Vu la fraîcheur de la saison et la neige, la jeune goron aurait eu tout intérêt à prendre les routes du Sud afin de s'assurer une bonne santé. Mais, bien emballée dans un épais manteau, elle se trouvait prête à affronter l'hiver. L'hiver, le vrai, celui où les températures sont si basses quelles vous en gèlent les orteils et où les tempêtes de neige ravagent les plaines.
En même temps, Melyor ne pouvait pas louper cet évènement. Le millénaire de l'Unification. Rien que le nom lui mettait des étoiles dans les yeux. D'ailleurs, lorsqu'elle eut aperçu au loin l'imposante silhouette du château, elle s'était arrêtée un instant. Elle ne l'avait vu qu'une minuscule poignée de fois au cours de sa jeune vie et elle en était toujours impressionnée quand elle retrouvait la citadelle.

En franchissant les portes de la citadelles, elle confia son âne dans une écurie avant de s'enfoncer dans les rues bondées de la ville. Il y avait des gens de tous horizons, de toutes les races. Des grands Piafs et leurs ailes majestueuses aux petits Kokiris accompagnés de leur jolie fée. Les yeux de la jeune fille pétillaient comme ceux d'une enfant, alors qu'elle se baladait naïvement dans les rues, sous les lumières chaleureuses et jouissant des mille et une découvertes qu'offraient les bancs du marché.
Quand vint l'heure du discours, elle joua des coudes afin de se frayer un chemin sur la grande place. La fontaine à l'effigie de la déesse Hylia était toujours aussi somptueuse. D'ailleurs, Melyor en profita pour se hisser sur son bord et gagner en hauteur. Ainsi, elle dépassait la plupart des têtes et fut éblouie par la prestance du Roi qui s'avançait en haut des marches. Son coeur tambourinait dans sa poitrine ; elle n'avait jamais ressenti d'attache à ce Royaume, vivant dans les contrées reculées d'Ordinn. Mais en cet instant, elle ne s'était jamais sentie si fière d'avoir un Roi aussi noble que Rhoam.
Le feu d'artifice ponctua la soirée. Les yeux dressés vers le ciel, Melyor contemplait le spectacle de mille couleurs. Si parfois, lors de son voyage, il lui arrivait de se sentir terriblement seule et oubliée de tous, elle ne s'était jamais sentie aussi importante que ce soir-là, en tant qu'habitante d'Hyrule.

A la fin du feu, une femme accourut sur la fontaine où elle s'y agrippa. Surprise, la jeune goron sauta de son piédestal. La Gerudo recouvrait la statue d'Hylia de sang. Elle hurlait que les Landes avaient été prises aux mains des Yigas et que ceux-ci étaient aux portes de la citadelle. Un frisson secoua le corps entier de Melyor. Aussitôt, la foule devint comme folle. Les gens cherchaient à fuir, mais pour aller où ? Si l'ennemi était bien là, ils ne laisseraient personne sortir. Soudainement, Melyor regretta de s'être engouffré dans un tel pétrin. Une paume sur la poignée de son épée, prête à la décocher à tout instant, elle usa de sa taille petite et fine pour se frayer un passage à travers la foule. Dans un geste paniqué, un homme la poussa. Elle se retrouva propulsée à quelques pas de là et faillit perdre l'équilibre. Si elle tombait ici, elle se ferait piétinée et personne ne l'aiderait à se redresser. Ainsi, elle se retrouva sans le vouloir au coeur d'une conversation avec une femme magnifique (@Zelda Nohansen) prônant sa détermination à combattre et deux hommes de type baraque à glace (@Jacerys Thorvald & @Zachary Nohansen) avec qui il ne fallait visiblement pas rigoler.
Mais Melyor ne voulait pas se battre. Elle voulait s'enfuir, sortir de ce traquenard. Ce combat n'était pas le sien, il ne l'avait jamais été. Aussi belle était cette fête, ça n'était pas sa place. Et il fallait qu'elle s'en sorte. Vite. Mais comment ?