A broken tool can be rebuild with love / PV Kyoga

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An 1000 Lune 6 Jour 3

Cela faisait maintenant quatre jours que Vy était rentré de son périple dans les alentours des plaines d'Hyrules. Et pourtant, rien n'avait changé dans son esprit. La peur, le sentiment d'inutilité et surtout la tristesse mêlée au vide qui broyait son coeur. Plus il y pensait, plus il voyait le regard terrorisé mélangé à la douleur de l'enfant. Il ne voyait que ça. Quand il fermait les yeux, il voyait ces deux yeux bleu s’insérer dans son âme. Cela faisait que notre protagoniste n'arrivait plus à dormir correctement la nuit... Pas sans une aide. On aurait pensé qu'un apothicaire comme lui aurait d'abord pensé à des concoctions pour l'aider à avoir des nuits paisibles... Et c'est bel et bien ce qu'il avait fait. Mais cela n'avait rien apporté. Alors que l'alcool... L'alcool en grande quantité lui détruisait suffisamment ses capacités cognitives pour se sentir libéré. Alors certes il se retrouvait comme un cadavre sur le sol de sa boutique, mais au moins ne pensait-il plus à rien hormis les ténèbres des abysses. Le sol de sa boutique était jonché de concoctions, bouteilles payé plus ou moins cher et d'autres déchets. La où normalement tout été bien rangé, on était bien loin de la propreté habituelle du fils des Omniell.

Mais si l'intérieur était en piteux état, l'extérieur lui ressemblait presque à une éloge funèbre. Quelques fleurs, quelques mots de soutiens et beaucoup de petites attentions comme des confiseries et autre s'était retrouvé alors devant la porte par les nombreux patients du docteur qui n'était pas venu consulté ses habituels depuis quelques jours déjà. Bien que le premier jour les gens pensaient que c'était parce que leurs protecteur avait besoin de repos, le second jour devint plus inquiétants... Et de même que le troisième où il se déplacèrent pour voir la boutique avec l'inscription "Fermé pour maladie". Heureusement pour l'apothicaire, aucun n'essaya de rentrer par la force, et tous respectèrent le repos de leur soutient médicale. Tout ce qui avait été laissé étant des cadeaux... Des cadeaux que le bon samaritain pensait ne pas mérité.

Ce qu'il avait vécu lui avait donné un sacré coup. Il n'avait pas réussi à tenir une promesse. Il n'avait pas réussi à sauver un jeune enfant, même, il c'était mis dans une situation dangereuse pour sa propre santé à sur-utiliser sa magie. Que penserait-donc ses parents de tout cela? Ou même Kyoga? Ils seraient sans aucun doute extrêmement déçu de l'échec de Vy. Pourquoi ne le seraient-ils pas, après tout, alors que lui même s'en voulait terriblement? Ce serait même parfaitement logique. Il n'était pas le médecin incroyable qu'il se pensait être, il n'était qu'un apothicaire lambda, et si cela trouve, bien moins efficace qu'il ne le pensait. Lui qui se voyait déjà gravir petit à petit toute les étapes de son poste pour, pourquoi pas, devenir un des plus grands soigneurs d'Hyrule... Tout son beau château de carte c'était finalement écroulé pathétiquement. Il était un objet brisé. Et il se pensait impossible d'être réparé.

Un nouveau soupire sorti de la bouche du jeune Hylien qui essaya de se lever. Un violent mal de crâne le prenant alors qu'il titubait tout en essayant de marcher légèrement. Sa bouche était pâteuse, chose normal considérant les effets de l'alcool. Il avait besoin d'un peu de thé, et il lui en restait bien que froid. Le fait qu'il réussisse d'ailleurs à se faire un peu d'une douce boisson chaude avec l'alcool sans avoir foutu le feu à sa boutique relevait même d'un piteux miracle... Tout en buvant un peu de thé froid au gout infect, le thaumaturge fit une grimace. Froid cela avait vraiment un gout horrible... Il se mit ensuite à gambader, toujours avec un certain manque d'équilibre à la recherche d'une bouteille encore pleine... Ou à moitié. Hélas, tout ce qu'il restait était des loques vides. Un léger rire narquois s'échappa alors de la bouche du jeune garçon qui se dit que, finalement, il était un peu comme ces bouteilles. Comment ces rêves avaient-ils pût se briser aussi rapidement? Son esprit était-il si fragile que ça? Ou bien souffrait-il d'un syndrome de l'imposteur qui s'était réalisé sous ses yeux après son premier véritable échec? N'était-il qu'un escroc depuis tout ce temps après tout?

En s'asseyant sur le sol, dans un coup, le jeune Hylien ne pût s'empêcher de se laisser aller une fois de plus dans un léger sanglot. Il n'avait plus rien pour effacer ce regard... Et ça le hantait beaucoup trop sévèrement pour sa propre santé. Et plus il fermait les yeux, plus il le voyait... Pire, alors que ses pleurs devenaient bien plus fort, le forçant de plus en plus à fermer ses yeux, qu'il voyait à la place de la mère sur l'arbre, l'enfant, qui l'observait. Comme une double punition finalement... Celle de n'avoir vraiment servit à rien de toute cette horrible histoire. Serrant ses jambes contre lui, il s'était recroqueviller dans un coin de sa boutique, espérant que cela lui passe... Un jour...

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An 1000 Lune 6 Jour 3

Le mariage entre la reine Zelda et le roi consort s'était terminé il y avait déjà plusieurs jours mais je n'étais pas encore parti de la citadelle. Profitant un peu des festivités dans les rues marchandes qui étaient toujours présentes. Surement cela s'essoufflerait à la fin de la semaine. Je n'avais jamais été très à l'aise lors d'une fête, peu habitué à être entouré d'un aussi grand de nombres de personnes. D'étrangers qui plus est. J'ignorais comment interagir avec autrui même si Ari m'avait encouragé à aller parler à des invités. Finalement, j'avais fait la rencontre d'une demoiselle, qui était proche du suzerain d'Ordinn sans que je ne le sache au premier abord. Les 3 déesses d'or avaient cependant tissé un destin entre nous car dame Saoirse m'avais questionné au sujet de mon pouvoir de nécromancien. Son souhait était de pouvoir parler à quelqu'un. J'avais senti que c'était une requête qui lui était cher mais ce n'était pas non plus à prendre à la légère. Je lui avait donc conseillé de réfléchir un peu avant de me venir me trouver au village Cocorico.
En attendant, de mon côté, il y avait quelqu'un que je souhaitais voir ici. Dissimulant ma chevelure blanche grâce à la capuche de ma cape, je déambulais dans les bas quartiers de la citadelle. Je me souvenais où Vy m'avait indiqué sa demeure qui faisait office de cabinet. Néanmoins, c'était la seule chose que je savais et malgré mes quelques visites dans cette ville, je ne connaissais pas les lieux. Aussi avais-je finis par questionner une passante qui promenait son linge.Surement se rendait-elle au lavoir.

- Bonjour, où puis-je trouver le docteur Omniell ?

- Ah mon pauvre monsieur vous tombez bien mal...Le docteur n'est pas sorti de chez lui voilà plusieurs jours...Il paraît qu'il serait tombé malade...un truc contagieux...

Me confia t-elle avec un sourire navré mais elle m'indiqua tout de même le chemin. Je la remerciais avant de suivre les indications. Mes pas me conduisirent jusqu'à une petite maison dont la pancarte indiquait que l'endroit était fermé pour maladie. Ce n'était donc pas qu'une rumeur. Vy n'avait pas mit le nez dehors non plus vu la nourriture qui se trouvait juste devant la porte. Surement de la part des habitants, de ses malades pour l'aider à aller mieux. L'inquiétude était présente dans mon esprit et je toquais à la porte.

- Vy tu es là ?

N'obtenant aucune réponse, je tentais de tourner la poignée qui ne fit aucune résistance. J'enjambais les paniers avant d'entrer dans la maison. Je fronçais les nez face à l'odeur agressive de l'alcool et autre senteur peu agréable. Je baissai ma capuche, m'approchant de la fenêtre qui était caché par un rideau avant de tirer ce dernier pour laisser entrer au moins la lumière. Ceci fait, je me mettais à la recherche du médecin et le trouvait recroquevillé dans un coin. J’accourrai dans sa direction, m'agenouillant avant de poser ma main sur son épaule.

- Vy est-ce que tu vas bien ? Tu es blessé ? Tu as mal quelque part ?

L'inquiétude pouvait s'entendre clairement dans ma voix. Je tentais de tourner mon ami vers moi, pour au moins voir son visage.

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An 1000 Lune 6 Jour 3

Le temps continuait de passer, la journée aussi. Difficile de dire depuis combien de temps il était éveillé après cette cuite à ainsi s’apitoyer sur son sort. Mais il était resté ainsi, dans son coin de boutique à pleurer, ou rester comme dans une sorte de transe à regarder un point fixe vers le plafond. Il essayait de ne plus fermer les yeux, ou en tout cas, de les fermer le moins longtemps possible. Est ce que le poids des erreurs, le poids d'avoir échoué était si dure habituellement? Lui qui avait toujours réussi ce qu'on lui demandait à travers son talent, ses connaissances et sa magie n'avait jamais réellement autant échoué dans le sauvetage de quelqu'un. Oh, bien entendu, des gens étaient malheureusement mort... De vieillesse ou de maladies bien trop complexe même pour lui... Mais échouer à sauver quelqu'un qui était blessé? Et finalement, même ces blessures auraient pût lui être fatale au vue de toute l'énergie qu'il avait dépensé à ce moment la... La douleur froide de l'épée, comme si il l'avait ressenti... La chaleur du sang qui s'échappe... Le froid de la mort qui l'entoure... Et cette puissante nausée qui l'accompagnait alors que sa magie arrivait au bout... Il avait tellement donné avec sa magie qu'il espérait pouvoir sauver ce petit... Fermant les yeux pour essayer de se concentrer à ne pas vomir, il revoit alors l'image de l'enfant agonisant dans l'herbe tel un dormeur éternel. Revoir cette image remet directement Vy dans une position recourbé sur lui même.

- Pourquoi me hantes-tu... J'ai tout donné... J'ai tout donné...

Sauf sa vie. Mais même avec ça, aurait-il réussis? C'est une autre des questions qui le hantait. Est-ce que, si il avait vraiment tout donné à cet instant, l'enfant aurait pût être encore en vie? Mais cela aurait été... Une sorte d'échange non? Une vie, contre une autre... Sa magie n'aurait pas été assez loin, elle n'est même pas aussi forte après tout... Sa magie était... Ridiculement faible, en y repensant. Trop de points négatif, trop peu de positif. Ne jouer que sur la science et l'apothicariat lui avait valu tout de même un sacré revers du sort. La magie devait être bien plus utilisé dans ses fonctions de médecins mais... Mais voulait-il simplement encore soigner, finalement? Alors que la question le traversait comme un éclair, de nouvelles larmes lui montèrent aux yeux. La médecine... Soigner les gens... C'était pas tout son but, après tout? Toute son existence, tout ce qu'il avait fait depuis qu'il avait soigné son père... Pourrait-il vraiment détourner le dos à tout cela...?

Une voix vint le sortir de cette torpeur malsaine... Une voix familière, quelqu'un qu'il connaissait, quelqu'un pour qui il partageait des sentiments... inconnue? Celle de Kyoga... Un homme qu'il avait rencontre il y a un peu plus d'une Lune et demis. Un homme... Intéressant. Une quête pour sauver un village. Un simple inconnue de prime abord mais au grand cœur au vue de son envie d'aider les enfants. De belles connaissances sur les choses de la vie, un humour appréciable et des discussions intrigantes. Avoir dormi ensemble, l'avoir vue peu habillé mais surtout... Le délicat baisé sur le front avant qu'il ne disparaisse. Cela l'avait... Tellement chambouler. Il avait senti son coeur battre à la chamade. Il avait presque perdu la tête devant cette action... Mais il l'appréciait, cette action. Il l'appréciait beaucoup, ce Kyoga... Et c'est pour cela qu'il ne voulait pas du tout être vue dans cet état. Qu'allait-il penser de lui? Qu'allait-il penser de l'état de sa boutique? Il serait sans nul doute déçu, et en voudrait au jeune Hylien... Et si ça brisait quelque chose entre eux? En soi, c'est ce que mériterait le fils unique des Omniell...Non?

Essayant de paraitre invisible en restant en boule, cela ne fonctionna pas très bien... Au vue du faite que son ami se dirigea bien vite vers lui, inquiet. Inquiet de sa santé, de savoir si il souffrait. Le Sheikah essayant aussi de déplacer légèrement la tête de notre protagoniste dans sa direction, sûrement pour voir son visage. Ne sachant pas spécialement comment réagir, le jeune Hylien préféra se laisser guider. Il était après tout trop las pour vouloir se débattre. Pourtant, il ne souhaitait pas avoir un contact visuel, laissant alors ses yeux fuir, son visage encore légèrement trempé des larmes, affichant une mine déconfite et mal entretenue depuis quelques jours déjà.

- Non... Kyoga... Je... Je ne vais pas bien...

Se devait-il de lui dire? Ce qu'il s'était passé? Une légère hésitation se dessina dans l'esprit de l'apothicaire... Mais il se rappelait que son interlocuteur lui avait révélé un énorme secret en pensant être rejeté. Alors... Alors lui même, il le pouvait, non? Lui dire... Lui dire ce qu'il s'était passé...

- Lors de ma dernière sortie j'ai... J'ai vue un chariot de transport... Il avait été attaqué, brûlé... Tout le monde avait été tué... Une femme planté sur un arbre... Mais le pire c'était... C'était... L'enfant...

Sa gorge se noua en citant le pauvre garçon. Comme si une partie de son âme ne voulait pas citer son échec, ni se remémorer de cette douleur... Mais il le fallait.

- Il était encore en vie... Je lui avais promis de le sauver... Mais... Je n'avais pas vue que lui aussi avait été planté par un bandit... J'ai... J'ai tout essayé pour le sauver... J'y ai mis presque toute ma magie... Je voulais vraiment le sauver... C'était le seul que je pouvais sauver de cette enfer Kyoga. Et je n'ai pas réussis. J'étais trop faible! J'étais incapable... Il est... Il est mort pendant que je récupérais de ma magie... Je n'ai même pas pus l'accompagné durant sa mort, ni même le sauver... Je suis un incapable... Et... Et il me hante bordel. Je ne peux plus fermer les yeux ou dormir sans le voir maintenant, lui comme sa mère...

Au fur et à mesure que les mots sortaient de sa bouche, les larmes aussi vinrent à casser la voix du jeune homme, et embuer ses yeux. Vy posa alors sa tête contre Kyoga, se laissant aller à sa propre tristesse et son propre échec.

