encore une fois.

« J'aurai aimé que mes défunts parents puissent connaître leur petit-enfant à venir, vous savez, » prononce Zelda d'une voix mélancolique, il y a une certaine tristesse mais également... de l'espoir. L'envie de continuer à vivre, et espérer qu'elle puisse être observée par ses parents depuis le domaine divin d'Hylia. « Pour être tout à fait honnête, c'est une expérience parfaitement inconnue dans laquelle je me retrouve, » la grossesse est une étape dans sa vie à laquelle elle est confrontée pour la première fois. Fort heureusement, comme le souligne Saoirse, à plusieurs niveaux, Zelda n'est pas seule. La reine d'Hyrule est très bien entourée, à la fois par les médecins que par ses proches qui restent toujours présents pour elle.

Un sourire sincère se dessine sur les lèvres de la Nohansen quand Saoirse prononce une requête. Zelda s'arrête un instant, posant ses mains sur les épaules de sa conseillère et laissant ses prunelles claires observer celles de son interlocutrice. La jeune femme dépose la brosse sur la coiffeuse et commence à séparer les mèches de cheveux de Saoirse avec soin et délicatesse.

« Mais vous avez raison, je ne serai jamais seule à traverser tout cela. » Un nouveau sourire délicat se forme sur les lèvres de l'Hylienne qui continue de passer ses doigts entre les mèches pâles de la conseillère royale. « J'ignore dans quel état j'aurai terminé cette soirée difficile, Saoirse, » commence-t-elle par dire. « Et pour toutes les fois où vous avez répondue présente à mes côtés, pour ce lien précieux qui nous unit, je serai ravie de pouvoir compter sur vous à présent et après avoir donné naissance à mon enfant. » Le regard de Zelda se met à pétiller d'une certaine complicité, regardant Saoirse à travers le miroir pendant qu'elle commence à lui faire un début d'un chignon dans ses cheveux. « Vous ferez une excellente marraine. »

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An 1000, Lune 7, Jour 18

Saoirse n’aurait jamais d’enfants. C’était une vérité, simple et efficace. Une réalité à laquelle elle s’offrait volontiers ; elle ne partagerait jamais sa couche avec un homme, du moins… guère volontairement. Aussi était-ce bien improbable qu’elle se retrouve enceinte un jour. En toute franchise, ce n’était pas une expérience à laquelle elle aspirait. Elle soutenait, aimait et encourageait volontiers sa chère reine, mais elle ne l’enviait pas pour ce qu’elle vivait.
Elle l’enviait pour l’amour qu’elle recevait.

Elle sourit doucement, tristement, lorsqu’elle évoqua l’absence de ses parents. Son père, décédé si récemment, et sa mère, malheureusement partie prématurément, ne pourraient pas connaître leur petit-enfant à naître.
« Je suis certaine qu’ils veillent sur vous. » C’était une phrase si facile, si simple, et pourtant qui venait du cœur. Elle posa un regard rempli de maternité et de bienveillance sur Zelda, utilisant le miroir pour ce faire au lieu de se retourner. Elle-même ayant perdu sa propre mère, et ayant si souvent souhaité qu’elle eut été là pour tel ou tel événement important de sa vie…
Elle pouvait comprendre.

Pour autant, Saoirse cru bon de rappeler à Zelda qu’elle n’était pas seule, et celle-ci acquiesça à ses propos. Elle était la reine d’Hyrule après tout, princesse de lumière et de sagesse, bénie par Hylia elle-même. Elle était promise à un grand avenir et cette femme si majestueuse et importante ne saurait affronter la vie en solitude. Elle était entourée du roi consort, de ses proches, de ses conseillers… de ses amis.

La si petite idée de solitude qui commença à pointer le bout de son nez dans l’esprit de la goron fut chassée lorsque Zelda la remercia d’être venue lui parler ce soir-là. Une petite fleur lui avait soufflé les malheurs de la reine… Elle pouvait toujours remercier son plaisir à décorer les couloirs de Fort-Lumière avec de belles plantes qui susurraient des choses aux oreilles de ceux qui voulaient bien écouter.
Charmée à l’idée d’être présente à ses côtés, Saoirse baissa le regard, un doux sourire aux lèvres. Elle ferma les yeux, sentant les mains de la reine circuler dans sa tignasse albâtre, les nouant en un élégant chignon.
L’instant d’après toutefois, les paroles de la reine figèrent Saoirse sur place. Elle redressa la tête, fixant l’hylienne avec étonnement au travers la glace devant elles.

