[ULTIME] Envolés dans le désert

Mais ce n’était plus un ennemi qui se tenait là, devant Ondine, cimeterre à la main. Cette silhouette menaçante gisait sur le sol, inanimee, complètement assommée par la garde de l’épée courte, alors que ces monstres ne méritaient pourtant que la mort. Assez de sang avait été versé dans le désert.

Le prince se posa à la hauteur de son alliée afin que leurs yeux se croisent et qu’elle desserre sa prise sur le couteau de lancer qui lui taillerait bientôt les doigts, se voulant rassurant, puis il la hissa dans ses bras, même si une douleur vive faillit bien lui couper le souffle en deux, un juron étouffé traversant ses lèvres formant une grimace équivoque avant de se remettre en route d’un pas rapide, du moins, aussi rapide qu’il en était encore capable. La petite Hylienne pourrait sans doute sentir du bout des doigts le sang chaud qui coulait déjà librement contre le torse et maintenant le dos du chevalier à travers la tenue du clan, où il avait séché à quelques endroits, ainsi que le manche d’une dague qui venait de s’enfoncer encore plus profondément dans la chair de son épaule après autant d’efforts cumulés. Un peu plus à droite et cela aurait pu le toucher tout près du cœur, d’ailleurs, il ne connaîtrait pas l’étendue des dégâts avant d’avoir l’avis d’un médecin. Les vaisseaux principaux avaient été visiblement épargnés sur le coup, sinon il se noierait déjà dans une marre de son propre sang, mais, s’il continuait à repousser ses limites ainsi, bientôt, personne ne pourrait plus rien pour lui. Après tout, maintenant que le muscle était déchiré, les nerfs n’étaient-ils pas les suivants à être sectionnés ? Il sentait déjà toutes ses forces quitter peu à peu son bras gauche. Il secoua alors doucement la tête : il ne servait à rien de se faire du souci pour lui, ni de retirer ce poignard. Cela pourrait leur être fatal. Tout de même, il espérait de tout son cœur que ces lames n’étaient pas empoisonnées ou du moins que ce poison soit lent à agir, sans quoi toute leur lutte aurait été vaine. Il aurait bien pu tenter de lever son bouclier de lumière à temps mais il préférait n’utiliser sa magie qu’au moment où il en aurait le plus besoin. Cela faisait si longtemps qu’il n’avait pas utilisé la magie sacrée offerte par la bonté d’Hylia, et il n’avait pas récupéré toute son énergie, il n’était donc pas certain de pouvoir tenir très longtemps avant d’en subir les contrecoups ni de pouvoir repousser plus qu’un unique projectile. Une poignée de secondes d’hésitation avaient suffi à ce qu’il soit trop tard. Il devait en accepter les conséquences maintenant. Comme s’il avait besoin d’une cicatrice supplémentaire …

Il aurait été beaucoup plus simple pour le prisonnier en cavale de continuer sa route sans un regard en arrière, maintenant qu’il était libre et à deux doigts de traverser la frontière qui le mènerait au reste d’Hyrule. D’aucuns auraient dit que c’était du gâchis de rebrousser chemin pour cette vie qui avait beaucoup moins d’importance que la sienne. Seulement, ce serait mal connaître le prince d’Hyrule et son sens du sacrifice. Il avait accepté le fait qu’il ne pouvait pas sauver tout le monde, mais il désirait au moins sauver Ondine, du plus profond de son âme. Ils ne se connaissaient pas depuis très longtemps, c’est vrai, mais elle avait su rendre sa captivité moins pénible. Elle lui avait permis de se sentir comme un homme, instruit et respecté tel qu’il devait l’être, plutôt que comme une simple bête en cage. Elle lui avait souri avec bienveillance, tout simplement, elle l’avait nourri, elle avait pansé ses plaies et elle avait essuyé ses larmes afin qu’il lui reste un petit morceau d’humanité au plus profond des ténèbres. Peu importe si elle ne croyait plus guère en la Déesse ; elle connaissait le droit chemin. Il en était persuadé et se portait garant de sa sécurité. Zachary avait détourné le regard trop souvent aujourd’hui, à contrecœur, mais cela ne changeait pas les faits ni son impuissance et sa culpabilité, ce sentiment d’avoir échoué, malgré tout. Il avait l’impression que s’il abandonnait la petite Hylienne ici, même pour se sauver lui-même, alors tout ce qu’il restait de lui se briserait en mille morceaux. Il n’était peut-être plus guère que l’ombre de lui-même, mais en cet instant précis, on pouvait lui reconnaître l’étoffe d’un prince. Cela ne l’avait pas empêché d’avoir une pensée navrée pour ses proches. Il s’était juré qu’il ferait tout pour les retrouver : force était de constater qu’il n’était finalement pas à la hauteur de ce souhait, sinon, il ne prendrait pas de tels risques inconsidérés.