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An 1000 Lune 6 Jour 3

Je ne m'attendais pas à trouver Vy dans un tel état. L'intérieur de son cabinet n'était pas mieux non plus. Je me demandais ce qu'il s'était passé depuis notre première rencontre. S'il s'était fait attaquer par quelqu'un ? Ou est-ce qu'il était arrivé malheur à ses parents ? Je savais que Vy était très proche de sa famille. Pour l'instant, je ne pouvais que tenter de le faire sortir de sa coquille. Son regard fuyait le mien, comme s'il avait honte de quelque chose. Il était vrai que mon dernier geste envers lui n'avait pas été très respectueux, j'avais touché son front avec mes lèvres. Un acte qui s'était fait tout seul, que je n'avais pas pu maitriser. Pendant longtemps je m'étais insulté, me traitant de fou avant de réaliser que le mal était fait. Toutefois, j'espérais que ce n'était pas ce geste qui avait mis le médecin dans un tel état de désespoir. Ce dernier avait fini par avouer qu'il n'allait pas bien - ce qui était évident, on ne pleurait pas pour rien et encore moins boire autant sans raison. De ce que j'avais appris de lui, Vy était normalement une personne responsable alors je ne l'avais jamais vu comme un alcoolique. Surtout qu'il prenait sa profession très à cœur. Ne voulant pas le précipiter, je décidai de me taire, restant simplement près de mon ami pour lui faire comprendre que j'étais là, prêt à l'écouter s'il avait envie de me confier ce qu'il se passait. Je ne m'étais pas préparé à cette histoire, habitué surement à ces monstruosités malheureusement. Une légère grimace avait toutefois déformé mon visage lorsqu'il avait mentionné la pauvre mère. Ces bandits étaient pires que de simples voleurs. Afin de l'aider, ma main s'était posée sur son épaule. Ça n'avait pas dû être facile pour lui, son regard encore naïf sur le monde venait de réaliser qu'il ne vivait pas dans un pays merveilleux.

- Je suis désolé que tu ais dû faire face à cela tout seul...

Une telle scène ne devrait même pas exister. Mais depuis des lunes, c'était le chaos sur ces terres. Il y avait peu d'endroits sûrs en réalité, même pour les simples gens. Les bandits en profitaient grandement pour tyranniser voire tuer les plus faibles pour juste quelques rubis en plus à se mettre dans la poche. Je restais quelques secondes sans bouger lorsque Vy avait posé sa tête contre moi. Peu habitué encore à une telle proximité mais je finissais par glisser ma main dans son dos, le tapotant doucement comme faisait ma mère avant quand j'étais triste.

- Tu n'es pas coupable de tout cela Vy. Les seuls, ce sont ces assassins. Tu as fait de ton mieux pour sauver ce garçon, il le sait très bien. Il doit même t'être redevable d'être resté à ses côtés jusqu'à son dernier souffle. Mourir seul...c'est ce qui effraie le plus les vivants.

Je me décalai un peu, attrapant le visage de Vy entre mes mains pour le regarder. J'essuyais les larmes sur ses joues avec mes pouces. Le voir ainsi me faisait mal au cœur. Son sourire était une chose que personne n'avait le droit de lui retirer. Le médecin était hanté par sa culpabilité, il n'y avait aucun esprit à ses trousses. C'était d'ailleurs plutôt ces meurtriers qui devraient faire attention à leur sommeil. Et pourtant, j'étais persuadé que, eux, dormaient bien contrairement à Vy. J'ignorais comment faire pour que ce dernier se sente mieux, libéré de ce poids qui n'était pas le sien. Il n'était pas faible du tout et encore moins un incapable. J'avais eu la chance de le voir à l'œuvre dans ce village lors de l’épidémie ; il ne s'était pas laissé abattre par l'ampleur des malades, avait donné ses directives comme un chef et même empêcher une bagarre qui aurait pu mal se terminer.

- Est-ce que parler à cet enfant te feras te sentir mieux ?

Demandais-je doucement. Vy connaissait mes pouvoirs et la capacité que j'avais de communiquer avec les morts. S'il m'emmenait là où se trouvait le corps, je pourrais plus aisément établir une connexion avec son âme. Bien évidemment, ceci devra se faire rapidement car je ne pouvais pas supporter ce don très longtemps. Avant de sortir, le médecin devait toutefois se laver un peu, tout comme l’intérieur de la pièce. Je pouvais m’occuper de jeter tous les déchets en attendant qu’il soit prêt.

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An 1000 Lune 6 Jour 3

Malgré l'isolement volontaire du jeune Hylien, il était difficile de dire que la présence de Kyoga était un dérangement, bien au contraire. Savoir quelqu'un, présent ici même avec lui, le rassurait. Quelqu'un qui ne le jugerait sans aucun doute pas négativement, encore plus dans un tel état entre l'alcoolique et le dépressif. Ainsi avait-il été des plus respectueux. Il n'avait pas forcé le moindre mouvement, simplement une main amicale de soutien. Ce qui rassura encore plus Vy tout en lui réchauffant un peu plus le cœur. Il n'avait rien dit, tout le long où l'apothicaire parlait, comme pour lui laisser le temps de cracher tout ce qu'il avait sûr le cœur. De manière ironique, lorsque c'était le médecin qui était au chevet de ses patients pris d'intenses bouleversements, c'était aussi exactement la chose qu'il faisait pour mieux comprendre la situation et agir. Nul doute que le Sheikah était une personne des plus compétentes avec de nombreuses cordes à son arc.

La phrase cependant que son ami vient à dire était vraie, aux yeux de Vy. Ce genre d'horreurs, de... monstruosités... Comment vivre correctement tout seul? Quand on n'est pas habitué aux monstruosités de la guerre ou des pillages, la vie semblait sûrement bien plus rose que prévu. Mais la réalité des choses, elle, c'était bien différent. Et ça frappait fort. ça faisait mal. C'est d'une voix tremblotante que le jeune homme vint à rajouter comme réponse :

- Je... Je n'ai plus envie de quitter ces murs, Kyoga... La maladie, la vieillesse... Je m'y suis habitué, je sais l'aider ou la combattre... Mais la violence, le meurtre... Et si j'assistais encore à cela, et si j'échouais encore? Comment continuer à avancer dans ses propres démons?

Toujours plus de larmes à rajouter sur les vêtements du pauvre Sheikah. Mais le fait de pleurer contre quelqu'un et d'arracher sa douleur par la parole faisait un certain bien au fils unique des Omniell. Encore plus quand il sentait les tapes amicales sur son dos. Il se sentait des plus rassuré, comme dans une sorte de cocon finalement. Encore plus avec une personne que le médecin appréciait beaucoup. Peut-être que ses cauchemars ne se finiront pas par un claquement de doigts, mais au moins cela apaisait un minimum l'ambiance malsaine de son esprit. Une nouvelle fois, les doux mots de son compagnon vinrent à rassurer un minimum l'Hylien. Même si le sentiment de culpabilité restait extrêmement fort dans son cœur, celui de l'échec et de l'abandon, s'entendre dire que l'on était pas responsable et que, même, nous avons été potentiellement une véritable aide pour une âme en peine... C'était plutôt libérateur. Mais il y avait encore beaucoup trop de remords et de larmes à extériorisé pour que tout s'envole en de simples paroles.

Sentir son visage être agrippé et nettoyé de ses larmes génèrent un peu le jeune homme, qui avait l'impression d'être un enfant. Comme à l'époque où sa mère ou son père venaient le consoler lorsqu'il avait mal ou qui retrouvait une jeune bête en souffrance. Peut-être que l'empathie de Vy était beaucoup trop forte pour son propre bien... Mais il n'arrivait pas à regarder directement son ami dans les yeux. C'était... Trop difficile. Même s' il savait qu'il n'y verrait sûrement pas de méchanceté... Y voir un impact négatif lui ferait trop de mal, quelles que soient les probabilités... Il n'était pas prêt à affronter le regard de quelqu'un. Celui du jeune enfant étant le dernier qu'il avait eu, et le hantait encore bien trop violemment.

- Pourquoi Kyoga... Pourquoi en arriver au meurtre? Ils ne pouvaient pas juste... Voler et s'en aller? Faire souffrir... J'ai déjà sauvé des inconnues blessés par des affrontements, sauvé des vies... Mais c'était des guerriers, des combattants... Pourquoi alors tuer des... Des enfants? Est-ce ainsi pareil dans tout Hyrule... En dehors de nos frontières? Qu'en est t'il de ceux qui périssent seuls, sans personne à qui tenir la main dans un dernier souffle?

Tout en parlant, les mains de Vy vinrent à s'accrocher d'abord doucement aux vêtements de son ami, avant de serrer légèrement à chaque fois qu'il avançait, comme pour montrer la rage et la tristesse qu'il avait dans son cœur. Avant de lâcher le tout une fois terminé, en baissant la tête. A quoi bon, de toute façon, lutter quand il y avait autant de drames et d'horreurs à affronter? La douce voix du Sheikah, cependant, vint à interloquer notre protagoniste, qui leva alors la tête dans sa direction, toujours en esquivant le moindre regard. Discuter... Avec l'enfant?

- Mais... Mais s' il me disait vraiment que j'ai été faible? Incapable, Kyoga? Comment je pourrais m'en relever...

Demanda t'il d'une voix faible, presque résigné. La étant tout le problème... Ne pas savoir lui permettait d'imaginer le positif, si il y en avait seulement un peu, mais n'était qu'un simple cataplasme sur une jambe de bois. Mais apprendre la vérité... Pouvait-être aussi libérateur que destructeur. C'est face à ce dilemme que l'Hylien ne sait pas où aller...

- Tu seras là pour me soutenir... Quoi qu'il arrive, Kyoga? S'il te plaît... J'en ai besoin... J'ai besoin de toi...

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An 1000 Lune 6 Jour 3

Je pouvais comprendre la crainte qui avait touché Vy depuis qu'il avait été témoin de la brutalité de l'Homme. C'était d'ailleurs normal comme réaction et j'aurai aimé être là plus tôt pour le rassurer, le réconforter, lui dire que tout allait bien. Mais ça aurait été lui mentir aussi car le monde n'allait pas bien du tout. Le mal était présent depuis bien des années, éparpillés sur la carte avant de gagner de plus en plus de terrain à chaque décennie qui passait. Il profitait, vicieux, de l'ombre qui touchait les plus faibles pour s'en prendre à eux. Profiteur et sans scrupule il n'avait aucune honte d'arracher le cœur des innocents. Dans chaque guerre, il y avait toujours la face cachée. Même si en ce moment il semblait n'y avoir aucune bataille en vérité, la situation était bien plus complexe que cela. Les monstres depuis la première lune de sang faisaient office d'excuse, de brouillard pour les bandits. Comment alors adorer l'être humain lorsqu'on voyait cela ? Comment m'en vouloir de préférer passer mon temps auprès des esprits plutôt qu'avec des personnes vivantes qui ne pensaient qu'à faire le mal ? Heureusement, les trois déesses d'or avaient réussi à épargner le cœur de quelques personnes dont le pauvre Vy. Mais ce dernier se retrouvait alors pris dans une obscurité qu'il n'avait jamais rencontré jusqu'à présent. J'ignorais si j'étais de taille à faire entrer à nouveau la lumière dans sa vie, à réussir à lui faire voir que ce monde n'était pas seulement noir ou blanc mais qu'il avait toutefois des nuances qui restaient belles malgré tout.

- Malheureusement je l'ignore...Cette obscurité j'y suis depuis toujours. Je suis baigné dans la mort depuis que je suis enfant...J'ai appris à l'apprivoiser et à apprendre que la mort n'est pas une fin en soi...Chaque être, chaque esprit fait ensuite partie de ce monde, l'aide à aller mieux, à guérir...Comme chaque printemps qui laisse place à de nouvelles pousses après l'hiver. La vie est un cycle, qui malheureusement peut se retrouver rompu tragiquement par des personnes qui n'ont aucun respect envers autrui.

Vy ne devait en tous les cas, se sentir nullement coupable de la mort de cet enfant et de ses parents. C'était purement et simplement qu'un meurtre qui avait eu lieu et je pouvais m'imaginer sans peine sa sensation de s'être senti impuissant face au corps dont la vie s'envolait peu à peu. J'avais déjà essayé plusieurs fois de lui faire comprendre que malheureusement, le médecin ne pouvait pas sauver tout le monde. Que cela soit avec l'aide de sa magie ou de ses connaissances médicales. Cet enfant avait déjà eu de la chance de ne pas avoir rendu son dernier soupir tout seul. Vy avait peut-être du mal à le croire tout cela mais je pensais sincèrement que cette jeune âme était reconnaissant envers cet homme qui s'était arrêté pour tenter de lui sauver la vie.

- Le Mal est pervers, ne fait aucune distinction entre les adultes et les enfants. Tout ce qu'il cherche c'est créer le malheur et la discorde autour de lui. J'aurai aimé te dire que ce n'était qu'un triste évènement isolé mais malheureusement ce n'est pas le cas...Ce genre de choses se passent beaucoup trop souvent, surtout sur les chemins éloignés.

Je préférais être honnête avec lui que de lui cacher la vérité. Hyrule n'était pas une terre tranquille malheureusement. Il avait eu de la chance que cela ne soit pas dû à une attaque de goblins par exemple. Il se serait retrouvé lui aussi en danger et je ne souhaitais pas que le médecin soit blessé lui aussi. Le perdre était une chose que je n'envisageais pas du tout. Toutefois, il y avait bien des façons de perdre quelqu'un autrement que par la mort. Se perdre soi-même dans le désespoir par exemple. Peut-être que si Vy parlait à cet enfant, se sentirait il mieux. Son questionnement sur les pensées de cette victime lors de son décès pouvait surement le soulager un peu. C'était la moindre des choses que je pouvais faire pour le rassurer. Il n'osait même pas me regarder depuis que j'étais là, comme honteux de lui-même. Je pouvais sentir sa détresse et cela me faisait mal alors que j'avais rencontré un homme optimiste dont le sourire pouvait même réveiller un cœur froid - le mien.

- Vy...Regarde moi

Je posais ma main un peu glacée sur sa joue pour l'obliger à me regarder, cherchant à croiser son regard. Je voulais qu'il voie tout mon soutien, toute l'amitié que je ressentais envers lui.

- Je suis là et je ne te lâche pas.

Cette main que j'avais appris à tenir, à connaître je ne comptais pas l'abandonner.

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An 1000 Lune 6 Jour 3

Vy avait été une personne pauvre durant une bonne partie de sa vie. Des parents dans le besoin à grandir dans la difficulté. Profiter de la moindre occasion pour gagner un peu d'argent. Et c'est son pouvoir qui vint sauver la vie des Omniell. D'une part en soignant son père, puis en devenant l'assistant d'un apothicaire de talent au sein de la Citadelle d'Hyrule. Mais malgré cela, malgré tous ces légers problèmes, malgré le fait d'avoir eu à combattre la maladie et la mort il n'avait jamais eu à réellement affronter les ténèbres présent dans le cœur de bien trop d'êtres vivants. Et ce manque de compréhension de cette noirceur était ce qui lui manquait aujourd'hui. C'était l'un de ses plus grands défauts. Peut-être était-ce en parti à cause de son côté bien trop joviale et parfois légèrement enfantin, ou alors son optimisme explosif qu'il ne s'était jamais réellement tourner vers ce genre de problème, mais à cet instant, depuis la mort de cette famille, il regrettait amèrement de n'avoir jamais réellement eu un réveil face à l'autre partie de la vie : La mort causé par la violence et la destruction du vivant par le vivant. Chaque jour, finalement, ténèbres et lumières s'affrontaient, mais à cet instant la luminosité présente au sein du médecin semblait avoir été soufflée comme une vulgaire bougie. Mais heureusement, une bougie pouvait être rallumée, à l'aide d'une flamme bien entretenue. Et cette flamme semblait être Kyoga.

