Secrets buried underground surround me • Kyoga Hikoshi

Son cheval galopait comme un fou, complètement hermétique à la pression de sa main sur le mors. Elle ne chercha pas non plus à le ralentir mais elle aurait bien essayé de le faire changer de direction pour essayer de s’éloigner des deux monstres qui la suivaient de près, talonnant leur propre bête en grognant. Midona n’avait pas besoin de tourner la tête pour savoir qu’ils étaient juste derrière elle et que son cheval peinait à les distancer. Elle était toujours bien incapable de voir où se trouvait le Sheikah et espérait qu’il ne se soit pas fait avoir par l’autre assaillant. Elle en doutait car elle imaginait les érudits du village Cocorico assez fort pour faire face à une telle menace. Mais elle pouvait se tromper. Certains devaient être moins talentueux que d’autres et le combat n’était peut-être pas leur point fort. Elle s’en voudrait un peu si l’homme perdait la vie pendant leur trajet, il ne méritait pas un tel sort.

Puisque son cheval ne l’écoutait pas, la rousse se redressa dans sa selle et se tourna tant bien que mal dans cette dernière pour faire face à ses poursuiveurs et les attaquer. Elle dû se concentrer pour faire appel à sa magie une nouvelle fois. Un orbe d’ombre naquit entre ses doigts, qu’elle s’efforça de maintenir un instant, juste le temps qu’elle trouve une fenêtre de tir. Elle tenta bien de viser mais son cheval leva un peu les reins, feignant de ruer sur le destrier des créatures, déviant son attaque lorsqu’elle la lança sur les deux monstres pour les désarçonner. Son orbe d’ombre ne fila pas en direction des créatures mais plus bas, sur leur cheval. L’équidé fut brutalement touché au niveau des membres antérieurs et s’écroula brusquement en avant, entrainant les boboklins dans sa chute dans un concert de hennissements et de grognements.

Le cheval de Midona fut surpris par le brutal arrêt de la poursuite et redressa un peu son dos, lui permettant de reprendre le contrôle sur les rênes et de le ralentir en tirant dessus. Essoufflée par cette brusque chevauchée et le bras ensanglanté, elle se tourna vers les deux monstres qui roulaient sur le sol et qui tentaient de se relever en grognant. Ils étaient sonnés et peinèrent à se redresser rapidement, cherchant à tâtons leurs armes, l’un une petite épée, l’autre un gourdin. Leur cheval restait couché sur le sol, éreinté, balançant son encolure en essayant de se relever sans grand succès. La rousse espéra qu’elle ne lui avait pas fracturé un membre, l’animal ne méritait pas de suivre le chemin des monstres.

La Reine fit trotter son cheval jusqu’aux monstres puis s’arrêta à bonne distance pour faire appel une nouvelle fois à sa magie d’ombre. Une sphère d’ombre de la taille d’une grosse pomme apparut dans le creux de sa main. Assez grosse pour se débarrasser une bonne fois de l’un des monstres si elle ne manquait pas sa cible. La rousse balança furieusement sa magie en direction de l’un des monstres qui venaient de remettre la main sur sa petite épée. La magie heurta brutalement la créature qui fut propulsée en arrière et qui s’écrasa un peu plus loin, complètement inerte. Son cheval recula un peu tandis que l’autre avait enfin retrouver son arme et se dirigeait dans sa direction en titubant. Midona porta son regard vers Kyoga qui s’était rapproché d’elle.

« — Ne vous gênez pas pour me montrer vos talents de combattants. » Le provoqua-t-elle.

Ils pourraient tout aussi bien détaler tous les deux mais il restait toujours l’autre cheval et l’autre monstre. Fallait-il qu’elle fasse tout le travail ? La rousse se plaisait à penser qu’elle ne dépendait de personne. Elle en avait déjà mis un hors d’état de nuire, elle comptait bien faire la même chose avec les deux autres. Cependant, sa magie n’était pas inépuisable et il était certain qu’elle se fatiguerait si elle devait mener l’assaut, seule.

Lancer de dés:

An 1000, Lune 3, Jour 5
@Midona Vajanská

Alors que j'allai décocher une flèche pour arrêter les monstres qui galopaient derrière Midona, ces derniers se retrouvèrent sur le sol après avoir reçu une balle d'ombre de la part de la reine. Il n'y avait plus que quelques mètres qui nous séparaient, je jetais un œil derrière moi, poursuivi par le bokoblin. Je soufflais, ce voyage devait être court et sans encombre mais cela ne se passait pas comme prévu. il était rare de croiser ces créatures sur des chevaux qui plus est. Par chance, ce n'était que des bokoblins, ils n'étaient pas dur à battre sur le sol. Pour l'instant, je n'avais pas vraiment montré mes capacités à Midona. Cette dernière se débrouillait bien mais elle n'avait pas eu le temps de récupérer totalement et elle était blessée de ce que je voyais au saignement sur son bras. Dégainant mon katana, je faisait fi de son commentaire et avant même que le bokoblin n'ait eu le temps d'atteindre la reine, sa tête quitta le reste de son corps, qui s'écrasa sur le sol.