Marraine ? Oh, par Hylia.

Elle entrouvrit les lèvres, mais aucun son ne se fit entendre. Comme pour s’assurer de la véracité de ce moment, Saoirse se tourna, ignorant qu’elle gâcherait la coiffure que Zelda s’adonnait à perfectionner depuis quelques minutes, afin de la regarder en face à face.
« Tu… Pardon, vous… le pensez vraiment ? » Elle qui n’aurait jamais d’enfant, et n’en avait jamais voulu, voilà qu’elle aurait l’occasion d’être… quelqu’un, pour un si petit être ? Quelqu’un, pour quelqu’un d’autre.
Ses yeux se perdirent un instant ailleurs, l’une de ses mains allant se presser contre sa poitrine comme pour calmer son cœur emballé. Elle essayait de comprendre pourquoi elle méritait un tel honneur, car après tout, n’y avait-il pas plus qualifié qu’elle pour un tel rôle ? En réalité, elle ne voyait personne d’aussi dévouée, peut-être, mais en voilà une pensée égocentrique qu’elle se garda de partager !

Lorsqu’elle releva les yeux pour croiser le regard de Zelda, elle sourit, l’œil humide, et attrapa affectueusement les mains de la reine dans les siennes, qu’elle pressa avec amour.
« Je ferai tout en mon pouvoir pour soutenir et guider cet enfant comme il se doit. Je chérirai cet honneur qui m’a été offert jusqu’à mon dernier souffle, Zelda. J’en fais la promesse. » Une seule larme tomba sur sa joue. Le bonheur était indescriptible, mais assurément et profondément réel.

— Tenue

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Zelda Nohansen & @Saoirse Sadlyn

An 1000, Lune 7, Jour 18 ― (Tenue)

L'Hylienne était loin d'imaginer ce que sa suggestion allait provoquer dans le cœur de sa conseillère. Les prunelles de la Reine s'écarquillent de surprise quand celle-ci se retourne, la forçant à relâcher la chevelure pâle qu'elle était en train de coiffer, les mèches de cheveux reprenant leur forme habituelle. Zelda ne sait quoi dire face à la réaction de Saoirse, si ce n'est qu'elle lui adresse un tendre sourire amical. Il est vrai que la Reine pensait réellement les mots qu'elle venait de prononcer, il n'y avait pas de mensonges, rien. Juste de la pure et simple vérité. Qui d'autre pouvait prendre ce rôle ? Zelda était très entourée, de nombreuses personnes qui voudraient pouvoir avoir un lien très proche avec le futur héritier ou la future princesse d'Hyrule, mais aux yeux de l'Hylienne, Saoirse était celle qui était toute désignée. Un instinct, un sentiment, c'était presque naturel pour Zelda. Elle ne saurait l'expliquer, mais une chose est certaine, pour elle, la conseillère avait toute sa confiance.

« Je ne suis pas connue pour mentir, vous savez. »

Répond simplement Zelda avec un sourire qui exprime sa sincérité et son honnêteté. Elle réalise seulement maintenant à quel point être la personne la plus proche de son futur enfant semble être quelque chose de particulièrement important aux yeux de Saoirse. L'Hylienne pose doucement la brosse sur la coiffeuse et se tient devant la conseillère, leurs mains se rejoignent et les paroles prononcées par Saoirse réchauffe son cœur.

« Allons, Saoirse. Nul besoin de grands serments, nous sommes entre amies ici. Je sens que cela représente quelque chose d'important à vos yeux. » Murmure gentiment Zelda en se penchant un peu en avant, elle se détache d'une des mains de son amie pour chasser la petite larme qui coulait sur sa joue. « Je serai heureuse de vous avoir mes côtés, vous avez toute ma confiance depuis longtemps. Je suis certaine que mon enfant sera heureux de faire votre connaissance lorsque le moment sera venu. »

L'Hylienne se redresse lentement et adresse un dernier sourire à Saoirse avant de l'inviter à se retourner face au miroir. Posant délicatement ses mains sur les épaules douces de la conseillère, Zelda essaie de l'apaiser, de la détendre. Puis, elle récupère à nouveau sa brosse à cheveux et recommence à coiffer la longue chevelure de Saoirse. Mais à présent, le sourire ne quitte plus les lèvres de l'Hylienne et ensemble, elles poursuivent leur discussion entre nobles dames et amies.

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