Bien qu'à première vue, les paroles du Sheikah pouvaient être un tantinet sombres, elles offraient tout de même au fur et à mesure des mots exprimés, quelque chose de plus resplendissant. Un cycle, bien qu'imparfait, restait un cycle. Même s'il était brisé par des vauriens, même s'il était abimé par des bandits, un cycle reprenait toujours sa forme en lui laissant le temps. Car, comme le disait Kyoga, l'hiver laisse toujours place au printemps.

- Comment fais-tu pour arriver à survivre dans ce marasme obscure, Kyoga...? A apprivoiser tout cela...?

Un léger soupir termina les paroles du jeune médecin dont une pointe d'admiration pouvait se faire sentir. Puis, l'Hylien vint à effectuer un mouvement de la tête vers le bas, observant alors le sol.

- Tu... Es quelqu'un qui possède une force mentale incroyable pour y arriver... J'aurais besoin de bien mieux comprendre ce cycle pour m'habituer à tout cela...

Ce n'était peut-être pas un grand pas en avant, mais la compagnie et les paroles de son ami lui permettaient de retrouver petit à petit pied sur terre. De retrouver une certaine envie de comprendre, et sans vouloir avancer ou se relever, de mieux observer. Peut-être avait-il été stupide de s'isoler ainsi entièrement de tout contact, même de sa propre famille qui devait mourir d'inquiétude de ne pas avoir encore croisé leur jeune fils. Car la proximité avec quelqu'un était si... Rassurante. Ou alors, cela était permis par... Kyoga? Cela semblait étrange de prime abord, mais il ne fallait pas oublier ce délicat picotement de chaleur qu'il ressentait depuis les premiers instants partagés avec le Sheikah. Sensation qui, malgré la tristesse, continuait de se faire sentir, bien que plus légère.

Mais ce sentiment se comprima, se serra et disparut avec les dernières paroles de son interlocuteur. Il était honnête oui, et porteur d'une cruelle vérité. Le jeune Omniell se doutait bien que ce qu'il venait de voir n'était sûrement pas quelque chose d'unique, bien au contraire, mais c'était une horreur qu'il préférait ne pas imaginer aussi conséquente. Le Mal touche et détruit toute chose, partout et à tout moment. Si des gens bien plus qualifiés que lui, depuis la nuit de temps œuvraient ainsi à la protection d'Hyrule, en quoi pourrait-il réellement changer les choses?

- Ce Mal... N'est qu'une des nombreuses horreurs sans nom qui frappe notre monde. Kyoga, est ce que tu penses que je réussirais à faire changer les choses, en bien? Malgré ma faiblesse?

A cette question, difficile de savoir si Vy souhaitait de nouveau de l'honnêteté, ou juste être rassuré face à sa propre peur et son propre tourment. Mais c'était avec une voix quasiment éteinte qu'il avait questionné la personne en face de lui. Il avait besoin d'une réponse, quoi qu'elle puisse être pour essayer d'avancer. Car c'était bien au bout d'un chemin qu'il se trouvait maintenant, et la lourde question était : Quel serait le chemin suivant? Mais si il devait en emprunter un, il voulait que ce soit à travers les paroles de celui qui se tenait à ses côtés. Et cette personne lui permettait plein de choses. Comme pouvoir discuter une dernière fois avec cet enfant, et apaiser son cœur en connaissant vraiment la vérité. La seule chose qui bloquait, c'était justement de vouloir connaître, cette vérité. Le doute continuant de ronger le jeune Hylien, il sursauté légèrement au contacte d'une main sur sa joue, accompagné de la prononciation de son prénom. Kyoga voulait un contact visuel et, même si c'était difficile, le fils Omniell s’exécuta, plongeant son regard dans celui de son ami. L'entendre dire en plus qu'il serait là, et ne l'abandonnerait pas... C'était comme une explosion dans le cœur de l'apothicaire. Oui. Il n'était en effet pas seul, pour affronter cela, il avait quelqu'un avec lui pour le soutenir. Prit peut-être d'un élan incontrôlé, notre protagoniste vint à prendre la main du Sheikah, avant de la poser délicatement sur le côté, avant de se lever légèrement, s'approcher de son interlocuteur, et poser un délicat baiser sur son front. Il garda le contact peut-être une seconde ou deux, avant de se remettre dans sa posture initiale, légèrement rougit par son action.

- Je... Voulais te rendre la pareille, pour l'autre fois...ça m'avait surpris, mais ça m'avait fait du bien. Avec tes côtés, je pense être capable d'affronter tous les dangers, Kyoga. Merci infiniment. Je ne sais pas comment te remercier de ce que tu fais pour moi...

Comme à son habitude dans les moments un peu particulier pour Vy, ce dernier vint à se gratter l'arrière du crâne, détournant le regard sur la droite, un peu honteux, mais sentant un peu moins le fardeau posé sur son cœur.

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An 1000 Lune 6 Jour 3

C'était la première fois que l'on me posait ce genre de questions alors je n'y avait pas vraiment réfléchi. C'était tout naturel à vrai dire, comme un poisson qui apprenait tout seul à respirer sous l'eau, à un oiseau de voler. Cela faisait partie de moi, je n'avais pas vraiment eu le choix et renier mon don m'aurait surement conduit vers la folie. Je savais à qui je m'adressai au moins, avec tout le respect que l'on devait aux défunts. Ils n'étaient pas tous forcément sans défaut, certains n'avaient pas fait que de belles choses dans leur vie mais s'ils étaient encore présents sur cette terre, c'était que des regrets les hantaient. Je faisais de mon mieux lorsque je le pouvais pour les soulager, transmettre des messages à des vivants s'ils le souhaitaient. En tous les cas, mon don n'était pas effrayant contrairement à ce que certains individus pouvaient penser. Je n'avais pas le pouvoir d'envoyer un esprit hanter quelqu'un par exemple ou d'envoyer une armée de morts au combat.

- Je suppose que c'est comme toi avec ton pouvoir de guérison. Avant de le maîtriser, tu as dû soigner des blessures sans le vouloir non ?

Demandais-je avec un léger sourire. J'imaginais sans peine un Vy plus jeune au trait enfantin qui venait de découvrir ses pouvoirs. Il s'en servait pour faire le bien autour de lui à présent, guidé surement par l'amour de ses parents. Car même si c'était un pouvoir offensif, entre de mauvaises mains cela pouvait mal se terminer. Imaginer par exemple un groupe d'assassin avec un soigneur parmi eux, cela serait terrible pour ceux qui essayeraient de les éliminer. Chaque blessure serait alors soignée alors que le camp adverse fatiguerait de plus en plus.

- Au début cela n'a pas été évident, de vivre avec les esprits. Ils étaient sans cesse dans ma tête dès que j'osai me reposer. J'ai donc dû me forger un mental d'acier pour ne pas sombrer dans la folie.

Expliquais-je doucement au médecin. Ce dernier n'était pas habitué à voir le chaos en dehors des maux de la vie, il était donc normal pour lui d'être choqué après avoir vu un enfant transpercer par une arme ainsi que le corps sans vie des parents de celui-ci. Cependant, côtoyer la mort depuis tant d'années m'avait rendu insensible à ce genre de scène, ou plutôt, j'avais appris à l'interpréter autrement. Il n'y avait pas forcément de fin une fois notre dernier souffle rendu comme je l'avais expliqué à Vy. J'aimais croire que ces âmes se réincarnaient en quelque chose de plus beau, que cela soit en une plante ou un insecte. La renaissance est une fleur qui s'épanouit naturellement, dès lors que l'âme retrouve sa liberté d'être.

- Ma croyance en les trois déesses d'or doit aussi être responsable de ma vision de la vie. On dit qu'il y a fort longtemps, elles seraient descendues des cieux et user de leurs pouvoirs pour rebâtir l'univers qui n'était que Néant et Ténèbres. Un Nouveau Monde fût ainsi créé, les montagnes et la terre, l'existence même qui nous anime ainsi que la sagesse. Malheureusement, avec le temps, les croyants se sont faits de plus en plus rare.

Il n'y avait même plus d'endroits précis où se recueillir. Ceux qui avait encore foi dans cette religion priait n'importe où tout comme pour les offrandes. Cela n'empêchait pourtant pas mon peuple d'être encore fidèles à ces trois divinités.

- De quelle faiblesse parles-tu ? Je ne vois qu'un homme rempli de bonté, qui essaye de son mieux d'améliorer la vie d'autrui en les soignant ou en les soulageant. Tu ne révolutionneras pas le monde Vy, personne ne peut le faire seul à moins d'être un dieu. Mais plusieurs gouttes de pluie font une averse et j'ai l'espoir de croire, peut-être futile, que derrière cette averse il y aura une lumière.

Etais-je trop optimiste étant donné la situation actuelle d'Hyrule ? Je ne voulais pas en tous les cas laissé les ténèbres avaler ce monde et faire de ce dernier une terre gorgée de sang et de pleurs. Voir que déjà cela avait touché Vy me mettait en colère. Ce dernier n'osait même pas me regarder dans les yeux. Par honte surement, alors qu'il n'avait rien fait de mal. Il ne se rendait pas compte du courage dont il avait fait preuve en restant auprès du garçon. D'autres que lui serait simplement partie, laissant ce pauvre gamin dans sa souffrance et seul. J'avais posé ma main doucement sur sa joue en lui demandant de me regarder. Enfin, il avait daigné le faire et je lui souriais doucement pour le rassurer. Vy s'était alors redressé un peu après avoir écarté ma main de son visage, s'était approché de moi avant de poser ses lèvres sur mon front. Un contact auquel je ne m'étais pas attendu et j'étais resté figé quelques secondes. Un acte qui m'en rappelait un autre, dont j'étais l'initiateur à la base il y avait quelques lunes. Un temps qui me paraissait être hier.

- Je...oh euh...tu n'avais pas besoin de faire cela...

J'étais aussi gêné que le médecin. Mes joues me chauffaient, surement aussi rouge qu'un piment. Mon coeur battait à un rythme bien trop rapide et j'avais une étrange sensation de fourmillement dans mon ventre. Je me raclais légèrement la gorge avant de me lever.

- Va te préparer, je vais ranger un peu en attendant.

Sans regarder Vy une seconde, je m'exécutais en commençant par ramasser les bouteilles vides sur le sol afin de les rassembler. Il faudrait aussi aérer un peu pour faire partir l'odeur d'alcool et de renfermé.

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An 1000 Lune 6 Jour 3

Lorsque l'esprit ne pouvait plus réfléchir correctement, la solution c'était d'écouter ce que les autres avaient à dire. Entendre leurs ressentis, leurs passés et comprendre le tout afin de se débloquer totalement. Et une chose était sûr, pour Vy Omniell, avoir Kyoga comme étant cette personne était sans nul doute la solution parfaite à son problème. Quand son ami vint à lui poser la question sur sa magie, le jeune Hylien vint alors à se rappeler de la première fois qu'il avait ressenti la beauté de sa magie lui traverser les mains. Le soulagement d'aider quelqu'un et... De la douleur qu'il avait ressenti à l'utiliser ainsi. En effet, tout cela, l'arrivée de sa magie de guérison n'avait pas spécialement été voulu. C'était... Apparu pour l'aider dans un moment difficile.

- Oui... Mon père, un forgeron s'était brisé la main d'un mauvais coup de marteau. Sans son travail, on aurait plus eu de quoi se nourrir. Je voulais tellement l'aider... Comme une envie venant du plus profond de mon coeur... C'est plutôt ironique en y pensant de sauver quelqu'un sans savoir comment, au départ.

Dit-il avec un rire légèrement amer. Ce n'était peut-être pas encore quelque chose de suffisant pour réellement retourner vers le droit chemin et sortir du marasme de cette tristesse dans son coeur, mais souvent, se souvenir des prémices de notre identité aidait un peu à savoir pourquoi nous faisions cela. De plus cela permettait à l'apothicaire de se livrer un peu sur son passé. Reprenant l'écoute aux paroles du Sheikah, le fils Omniell hocha tout d'abord simplement la tête. C'était vrai que la magie de son ami était loin d'être ordinaire, et encore moins facile à gérer dans le quotidien ou, fatalement, la mort et les regrets étaient choses courantes. Encore plus lorsque la guerre et les monstruosités frappent à notre porte. Savoir que tout les jours il pouvait être pris d'assaut d'âmes en recherche de repos? Oui c'était sûr qu'il fallait un mental d'acier, et savoir que Kyoga c'était forgé ainsi méritait totalement le respect de Vy. Posant une main sur l'épaule de son camarade, le jeune Hylien cherchait alors un contact, un lien pour espérer puiser un peu de cette force qu'il semblait manquer à l'heure actuel.

- Tu es quelqu'un d'extraordinaire, Kyoga. J'espère vraiment avoir un jour la capacité de résister autant à... Tout ce que la vie peut me proposer.

Un pas après l'autre, Vy continuait d'avancer sur un chemin bien plus lumineux pour lui. Certains diront que des bons conseils font souvent la différence entre les bons et les mauvais choix... Mais pour l'apothicaire, un bon conseil seul n'est rien, s'il n'est pas dit par quelqu'un en qui on a confiance, par quelqu'un qu'on appréciait, qu'on aimait. Ici, il avait tout, servit sur un plateau délicat qui lui redonnait un certain bonus au moral qu'il avait perdu. Continuant ensuite à écouter son interlocuteur, cela lui permettait aussi d'en apprendre plus sur le Sheikah qui parlait de sa croyance. Le jeune Hylien lui, croyant depuis sa naissance leva légèrement la tête face à ce qu'il entendait. On pouvait voir son regard brillé, plus qu'à cause des larmes, comme une légère flamme pétillante après avoir entendu ce que lui disait Kyoga. Même si la finalité d'avoir moins de croyants était triste, au moins les Déesses d'Or devaient être fier d'avoir quelqu'un comme Kyoga au sein de cette croyance. Après tout, Vy lui était plus qu'heureux de l'avoir sans sa vie, quel pouvait être alors la différence? La création... Après le vide. Un nouveau monde. Tout cela parlait beaucoup à l'apothicaire. Pouvoir ainsi l'entendre, de la bouche du Sheikah lui apporta un autre gonflement de son moral.

Il aurait voulu répondre, mais pour dire quoi? Que c'était beau? Intéressant? Bien que d'habitude parler pour ajouter des informations futiles étaient habituelles pour ce grand bavard qu'était le fils Omniell, ici, cela aurait brisé tout ce qu'avait apporté son ami en parlant de ses croyances. C'était bien mieux, de ne rien dire. Le silence est d'or, avait-on souvent dit à Vy qui n'avait jamais compris comment on pouvait éprouver quoi que ce soit à rester silencieux hormis lors du deuil? A ce moment la, cela lui semblait bien plus normal. Parfois un tableau était suffisamment beau pour ne pas avoir à rajouter de la peinture, comme une conversation finissait à un moment parfaitement bien pour ne pas avoir à rajouter le moindre mot. Mais malgré tout la conversation, elle, défilait. Les paroles qui suivirent de Kyoga le touchèrent profondément de nouveau. Que ce soit par la réalité de ne pas être suffisamment grand pour changer ce monde, tout en étant tout de même capable d'accomplir quelque chose. Le coeur du médecin s'affola un instant, touché par de tels mots. De tout ses souvenirs, il en avait reçu des compliments, des félicitations, des propos qui le flattait mais... Le Sheikah avait tout de même apporté un côté poétique à la chose qui rendait le tout si... Enchanteur. Un léger sourire s'était dessiné sur le visage de l'Hylien qui fuyait tout de même encore un peu le contact visuel. Méritait-il vraiment d'avoir quelqu'un comme son interlocuteur dans son entourage? Car bon sang, il était incroyable.