La fumée lui embrouillait la vue, à moins que ce soit l’énergie qui commençait à lui manquer un peu plus à chaque goutte de sang perdue, chaque pas de plus. Leur seule chance de survie était de retrouver un cheval, pour ce qui est de le calmer et le mener, l’expérience devrait suffire. Zachary avait réussi à répandre la braise dans le but d’éviter que d’autres Yigas puissent les rejoindre trop facilement avant de retrouver Ondine, malgré l’état d’alerte, mais cela lui avait demandé des efforts considérables afin de faire vite, et beaucoup de courage aussi pour surmonter la peur sourde qui accompagnait le souvenir de la cruauté de la chamane à son égard, un sentiment éreintant et frappant sans relâche contre ses tempes pour mieux lui glacer les os, car il était passé à un doigt de se brûler à quelques reprises, bien que cela aurait été certainement moins douloureux qu’une lame chauffée à blanc. Zachary se sentait complètement épuisé, il tenait à peine debout, mais il ne pouvait pas se permettre de s’arrêter maintenant. Il redoutait, lui aussi, le destin qui les attendait s’ils devaient retourner au camp pour y recevoir de nouvelles chaînes. Ils n’auraient pas de seconde chance pareille. S’il titubait, tout était perdu, après tout Ondine ne savait pas se battre et dans son état elle ne pourrait pas lui servir de soutien. Il devait continuer. Il n’avait pas d’autre choix.

À dos de monture, non sans peine, tâchant néanmoins de ne pas aggraver davantage leurs plaies, ce qui était tout de même plus facile pour la jeune femme, Zachary donna le coup d’envoi et laissa la chaleur de son bouclier les envelopper, juste au cas où, ses bras encadrant la taille d’Ondine pour venir trouver le harnachement du cheval de ses mains tremblantes et recouvertes de sueur. Quelques minutes plus tard, plus près du couvert de la forêt dont la cime des arbres semblait les accueillir et leur offrir leur protection, il sombra dans l’inconscience, presque violemment, mais ainsi, il devrait pouvoir la protéger avec son propre corps si cette brave bête ne décidait pas de rebrousser chemin ou de se ruer. Dans le cas contraire, on les croirait peut-être déjà morts ? Est-ce qu’il aurait mieux fait de s’assurer d’avance que leurs souffrances soient les plus brèves possibles ? Il n’osait envisager qu’il était peut-être déjà trop tard pour celle qui l’avait sauvé, bien qu’il n’ait sûrement guère meilleure mine à première vue. Leur dépouille méritait au moins d’être ramenée à la Citadelle, dans ce cas, pas d’être pillée et abandonnée dans la poussière.

Quel sort leur était-il réservé entre les poursuivants, les monstres assoiffés de sang et de viande fraîche, et les bandits qui sauraient peut-être également reconnaître le visage du prince Nohansen ? Venaient-ils de quitter l’enfer pour en trouver un nouveau, un cauchemar éveillé qui n’aurait plus de fin ? Des alliés auraient-ils pu être attirés par ces grands signaux de fumée et allaient-ils les retrouver ? Les dés étaient jetés. À présent, le futur n’était plus entre les mains de nos deux braves.

Jour 10. Lune 7. An 1000 - Cité Gerudo.
C'est en prenant votre courage à deux mains que vous décidez de subtiliser des chevaux pour prendre la fuite ! Malheureusement, toutefois sans surprise, l'escapade ne se déroule pas sans encombre : Ondine est grièvement touché par l'attaque d'un des gardes.
Impossible de riposter ; la douleur est trop grande ; néanmoins, la demoiselle, animée par une adrénaline et un instinct de survie incroyable, parvient à se hisser sur sa monture et galoper vers les frontières des Landes Sauvages, Zachary à ses côtés.

Par une chance inouïe, les portes des Landes ne sont que peu surveillées en cette soirée. L'absence d'activité semble avoir laissé les gardes relativement oisifs, permettant au duo de prendre la fuite. Le passage brutal de leurs chevaux secoue les puces des gardes qui, confus, dévisagent les deux bêtes qui s'éloignent vers la forêt de Firone avec leurs cavaliers sans rien pouvoir y faire.

⊰ Informations du Maître du Jeu

◈ Vous êtes libres ! Félicitations, les Landes Sauvages ne sont plus qu'un mauvais souvenir pour vous !
◈ Cependant, Ondine ne s'en sort pas indemne. Zachary ne peut l'abandonner pour rentrer en Hyrule maintenant, auquel cas l'ancienne esclave aurait de grandes chances de succomber à ses blessures. Il vous faudra trouver une civilisation, et rapidement ! N'y a-t-il pas un petit village caché dans cette vaste forêt ?

◈ Les Yigas n'oublieront certainement pas la fuite de l'un de leur plus précieux prisonnier ainsi que de l'une de leurs plus fidèles esclaves. Prenez garde lors des prochaines lunes ; un espion est si vite arrivé pour vous faire regretter votre témérité.


Votre quête est terminée ! Ce fut un plaisir de la gérer pour vous ! Déployez vos ailes à présent ; vous êtes libres !
N'oubliez pas de faire les procédures nécessaires pour valider votre quête.


La quête est terminée, passez la signaler comme telle juste ici.

Votre maître du jeu est @Xanto Odair. Adressez vous à lui si vous avez des questions au sujet de votre quête.

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