Behind these cold walls where the light fades

lune 9 jour 27

Les lunes s’étaient écoulées et avec elles, bien des responsabilités étaient apparues. La reine d’Hyrule avait de quoi être préoccupée, pour autant, cela ne l’empêchait pas de se garder quelques parenthèses de calme qu’elle partageait avec ses proches.
Saoirse s’estimait privilégier et ô combien chanceuse de faire partie de cette poignée de personnes qui pouvait passer du temps privé avec cette magnifique dame. Elle l’admirait véritablement ; Zelda était une reine jeune, mais juste et éduquée, qui faisait de son mieux et brillait par une gentillesse et une prestance qui lui étaient si seyantes. Il ne faisait aucun doute qu’elle était la digne successeuse de sa chère mère, mais également de son père.

Les deux femmes partageaient donc une tasse de thé en cette belle journée durant laquelle la reine prenait un peu de repos. Avec un bébé à naître – d’ici une lune approximativement tout de même – elle ne pouvait pas être aussi souvent attablé avec ses conseillers ou sur son trône, à recevoir divers invités. Il lui fallait du repos, aussi Jacerys assurait ses responsabilités pour le moment, autant qu’il le pouvait.

Saoirse hocha du chef lorsqu’elle lui proposa une nouvelle tasse.
« Oh, ne vous inquiétez pas, je peux— » A peine tendait-elle la main que le visage de Zelda se mua dans une expression de confusion. Saoirse s’immobilisa. Elle attendait la suite ; que se passait-il ? Dans un mouvement, la reine reposa la théière qu’elle venait à peine de prendre et passa une main sur son ventre en retournant se poser dans son fauteuil. Saoirse se leva de suite de son siège et s’approcha de l’hylienne. « Zelda ? Que se passe-t-il ? »
Au diable les politesses et les boniments ! La goron n’était pas dupe ; il y avait un souci avec le bébé. Avec prudence, elle porta une main sur l’épaule de la reine et s’autorisa d’apposer l’autre sur l’abdomen de la dame. Il n’y avait aucun mouvement, pourtant, à mesure que les minutes filaient, Zelda semblait à proie à une douleur qui lui venait de l’intérieur.

Mais n’était-il pas trop tôt ? Elles avaient souvent fait le compte des lunes ensemble. La dernière fois, c’était pendant que Saoirse se plaisait à suspendre des fleurs dans la nurserie du petit. Bien entendu, fille ou garçon, cela n’était pas une inquiétude pour la goron. Les fleurs plaisaient à tout le monde, n’est-ce pas ?
Il restait encore environ une lune. D’expérience – en tant que juge, elle avait traité de nombreux cas par rapport à des enfants bâtards à venir et autres histoires parfois simples, parfois rocambolesques dans sa cour – Saoirse supposa que ce n’était pas un danger pour le petit s’il naissait maintenant.
Cependant, tout comportait un risque.

« Ma Reine, regardez-moi. » Il fallait qu’elle reste calme. L’une d’entre elles devait garder la tête sur les épaules afin d’aider l’autre et Saoirse était, en toute évidence, la mieux placée pour cela à l’heure actuelle.« Ce n’est peut-être qu’une fausse alerte. Respirez, venez avec moi. »A voir son faciès, masqué d’une douleur grandissante, Saoirse craignait bien que non. Elle attrapa tendrement – mais certainement – la main de la reine pour l’inciter à la suivre vers sa chambre. C’était le lit le plus proche ; il n’y avait pas d’autres solutions.

BY PHANTASMAGORIA