- Merci... Kyoga. Tout ce que tu me dis me... Me vas droit au cœur. Je ne sais pas ce qu'il pourra y avoir derrière tout l'averse, la pluie ou quoi d'autre mais... Une chose est sûr, s'il y a bien une lumière, c'est toi. Une puissante, et pleine d'espoir.

Une légère rougeur s'était affiché sur le visage de l'Hylien qui se dit que, peut-être ses paroles pouvaient être trop forte, mais il ne rajouta rien. Pour lui, c'était vrai. Que ce soit au village ou encore ici, Kyoga était une douce lumière. Toute cette discussion lui ayant alors permit de retrouver un contact visuel avec quelqu'un. Sa tristesse, sa colère, tout cela était encore en plein dans son cœur... Mais elles étaient étouffés maintenant. Par quelqu'un de plus grand, de plus rassurant que tout cela. Un bel homme qui lui montrait un chemin pour se relever, se reconstruire et avancer. Peut-être que l'envie de le remercier par plus que des paroles avaient aussi entrainé ce délicat baisé sur le front... Impossible de réellement savoir au fond. Le cœur a ses raisons que la raison ignore, n'est ce pas? Voir cependant que son ami était tout aussi choqué par ce baisé que le fût Vy à l'époque fit sourire notre bon apothicaire, un sourire simple, mais tout de même amusé.

- J'en avais besoin Kyoga, et j'en avais envie. Merci d'être la. Vraiment.

Les deux hommes devaient sûrement avoir l'air fin avec leurs joues aussi rouge que des tomates, mais cela montrait le lien fort qui semblait s'être noué entre eux. Et avoir un tel lien avec le Sheikah était un immense plaisir pour le médecin. Voyant par la suite son ami se lever en lui demandant de s'habiller, Vy hocha légèrement la tête sur le côté ne comprenant pas de suite... Oh, sûrement voulait-il qu'ils aillent voir le tombeau qu'il avait fait? Une certaine boule de stress venait alors de se former dans le coeur de l'Hylien mais... C'était sûrement la meilleure des choses à faire. Avec Kyoga, il pouvait assumer tout ce qu'il verrait et entendrait. Oh, il n'était pas invincible juste car le beau Sheikah était la, mais vue comment il s'en était sorti pour lui remonter le moral, il sera un appuie incroyable.

- D'accord... Faisons comme cela. Désolé pour le désordre... Je sais que d'habitude je ne suis pas l'homme le plus ordonné d'Hyrule mais la... Désolé

C'était en effet un certain foutoir actuellement. Heureusement qu'il n'avait pas accepté de client depuis un petit moment car sinon son image en aurait prit un coup assez violent. Se relevant rapidement, Vy s’éclipsa alors dans la pièce d'eau de la boutique. Se mouillant le visage pour l'éclaircir, se coiffant légèrement pour remettre sa chevelure en ordre, l'apothicaire reparti pour se changer un peu. Il avait besoin d'un autre haut qui irait sûrement aux circonstances. Une chemise noir, une veste aux mêmes couleurs. Après tout, ils allaient sur une tombe, il ne pouvait se permettre de porter des habits plein de couleur comme il aimait habituellement. Il fallut encore quelques minutes pour que l'Hylien se trouve enfin présentable et prêt à sortir. Ce n'était pas la meilleure version de lui, mais c'était loin d'être la pire. Faisant un tour sur lui même après avoir rejoins Kyoga, habillé de noir, le médecin reprit la parole.

- C'est bon, Kyoga. Je suis prêt. Allons-y. A tes côtés, ça va le faire.

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An 1000 Lune 6 Jour 3

Je n'étais pas étonné du tout que Vy, enfant, désirait déjà aider ses proches. Il était évident qu'il avait toujours eu le cœur sur la main et qu'être médecin était en quelque sorte fait pour lui. Malgré ses doutes sur lui-même, il avait toutes les qualités requises pour soigner les maux, peu importe ce qu'il en pensait. Ce qu'il était en train de vivre était une expérience douloureuse mais qui lui sera bénéfique à la fin. La vie n’était malheureusement pas uniquement faite de jolies choses, mais il fallait tout faire justement pour ne garder en mémoire que les plus belles.

- C'est souvent dans le désespoir que nait la magie. Heureusement tu as pu soigner ton père grâce à elle.

Mon don s'était moi aussi manifester quand j'en avais eu besoin. Même si cela s'était avéré être un véritable calvaire jusqu'à ce que j'arrive à trouver comment le canaliser. Je me demandais s'il y avait d'autres personnes capables de communiquer avec les esprits en ce monde et comment ils faisaient pour ne pas devenir fou. Ce que j'étais ne me paraissait pas du tout incroyable mais simplement une façon pour moi de survivre mentalement. Les paroles de Vy m'avait toutefois touché car c'était la première fois que l'on me disait cela.

- N'exagérons rien...La vie forge les gens et leur caractère, à des âges différents selon d'où l'on vient. Le petit prince enfermé dans son château mettra plus de temps par exemple qu'un paysan qui s'épuise toute la journée pour faire pousser son blé.

Expliquais-je avec un léger sourire. Vy était comme un enfant actuellement, découvrant ce que c'était le vrai monde. Mais je n'avais pas d'inquiétude qu'il saura s'armer face à ce dernier. Sa bonté sera sa meilleure arme. C'était en tous les cas ainsi que je voyais le médecin. Si celui-ci n'avait pas foi en lui-même, je pouvais le faire aisément à sa place. Même si on ne se connaissait pas vraiment, nous avions vécu deux jours ensembles à s'apprivoiser en quelque sorte et j'avais pu voir ce qui se cachait derrière cet homme. Une détermination sans faille, sans qu'il le sache, Vy était une personne déterminée dans ses actions. Que cela soit pour soigner ou éradiquer un virus. Il y avait surement aussi d'autre chose pour laquelle il était prêt à se battre.

- Si cela te permet de sortir de l'obscurité, je veux bien endosser le rôle de cette étoile temporairement.

Je pensais encore une fois que Vy exagérait, je n'avais rien d’une lumière vue que je marchais sur les pas des morts. Ca serait plutôt l'inverse selon certaines personnes. Mais mon ami avait besoin d'un guide actuellement alors je n'allai pas refuser le rôle qu'il me donnait. Je ne m'étais pas attendu à ce qu'il m'embrasse sur le front en retour du geste que j'avais eu lors de notre dernière rencontre. Un acte non réfléchi d'ailleurs mais que je ne regrettais pourtant pas. Je n'étais pas friand des contacts physiques mais celui de Vy ne me dérangeait pas. J'étais tout de même un peu gêné de ce qu'il venait de se passer.

- Hum..de rien...Nous sommes amis après tout.

Déclarais-je en lui rendant timidement son sourire. Celui de mon interlocuteur était bien plus généreux que le mien mais je n'avais pas vraiment l'habitude d'étirer mes lèvres. C'était un peu étrange ce dont le médecin était capable de me faire faire. Changeant rapidement de sujet pour ne pas être plus embarrassé, je me redressais pour ensuite inviter Vy à aller se débarbouiller et à se changer avant de partir à la tombe de l'enfant.

- Ne t'excuses pas.

Rétorquais-je alors que Vy s'éclipsait. J'en profitais donc pour mettre un peu d'ordre, ou du moins débarrasser le plancher des bouteilles vides. Au moins, cela permettrait de ne pas glisser dessus et de faire meilleure impression. Il faudrait aussi aérer mais cela, Vy pourra le faire à son retour. Quelques minutes après ce dernier était revenu avec une meilleure mine et des vêtements propres. Le noir faisait ressortir ses yeux d'ailleurs.

- Ca va aller.

Je posai une main sur son épaule brièvement pour l'encourager avant de sortir de la maison. L'air frais allait aussi faire du bien à Vy qui n'avait pas mis un pied dehors depuis quelques jours de ce que j'avais compris.

- Est-ce loin ? Nous pouvons y aller à pied ou à cheval

Demandais-je, car j'ignorais où le drame s'était produit, du moins de quel côté il fallait se rendre. Cela ne devait pas être à des kilomètres de la citadelle non plus mais suffisamment loin pour que des criminels attaquent les voyageurs. J'avais laissé mon épée dans ma chambre mais une simple dague devrait suffire en cas de problème.

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An 1000 Lune 6 Jour 3

C'était si étrange, mais les paroles de Kyoga eurent un léger effet... Puissant en lui. Du désespoir souvent nait la magie... Mais finalement, du désespoir, n'y a t'il pas énormément de choses qui s'en élèvent? Magie, force, renouveau... Finalement, n'était-ce pas dans le désespoir de la situation, alors qu'il voyait l'enfant perdu, qu'il avait tout donné pour essayer de le sauver? Allant fouiller finalement dans ses dernières forces quitte à sombrer dans l'inconscient, quelque chose qu'il ne pensait ne même pas avoir? La première fois, il avait sauvé son père, et la douleur avait été affreuse. Cette fois-ci, il n'avait pas réussi et c'était quelque chose d'horrible à subir mais... Si finalement, de ce désespoir, même si la finalité était une tragédie, ne pouvait-il pas, en réussissant à sortir de cet état dépressif... Être lui même un renouveau?

- Tes paroles Kyoga sont d'une infinie sagesse... Et peuvent donner de biens nombreuses réponses en s'y penchant. Merci.

Encore une fois, le jeune Vy se mit à écouter les nouvelles paroles que pouvait lui donner le Sheikah. Dans une telle situation finalement, son ami aux délicats cheveux blancs étaient une source importante. Un soutiens important. Par ses paroles et son écoute. Mais aussi une source de sagesse immense. Même certains de ses collègues du domaines médicales n'avaient pas une telle sagesse sur certains sujets, peut-être son ancien mentor? Où puisse t'il être maintenant s'il était encore en vie... Penchant la tête quand à l'explication du caractère, le jeune Omniell se sentait presque comme un enfant à qui l'on racontait une histoire ou une leçon. Si habituellement l'on pouvait être blessé par un tel parallèle, pour l'apothicaire ça n'en était rien. Se mettre au même niveau qu'un enfant c'était souvent avoir l'inspiration et l'aspiration d'apprendre de ce dernier. Dans son milieu comme dans la vie, l'on ne cessait d'apprendre. C'était ça, en partie qui était si beau finalement. A côté de cela, le sourire ravissant de son ami apportait un petit plus à tout cela...

- Je vois oui... Nous évoluons tous à notre échelle dépendamment de notre situation dans la vie... Il me faut juste utiliser cela comme un meilleur moyen d'avancer donc, et non comme un arrêt forcée...

S'exprima t'il alors à voix haute, réfléchissant déjà à aller plus loin. Oui, pour lui tout c'était arrêté à cause de son échec. Comme un blocage si puissant qu'il en était une muraille dans son esprit. Mais cette muraille, si Kyoga avait commencer à essayer de la fracasser à coup de maillet, Vy pouvait être capable de continuer à la démolir. Il ne devait pas penser que cette histoire l'avait détruit, mais qu'il avait été reforgé... En une version meilleur. Mais voilà, il restait toujours cette peur consciente qui lui murmurait à l'oreille sans arrêt... Et s'il échouait de nouveau? Si cela recommençait? Et bien si tout cela devait recommencer, il aurait une étoile pour le guider. Et cette étoile, c'est le Sheikah lui même qui vint à dire qu'il endosserait ce rôle si cela pouvait aider le fils Omniell. Les yeux légèrement humide par une émotion difficile à décerner, dont on pouvait voir briller quelques étoiles d'une certaine admiration devant ce dévouement d'un ami, le médecin vint tout de même rapidement à s'essuyer le regard de sa manche, avant d'afficher son légendaire sourire accompagné d'une belle douceur. Cela pouvait sembler bête de réagir peut-être un peu trop extrêmement ainsi, mais pour le jeune Hylien, il voyait en son interlocuteur comme un reflet de sa propre personnalité. Ce dévouement pour aider les autres, cette sagesse dans le cœur, le tout couplé à une incroyable douceur. Difficile de ne pas sentir en plus son coeur battre face à tout cela, et d'avoir une légère rougeur au niveau des joues en plantant son regard dans celui de son ami... Peut-être qu'en effet, cela avait amplifier l'envie de lui rendre le doux baisé sur le front, qui sait?

Dans tout les cas Kyoga semblait être légèrement gêné de cette marque d'affection un peu plus poussé, mais n'en fit rien, même, il rajouta l'amitié entre les deux hommes. Ce qui continua de faire sourire le jeune Vy, heureux d'entendre ce mots sortir de la bouche du Sheikah. Puis vint le moment de réellement penser à se changer. Être un peu plus présentable tout de même. Encore une fois, si le médecin d'une partie de la citadelle d'Hyrule se montrait comme un pauvre ivrogne sale, ce serait sans nul doute la fin immédiate de sa carrière... Et la dessus, ce ne serait pas la question de se relancer ou non, ce serait mort quoi qu'il arrive. Au moins, l'apothicaire restait un homme habile de ses mains et savait les règles d'usage de la propreté. S'il s'était laissé aller depuis quelques jours, au moins cela ne faisait pas une lune entière qu'il était ainsi, heureusement. Ce fût relativement rapide de tout arranger et de montrer un visage bien plus agréable.

La main amicale de Kyogah, son mot d'encouragement, tout était fait pour n'être qu'un bloc de force! C'était comme une alimentation continue d'énergie que d'être aux côtés de cet homme. En y pensant de manière amusé, Vy se dit qu'il faudrait faire attention sinon cela risquerait d'en devenir un besoin vital! Léger sourire aux lèvres, sortir de sa boutique lui fit un drôle d'effet de regouter de nouveau à l'aire pur de la cité. Intense respiration afin de remplir ses poumons d'autre chose qu'un air viciés par l'alcool, la question du Sheikah sorti le fils Omniell de sa légère rêverie. Tournant la tête en direction d'une des sorties de la Citadelle, l'Hylien affirma alors :

- On peut y aller à pieds, ce n'est pas si loin que ça. Et puis cela me fera du bien de marcher plus que d'épuiser un pauvre cheval. Et puis, le temps passera vite, on sera tout les deux non?

Dit-il, une pointe d'amusement dans sa voix, qui servait en parti à camoufler la légère peur qui revenait de retourner sur les lieux du crimes. Reprenant la marche il fit signe à son ami de le suivre. Commençant alors à marcher à ses côtés, le temps avait déjà un peu changé. Mais il y avait surtout une douce brise qui frappait délicatement le visage de l'apothicaire. Cela rendrait au moins la marche qui s'annonçait agréable. Ainsi, ils en auraient au moins pour une bonne heure à vitesse raisonnable, ce qui leur laissait totalement le temps de discuter avant d'y arriver. Se tournant alors en direction de Kyoga, Vy vint alors à s’enquérir.

- Le temps d'y arriver, parlons plutôt de toi mon ami. Je ne voudrais pas, malgré la situation n'être qu'un monopole de conversation. Que c'est-il passé depuis notre dernière rencontre? Comment va la vie? Je n'ai pratiquement pas passé une journée sans penser à toi en me demandant bien ce que tu pouvais faire!

Se rendant compte que cela pouvait être un poil trop personnel comme remarque, le visage de Vy se mit légèrement à rougir, avant de détourner la tête, en toussant pour cacher sa gêne. Mais cela ne l'empêchait pas d'attendre malgré tout sa réponse...