- Il en reste un qui arrive, rester derrière moi, vous êtes blessé

En effet, le dernier monstre n'avait pas abandonné malgré tout et galopait vers nous. Prêt à en découdre avec lui, je lançai ma monture vers l'ennemi le surprenant de ce fait. Tenant fermement mon arme, la lame venait transpercer le bokoblin sur mon passage, le faisant tomber au sol. Le cheval sauvage se retrouvant enfin libre.

- Tu peux y aller mon beau

Je lui tapotais le flanc, le regardant partir tranquillement avant de rejoindre Midona. Je descendais de ma monture.

- Montrez-moi votre blessure

Je fouillais dans mes affaires à la recherche de bandage et de quoi faire un cataplasme.

@Kyoga Hikoshi

Toujours juchée sur son cheval, la Reine observa le Sheikah, attendant certainement qu’il daigne lui montrer ses capacités. Si elle n’en doutait pas tellement, elle préférait croire ce qu’elle voyait de ses propres yeux, et pour l’instant, son compagnon n’avait pas dévoilé beaucoup de ses capacités. Peut-être les cachait-il ? Elle ne comprenait pas pourquoi il aurait besoin de les dissimuler aux yeux de la rousse, mais les mœurs d’Hyrule pouvaient aussi lui échapper, après tout. Le Royaume de Lumière était si différent de son monde d’ombre, et à la fois si proche. Les lieux se ressemblaient tant, mais tout été différent. Si différent. Le crépuscule lui manquait. À cette pensée, la jeune femme replaça sa capuche sur ses cheveux roux afin de protéger sa peau des rayons du soleil. Elle avait encore du mal à supporter la luminosité ambiante et n’était pas certaine de pouvoir si faire un jour.

Kyoga se montra finalement utile, décapitant le boboklin se rapprochait de la jeune femme, d’un geste précis du tranchant de son katana. La rousse regarda un instant la tête du monstre rouler sur le sol avant de reporter son attention sur le dernier affreux, impressionnée par la précision dont il avait su faire preuve. Elle releva son regard lorsqu’il lui demanda de se mettre derrière lui alors que le dernier monstre, toujours à cheval, fondait sur eux à bonne allure. Elle ouvrit la bouche lorsque son compagnon de route se lança face au monstre, à la manière d’une joute.

« — Atten- ! » Elle se tut, surprise et soudain effarée à l’idée qu’il puisse risquer sa vie en faisant face au danger de cette manière.

Mais l’homme devait savoir ce qu’il faisait car sa lame fit mouche, transperçant le corps hideux du monstre qui s’écroula mollement sur le sol une fois qu’il récupéra son arme. Soulagée qu’il n’ait rien, elle le rejoignit en quelques foulées et descendit de son cheval en grimaçant de douleur quand elle fut bien obligée de mobiliser son bras ensanglanté. Si elle n’aimait pas trop sa façon de lui donner des ordres, ou du ton qu’il employait, la rousse ne fit aucun commentaire et se contenta de remonter sa manche pour découvrir la longue entaille qui balafrait son avant-bras, baignant les marques brillantes de sa peau, du liquide vermeil qui s’écoulait de ses veines.

« — Il n’est pas question de faire demi-tour, ce n'est rien. » Se défendit-elle avant qu’il ne dise quoi que ce soit à ce sujet. Elle serra les dents car la chair lui cuisait et que la douleur lui prenait tout le bras. « Vous vous débrouillez bien avec votre arme… » Elle préférait changer de sujet pour tenir ses pensées à distance des sensations désagréables dans son bras, alors qu’il s’occupait de la plaie. Elle regarda attentivement ses gestes et ce qu’il mettait sur sa peau. « Qu’est-ce que c’est ? » Une pointe de méfiance à nouveau. « Est-ce que c’est vraiment efficace ? Ce n’est pas du poison ? » Elle arqua un sourcil, repensant à ce qu’il lui avait dit avant qu’ils ne soient interrompus par les trois affreux. « Vous êtes un peuple respecté par la Couronne d’Hyrule, à moins que je ne me trompe ? Pour quelles raisons les Sheikahs ont-ils été chassés ? »

Elle ne comprenait vraiment pas pourquoi la Couronne d’Hyrule ferait une telle chose à ces gens. Pour les Twilis, elle le savait. Elle était la descendante d’hommes et de femmes de la pire espèce, des voleurs et des meurtriers. Tout Hyrule avait probablement bien des raisons de se méfier d’eux. Mais pourquoi se méfier de ces gens-là ?