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An 1000 Lune 6 Jour 3

J'essayais d'être le plus compréhensible possible tout en rassurant Vy sur ses capacités et sur sa manière d'être. Il n'y avait aucune honte à échouer dans la vie, c'était d'ailleurs ce qui rendait les hommes meilleurs de s'appuyer sur ses échecs pour mieux repartir. Combien de vies le médecin avait-il réussi à sauver justement ? Il fallait parfois s'attarder plus sur le positif que sur le négatif pour ne pas se laisser submerger par la mauvaise estime de soi qui pouvait se déclencher. En tous les cas, j'étais ravi de savoir que mes paroles faisaient réfléchir Vy, c'était aussi la preuve qu'il m'écoutait. Il aurait pu se murer aussi dans un silence suite à son traumatisme mais heureusement ma présence l'avait rendu un peu bavard. Dire ce qu'on avait sur le cœur était important et j'avais été d'ailleurs un peu touché qu'il se soit exprimé aussi ouvertement sur son problème avec moi. C'était aussi plus simple pour l'aide de connaître la raison de sa tristesse. Je ne l'avais pas côtoyé longtemps mais j'avais gardé le souvenir d'un homme joyeux malgré son travail.

- Exactement, et je suis certains que tu y arriveras.

Rétorquais-je avec un léger sourire qui se voulait encourageant. Il n'y avait aucune raison que Vy n'arrive pas à se relever. Il fallait simplement qu'il fasse la paix avec lui-même et accepter d'avoir échoué. C'était le plus dur d'ailleurs à faire mais le médecin avait l'âme pour. Il était un homme humble malgré tout. S'il le désirait je pouvais être son guide dans cette étape, ça ne me dérangeait pas après tout j'étais habitué à montrer aussi le chemin aux âmes perdues afin qu'elles puissent quitter ce monde sans regret. Il n'y avait pas vraiment de différence avec les vivants, mise à part qu'ils étaient fait de chair et d'os. Et un cœur qui battait. Le mien s'était mis à accélérer lorsque Vy m'avait regardé avec ses yeux brillants, comme si je venais de lui annoncer la meilleure nouvelle de sa vie. J'étais un peu gêné, je devais l'avouer et je ne m'étais pas préparer à ce baiser sur le front qui allait suivre. Si juste avant c'était simplement mon cœur qui avait manifesté quelque chose, j'avais senti après coup mes joues me chauffer.

Il était à présent temps de sortir d'ici pour se pencher le nœud du problème. Surtout pour ne plus être aussi gêné en vérité. Je n'étais même pas mal à l'aise d'ailleurs alors que d'habitude c'était ce que je ressentais lorsque quelqu'un se montrait trop proche avec moi. Vy était vraiment une personne à part qui faisait ressortir un côté en moi que je ne connaissais pas. Je n'étais pas aussi généreux qu'il le pensait surement. Seulement, j'étais incapable de penser à laisser mon ami dans sa déprime. C'était comme si je sentais que je devais rester à ses côtés. Cela pouvait paraître un peu fou quand j'y pensais mais après tout peut-être que croiser Vy sur ma route avait été dessiné par les trois Déesses d'or.

- En effet marcher te feras du bien. Ça permet de se vider l'esprit, de se détendre. Surtout lorsque l'on peut voir des paysages magnifiques autour de soi.

Là, il n'y en avait pas vraiment à l'intérieur de la citadelle même s’il était possible de s'émouvoir devant une scène. Mais Vy avait raison, à deux le temps de se rendre à destination passera plus vite. En espérant que le médecin n'ait pas envie d’opérer un demi-tour sur le chemin.

- Oh euh...

Mes yeux s'étaient légèrement écarquillés lorsque Vy avait déclaré avoir pensé souvent à moi. La vérité, c'était qu'il en était de même de mon côté. Me demandant s'il allait bien, tout simplement. Mes joues étaient à nouveaux rougies par la gêné et je détournais un peu le regard.

- Pas grand-chose...M'occuper du cimetière, du village et d'autres trucs pas vraiment intéressant

Je ne lui avait jamais dit que je faisais partie du conseil Sheikah mais je n'en voyais pas vraiment l'utilité de toute façon.

- Je me suis aussi souvent demandé si tu allais bien...

Rajoutais-je un ton plus bas, comme si je voulais confier un secret. J'aurai aussi bien aimé voir Vy avant aujourd'hui et non devoir attendre un mariage pour lui rendre visite. Mais actuellement avec le projet de Ari, c'était un peu compliqué de partir comme ça. Elle avait besoin de l'avis du conseil et aussi des miens car j'étais aussi un ami proche. Finalement, j'avais aussi Vy qui était devenu important à mes yeux d'une manière rapide, ce qui était assez déstabilisant. Mais marcher à ses côtés comme un duo d'amis normal c'était plaisant aussi. La première et dernière fois qu'on s'était vu, la situation était plus urgente. La vie d'enfant était en danger alors que là, le mort n'allait pas bouger.

- J'espère que l'on pourra se voir plus souvent à l'avenir

Déclarais-je sincèrement. J'ignorais ce qui se passait actuellement chez moi mais j'étais sûr d'une seule chose ; je n'avais pas envie de quitter le médecin aussi rapidement qu'autrefois.

- Au fait...je viens d'y penser mais est-ce que tu as mangé ?

Demandais-je en apercevant au loin un marchand de fruits. Sans vraiment attendre sa réponse, je m’avançais vers l’étalage avant de choisir la plus belle des pommes pour l’acheter et la tendre ensuite vers le médecin.

A broken tool can be rebuild with love / Pv Kyoga
An 1000 Lune 6 Jour 3

Recevoir du soutien, c'était l'une des étapes essentielles pour aller mieux bien entendu. L'on ne sortait pas d'une phase profonde de dépression où l'on souhaitait rejeter tout ce qui nous entourait jusqu'à nos propres fondamentaux avec un léger coup de baguette magique... Même si cela pourrait être fort utile. Non, le soutien de ceux qui nous était cher était la meilleure des armes. Et le soutien que Vy obtenait de Kyoga était sans nul doute le meilleur des médicaments auquel on pouvait rêver. Que ce soit ses mots ou son sourire... Un sourire plus doux qu'une brise fraîche d'état, étaient quelque chose qui faisait battre d'autant plus le cœur de notre apothicaire. Ce dernier se demandant presque pourquoi Hylia n'avait pas mis un homme aussi merveilleux sur son chemin bien plus tôt. Rendant son sourire à son ami, le fils Omniell répondit alors d'une voix un peu chamboulée, un léger rouge colorant alors ses joues.

- Oui, tu as raison, j'y arriverai... Avec toi à mes côtés pour me soutenir en plus... Je n'ai aucune raison de douter.

Dans les nombreux pieux dans le cœur qui pouvaient clouer les ambitions ou les rêves d'un homme, le doute était sans nul doute l'une des choses les plus terrifiantes. Quand on commençait à douter de soi, tout le château de la confiance s'écroulait alors. Pour un médecin, c'était encore pire. Mais comment douter de soi quand quelqu'un vous faisait confiance? Quand quelqu'un vous soutenais? Impossible. C'était comme un second souffle pour notre homme issu des bas quartiers. Ce pieux du doute, il avait pu le retirer, tout du moins en grande partie. Kyoga connaissait ses capacités, il l'avait vu soigné, aider, protéger dans ce village il y a déjà un petit moment de cela. Et pourtant? Il le soutenait encore en félicitant ses talents de médecin. En comprenant la franchise et le sérieux du Sheikah, si Vy était une catastrophe ambulante, il lui aurait sûrement dit, et pourtant il était là à le soutenir et lui relever la tête hors de l'eau. Il ne pouvait pas lui faire défaut.

Il ne pouvait pas faire défaut ainsi en tout cas. Échouer c'était malheureusement une étape de la vie, c'était ça, la leçon? Tant que l'on abandonnait pas tout. Car pour chaque personne qui malheureusement décédait aux côtés du médecin, combien arrivait-il à aider, à prolonger la vie? C'était ça, qui devait être son énergie et pas l'inverse qui devait être son fardeau. Dans l'esprit vif de l'Hylien, le puzzle commençait à s'assembler. Il ne serait peut-être pas le mur de pièces le plus solide, peut-être qu'il sera prêt à s'effondrer plusieurs fois... Mais pas tant que Kyoga serait la pour le solidifier de sa confiance. Nul doute, le Sheikah était au moins un envoyé de la Déesse pour lui apporter autant dans des moments aussi difficiles. Dans ce village, il n'aurait pas réussi seul. Et en ce jour, il le sauva d'un immense drame.

- Merci

Murmura t'il, dans un ton si bas mais avec la force du cœur. Ne sachant pas si finalement la façon qu'il avait de le dire, il souhaitait que ce soit entendu. Après cela, le temps vint rapidement au fait de bouger d'ici. La phrase de Kyoga vient à faire lâcher un léger ricanement à Vy. Non pas qu'il avait tort, mais plus sur les magnifiques paysages. Disons qu'il faudra partir d'un peu plus loin que la Citadelle pour commencer à apprécier la beauté de la nature. Car au point de se déplacer vers le château ou le temple, le reste n'était pas ce que l'on pouvait appeler "paysages magnifiques", sauf si on aimait les cadres urbains et les foules d'Hyliens en plein marchandages. Affichant son sourire simple, il reprit alors son ami.

- J'espère que l'on aura bientôt l'occasion de voir ces magnifiques paysages, j'ai peut-être hélas un poil trop l'habitude de la pierre taillée pour m'en émouvoir cependant. Rien de mieux en tout cas qu'une marche avec quelqu'un que l'on apprécie, puissions nous alors être guidé en sécurité vers notre destination.

Bien entendu, Vy faisait référence à Hylia, mais il savait que son ami lui avait dans son viseur d'autres divinités. De façon à ne pas spécialement être impoli il avait préféré n'employer aucun nom. A côté de cela, il semblerait que les paroles du fils Omniell sur le fait de penser tous les jours à Kyoga n'étaient pas tombés dans l'oreille d'un sourd au vue de sa réaction. Enfin, ayant la tête tournée dans un autre sens il ne voyait pas très bien, mais au moins avait-il entendu la surprise dans la voix. Avant de sourire face à la réponse. C'était mignon, comme réponse. Enfin, si on oubliait le terme cimetière, pour Vy l'activité restait noble mais c'était malgré tout un peu glauque. Non ce qui l'amusait un peu c'était le fait de considérer cette tâche qu'il faisait comme importante, mais pas le potentiel reste qu'il faisait. Remettant son regard sur Kyoga, le fils Omniell pouvait voir très légèrement la rougeur sur ce visage détourné, finalement, comme lui. Peut-être cela lui avait permis d'entendre plus que correctement sa phrase qui lui fit louper un battement de cœur. S'il ne faisait pas attention il aurait aussi manqué un pas et serait tombé stupidement, mais il parvint à se stabiliser et faire comme si de rien n'était. Toussant pour éclaircir sa voix, se grattant la tête, le jeune homme vint alors répondre.

- Oh tu sais... Je pense que tout ce que tu fais dans ta vie m'intéresserait beaucoup, Kyoga... Après tout tu es dedans, ça fait forcément une histoire intéressante non?

Dit-il avant de détourner de nouveau le regard, souriant. Après tout, il le pensait vraiment, comment pourrait-il trouver ce que disait son ami inintéressant? Tout ce qu'il pouvait lui dire était d'un grand intérêt.

- En tout cas, avec toi, je vais bien, sache le...

Répondit-il ensuite dans le même ton de voix que le Sheikah, comme pour répondre avec un secret pour un secret. Il était fou de ce dire que parfois deux destins pouvaient ainsi se lier avec une force magnifique et incroyable. Ici, c'était sa relation avec cette douceur qu'était Kyoga. Chaque seconde passé avec lui n'apportait qu'une motivation accrue, tout comme le moral et la joie. Alors quand Vy entendit que son interlocuteur espère passer plus de temps, il n'attendit pas un instant pour répondre à peine la bouche de son ami ne se ferme :

- Moi aussi! Euh... Baissant la tête tout en se grattant la tête avec véhémence comprenant qu'il avait été un peu enthousiaste, il reprit plus calmement. Moi aussi, je l'espère.

Marcher aux côtés de Kyoga avait un côté bien plus apaisant que de se débrouiller seul. En y repensant, même en prenant en compte toute les personnes avec qui Vy avait pût partager un instant de traverser, c'était bien à des lieux de ce qu'il pouvait ressentir présentement. Interloqué par la question du Sheikah, le fils Omniell vint à pencher la tête délicatement avant de se rendre compte qu'il n'avait pas manger depuis... Depuis au moins hier. Matin. Ce qui n'était pas très sérieux, en plus il n'avait surtout fait qu'ingérer de l'alcool, ce qui n'arrangeait vraiment rien. Pourtant la sensation de faim n'était pas présente... Jusqu'à ce qu'on lui rappel, à ce moment la son estomac se mit à gronder sévèrement comme s'il allait se digérer lui même. Regardant la pomme, puis Kyoga et enfin de nouveau la pomme, l'apothicaire vint à prendre le fruit avec délicatesse avant de croquer dedans avec plaisir. Un léger soupire de plaisir traversant sa bouche, recroquant alors dedans directement. Puis encore. Faisant tout de même attention de bien mâcher à chaque fois.

- Oh bon sang, merci bien! C'est amusant de se dire que la notion de faim intervient parfois que lorsqu'on y pense si l'esprit est trop préoccupé par autre chose...

Puis, tournant la tête vers son ami, il reprit.

- Rappel moi la prochaine fois que tu viens chez moi de te préparer un délicieux repas! Ce sera mes remerciements pour cette délicieuse pomme en plus de profiter d'un moment plus sympathique!

Il reprit un croc dans sa pomme, avant de la regarder. Elle était déjà bien entamée certes, mais il pensa que finalement son interlocuteur aussi en voudrait. Même s'il aurait sûrement pris une seconde pomme non? Bah, ça méritait bien une tentative...

- Si tu veux d'ailleurs... Tu peux en prendre un morceau aussi... Les pommes c'est mieux en les partageant, non?

Exprima t'il d'une voix un peu plus timide, un sourire en coin de bouche.

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An 1000 Lune 6 Jour 3

Vy avait à présent tous les outils en mains pour avancer, ne restait plus qu'à lui de s'en servir ou non. Peu importe sa décision j'étais décidé à rester à ses côtés jusqu'à être certains qu'il allait mieux et ne vienne pas à nouveau noyer sa détresse dans l'alcool. Il ne servait à rien de fuir ses démons, il fallait les affronter. Cela pouvait être dur, douloureux mais c'était une étape qui nous rendait plus fort. Après cette expérience difficile pour le médecin, ce dernier allait en sortir encore plus déterminer dans sa passion. Voir le monde sous un nouveau jour était étrange mais on finissait par s'y faire au bout d'un moment. Il y avait d'ailleurs plusieurs fenêtres, de la plus sombre à la plus éclairé. La vie faisait ensuite qu'on se rendait compte que notre propre fenêtre n'était pas forcément la meilleure ni l'unique.

- Le doute peut-être ton pire ennemi comme ton meilleur ami. Se remettre en question n'est pas forcément une faiblesse, au contraire elle amène à la réflexion et de ce fait à faire de toi un être intelligent.

Expliquais-je avec un sourire. Même lors de ses expertises médicales, Vy avait sûrement dû douter sans réellement s'en rendre compte. Ce médicament était-il le bon ? N'y avait-il pas mieux pour soigner tel patient ? Un tas de questionnement au cours de la vie. Seul l'ignorant ou le fanatique ne pouvait pas douter car il était soit trop sot ou trop aveuglé par son dieu pour penser par lui-même.
L'heure était à présent de se rendre sur la sépulture de l'enfant afin de lui faire des adieux corrects et soulager la conscience de Vy. J'ignorais si cette jeune âme serait coopérative mais cela ne coûtait rien d'essayer. Et puis cela me permettait aussi de passer un peu de temps avec le médecin avant de repartir chez moi. Entendre mon ami ricaner à la suite de mes propos ne m'avait pas vexé, au contraire cela faisait plaisir de l'entendre exprimer autre chose que de la tristesse.

- Vraiment ? Il faudrait alors que je t’emmène découvrir de merveilleux endroits, qui j'en suis sûr te plairont bien plus que ces murs de pierres.

Cela ne sera pas évident à programmer, Vy ne voudrait certainement pas laisser ses patients seuls quelques jours. Mais c'était tout de même une proposition sérieuse, et à accepter ou non dans un avenir plus ou moins proche. C'était la première fois que je me sentais aussi bien avec quelqu'un d'autre que mes parents ou Ari. C'était tellement facile de discuter avec le médecin. Je ne voyais aucun jugement chez lui, simplement de la gentillesse finalement. Il me faisait aussi découvrir de nouvelles émotions que je n'avais jamais ressenti auparavant, des sensations que j'essayais de comprendre. Une chose était certaines, ce n'était pas le malaise qui me saisissait lorsque mes joues devenaient rouges. Une étrange sensation parcourait mon corps dans ces moments-là.

- Tu exagères un peu haha

Gêné, je ne savais pas vraiment où regarder car c'était la première fois que l'on me complimentait de la sorte. Toutefois, je n'estimais pas mon histoire personnelle intéressante. Je n'avais conquis aucune terre ni sauver aucun territoire. Je ne faisais que de m'occuper des âmes coincées ici-bas et à prendre soin des tombes de notre clan.

- Je suis heureux d'entendre que tu vas mieux.

Rétorquais-je avec un sourire ravi sur les lèvres. Cette rencontre ne faisait pas que du bien à Vy mais aussi à moi. Le monde dans lequel je vivais n'était pas vraiment très joyeux mais la présence de mon ami faisait qu'il paraissait plus lumineux. Si Vy voulait que je sois son étoile pour le guider, à sa manière, il l'était aussi pour moi.

- Alors voyons-nous au moins une fois par lune. Je peux m'arranger pour galoper jusqu'à la citadelle. Il est trop dangereux pour toi de voyager jusqu'à mon village sans savoir te défendre au cas où.

Déclarais-je comme une sorte de promesse. Je n'avais pas cessé de songer à Vy depuis notre première rencontre et je me voyais mal ne plus avoir de nouvelles ensuite pendant longtemps. Ne serait-ce que pour calmer mes inquiétudes sur sa santé. D'ailleurs, depuis combien de temps n'avait-il pas mangé ? Le chagrin et l'alcool avait surement dû lui faire oublier cet acte essentiel. Je lui avais donc acheté une jolie pomme avant de lui tendre. Le regardant ensuite croquer avidement dans le fruit avec un regard amusé.

- Je me souviens en effet que tu n'es pas seulement un bon médecin mais aussi un excellent cuisinier. Il me tarde de goûter à nouveau à ta cuisine.

Soufflais-je avec envie, en me rappelant de la fois où Vy avait préparé le dîner et aussi le petit déjeuner. Un temps qui semblait figer dans l'espace d'ailleurs vu la situation qui les avaient fait se rencontrer. Je secouais légèrement la tête pour refuser la proposition de mon ami avant de le regarder. Du moins, ses lèvres qui étaient devenue brillantes par le jus de la pomme. Il y en avait d'ailleurs qui avait un peu coulé. Je tendais alors la main pour essuyer délicatement le coin de ses lèvres.

- Je te remercies mais j'ai tellement mangé lors du mariage royal que mon estomac est encore en train de digérer. J'ai quand même mangé quelque chose ce matin avant de venir te voir, ne t'en fais pas.

En espérant que Vy n'allait pas prendre mal mon refus. Me rendant compte que j'étais toujours en train de le toucher, je ramenais vivement mon bras vers moi.

- Continuons de marcher

Exécutant mes propres paroles, je me remettais en route vers notre destination, dissimulant ma gêne autant que possible.

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An 1000 Lune 6 Jour 3

La réflexion de Kyoga fit légèrement rire Vy, d'un ton léger. Pour un homme de science comme le fils Omniell le doute était sensé être quelque chose d'acquis. Comment avancer finalement si l'on croyait à chaque chose que l'on créait? Il fallait toujours tester, réessayer, comparer, supposer, théoriser... Alors en soi, pourquoi est-ce que cela devenait si difficile lorsque cela touchait un autre domaine? Comment d'un coup, tout cela devenait plus compliqué, plus sombre, plus difficile? Comment réussir à être un être intelligent sur la médecine et devenir d'un coup un inconscient? L'esprit vivant était si... Particulier, mais bourré de plaisir à étudier. Discuter avec quelqu'un d'autre permettait vraiment de faire face aux oppositions de notre propre personnalité grâce à un tout autre reflet que les gens peuvent avoir d'eux même.

- Je suis soulagé alors de faire partie des êtres intelligents Kyoga! Mais je vois sinon ce que tu veux dire... Je pense que je suis resté peut-être trop longtemps à étudier potions et soins plus que de réfléchir à d'autres choses essentielles... Au moins, avoir un allié comme toi me permet de remettre les choses en ordres, merci!

Rendant son sourire à son ami, l'apothicaire senti de nouveau une douce chaleur chaude dans sa poitrine. C'était plaisant de pouvoir avancer dans son mental mais aussi dans sa vie aux côtés des autres et de ceux qui nous faisaient un petit effet supplémentaire au coeur... Lorsque le charmant Sheikah vint à lui proposer de visiter d'autres endroits, Vy pencha délicatement la tête sur le côté tout en marchant, se grattant alors l'arrière du crâne. Certes il avait ses patients et plusieurs choses à régler mais... L'idée pouvait être intéressante. Très même. Depuis combien de temps n'avait-il pas réellement eu un véritable moment de repos, hors de tout le boulot? Peut-être que c'était ça aussi qui lui posait de nombreux problèmes... Ne jamais se reposer, penser à lui.

- Je te prends au mots alors! Nous organiserons cela une prochaine fois et je me ferais une joie de découvrir un endroit que tu adores! Un bon thé, un repas sympathique et l'on aura le cadre parfait pour un moment plaisant!

Claquant des mains pour appuyer son propos avec un éclat, le fils Omniell affichait son plus délicat sourire. Comment ne pas vouloir profiter de cela après tout? Prendre le large ne serait-ce que quelques jours... Il aurait juste, avant cela, à préparer ce qu'il faudrait durant son départ. Il n'était pas le seul apothicaire ou médecin de la cité de toute façon, et fort heureusement. Il aurait aussi la possibilité de dédommager les plus pauvres pour les aider à voir un autre confrère moins soucieux des petites gens...

Phase à la phrase gêné de son ami, l'Hylien tourna le regard vers Kyoga, un léger sourire emplit de douceur sur le visage.

- Allons, je n'exagère presque jamais! Je suis juste enthousiaste, tout le temps!

Bon, peut-être exagérait-il et qu'il camouflait cela derrière son enthousiasme naturel... Difficile de vraiment le savoir. Mais il ne le faisait jamais avec une intention mauvaise en tête. Il aimait mettre les autres en avant, leur apporter ce petit sourire de joie en les appréciant à leurs juste valeur... Et quand il fallait parler du Sheikah, ce dernier avait une très très grande valeur pour le petit coeur du médecin. Petit coeur qui se mit à battre incroyablement fort face aux douces paroles de l'homme aux cheveux blanc comme les colombes.

Bien entendu qu'il serait heureux de le savoir aller mieux mais... L'entendre était toujours beaucoup plus plaisant. Mais pas aussi plaisant que d'avoir la possibilité de revoir bien plus souvent son charmant camarade de marche. Une fois par lune? Et en plus ce serait Kyoga qui se déplacerait? Le fils Omniell avait presque l'impression de se sentir comme un noble à qui l'on faisait de nombreuses fleures. Difficile de savoir si s'était étrange, plaisant ou alors profiter d'une personne trop noble de cœur.

- J'apprécie amplement ta proposition Kyoga, et j'espère amplement pouvoir te voir une fois par Lune... Mais je m'en voudrais de te faire bouger aussi souvent sans avoir la possibilité de me déplacer moi aussi. Même si les routes ne sont pas forcément sûr on peut essayer de faire chacun un brin de route vers l'autre par moment? Ou alors je peux essayer d'apprendre à me défendre... Tien, ce serait amusant à voir je pense...

Dit-il, l'air légèrement amusé de se voir affublé d'une arme d'entrainement à essayer d'apprendre à manier une lame. Mais l'idée même d'avoir à s'en servir le terrifiait, lui qui était fait pour soigner et non prendre les vies... Au moins les choses bougèrent un peu avec le cadeau de la pomme, faisant oublié ce petit sujet la. Le goût reflet sucré d'un fruit aussi simple que délicieux. Ouvrant les yeux légèrement surpris face à la déclaration gastronomique de son interlocuteur. Vy savait que sa cuisine était bonne, mais il n'espérait pas entendre autant d'envie dans la voix de Kyoga. Ce qui fit délicatement sourire notre protagoniste qui laissa un rapide rire sortir de sa bouche avant de faire un clin d'oeil à son ami.

- Je me ferais une joie de te préparer ma recette favorite alors, juste pour toi Kyoga.

Rien de plus cependant, ce serait dommage de révéler le secret de savoir ce que ce serait non? Et puis, si cela permettait de revoir le bon Sheikah chez lui... C'était du pur bonus.

Alors que Vy proposait sa pomme sans se rendre qu'il mangeait définitivement comme quelqu'un ne possédant aucune manière, et Hylia sait que sa mère l'aurait sans aucun doute disputé comme un vulgaire enfant si elle avait vue cela, voir ainsi Kyoga lui essuyer la bouche tout en lui expliquant qu'il avait déjà suffisamment manger figea l'apothicaire qui rougit de milles feux. Ce simple contact faisait puissamment battre, ce qui était difficile à cacher. Sûrement pour cela que son interlocuteur se retira bien vite avant de reprendre la marche, créant une petite distance entre les deux hommes le temps que le fils Omniell ne se ressaisisse en marchant assez vite pour le rattraper, toussant alors pour calmer sa voix et son esprit, souhaitant reprendre sur un sujet plus... Sympathique.

- Le mariage hein? Comment était-il? Je n'étais malheureusement pas présent au niveau de mon esprit... J'aurais tellement souhaité y être! Ce devait être fantastique!

S'exprima t'il alors, presque avec des étoiles dans les yeux en imaginant un décors fantastique.

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An 1000 Lune 6 Jour 3

C'était certains qu'en étant perdu dans sa médecine, Vy avait loupé pas mal de choses de la vie mais rien n'était inattrapable. Il mettrait simplement plus de temps qu'un enfant, car un cerveau adulte avait plus de mal à assimiler des informations et l'analyse était aussi différente. Même si Vy avait toujours un côté enfantin qui le rendait unique. J'ignorais son âge mais il devait tout de même avoir plus de la vingtaine. C'était difficile à estimer car j'avais grandi entouré de Sheikahs et nous paraissions tous jeune alors qu'en vérité nous étions bien plus vieux. Cependant, ma chevelure blanche me faisait passer parfois pour une personne âgée alors que je n'avais que trente-cinq ans. Le temps était passé vite tout de même sans que je ne m'en rende compte.

- L'expérience du monde te seras en tous les cas bénéfiques, qu'elle soit bonne ou mauvaise. La vie est faite ainsi, afin de nous rendre plus fort. De ne cesser de nous remettre en question tout au long de notre parcours.

Expliquais-je, comme un professeur le ferait à son élève. On ne finissait jamais d'apprendre sur le monde qui nous entourait, ne serait-ce que par des rencontres ou par des évènements étranges. Il ne fallait pas que Vy ait peur de cela non plus. Je serai là au début pour l'accompagner mais je ne pouvais hélas lui tenir éternellement la main car j'avais des devoirs à remplir. Ari comptait sur moi et je devais prendre soin des tombes des défunts enterrés dans le cimetière du village.

- Cela paraît en effet idyllique comme description.

Je ne pouvais qu'approuver cela dit ce qu'il venait de déclarer. Un paysage accompagné d'un bon thé et en plus en charmante compagnie ne pouvait qu'être plaisant. Comme un moment hors du temps. J'espérais toutefois pouvoir réaliser cela avant qu'une nouvelle catastrophe n'arrive. Nous n'étions pas à l'abri d'une nouvelle lune de sang, pour ce qu'avait prévu de faire le Mal dans le futur. Toutefois, je n'étais pas non plus un homme à prévoir mes tâches dans l'avenir. Je savais que le fil de la vie était fin, si fragile prêt à se faire couper à tout instant. Je préférais donc étonnamment vivre au jour le jour et profiter de ce que les 3 déesses d'or avaient à offrir.

- Et c'est ce qui me plaît chez toi...enfin je veux dire, ne change rien.

Je tentais de me rattraper, ma langue ayant été plus rapide que mes pensées. Comment j'avais pu sortir quelque chose comme ça, aussi simplement ? Un peu embarrassé, je regardais autour de moi le temps de retrouver mon calme. Est-ce que Vy me plaisait ? Je ne m'étais jamais posé ce genre de question, ou du moins pas sans un autre sens que celui de connaissance ou d'ami. Le médecin était-il plus que cela ? Il y avait tant d'interrogations dans mon esprit mais je ne connaissais aucune réponse à ces dernières.

- Je serai inquiet de te savoir errer sur les chemins avec les ténèbres qui guettent sans cesse. Il est vrai cependant que si tu savais te défendre un peu, je serai légèrement rassuré.

Mais Vy n'était pas un guerrier et il était né pour soigner pas pour combattre. Toutefois, si porter une arme équivalait à tuer quelqu'un aux yeux du médecin c'était un peu faux. Une lame pouvait aussi bien enlever des vies que d'en sauver. Cela dépendait de la manière dont on s'en servait. C'était un peu comme la magie. Vy se servait de son don pour soigner la population malade mais dans les rangs ennemis il y avait aussi des soigneurs à mon avis. Ces derniers avaient donc choisi de servir le Mal plutôt que la Lumière.

- Je pourrais t'apprendre des bases défensives si tu le souhaites.

Proposais-je. Je n'avais jamais enseigné mais cela ne devait pas être compliqué. Après tout, dès notre plus jeune âge les Sheikahs apprenaient à manier une arme. Il fallait bien commencer par la défense avant l'attaque. Je devais simplement me souvenir de mes propres enseignements. En attendant, j'avais une autre mission aujourd'hui à faire avec Vy. Ce dernier devait dire adieu à un jeune garçon afin de faire la paix avec lui-même.

- Il me tarde d'y goûter.