An 1000, Lune 3, Jour 5
@Midona Vajanská

Ce n'était pas dans mes habitudes de me lancer dans une attaque frontale mais Midona était blessée et je ne pouvais pas la laisser sans soin plus longtemps. Je n'aimais pas non plus spécialement montrer mes talents d'épéistes. Préférant rester dans l'ombre plutôt que de m'afficher en pleine lumière mais il y avait parfois des moments où l'on était obligé de sortir du bas-côté pour défendre une vie. La reine de Metzli aurait surement été en capacité de se débarrasser elle-même du monstre que j'avais décapité mais il était évident que cette dernière voulait voir ce dont j'étais capable. Comme tous les sheikahs, j'étais aussi un guerrier. Notre peuple apprenait à se battre depuis notre plus jeune âge afin de pouvoir protéger le village et ceux qui y habitait. Une tradition qui se n'était pas perdue à travers les âges et qui se trouvaient utiles en ces temps sombres où le Mal régnait sur ces terres, apparaissant sous les traits de monstres plus ou moins imposants. Les bokoblins n'étaient pas les créatures les plus dangereuses sur lesquelles on pouvait tomber. J'en avais déjà combattu des tas, c'était celles qu'on croisait le plus souvent sur les routes mais rarement à cheval. Cela rajoutait un défi supplémentaire que j'avais décidé de relever seul. Inutile de fuir, surtout que la blessure de Midona risquerait de s'aggraver. Je savais ce que je faisais, malgré l'allure suicidaire que ma décision devait avoir selon le point de vue de la jeune femme. Celle-ci était bien plus importante que moi, elle était à la tête d'un royaume qui attendait son retour. Mon objectif était de la ramener sain et sauf à la Citadelle. Serrant le pommeau de mon katana, je transperçai le bokoblin qui tomba à terre et se ne releva pas de l'attaque. Satisfait, j'essuyais la lame avant de rejoindre sa majesté pour passer au soin maintenant que le danger n'était plus présent.

- Je n'ai jamais dit que nous allions faire demi-tour

Rétorquais-je tout en faisant signe à Midona de s'asseoir sur le sol afin que cela soit plus facile de soigner et de panser la plaie sur son bras. Une fois que j'avais tout ce que je voulais entre les mains, je m'agenouillais à ses côtés.

- Je me débrouille mieux avec une arme blanche qu'avec un arc, n'est-ce pas ?

Le tir à l'arc nécessitait plus de visibilité et il y avait aussi d'autre facteur à prendre en compte. Je préférais donc nettement me servir de mon katana dans un combat mais il y avait certaines batailles qui nécessitait de se trouver à distance. Nettoyant sa plaie à l'aide de l'eau de ma gourde, je posais ensuite dessus une mixture verte qui ne sentait pas très bon mais qui empêcherait la blessure de s'infecter.

- Si j'avais voulu vous tuer, je n'aurai pas attendu d'être ici.

Après avoir passé une partie de la nuit à discuter et à trouver un moyen de l'aider dans sa quête, elle pensait réellement que je voulais lui nuire. Cependant, je ne pouvais pas lui en vouloir d'être méfiante, je ne faisais pas non plus aisément confiance aux gens.

- C'est une pommade qui a des propriétés protectrices et empêchera votre bras de se retrouver amputer. Il sera un peu engourdi pendant quelques minutes à cause de son effet anesthésiant.

Expliquais-je tout de même pour la rassurer et la prévenir que si elle sentait que son bras n'allait pas, c'était tout à fait normal.

- Et bien...Les anciens nous racontent que nos ancêtres, ont volé un objet important de la Couronne et suite à cet acte, les Sheikas se sont retrouvés pourchassés par elle. Epargnant seulement les plus faibles.

Le ton de ma voix s'était fait plus dur au fur et à mesure que je racontais cette histoire. Le poids de ces morts n’était pas uniquement historique mais aussi sur mes épaules. Avec mon don, il m'était déjà arrivé d'entrer en contact avec des shiekahs de cette époque qui n'avait pas trouvé de repos. La rancune les retenant sur ces terres.

- On ignore ce qui a été volé mais une chose est certaine : c'était nécessaire. Notre clan a toujours été fidèle à la Couronne. Malgré ce passé, nous avons répondu à l'appel lorsque la Couronne avait eu besoin de renfort durant La guerre de l'Avatar du Néant.

Rajoutais-je tout en lui bandant le bras, en faisant attention de ne pas serrer trop fort. Je n'avais que 14 ans lorsque mes parents étaient partis au front mais uniquement mon père était revenu vivant. Penser à ce moment-là me rendait triste, car j'avais toujours été proche de ma mère.