J'étais touché d'avoir un repas rien qu'à moi, venant en plus de cet homme que j'appréciais de plus en plus. Rien que de le voir manger la pomme que je venais de lui offrir était fascinant. Sans que je ne m'en sois réellement rendu compte ma main s'était tendu vers le visage du médecin pour essuyer le coin de ses lèvres brillant de jus de pomme. Si j'étais devenu tout rouge ensuite, Vy n'avait rien à m'envier. Une nouvelle fois gêné, je prenais cette fois-ci la fuite. Mon ami m’avait ensuite rapidement rattrapé, mais j’avais pu reprendre contenance durant ce laps de temps. Il m’avait alors questionné au sujet du mariage royal. Je le regardais, voyant ses yeux briller surement en s’imaginant que cela devait être fantastique. Pour ma part j’en gardais uniquement le fait que la foule, ce n’était pas pour moi. Heureusement, il y avait eu Ari avec moi mais globalement j’avais passé la majeure partie des festivités dans mon coin tandis que les autres convives buvaient, riaient et dansaient entre eux.

- C’était un mariage royal, la décoration n’avait donc pas été fait à moitié. Si tu aimes la musique, tu aurais été ravi.

Je ne savais pas vraiment quoi dire de plus sur ce mariage. Bien sûr la reine et le roi consort avaient été vêtus de beaux habits. Mais rien d’étonnant pour un tel évènement.

Tandis que nous discutions, nous avions enfin quitter les murs engloutissant de la citadelle pour un peu plus de verdure. Je surveillais Vy pour voir s’il n’allait pas faire demi-tour ou se mettre à paniquer. Pour l’encourager je posais ma main délicatement sur son épaule. Une manière aussi de lui faire savoir à nouveau qu’il ne risquait rien en restant près de moi. Quiconque oserait toucher à un seul de ses cheveux aura affaire avec ma lame.

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An 1000 Lune 6 Jour 3

Finalement, à bien y réfléchir, si Vy avait perdu son maitre dans l'art de la médecine il y a quelques années de cela, il avait le plaisir d'avoir un maitre dans l'art de la vie et de la pensée avec Kyoga. Ce qui, pour le coup était plutôt intéressant si on excluait le drame qui avait frappé marqué l'esprit du pauvre fils Omniell. Peut-être que ses parents auraient dût être ce genre d'enseignants, ce genre de personnes pour lui apprendre... Mais impossible de les en vouloir. Son père et sa mère étaient des personnes bonnes au grand coeur qui ne voulait pas voir leur fils souffrir, peut-être avaient-ils agit de cette façon en pensant bien faire. Comme beaucoup de choses que faisait l'apothicaire finalement. Penser bien faire, pour finalement souffrir. A bien y réfléchir, c'était une cruelle ironie.

Mais c'était au moins un apprentissage qu'il n'oublierait pas. Et apprendre certains aspects de la vie avec cet homme charmant était des plus rassurant, comme s'il réussissait à repousser le drame pour recouvrir d'une protection afin que le message passe bien mieux que prévu. Et tout cela faisait énormément plaisir au jeune Vy qui souriait en écoutant encore les belles paroles du Sheikah. Devenir plus fort, et évoluer tout le long de la vie.

- Tu es une personne extrêmement sage, Kyoga. Je te remercie de me faire voir tout cet aspect de la réflexion que j'ai si longtemps mis de côté.

Impossible ensuite de ne pas lui lancer un grand et large sourire pour l'Hylien dont une grande partie de sa noirceur semblait partie... Pour le moment. C'était malheureusement la le serpent sinueux de ce genre de craquage, c'est qu'il fallait beaucoup d'effort pour repousser le tout, dans la crainte que ça revienne bien trop facilement quand ce n'était pas éradiquer de l'esprit. Mais pour le moment, elle n'était plus présente dans le flux de pensée conséquente du jeune Vy, toujours en plein jonglage entre ses pensées différentes pensées et ce qu'il peut dire. Comme la proposition de visiter un des lieux préférés de Kyoga avec tout le nécessaire pour profiter du moment, ce qui semblait d'ailleurs plaire au Sheikah qui avait approuvé à la grande joie du jeune homme qui répondit alors.

- Ce sera forcément idyllique comme cadre si tu y es, toi et du thé!

Encore une fois, une phrase qui sortait du flux de pensée du jeune homme sans avoir été analysée et contrôlée. Se rendant compte de la vérité qu'il venait de sortir mais qui aurait dût peut-être resté cacher, l'Hylien se mit à toussoter en faisant quelques moulinets avec ses poignées en espérant trouver un autre sujet de conversation... Mais tout ce qu'arrivait à faire ce duo sortant de l'ordinaire s'était de se renvoyer perpétuellement la gène d'un sentiment fort et délicieux qui ne réussissait finalement pas à sortir entièrement, juste à travers quelques bribes douces et délicates. Comme la parole du Sheikah qui fit encore plus rougir l'apothicaire qui risquait sûrement de ressembler à la plus charnue des tomates.

- Si c'est ce qui te plait... Je ne compte sincèrement pas changer, ne t'inquiète pas.

Dit alors le jeune homme, lançant un petit regard en coin, recouvert d'une timidité assez intense après de tels enchainements. Malgré la gène, le fait de le dire, le fait de l'exprimer c'était si... Délicieux. Comme une explosion de bonheur. Est-ce que c'était le fait de le dire? Que ça fasse plaisir à l'autre? Un mélange des deux? Qu'est ce qui pouvait vraiment se cacher derrière tout ce plaisir si étrange pour Vy, cet homme qui semblait découvrir tout un pan d'une si grande aventure inconnue? Quelque chose en tout cas qu'il espérait découvrir avec Kyoga.

Ce dernier d'ailleurs insistait sur son inquiétude de voyager seul, même s'il admettait être légèrement rassuré avec un peu d'entrainement. Ce qui fit délicatement sourire le fils Omniell.

- Oui... Les ténèbres... J'espère ne pas avoir à les recroiser de sitôt, et encore moins directement pour moi...Mais je suppose que parfois il faut prendre des risques pour les gens que l'on apprécie énormément?

Exprima t'il, dans une question sortie d'une voix douce alors que le regard de l'Hylien se dirigea un instant vers le ciel, puis vers Kyoga. Avant de rire un peu.

- Je plaisante, je plaisante, je prendrais pas de risque, promis. Je ne voudrais pas que tu t'inquiète encore plus pour moi.

Puis après cela, il continua d'avancer, entendant le fait qu'il pouvait être formé à l'art défensif par le grand Sheikah à ses côtés, une perspective des plus intéressante il fallait l'avouer. Il n'avait pas vue son ami à l'action, mais il serait définitivement mieux se débrouiller avec une arme que lui, puis dans la forêt il avait promis de le protéger sans avoir le moindre doute.

- Ce serait avec plaisir! On passera encore plus de temps tout les deux!

Admit alors Vy, claquant des mains pour signifier un élan de joie presque incontrôlé. C'était fou comme la moindre perspective de passer du temps avec Kyoga, était un élan de joie supplémentaire à rajouter à la collection. Si ça continue, il ne voudra peut-être définitivement plus le lâcher!

La question de la nourriture aussi, semblait avoir une assez grande importance vue le plaisir non dissimulé par la phrase du Sheikah au sujet de la nourriture. Face à cela, le fils Omniell répondit avec plusieurs hochement de têtes à l'affirmatif. Un nouveau repas en tête à tête avec son ami... Comme dans la maison, dans le village. Nul doute que cela offrirait un moment tout aussi incroyable. Tout comme ce petit moment de flottement avec la pomme qui apportait sa puissance dans le cœur de l'Hylien. Rougeur, chaleur, bonheur. La triplette d'un sentiment de gène intense, mais qu'il était difficile de ne pas considérer comme plaisant. Encore une fois.

Mais hélas le temps passait, les sujets aussi, comme celui du mariage royal dont Vy ne reçu pas une réponse aussi longue qu'il espérait. Mais après tout, il savait que son interlocuteur était moins bavard que lui, peut-être qu'il avait moins apprécié ou avait une autre vision des choses. Mais au moins l'apothicaire avait de quoi faire ne serait-ce qu'avec cela.

- J'adore la musique! Je paye souvent un barde quand j'en croise un, ce qu'ils peuvent être talentueux! Certaines comédies avec des instruments sont merveilleuses aussi!

Au moins la discussion que partageait le duo faisait avancer le temps plus vite que prévue alors qu'ils se trouvaient en dehors de la Citadelle. Sur la beauté de la nature, mais aussi en s'approchant de la cruauté que ce monde pouvait offrir. Sortir aussi loin de son cocon de sécurité inquiétait le jeune Hylien... Mais il n'avait pas de raison de s'en faire, alors qu'il sentait la main encourageante de Kyoga. Il n'était pas seul, non. Avec le Sheikah, il savait qu'il ne risquait rien, et qu'il ne risquerait jamais rien avec quelqu'un comme lui. Et par Hylia, ce que s'était rassurant. Ainsi, en pointant du doigt une direction légèrement hors des sentiers, Vy pointa une forêt.

- Par la, c'est la bas qu'il est enterré. Si nous marchons vite, nous y serons très bientôt. J'espère juste que... Il ne m'en veuille vraiment pas, Kyoga.

Pour chercher encore plus de force, tout en continuant de marcher, le jeune Hylien posa aussi sa main sur l'épaule du guerrier incroyable à ses côtés.

- Mais je sais que ce ne sera pas le cas... Je suis sûr qu'il a comprit que j'ai tout donné, pour lui.

Puis, retirant sa main, il reprit sa marche, le pas légèrement plus rapide. Quitte à affronter cet épreuve, autant le faire le plus rapidement possible...

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An 1000 Lune 6 Jour 3

Sage, l'étais-je vraiment ? J'avais simplement vécu plus de choses que Vy, il n'y avait rien d'extraordinaire. C'était seulement l'expérience qui abreuvait la sagesse de quelqu'un. Un jour, le médecin aussi prodiguera ses conseils, à ses enfants peut-être ou à des jeunes patients. Pour l'instant, c'était moi qui devais veiller à ce que mon ami ne se fasse pas à nouveau engloutir par une dépression. Cette dernière pouvait être un vrai fléau et il fallait s'armer de courage pour la combattre. Je ne comptais pas laisser Vy se battre seul en tous les cas. J'avais un ou deux jours encore devant moi avant de devoir retourner au village Cocorico. Ari profitait de sa présence ici pour approfondir notre lien avec la reine Zelda. Quoi de mieux aussi que de faire connaissance avec le roi consort ? Je ne savais pas grand-chose à son sujet mais de ce que j'avais pu entendre, c'était un sage et fort guerrier. Des personnes dont Hyrule avait besoin en temps de crise, malheureusement. Le monde se porterait bien mieux sans ces personnes assoiffées de sang et de pouvoir. Mais la vie était ainsi faite, il fallait bien qu'elle soit équilibrée. Le cycle de la mort et de la vie. Un mort pour une naissance. C'était pessimiste comme vision, mais au fond nous naissions pour mourir à la fin. Redevenir poussière auprès des 3 déesses d'or. C'était pour cette raison qu'il fallait profiter de ce que le monde avait à offrir. C'était moi qui pensais cela alors que j'étais bien le dernier à faire cela. Même si depuis ma rencontre avec Vy, j'étais moins replié sur moi-même. Pas au point d'aller discuter avec des inconnus ou de sourire à tout bout de chant. Mais je paraissais moins froid d'après quelques connaissances. L'idée de boire du thé avec quelqu'un m'aurait paru fortement inintéressant à une époque alors que présentement, j'avais déjà envie d'y être. Un sentiment qui était visiblement partagé vu les propos que venait de sortir le médecin. Un peu gêné tout de même par cette phrase mais qui restait plaisant à entendre.

- Parfait alors.

Il n'y avait rien de plus à ajouter. L'enthousiasme de Vy faisait déjà tout le travail de toute façon. C'était un trait de caractère que j'appréciais chez le médecin. Bien loin de la tristesse dans laquelle je l'avais trouvé tantôt chez lui. Je le préférais nettement avec sa joie de vivre. Le voir aussi perdu dans sa peur et sa culpabilité m'avais fait mal au cœur.

- Je l'espère. Je ne veux pas voir ce sourire disparaître.

Avouais-je avec un léger sourire timide. Je n'étais pas habitué à sortir ce genre de phrase, loin d'être à l'aise avec des mots que j'avais peu employé. Mais lorsqu'ils sortaient pour Vy, c'était presque une évidence. Mon cerveau n'avait pas besoin de réfléchir à comment dire les choses. C'était en quelque sorte plutôt fascinant comme phénomène.

La discussion avait ensuite dérivé sur les dangers qui résidaient sur les routes. Vy ne savait pas se défendre, c'était donc normal que je sois inquiet de sa sécurité si jamais nous décidions de nous retrouver à mi-chemin. Mon esprit serait loin d'être tranquille à ce moment-là. Je ne voulais pas que le médecin prenne des risques inutiles pour moi.

- Certes, mais lorsqu'on se sait peu armé face au risque il vaut mieux l'éviter, sinon cela s'appelle du suicide.

Déclarais-je sérieusement même si Vy avait rajouté que c'était pour plaisanter qu'il avait dit cela. J'étais toutefois touché qu'il soit prêt à se lancer dans une aventure pour que l'on se voit. L'idée de lui apprendre les bases de la défense m'avais alors traversé l'esprit et je lui avais donc proposé - après tout cela ne coûtait rien. A ma grande surprise il avait accepté sans aucune hésitation, alors que je pensais qu'il aurait tout de même réfléchi un peu avant. Un sourire amusé sur les lèvres, je le regardais agir comme un enfant avant de secouer légèrement la tête.

- Il faudra quand même que tu sois concentré. Ce n'est pas un jeu Vy.

Ca ne sera pas comme partager un thé autour d'une table. Je n'allai pas non plus malmener mon ami mais pour apprendre il fallait se montrer autoritaire. Bien loin de ce que nous étions en train de vivre actuellement, me balader avec le médecin était plaisant et j'aimais bien discuter avec lui de choses diverses et variés. Lui acheter une pomme pour combler sa faim me faisait aussi plaisir étrangement. Entre habitant du village Cocorico on se serrait les coudes, mais c'était plus par éducation. Alors que ce fruit j'avais vraiment eu envie de lui offrir. Ce même sentiment qui m’avait assailli lorsque mon pouce s'était perdu dans le coin de ses lèvres. Un moment qui avait paru très long alors que seulement quelques secondes s'étaient écoulées.
Reprenant alors rapidement la route pour fuir ce que je ne connaissais pas, et un sujet de conversation qui n'allait toutefois pas duré très longtemps : le mariage royal. Sans y avoir été, Vy avait l'air pourtant d'y avoir mis les pieds.

- J'apprécie aussi la musique. Elle permet d'adoucir les cœurs et aussi les âmes.

Il y avait aussi des festivités au sein du clan Sheikahs. Il ne fallait pas croire que nous ne faisions que cultiver des carottes ou surveiller les environs. En revanche, nous ne faisions pas de théâtre mais j'avais déjà entendu parler de spectacle musical sans y avoir assisté pour autant.

- Il le sait oui. Ne t'en fais pas tout ira bien.

Je rassurai Vy comme je le pouvais même si visiblement il n'en avait plus besoin. J'ignorais si c'était à cause de moi mais le courage circulait à nouveau dans les veines du médecin. Plutôt que de trainer les pieds pour se rendre sur la pierre tombale, il avait hâte d'en finir avec tout cela. Je le suivais donc avec un sourire satisfait jusqu'à l'endroit qu'il avait indiqué. Cette forêt était oppressante, il y avait eu beaucoup de crimes commis ici. Heureusement que nous n'allions pas camper sinon je n'aurai pas pu fermer l'oeil de la nuit. Je continuais de suivre Vy tout en faisant attention qu'aucun monstre ou bandit ne fasse son apparition. Nous arrivions rapidement au cimetière improvisé non loin de la route. Les corps avaient été recouverts avec soin, malgré le fait que le médecin ait fait ça seul en compagnie de sa souffrance. Je posais ma main sur l'épaule de Vy pour la presser doucement en signe de reconnaissance. Avant de commencer la raison pour laquelle nous étions venus, je m'accroupissais posant ma main sur la terre retournée avant de fermer les yeux pour une prière silencieuse. Ceci fait, je me redressai et me tournai ensuite vers mon ami.

- Je suppose que tu ignores le nom de cet enfant ? J'aurai quand même besoin d'un minimum d'informations comme ces vêtements, son physique et l'endroit de sa blessure.

Ca n'allait pas être facile d'appeler une âme sans avoir son nom alors j'allai devoir fouiller parmi les âmes qui erraient par ici. Sinon, je devrais déterrer son corps pour être directement connecté mais ça ne me plaisait pas beaucoup de faire cela.

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An 1000 Lune 6 Jour 3

Avoir quelqu'un avec soi dans les bons moments, c'était quelque chose. Mais tout le monde pouvait faire ça, on profitait plus facilement d'une compagnie lorsque les deux personnes ressemblent à deux soleils. Mais être la lorsqu'un des deux représente les ténèbres des abysses? Cela était bien plus rare. Encore plus lorsqu'on était repoussé par cette même personne. Comme, dans un sens, ce qu'avait fait Vy avec ses parents, et d'autres personnes dans son entourage. Mais pas Kyoga. Non, pas lui. Pourquoi? C'était une question étrange à répondre, même pour Vy. Car il ressentait quelque chose d'étrange? Car ils avaient un peu changés chacun l'autre par leurs personnalités, leurs façon d'être? Cela créant un lien qui rendrait le renvoie plus difficile? Ou alors dès le départ, le fils Omniell savait que malgré les abysses, Kyoga serait capable de les repousser d'un coup de baguette magique tout en y apportant de nouveau la lumière? Car finalement c'est bien ce qu'il avait fait. Faire retrouver au médecin son enthousiasme, sa joie, et surtout sa bonne humeur. Bonne humeur qu'il ne souhaitait pas voir disparaitre d'ailleurs au vue de sa phrase sur le sourire de notre protagoniste. Réaction qui vint à faire sourire d'autant plus Vy, heureux de cela.

"J'admets que je préfère quand il est posé sur mon visage que perdu ailleurs... Je préfère aussi quand il y en a un sur le tien, Kyoga."

Difficile de ne pas trouver le Sheikah charmant, avec son sourire un peu timide. Il était si différent sur certains points, si proche sur d'autres... Plus apte à le comprendre? A l'aider? Le faire avancer? Tant de questions, futiles sur l'instant présent qui se voulait plus léger après la lourdeur de la tragédie. Mais cela serait sans compter cette espèce d'aura protectrice que dégageait Kyoga qui revenait à la charge sur la question du danger contre des adversaires avec une arme alors que le fils Omniell manœuvrait dans la vie avec la paix et la médecine... Cela dit, notre protagoniste n'était pas quelque peu suicidaire, en utilisant parfois sa magie de façon trop intense? Mais au moins il avait le contrôle sur sa propre folie, contrairement à des ennemies prêt à le planter comme les bandits qui avaient fait du tord à une pauvre famille...

"Je... Promets d'éviter toute idiotie de ma part qui pourrait me conduire au danger. De toute façon je n'ai pas spécialement envie de rencontrer si tôt que cela un bandit..."

La mort étant après tout quelque chose que l'on appréciait pas spécialement subir, pour le jeune Vy qui espérait vivre longuement, c'était tout aussi vrai. Le ton sérieux de Kyoga ayant eu un effet assez important sur le médecin qui avait l'impression d'être un enfant que l'on grondait. Enfant qui ne souhaitait pas spécialement être mal vue par son ami. Mais cela changea heureusement quand le Sheikah repris en soulignant bien que tout cela n'était pas un jeu et qu'il fallait être concentré. Ce que comprenait amplement l'apothicaire qui hocha de la tête à l'affirmatif. Lui qui prenait la santé extrêmement au sérieux, même s'il aimait plaisanter ou de temps à autre faire un peu le mariole pour faire sourire ses patients faisait toujours preuve d'une concentration poussée à fond.

"Lorsque je me mets sur quelque chose, il n'y a rien qui me permettra de me déconcentrer, je te le promets. Je serais aussi concentré que lorsque je prépare mes potions. La vie des gens n'est jamais un jeux après tout, c'est un devoir."

Dans le regard de Vy l'on pouvait voir tout le sérieux de l'homme. Il ne plaisantait absolument pas. Même si l'idée d'être entrainé par Kyoga était plaisante, cela restait un entrainement avant toute chose. S'il fallait en rire ou se détendre ce serait hors de tout cela, pas pendant. Et peut-être alors qu'un jour il aura l'occasion de défendre les gens d'une autre manière... D'une manière certes bien plus agressive, mais qu'il fallait tout de même assumer dans ce monde.

"Je pense que nous sommes dans une époque qui, hélas, a besoin de plus que des médecins pour protéger sa population... Médecins qui eux même ont besoin de plus que des connaissances pour survivre..."

Un soupire avant de regarder vers le ciel, voir les nuages se déplacer avec cette douce lenteur dans un enrobage de bleu magnifique. Au moins les choses devinrent plus tranquille. Même si être avec Kyoga ne l'était pas tant que cela lorsqu'on écoutait le coeur du médecin battre avec une telle force. Mais avec son métier il avait appris à ne pas écouter son organe principal pour se concentrer sur le reste. Mais c'était difficile quand ça durait si longtemps, que c'était si intense... Fichtre, ce n'était pas simple d'être autant perturbé par une seule personne. Mais c'était aussi extrêmement enrichissant pourtant...

Le temps et la marche passa bien vite ainsi que les sujets de discussion, mais savoir que le Sheikah appréciait la musique pour sa façon de toucher les cœurs et les âmes fit sourire délicatement le médecin. Pour quelqu'un qui voyait bien souvent les personnes après leurs morts cela semblait presque logique comme une musique dont les notes se suivaient parfaitement...

"Pouvoir sentir notre âme englobé par la douce mélodie d'une musique incroyable... C'est vrai que ça adoucit bien des choses."

Adoucir les âmes, d'ailleurs, voilà une chose qui aurait pût être utile pour cette mission alors que le duo arrivait bientôt à destination. Celui d'un drame. Une famille, des gardes, éliminés par un groupe de bandits sans scrupule. Forcément quand on se trouvait sur les lieux d'un crime cruel et inhumain l'on appréhendait et la peur, le stress revenait au galop. Heureusement qu'il y avait un ami solide pour sortir le fils des Omniell de ça en le rassurant. Ce qui faisait, pour notre médecin le plus grand bien, lui qui prenait une profonde respiration pour continuer de marcher. Et une fois arrivé, impossible de ne pas porter une rapide prière à Hylia pour toute ces âmes disparue. Certes, il y en avait tout les jours et tellement qui devaient disparaitre mais... Ces âmes la méritaient cette prière bien plus spécifique pour ce qui était arrivé.

Une main sur l'épaule, une demande de précision de la part de Kyoga remit Vy sur le droit chemin pour reprendre conscience. Se frottant alors les yeux pour plonger dans ses souvenirs, il n'aimait vraiment pas devoir replonger à ce moment mais... C'était une obligation s'il voulait éviter au Sheikah de subir un contrecoup de sa magie en faisant venir potentiellement des âmes qui n'étaient pas invités...

"C'était un enfant... Un Hylien... Cheveux noir, yeux verts... Un mètre quarante, il devait avoir dans les dix ans je pense... Une chemise blanche qui faisait seconde main, même si c'était devenu rouge sang... Sûrement une famille modeste... Un pantalon brun-beige assez épais et des chaussures de marche... Il avait un grain de beauté sous l’œil droit... La blessure traversait son corps de part en part cinq centimètre au dessus du nombril... Je pense que la plus grande entaille provient du ventre..."

C'était de trop... Repenser à tout cela, analyser les informations de manière si froide... Si impersonnel... En rouvrant les yeux l'Hylien eu une profonde envie de vomir, obligeant de se retenir pour ne pas avoir à nourrir un coin du sol... Il fallut alors quelques secondes de respiration intense pour faire disparaitre tout cela. Notre protagoniste avait fait un signe de main à son ami pour lui signaler qu'il avait juste besoin d'un peu de repos pour calmer son esprit, ce qui arriva au bout d'une bonne minute pour se relever de tout son long.

"Ok c'est bon... Alors, tu as toute les informations Kyoga? Je dois bien t'avouer que je n'ai pas spécialement envie de replonger aussi profondément dans mes souvenirs... En tout cas pas tout de suite..."

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An 1000 Lune 6 Jour 3

Si Vy avait cherché à me gêner c'était réussi. Je ne savais plus où vraiment me mettre à la suite de ses paroles sur mon sourire. C'était vrai que je ne le faisais pas souvent mais lorsque je me trouvais près du médecin, c'était presque devenu comme un acte naturel. Peut-être que le sien avait déteint sur moi, tout comme le fait que je me sentais étrangement bien à ses côtés. D'habitude, je préférais être seul mais avec Vy c'était différent, sa présence était supportable. J'avais envie de le protéger, lui, et son sourire pour qu'il ne le perde plus. Mais je ne pouvais être présent à chacun de ses pas malheureusement. Nous ne vivions pas dans un même endroit et j'avais certaines obligations qui me forçaient à retourner au village Cocorico. L'idée donc d'apprendre Vy à se défendre n'était pas si idiote. Je ne lui demandais pas de tuer quelqu'un mais simplement de pouvoir s'enfuir sans aucun problème si jamais il se faisait attaquer. Je ne souhaitais aucunement me rendre auprès de sa propre tombe aussi rapidement que notre rencontre. Puis si le médecin pouvait éviter de croiser des bandits en se rendant sur des routes dangereuses ces jours-ci.

- Il y a pire que des bandits que tu pourrais croiser sur une route.

Je faisais référence aux monstres qui avaient fait leur apparition à la suite de la première lune de sang comme on l'appelait. Ils étaient bien plus dangereux que de simples voleurs à mon humble avis car ils n'avaient pas de cœurs. Evidemment, ceux qui avait attaqué cette famille que Vy avait découvert ne méritait pas d'être appelé des "êtres humains" mais bien des monstres. Malheureusement, certaines personnes ne se rendaient pas compte de la valeur d'une vie avant de voir la sienne à deux doigts d'être enlevé.

- Je sais que tu peux l'être. J'en ai eu la preuve la dernière fois au village. Tu n'as pas lâché prise un seul instant, prêt à tout moment à agir si quelque chose se passait mal.

J'avais appris à connaître le médecin pendant quelques heures, suffisamment pour savoir qu'il n'était pas du genre à abandonner, quitte à se mettre lui-même en danger en utilisant son don de guérison. Je l'avais même réprimandé à ce sujet d'ailleurs. Se défendre n'était pas une nouvelle compétence à prendre à la légère car elle pouvait être utile pour soi-même mais aussi pour les autres.

- Nous avons besoins de médecins, pour prendre soin des soldats blessés.

Je ne voulais pas que Vy se sente inutile parce qu'il n'était pas capable de se battre. Il avait ses propres armes justement. Être capable de soigner un combattant afin qu'il puisse retourner au combat était un élément essentiel. Ce n'était pas pour rien que les guérisseurs étaient protégés sur les champs de batailles.

- Je ne connais malheureusement que des chants funèbres et la berceuse que ma mère me chantait enfant.

Il y avait aussi ceux qui était propre à la culture Sheikahs que nous chantions lors des festivités qui pouvaient y avoir mais je doutais que cela intéresse le médecin. C'était différent des musiques orchestrées lors du mariage royal. Mais je comprenais toutefois que Vy pouvait être touché par ces dernières comme je l'étais moi-même par d'autres. Malheureusement, il n'y avait point de chant actuellement pour réconforter le médecin. Ce dernier devait faire face à son cauchemar tout seul même si j'étais présent pour le soutenir. Une tâche qui n'était pas facile. Après avoir adressé une prière aux défunts, je me retournais vers mon ami, en quête d'informations afin de pouvoir retrouver l'esprit de l'enfant sans trop de difficultés et sans avoir besoin de déterrer son corps. Je lui en demandais beaucoup, je le voyais bien face à son visage qui était devenu pâle en se replongeant dans ses souvenirs. Inquiet, je regardais Vy, prêt à intervenir si jamais il avait un moment de faiblesse. Je me sentais mal de lui demander autant alors qu'il peinait à se remettre de ce qu'il avait vu.

- Je suis navré de t'avoir obligé à replonger dans cette noirceur. Tes informations me seront très précieuses et j'espère suffisantes pour pouvoir retrouver cet enfant.

Je posai une nouvelle fois ma main sur son épaule en la serrant légèrement en signe de réconfort, un sourire léger mais néanmoins chaleureux et reconnaissant sur le visage. Je prenais ensuite place en tailleux sur le sol, près de ces tombes sommaires mais néanmoins présentes. Je faisais signe à Vy de faire de même.

- Je vais maintenant essayer d'appeler l'esprit de cet enfant. Lorsque cela sera fait, je te ferai signe et tu pourras lui parler. Je ferais office de messager entre vous deux, reportant mot pour mot chaque parole qui sera dites. Je ne peux tenir très longtemps en communication avec les morts alors l'échange sera court mais j'espère réconfortant pour toi. Tu ne dois en aucun cas me réveiller d'accord ?

Une fois certains que Vy avait bien compris mes consignes, je fermais les yeux et mon esprit. Je me concentrai sur le vide autour de moi, de ce qui n'était plus et de ce qui était actuellement. Je fouillais parmi les esprits encore là, non loin, suivant les détails sur l'apparence physique de l'enfant que Vy m'avait donné. Il n'était pas évident de chercher une âme anonyme, surtout dans un endroit qui était infesté de meurtres. L'odeur du sang marquait chaque brin d'herbe, chaque feuille. Cela ne faisait presque que trois minutes mais la notion du temps était différente, s'étalent longuement. Ne trouvant aucune réponse, je n'avais pas d'autre choix que d'abandonner et retournait sur terre. Mes mains posées sur mes genoux, agrippèrent mes habits et ma respiration qui était devenu lente comme lorsque l'on dormait devenait soudainement plus rapide. Comme lorsqu'on venait de retenir sa respiration trop longtemps. J'ouvrais péniblement les yeux à cause de la lumière avant d'essuyer la goutte de sang qui coulait de mon nez.

- Désolé...Je ne l'ai pas trouvé...Il y a trop de personnes mortes récemment ou ici. Je peux peut-être essayer là où tu l'as trouvé. Le temps n'aura peut-être pas effacé encore toute les traces de son existence.

Je ne demandais pas à Vy de m'y emmener s'il ne le souhaitait pas évidemment. Mais simplement m'indiquer où l'enfant était avant d'être enterré ici.